Quarante minutes, il est fou. On n'y sera jamais à l'heure.

Une fois sortis du rendez-vous, Olya envoie un signal à son scooter pour qu'il vienne la chercher.
« Bon ben j'vous r'trouve à l'aéroport hein. A toute. Oubliez pas votre matériel, tant pis si vous avez un peu de retard. »
Elle prend sa consommation du plateau de la serveuse qui revient tout juste et paye immédiatement. Elle boit tranquillement sa vodka et la pose sur une table.

Son scooter arrive avec un peu de retard, il était allé se garer loin. Elle l'enfourche, met son casque. Faut que je passe à la maison.

L'elfe retourne dans son quartier et rentre chez elle. Là, elle récupère son équipement, ainsi que des habits de rechange. Olya met les systèmes d'entretien en activité réduite, et ressort finalement. Elle est déjà en retard. Et le trajet jusqu'à l'aéroport de Seatac n'est pas rapide non plus, mais cette fois ce n'est pas de sa faute.
Ce n'est pas grave. Elle est ennuyée par ces militaires incapables de comprendre comment fonctionnent les runners et les horloges. Qu'ils poireautent donc. De toute façon, s'ils sont pressés ils n'auront pas le temps de chercher une équipe de remplacement.

Arrivée sur place, elle lâche son scooter et le renvoie chez elle. A peine va t-elle entrer qu'une moto arrive, avec deux passagers. Elle reste à les attendre.

Lucas descend de la moto ... trouve le hangar ... et passe en mode « stress intense » en voyant votre avion de transport ...

je part de l'idée que Olya m'a suivie
Lucas resta un instant planté sur place quand il découvrit l'avion. Passé l'instant de stupeur, il demanda à l'irrascible jeune femme :
« Et on est payé combien ? »
Devant la réponse, sa grimace s'accentue encore
« C'est les commandos et ils mettent jusqu'au double pour nous préparer et nous amener. Ils ne manquent pas de troupes, ni de moyen d'action. Ça pue la mission suicide. On doit faire quoi pour ce prix? raser un pays? »
Face à la réponse, sa grimace s'accentue encore, atteignant un point qu'il n'aurait lui même pas cru possible.
« OK. On va en fait surement se coltiner la moitié des troupes de ce putain de pays aux fesses pendant que les commandos s'occupent tranquillement de l'autre. Et ça m'étonnerait qu'ils viennent nous chercher, trop de couts et de difficultés supplémentaires. Donc par pitié, fait tout ce qui est encore possible pour nous garantir une sortie. Sinon on peut presque se couper la gorge tout de suite, on souffrira moins. »

X.Y quitta le Penumbra et appela un taxi. Elle ne se faisait aucune illusion et savait très bien qu'elle ne serait jamais à l'heure. La densité de la circulation de Seattle était telle en cette fin d'après-midi qu'il n'y avait qu'une solution pour y arriver, voler. Elle avait hésité un moment, mais, s'était ravisée.
Il n'avait qu'à les contacter plus tôt, ce con de Johnson ou être moins pressé.
Elle profita des embouteillages pour contacter son esprit et lui expliquer où elle se rendait. Comme sa mission principale était de la protéger, il la suivrait dans l'astral.
Une heure et demi plus tard, elle se présenta enfin devant le Seatac et vit que ses compagnons étaient déjà là.
« Alors, prêts pour un petit séjour 5 étoiles au soleil. J'espère qu'ils nous ont mis en première classe » plaisanta t-elle.

A l'arrivée des runners devant le hangar, ils trouvent un gros porteur militaire ...
Les pilotes et copilotes sont déjà en place dans le cockpit. Les moteurs tournent. Tout le monde semble prêt pour le départ.
2 militaires attendaient devant la soute ouverte et font signe d'avancer au groupe d'arrivants.
Des palettes entières de matériel sont arrimées et occupent déjà les 9/10e de la capacité de la soute.

Ley poussa un soupir de soulagement en arrivant enfin, après un retard aussi énorme.

Confiante en ses capacités de conduite, et malgré le temps très réduit accordé par le militaire, elle avait décidé de faire un détour par chez elle. Elle y avait laissé toute ses armes, y compris son revolver et son couteau de survie. Elle y prit quelques minutes à peine pour stocker toute ses armes et ses objets de valeurs dans son VAN, qu'elle avait verrouillé, et confié à Billy suite à l'envoi d'un sms.
Elle souhaitait repartir avec uniquement sa moto - parce qu'il fallait bien un véhicule pour aller au point de rendez-vous - et avec les vêtements qu'elle portait sur elle - parce qu'elle se voyait mal y aller toute nue, eh.

La Panthère était en effet influencée par son expérience militaire. En reconnaissant ce milieu incarné par le Johnson qui leur avait donné la mission, et en entendant que tout le matériel nécessaire leur serait fournit, elle en avait déduit qu'elle n'avait rien besoin d'emporter. Elle faisait confiance à la rigueur et à l'attention portée aux détails par les militaires. Tout ce dont le groupe de runner allaient avoir besoin, ils l'auraient. Ni plus, ni moins. Et elle n'en demandait pas d'avantage.

Le problème se posa lorsqu'elle voulu redémarrer, et rejoindre ses compagnons. Pour la énième fois de la journée, son problème Gremlins s'était imposé, et lui rappelait à quel point il était insupportable d'en être victime à ce point là. Sérieusement, avoir une telle tare tout en vivant dans une ville de la fin du vingt-et-unième siècle... c'était une vrai malédiction.

Il avait fallu une demi-heure avant que sa moto ne daigne enfin redémarrer. La faisant démarrer à pleine vitesse, elle se dépêcha de rejoindre le point de rendez-vous... assez surprise d'y trouver Olya qui venait d'arriver, et X.Y. qui arriva même encore après elle. Elle écouta vaguement les discutions et les propos tenus par ses compagnons autour d'elle, mais mise de mauvaise humeur par sa mauvaise expérience, n'y participa pas et se dirigea d'un pas vif vers les deux militaires qui leur faisait signe pour entrer dans l'avion.

Olya se contente de suivre Ashen, n'ayant rien à dire. Elle avait sourit à la blague de X.Y, mais n'avait rien ajouté, rien répondu.

Ses cheveux blonds ne contredisent pas son calme apparent. Maintenant que le groupe de runner est présent, entier, tout se passera bien. Sauf si un dragon s’incruste dans l'histoire bien sûr.

Les 2 militaires n'attendent pas que le groupe de runners ait terminé de parcourir la longueur de la rampe pour commencer à refermer la soute, et donc à inverser la pente de la rampe qui n'est autre que le hayon arrière de l'appareil qui commence déjà à avancer vers la piste.
A ce mince détail près, aucune allusion n'est faite à propos du retard du groupe.

Vrombissant de plus en plus fort, l'avion commence à prendre de la vitesse.

Les militaires s'assoient tranquillement sur les strapontins latéraux de la soute et attachent leurs ceintures.

Olya, bien que devant se passer de siège adapté à sa morphologie, va s'installer et attache également sa ceinture. Il y aura temps de laisser sa queue se promener confortablement une fois qu'ils auront décollé du sol.

« Vous sauriez où nous allons ? » demande la femme singe aux deux militaires en face d'elle.

« Vous serez largués, de 2500m, en parachute, sur la banquise, avec vos caisses de matos. » répond le militaire à Ashen.
« On vous donne vos parachutes dans 3 mn.
Vos caisses sont déjà équipées. »

X.Y eut à peine le temps de s'assoir que l'avion décollait déjà.
Purée, pressés les gars.
A la mention de parachute, elle eut un petit frisson.
Ok, on va passer au plan B.
Elle commença à enlever ses vêtements gardant juste ses sous-vêtements.
« Pas la peine de vous rincer l’œil, les mecs, vous risquerez de le perdre. Olya tu peux prendre mon sac, j'aimerai bien récupérer mes vêtements en bas ».

« Ah ouais .... ! » fait le soldat admiratif et impressionné devant la magnifique transformation qui vient de s’opérer sous ses yeux ...
« C'est pour ça qu'on fait appel à vous et pas à nous alors .... » ajoute-t-il en lorgnant sur la queue d'Olya
« Ben vous avez pas besoin du rappel des manœuvres de base alors .... »

Olya répond négligemment au soldat.

« On a pas les mêmes ressources, tout connement.
Avant qu'on saute, vous auriez le temps de m'expliquer où je tire pour ouvrir le parachute et comment je fais pour descendre mon sac et le sien jusqu'au sol ? Je ne reconnais pas ce modèle. »

Ni aucun autre, d'ailleurs. Mais je devrais me débrouiller.