La leçon de traineau commença plutôt mal pour Ley. À peine avait-elle donné l'impulsion de départ que déjà elle avait du mal à tenir debout sur sa place tout en guidant les chiens. Faisant connaissance, elle se rendit rapidement compte que la cape ghillie était certes très bien lorsqu'il s'agissait de se camoufler, mais aussi très encombrantes et très gênante lorsqu'il s'agissait de se mouvoir rapidement et correctement.
À peine une vingtaine de mètres après avoir démarré, les chiens firent virer le traineau sans que Ley leur en ait donné l'ordre - du moins, pas volontairement. La secousse ne fut pas bien importante, mais le poids de la cape et la fatigue suffirent à avoir raison de l'agilité naturelle de la panthère. Cette dernière se retrouva par terre, sur les fesses, à regarder bêtement son moyen de transport continuer sans elle. Avec une furieuse envie de hurler.
Après l'avoir rattrapé, et remonté à sa place, la suite du voyage se déroula un peu mieux. Elle avait beaucoup de mal à diriger les chiens, et faisait nombre de détours et de virages inutiles. Plusieurs fois, elle évita de justesse des endroits où la glace était plus fine, voire absente. Mais dans l'ensemble, et exception faite de sa frustration qui augmentait peu à peu, elle ne se débrouillait pas trop mal. Elle même réussit à apprendre deux ou trois trucs, et évita de nouvelles gamelles.
Pour un temps, du moins : après avoir accompli un peu plus de la moitié du trajet, une légère secousse dû à un passage dans une zone au terrain moins égal fut la cause du relâchement d'un des nœuds d'une des cordes soutenant l'ensemble des packs, sur le côté droit du traineau. S'en rendant compte un peu tard, elle ne put que tendre son bras et sa min droite pour empêcher la plupart d'entre eux de tomber. Malgré cet effort, un pack de nourriture pour chien glissa et chuta sur la glace, alors même que les bêtes continuait de tirer le traineau en avant. Fort heureusement douée d'excellent réflexes, elle réussit en tirant légèrement sur la longe pour ralentir l'attelage et en se penchant en arrière à agripper - sans pour autant vraiment saisir - le pack avec les griffes de son gant gauche. Elle passa une bonne dizaine de minute dans cette position particulièrement précaire a essayer de saisir pleinement le pack pour le remonter et se redresser, sans chuter au passage et sans lâcher la pression empêchant que d'autres packs ne glissent.
Après avoir résolu ce problème, et refait le nœud responsable de ses ennuis, Ley pu de nouveau souffler et se relâcher un peu. Les chiens semblèrent accepter de lui accorder un peu de répit, ce qui lui convint bien. De nouveau, elle fit des progrès, et compris quelques astuces sur comment diriger son attelage sans les rendre fou en tirant trop ou mal sur les longes, et comment mieux se positionner sur sa place.
Tout alla bien, jusqu'à ce que sa mauvaise nuit ne lui joue un nouveau tour. Avec la confiance en elle qu'elle commençait à acquérir sur son traineau, et une soudaine poussée de nervosité, d'excitation, et d'adrénaline lui donna des ailes.
Ailes qui lui permirent de s'envoler jusqu'à atteindre un sommet de stupidité : elle lâcha peu à peu les rennes, et sentant que tout allait bien, finit par complètement ouvrir les mains et les bras, s'offrant à la sensation de vitesse et à la sensation agréable du vent contre elle, dont le froid était efficacement réduit par sa tenue. Ce qui dura à peine une fraction de seconde : les chiens ne tardèrent pas à refaire n'importe quoi en sentant leur longe libre de contrainte.
Ley arriva parmi les premiers au point de pèche, peut être même la première. Certes, il n'y avait plus que ses pieds sur la place du conducteur, mi-cramponnés mi-coincés par les griffes de métal entre deux planches, tandis que le reste de son corps suivait derrière en glissant, dos sur la glace et les bras tendus dans une vaine tentative de se redresser. Mais elle était arrivée super vite, et c'est ce qui comptait, non ? Non... ?
► Afficher spoilerJet de constitution : Lancer de dé invalide ! soit trois succès.