Nous sommes actuellement le 29 Mars 2024, 17:52

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]



Forum verrouillé Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez rien publier ou éditer.  [ 1 message ] 
Auteur Message
 Sujet du message : 7 - Epilogue
Message Publié : 01 Mai 2017, 18:40 
Hors-ligne Nécromancien
Avatar de l’utilisateur

Inscription : Nov 2013
Message(s) : 1055
ALTHANA
► Afficher spoiler
La prêtresse se saisit de la pièce. Doucement, elle la fit tourner entre ses doigts fins. Elle ferma les yeux lorsque le monde s'effaça. Lorsqu'elle les rouvrit, elle se trouvait dans une lande noire. Il faisait nuit. Elle fronça les sourcils. La pièce ne devait-elle pas la ramener chez elle ? A Froiderive, ou à Cascadonne ? Quelque chose n'allait pas. Il manquait quelque...
Elle leva les yeux au ciel. La lune n'était pas là. Elle n'était pas invisible, ce n'était pas une nouvelle lune. Et les étoiles étaient inconnues. Leur éclat luisait avec une force malsaine qui agressait les yeux de la demi-elfe. Elle chercha autour d'elle un point de repère, mais elle ne trouva rien. Elle n'était ni en Féerie, ni dans le Val. Elle n'était...
La lune s'ouvrit. A la manière d'un oeil déplissant ses paupières, elle apparut dans le ciel. La prêtresse manqua soupirer de soulagement - mais ce ne fut que temporaire. Car ce n'était pas la lune. C'était un oeil.
Un oeil à l'iris d'un vert intense, brillant, humide. Un oeil immense, perçant le ciel pour la fixer, elle. Un oeil qui ne cillait pas. Elle regardait l'abysse de la voûte céleste, et l'abysse la regardait.
Althana tomba à genoux. L'oeil envahissait tout. Autour d'elle, l'espace grouillait. Le monde se tordait de douleur, se froissait, et quelque chose cherchait y entrer. Elle sentait les immondices palpiter contre le tissu de la réalité comme s'il s'agissait d'un voile encombrant, chercher à le repousser pour se déverser. Elle sentait des êtres que son esprit ne pouvait appréhender, proches de la toucher.
Althana sentit les larmes couler sur ses joues. L'oeil la dévorait de son regard infâme, la clouait sur place. En hurlant, elle ferma les yeux.

Lorsqu'elle les rouvrit, elle se trouvait au sommet d'une colline. Le soleil approchait du zénith et répandait sur son visage une douce chaleur. Devant elle s'étendait Cascadonne, resplendissante sous la lumière de midi et battant du pouls de ses habitants. Elle n'était pas loin de la Route du Roi. Elle était chez elle. La prêtresse renifla, réprimant un frisson.
Cette vision... Ou quoi que ce fut... Elle ne la comprenait pas. Mais elle avait foi. Elle savait que sa déesse la guidait, sans jamais l'abandonner. Elle n'avait pas besoin de comprendre, seulement de croire. Les signes se présenteraient à elle, et elle les suivrait, où que cela puisse la mener. Elle irait là où les divins desseins de Séhanine l'enverraient.
Elle était sous la protection de la lune, bénie par sa lumière argentée.

CERRAN
► Afficher spoiler
Le mercenaire cligna des yeux. Il se trouvait dans une forêt de bouleaux au tronc ivoire, battue par un vent frais porteur de flocons épars. Le calme de cette forêt monochrome était réconfortant. A ses côtés grondait l'azéréen, fidèle boule de poils féroce et avide de sang. Ils étaient seuls, le reste du groupe avait disparu. Cela ne marqua pas tant Cerran : ils étaient des alliés de valeur, mais cela faisait bien longtemps qu'il ne comptait plus que sur lui-même et son compagnon. L'éladrin ne les avait pas séparés, là était l'essentiel.
« Vous m'intéressez. Abattre ainsi ma bête de chasse n'est pas donné à tout le monde. »
Cerran se retourna d'un bloc. L'éladrin était derrière eux, marchant d'un pas tranquille au milieu des arbres frêles. Il ne savait dire ce qui était le plus blanc entre la neige qui s'accumulait tranquillement au sol, les arbres, la peau ou les yeux de la fée. La tête lui tournait. Il tenta de lever son arme, mais sa main tremblait. Il réalisa qu'il ne sentait plus tant son flanc gauche : son côté était comme mort.
« De toute évidence, cet étrange félin est lié à vous. Et vous à lui. Si je le veux dans mes parties de chasse, il semblerait que je doive vous engager aussi. Vous ne semblez pas dénué d'atouts... Ni d'une certaine sauvagerie. »
L'éladrin sourit. Un sourire cruel. Mais un sourire rassurant, car compréhensible par Cerran. La fée aimait la violence. La traque. Reconnaissait la force brute, payait le respect dû au prix du sang.
« Je vous offre une vie à nulle autre pareille. Vous serez traité comme un domestique chez nous, mais comme un roi comparé à votre monde. Vous serez libre de chasser sur mes terres, et m'accompagnerez pour des battues à nulles autres pareilles. Vous suivrez la piste de créatures que votre esprit est incapable d'appréhender. Vous saignerez des bêtes dont les veines sont emplies de magie et de lumière. »
Le sourire de l'éladrin s'élargissait encore, dévoilant des crocs raffinés. Il tendit la main vers le mercenaire.
« Homme à la lame intrépide. Félin au pelage de feu. La Cour de l'Hiver vous offre une place parmi ses veneurs. L'acceptez-vous ? »

KERFORN
► Afficher spoiler
Kerforn activa la pièce avec une certaine nonchalance. Il ne préférait simplement pas penser à ce qui allait suivre - l'idée de traverser les plans lui hérissait le poil. Il n'avait qu'une hâte, celle de retrouver les tavernes de Cascadonne. La somme promise était coquette au regard du temps passé à Froiderive - un peu moins quand on considérait les difficultés auxquelles ils avaient fait face. Il se rappela que Cerran avait disparu. Voilà qui doublait en principe sa part. Au diable les fées, il allait toucher un pactole confortable.
Il se trouvait dans une pièce inconnue. Le chevalier dégaina sa lame. Il savait qu'il n'aurait jamais dû faire confiance à cette pièce. Ne jamais se fier à la magie. Ne jamais...
Il avisa l'endroit autour de lui. C'était une chambre spacieuse, éclairée par des globes de verre dépoli qui dégageaient une lueur douce mais assurément surnaturelle. Le bâtiment était taillé dans une roche claire, douce. L'ameublement semblait des plus confortables et restait plutôt minimaliste, sans refuser l'emploi de matériaux nobles. Il n' y avait qu'à voir le lit, taillé dans une essence au grain fin, et couvert d'un matelas digne des auberges les plus dispendieuses de Cascadonne. Une corbeille remplie de fruits colorés et inconnus ornait le bureau en un accueil muet.
La porte s'ouvrit, et le chevalier pointa sa lame en direction de l'arrivant. C'était un homme au crâne rasé et à la peau hâlée. Son corps sec et musclé était vêtu d'une chemise et de chausses en lin. Ses yeux pétillaient d'un certain amusement, et il ne put retenir un sourire franc devant le chevalier en armure.
« Vous vous posez certainement quantité de questions. »
L'accent était chantant, avec des "r" roulés. L'homme n'était pas du Val.
« Je m'appelle Hassan. Je suis Maître à l'Ecole des Gladiateurs Dwayr de Sigil. Hadrian m'a prévenu de votre venue.
Sachez une chose : vous êtes libre de repartir d'où vous venez. Vous n'avez qu'à tourner à nouveau cette pièce. Mais si un des Puinés vous a envoyé ici, c'est qu'il a vu en vous le potentiel d'un grand combattant. D'un guerrier de renom, au-dessus des mercenaires de basse extraction et des pugilistes de second ordre.
Vous êtes à la croisée des Plans, dans la Cité des Portes. Notre Ecole accueille les combattants les plus doués du Multivers, les entraîne et les aide à développer leur plein potentiel. Si vous nous rejoignez, vous participerez à des combats dont les gains défient votre entendement. Vous ne serez pas traité en esclave, mais comme un de nos biens les plus précieux. Sigil offre tout ce qu'un homme peut désirer, et bien plus encore.
Comptez parmi les champions de notre école, parmi les combattants de renom de cette cité. Sigil retiendra votre nom et vous comblera de richesse. »

Hassan tendit la main à Kerforn.
« Acceptez-vous de nous rejoindre sur le chemin de la perfection martiale ? De la grandeur ? »

ZAHUG
► Afficher spoiler
Le githzerai ne put réprimer un sourire. Il savait. Il le sentait au plus profond de lui. Il allait rentrer. Il se saisit de la pièce et la porta devant ses yeux. D'une main, il arracha la capuche qui masquait son visage. Enfin... Ses doigts agiles firent tourner la pièce, et le monde s'évanouit.

L'odeur fut ce qui le frappa en premier. Ce parfum d'ozone, électrique. Le parfum de la tempête, agressif et métallique, râpeux. Derrière venait celui, plus rond, de la vapeur d'eau.
Puis vint le bruit. L'air claqua et explosa, comme fouetté, tandis qu'un orage éclatait au-dessus de la tête de Zahug. Les nuages hurlèrent, et le tonnerre roula comme une armée de tambours. Au loin, la terre gronda en un feulement rauque avant de cracher de la lave en une éruption assourdissante, un cri de bienvenue qui secoua l'air de ses poumons.
Il tomba à genoux. Ses larmes de joie gelèrent instantanément avant de s'élever dans les airs en une pluie de grêle inversée, portées par un courant d'air glacial mais ascendant.
Sa main caressa la terre pourpre, la terre battue par la fureur des éléments. Ce terreau fertile, porteur de l'énergie de la création, mais incapable de porter la vie car sans cesse détruit et reforgé par la tourmente. Il la porta à ses narines et sentit le parfum riche du sol du Chaos. Il jeta cette poignée de poussière qui s'embrasa devant lui en une explosion d'étincelles vertes et bleues.
Il ouvrit les yeux. Au-dessus de lui, un iceberg flottait à plusieurs milliers de pieds, entouré d'un cortège de tempêtes hurlantes. Il perdit plusieurs fois la vue - temporairement - en fixant le jeu des éclairs qui venaient frapper vainement la masse glacée. Le traqueur hurla de joie. Dire qu'il s'était égaré si loin de ces merveilles. Etait-ce possible d'avoir oublié cette apocalypse primitive, le spectacle à nul autre pareil des éléments qui dansaient et s'affrontaient en un cycle sans fin ?
Il abaissa son regard. Il prit le temps de redécouvrir, de contempler. De caresser de ses yeux chaque détail, comme un marin redécouvrant sa femme après une année en mer. Il contempla cette vision encore quelques instants avant de prononcer son nom.
« Zerthadlun. »
Zahug se releva, un sourire infini éclairant son visage.
« Chez moi. »
Une tornade naquit dans le lointain et lui souffla la bienvenue tandis que la tempête au-dessus de lui accompagnait sa joie d'une nouveau roulement de tonnerre.
Le traqueur était enfin rentré.
Haut
 Profil  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Forum verrouillé Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez rien publier ou éditer.  [ 1 message ] 

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce sujet : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Aller vers :  
cron
Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en français • Utiliser phpBB avec un certificat SSL