Après avoir passé de longues heures à pêcher pour le dîner et monter le camps, les dernières révélations de l'instructeur poussent les runners à décider de partir aussitôt, sans avoir dormi mais après s'être au moins rassasiés.
La pauvre XY, affaiblie par son vol dans l'air gelé, était aux abonnés absents depuis leur arrivée sur la glace. Et il est rapidement décidé qu'elle ferait le trajet allongée sur les colis du traineau dirigé par Marvin, leur nouvel arrivé parachuté de nulle part et dont personne ne connait les antécédents.
Olya, Lucas et Ley prenant chacun un traineau, tout le monde se positionne pour prendre le départ, abandonnant les igloo et blocs de glace du campement et récupérant l'intégralité de leur matériel.
Les chiens ne sont pas ravis de reprendre la route, mais le repos à l'abri et le repas leur ont permis de reprendre des forces et ils sont assez vaillant pour repartir.
Le cap était pourtant clair dans l'esprit de Marvin, placé à la tête de l'expédition en raison de sa nouvellement acquise maîtrise de la conduite de traineau ...
Mais au bout de la première heure de voyage, les difficultés commencent à se faire sentir :
- aussi détaillée que soit la carte, elle ne mentionne tout de même pas en temps réel le moindre monticule ... ce qui nuit fortement à la conduite hasardeuse des runners sans expérience d'un tel environnement
- le temps se couvre, la nuit polaire commence à s'obscurcir de lourds nuages menaçants.
- le vent commence à changer et à siffler au raz du sol, soulevant des copeaux de glace qui viennent (trop) souvent de face droit sur les runners, cisaillant les parties découvertes de leurs visages
Ley s'accroche avec détermination à suivre, juste derrière sur la gauche de Marvin, se tenant à portée de voix s'il lui prenait la mauvaise idée de parler dans de pareilles conditions.
Olya se maintient symétriquement à Ley sur la droite de Marvin, avec de nombreuses difficultés de terrain.
Fermant la marche, Lucas tente de suivre le rythme et surtout de ne pas perdre la maîtrise de son traineau.
Chacun se concentre d'autant plus sur son objectif : « tenir », « arriver à destination » et surtout « survivre à ce début de tempête qui s'annonce » malheureusement le traineau de Marvin verse sur le flanc droit, emmêlant les chiens de Marvin et d'Olya dans un houleux désordre angoissé. Les chiens craignent le temps qui les alarme au creux de leur tripes et il faut des trésors de patience pour parvenir à reprendre la route. Alourdis d'une deuxième carapace de neige par dessus leurs combinaisons de survie polaire les runners ont des allures de bibendums.
Au bout de quatre heures pénibles passées à se précipiter en avant, les runners arrivent enfin en vue d'un monticule de forme géométrique d'où filtre ce qui pourrait ressembler à de la lumière.