En façade, le Penumbra est une boite branchée où la jeunesse dorée de Seattle vient s'encanailler.
Un petit parking discret en surface est accessible depuis la rue et permet de se garer à l'arrière de la boite de nuit.
Mais il faut revenir sur le trottoir et faire la queue pour entrer, il n'y a pas d'accès direct depuis le parking.

Aux heures d’affluence, la file d'attente avance très rapidement bien que le physionomiste de l'entrée referme soigneusement la porte derrière chaque personne ou groupe de personnes qu'il laisse entrer.
S'il refuse peu de monde, en revanche il choisit soigneusement d'ouvrir la porte de gauche ou celle de droite en fonction des clients.
Les plus « hypes », « clean », « jeunes et friqués » se voient ouvrir la porte de droite.
Les autres passent par la porte de gauche.

A l'arrivée d'Olya, il n'y a pas d'attente.
...

Olya descend de son scooter devant l'établissement. Six minutes. Nailed it.
L'elfe enleve son casque, libérant alors ses cheveux d'un noir sombre. Elle garde un visage calme, mais elle est agacée par la situation. Et si elle ne le laisse pas paraitre, sa chevelure trahit ses sentiments à qui la connait bien.
Gardant son casque sous le bras, elle envoie le véhicule partir se garer un peu plus loin grâce à l'autopilote.

Elle ne perd pas de temps à observer, elle est déjà venue à l'occasion.
La porte de droite pour les jeunots venus faire la fête et dépenser leur fric, la porte de gauche pour les ... autres. Au centre, un videur physionomiste faisait le tri, un grand troll comme il s'en trouvait tant dans ce genre de boulots.
Le mec lui ouvre la porte de gauche, elle entre, balayant du regard la scène intérieure.

Alors ?

Le sas d'entrée
Ce petit local avec sa porte blindée avant de pouvoir pénétrer dans l'établissement.
La magnifique hôtesse d’accueil, souriante, ravissante, portant le T-shirt noir moulant à manches 3/4 orné du croissant de lune blanc, qui fait partie de l'identité visuelle de l'établissement, couché pour donner l'impression d'un vaste sourire et dont les pointes soulignent judicieusement la poitrine idéale.

« Votre vestiaire, je vous prie » demande l'hôtesse de sa voix cristalline.
Olya n'est pas une bleue. Elle sait.
A ce guichet, on ne paye pas l'entrée à la boite. Et on y laisse toute la quincaillerie.
flingues, lames de toutes sortes, explosifs et autres produits dangereux, rien ne doit pénétrer dans l'établissement, et il est inutile d'espérer échapper aux systèmes de détection qui scannent les entrants, et désactivent le cyberware offensif.

« Un couteau et un pistolet dans le sac à dos. Le casque avec. Je les récupérerais en sortant. »
Olya dépose ses armes au vestiaire avant d'entrer dans la salle. De la mauvaise musique, comme toujours ici. Il est pas difficile de comprendre pourquoi la punk n'y fout les pieds que quand elle n'a pas d'autre choix. C'était pas elle qui aurait l'idée saugrenue d'inventer un rendez-vous dans cette boîte.
Avec le personnel entièrement refait, ou qu'en a l'air. Clairement la serveuse qui tourbillonne dans la salle, c'est pas du naturel. Olya a peut-être quelques implants, mais ils n'influent pas sur son apparence, eux. Et ses traits de macaques, c'est pas elle qui en a décidé, c'est la magie.
Alors que cette gonze, c'est pas elle qui en a décidé, c'est son patron. Ou les normes machistes. C'est clair que c'est pas un mec qu'on verrait se promener avec une jupette comme ça pour faire le service en salle. L'égalité homme-femme, pas pour se rincer l’œil n'est-ce pas.
Conn**ds.

Après s'être dépéchée pour venir, Olya Skaryna est de mauvaise humeur, et s'en rend bien compte. « Alors il est où mon p****n de contact ? » Mais elle n'a pas l'envie de faire quoique ce soit pour changer d'humeur. Garder un calme apparent suffit pour l'instant. Que la frustration s'amasse, on verra bien ce qui en sortira.
Avec ma chance, ça va évidemment pas être une miss Johnson, plutôt un vieux con puant.

Évidemment, personne dans la salle ne semble être la personne qu'Olya est venue voir ici. Évidemment.
Bien qu'elle n'en laisse toujours rien paraitre consciemment, ses cheveux ont maintenant quelques mèches oranges au milieu de tout ce noir.
Elle se dirige vers une table libre, un peu à l'écart.

Quand la serveuse passe prendre sa commande, l'elfe se contente de lui répondre poliment qu'elle « attend quelqu'un donc pas maintenant ».
Concentrée sur le fait qu'elle n'est pas contente, Olya ne fait pas trop attention à ce qui se déroule autour d'elle.

La promenade n'avait pas eu l'effet escompté, son genou allait à peine mieux, mais, c'était déjà à prendre. Elle allait appeler Olya lorsqu'elle reçu son message.
Ah, enfin, un job, ça me changera les idées. Du moins, j'espère.
Elle commanda un taxi, tout en effectuant une recherche matricielle sur le Penumbra. Elle télétransmit l'adresse au taxi.
Arrivée sur place, elle avait à peine mis le pied hors du véhicule qu'elle fut submergée d'invitations virtuelles et de spams, malgré son firewall. Elle bascula son link en mode privé, histoire d'être tranquille jusqu'à l'établissement.
Elle ouvrit son manteau, débouta le dernier bouton de son chemisier pour mettre en valeur ses attributs, et s'avança sûre d'elle vers le videur. Une fois à l'intérieur, elle laissa son hammerli au vestiaire, tout en consultant la carte des boissons. L'avantage, ici, est qu'il n'y avait pas besoin d'habillage RA, le décor était déjà kitch.
Enfin, un petit message à Olya pour savoir où la rejoindre.
« Salut Olya, je suis à l'intérieur, vous êtes où ? »

Le commlink d'Olya était déjà en mode passif. Elle n'en changeait le mode que si elle n'avait pas le choix, préférant sa tranquillité toute relative à tout "avantage" qu'aurait pu lui apporter le visible.
Quand aux "opérations de course", elle les opérait bien sûr en mode caché.

Voilà, message de X.Y reçu. Olya le consulte, lève les yeux sur la salle. Elle lève le bras pour indiquer sa position. Pendant ce temps, ses cheveux s'éclaircissent, changent de teintes.

Malgré les avantages de la technologie, Olya a des réflexes simples, ou primitifs si on veut, et n'emploie pas la technologie à tout va. Certes elle aurait pu indiquer sa place, avec éventuellement un plan jusqu'à sa table et pourquoi pas une image rigolote de chaton jointe, précisant que les autres ne sont pas encore là pour ce qu'elle en sait.

Comme c'est une primitive, elle se contente de le dire une fois sa collègue suffisamment proche pour lui parler sans avoir à hausser le ton. Malgré la musique.

L'elfe fait signe à la magiko de s'installer.

« J'espère que ça va pas prendre trop de temps. Pas l'envie de rater le concert. »


C'est avec une coiffure oscillante aux tons variant entre violet et bleu qu'elle accueille la personne du groupe avec qui elle se sent le plus à l'aise.
Pas que les autres lui posent un problème, mais Ashen ... voilà quoi, Ashen. Pas un physique très engageant, et sacrément grande.
Et Lucas, non content d'être un orc violent, est ben ... un. Avec cette mémoire absente qui cache on ne sait trop quoi, c'est pas trop étonnant qu'elle ait du mal à se détendre à côté de lui.

Mais de toute façon, y a pas beaucoup de mecs avec qui Olya n'a pas de problèmes.

Tout ça pour dire que malgré le rendez-vous foireux qu'elle avait reçu, Olya est bien contente de voir débarquer X.Y.

C'est en grommelant entre ses dents et avec un air énervé que Ley s'approcha des deux portes du Penumbra. Un super chrono fait pour rien et autant de temps gâché, ça avait le don de l'agacer : si elle avait pu venir en un délai extrêmement court, elle n'avait pas pu trouver de place pour garer sa Harley avant un bon moment. Tout les places de parking était prise, et chaque endroit où elle aurait pu l'attacher était déjà prit. Elle avait du tourner en rond dans le quartier un moment et s'éloigner du Penumbra pour finalement pouvoir utiliser son anti-vol, avant de revenir à pied jusqu'à la boite de nuit. L'avantage, c'est qu'avec des jambes grandes comme les siennes, chaque pas comptait double.

En approchant du videur troll, elle releva le menton et bomba le torse par réflexe, histoire de lui montrer c'était qui le boss. Ça ne servait à rien, bien évidemment ; mais ça faisait partie des bonnes vieilles habitudes dont elle avait du mal à se défaire. Au vu de son physique, de son attitude et des marques cendrées sur son visage digne d'une sauvage, la porte de droite lui fut indiqué. Elle répondit au geste du videur par un sourire goguenard, avant de s'introduire dans la bâtisse.

Au contrôle, elle laissa son couteau de survie, ainsi que le Ruger Super Warhawk qu'elle avait prit avec elle. Le gros revolver chuta avec un bruit mat dans le casier de dépôt.

Lorsqu'elle entra dans la salle, son premier réflexe fut de sortir son commlink de la poche de sa veste, rouverte entre temps, pour vérifier qu'il rejetait bien tout message et invitation ; elle poussa un soupir en constatant que l'engin répondait de lui-même en envoyant des pubs pour des sels de bain en provenance de hong-kong - le tout en chinois, bien évidemment.

« 'ppareil de merde. »

Elle le rangea de nouveau, levant les yeux au ciel de dépit et d'abandon, avant de chercher du regard l'éventuelle présence de ses coéquipiers, sa grande taille aidant. Elle ne mit pas longtemps à reconnaître X.Y, puis Olya. En apercevant cette dernière, elle l'interpella d'un signe, puis cacha ses yeux de ses deux mains, avant de les porter à sa bouche, puis d'en couvrir ses oreilles. Elle imita ainsi les trois singes de la sagesse, symbole qu'elle avait déjà rencontré sans pour autant en connaître la signification, dans une référence un rien provocatrice.

Hahaha, j'suis trop conne !

Se marrant intérieurement et approchant avec un grand sourire aux lèvres, elle vint prendre place aux côtés des deux autres femmes.

...

Penumbra, 18h14

Agile la serveuse voyant que la table s'est étoffée de 2 nouvelles arrivantes patine élégamment vers les runeuses en goguette
« Mesdemoiselles ? Que puis-je vous servir ? » demande-t-elle avec un sourire commercial adapté à la configuration générale des lieux : en croissant de lune !

« La carte est à votre disposition ici » ajoute-t-elle en activant d'un petit bouton situé au centre de la table ronde qui déploie effectivement la carte en hologramme trivid « si vous disposez d'un code de promotion spécial il serait bon de me le communiquer à présent ... je prends votre commande ... » dit-elle pour conclure en attendant qu'on daigne lui commander quelque chose.

Sue s'apprêtait à discuter avec ses amis lorsque la serveuse arriva. Elle commanda un cocktail maison.
« Un cocktail maison pour moi, avec un lapin blanc, ça suffira ? » fit elle avec un grand sourire

Ley s'assit sur le siège en prenant une posture assez décontractée, épaules en arrière et ouverte, torse légèrement en avant, les pieds bien au sol, et son plus beau sourire aux lèvres, guettant la réaction d'Olya à sa plaisanterie et fomentant secrètement la prochaine.

« Un soycaf bien serré pour moi. Et je veux bien que vous me montriez pour l'"A2". »

Olya fait mine de ne pas remarquer les singeries d'Ashen. Ses cheveux ayant retrouvé leur blondeur "naturelle", elle continue à parler à X.Y sans se troubler. Quand la serveuse vient les voir, elle la regarde calmement, et laisse les autres passer commande.
Elle parle la dernière.
« Ce sera une vodka pour moi. »
Et se lève. Puisqu'il va falloir bouger, plus besoin de rester assise. En plus sa queue s'agitait derrière.
« Autant nous guider, notre pote en a besoin. Après tout, кот ідыёт, па-дурному кошка. »
La femme-singe sourit à la serveuse.

La serveuse s'élance donc habilement sur la piste, pirouettant pour vérifier que les filles la suivent bien, faisant des figures pour les attendre sans en avoir l'air et se dirige vers la pointe de la lune la plus éloignée du bar.
Là, elle fend la scintillante noirceur de ce coin de salle pour se diriger vers le mur.
Quelle franchit après un clin d’œil à ses suivantes, semblant le traverser.

Olya suit sans se poser de questions. Il faudrait plus qu'un mur intangible pour l'impressionner.