Alors qu'il entrait dans le bâtiment de l'académie de Pointesable Borscht fut percuté par un enfant qui tomba par terre. Sans un mot Borscht se pencha, releva l'enfant et s'avança vers la femme qui travaillait à son bureau. Il craignait que l'enfant en le voyant fut mort de terreur aussi il fit en sorte de s'éloigner de lui rapidement. Que font des enfants ici ? Est-ce-que les gens arrivent à étudier dans ce vacarme ? À moins que ce ne soit de jeunes élèves ...
Il s'efforça de faire un sourire aimable à la jeune femme et dit : « Bonjour, j'aimerais rencontrer Ilsoari, est ce qu'il est là ? »

C'étaient donc les fameux orphelins dont avait parlé Kesk. C'était sans doute admirable de la part du mage de s'en occuper ainsi mais de là à les laisser gambader où bon leur semble dans l'académie ... Enfin ce n'était pas son problème, d'autant qu'étudier dans le bruit était une compétence qu'il avait vite acquise chez les orques.

« Ravi de vous rencontrer, je m'appelle Borscht et je voyage dans le but d'en apprendre plus sur la magie. »

En prononçant ces mots il s'inclina légèrement, copiant les manière du mage.

« Et qu'est ce qui vous fait croire que je viens de chez les orques ? » Répondit il avec un regard froid.

Il laissa quelques instants de silence avant de sourire. « Mais admettons que ce soit le cas. Si j'avais voulu en apprendre plus sur les boules de feu et les explosions c'est sans doute ce que j'aurais fait. Mais ce qui m'intéresse c'est la magie plus subtile, la magie dans son aspect changeant, imprévisible. » Amusant comme je ne peux pas m'empêcher d'en parler comme d'une femme ...

Borscht s'en était douté mais il en avais maintenant la confirmation : la vrai étude de la magie était le domaine des magiciens. Les lanceurs de sort de son espèce, dont le rapport était plus instinctif, plus sensible, presque tactile avec la magie n'étaient que des rustres avec un peu de talent. Mais il aimait son rapport à la magie, il préférait qu'elle soit comme un être vivant qu'il faut connaître peu à peu et séduire plutôt que de la voir comme un simple objet d'étude.

À cette pensée une fierté chassa l'embarras de son visage et il répondit d'une voix posée et sûre :

« Désolé, je ne suis pas ce genre de mage. La magie est dans mon sang avant d'être dans ma tête. »

« À vrai dire je cherche d'avantages à voir la magie à l'oeuvre : un sort complexe ou un artefact magique intriguant. C'est par le contact que j'apprend. »

Le demi-orque serra la main qui lui était tendue en disant : « Vous n'avez pas à vous excuser. Je vous suis. »

Borscht choisi d'en rire, après tout il avait demandé lui même à faire l'expérience de sorts qu'il ne connaissait pas.

« Et bien précisément je ne l'ai pas trouvé, je suppose que c'est ce qui fait une bonne illusion ! Est-ce votre spécialité ? L'illusion je veux dire, pas la plaisanterie. »

Une démonstration devant des étudiants ? Pourquoi pas après tout. Pratiquer la magie avait toujours été un plaisir pour lui et si cela lui permettait de découvrir des sorts plus avancés ...

« Très bien, ça me convient. »

Il avait grandi entouré d'orque imposants et violents, cherchant à chaque instant une occasion d'en découdre et pourtant en entrant dans cette pièce pleine d'enfant (avec quelques exceptions) il perdit sa confiance. Il y avait quelque chose d'impressionnant à être regardé avec tant d'attention par tous ces élèves.

Comment je fais ? C'est bien la question qui me taraude ! Espérons qu'une démonstration suffira à répondre à la petite.

En silence il s'approcha à quelques mètres des mannequins et il se prépara à montrer ce qu'il savait faire.

Borscht regardait d'un air amusé quelques élèves user de leur magie pour éteindre le mannequin qui lui avait servi pour sa démonstration. Ça fait mal un éclair pas vrai ?

Toutefois la classe n'était pas finie et le professeur avait posée une question intéressante : comment rendre le sort plus puissant. Sans savoir vraiment pourquoi Borscht avait constaté que les dégats étaient bien plus importants quand la cible était pieds-nus ou mieux encore : les pieds dans l'eau. Il attendait de voir ce qu'allait proposer l'assemblée.

« Avec plaisir ! »

Le feu qui avait démarré sur le mannequin venait tout juste d'être éteint, laissant celui-ci tout humide. Cela s'annonçait amusant !