Peu après le discours du père Zantus, Beorn entreprit de se promener dans Pointe-Sable. Il espérait discrètement qu'un lieu ou un autre lui ferait resurgir quelques souvenirs de son passé oublié, mais il y alla sans grandes espérances à ce sujet; la grande majorité du peu qui lui était revenu au fil des ans, trop peu, l'avait été en milieu naturel mais il essaya tout de même. Cependant, à force de se promener, il se rendit compte qu'il s'agissait selon toutes vraisemblances de sa première visite dans ce village. L'après-midi commençait à virer au soir quand il revint à l'auberge d'Ameïko.

Approchant de la table de Beorn, Laurel attrapa deux choppes de bière. De ce qu'on lui avait dit, la plupart de ces êtres aimaient la bière. Aussi, entamer une discussion par une bonne rasade d'alcool ne pouvait qu'apporter du bon.

« Bonjour ami nain ! Je pense savoir qui tu es. Beorn ! Un fier, mais discret, défenseur de la nature. » Tout en s'avançant, le barde accompagnait chacune de ses paroles par des gestes amples, veillant toute fois à ne pas renverser la boisson. « J'aurais aimé m'entretenir avec toi, je n'étais pas présent lors de votre bataille et... » marquant une pause il reprit. « Je ne vais pas vous perdre avec maintes manières et aller droit au but. Je suis barde et je veux écrire une épopée qui traversera les âges. Aussi, je souhaites rencontrer les héros de Pointesable afin que nous trouvions une raison qui pousse chacun d'entre vous à partir à l'aventure, ensemble. Je veux que nous devenions le groupe d'aventurier le plus connu de tout Golarion, que notre légende soit contée longtemps après notre mort et que nos noms soient associés aux plus glorieux combats ! » Ça tirade terminée, Laurel regarda le nain et attendit sa réponse. Le liquide qui coulait sur sa main lui rappela qu'il n'avait toujours pas proposé une boisson à son interlocuteur. « Une bière peut-être ? »

Le nain faisait tournoyer le peu qu'il restait de son thé dans sa tasse. Il était plongé dans ses pensées, la saveur des fruits du thé lui ayant remis à l'esprit un souvenir qui lui était revenu en passant par Doux-carillon. Une elfe à ses côtés reposait appuyée contre un abricotier. La chaleur torride du jour les avaient forcés à s'y reposer à l'ombre. Le vent chaud de l'été faisait frémir les branches de l'arbre. Ce faisant, moult fruits à la chaire sucrée s'étaient mis à tomber à leur côté et ils s'en étaient régalés.

Inidil...

À cette époque, Beorn devait avoir quarante années de moins qu'aujourd'hui et l'elfe elle-même n'était pas de la première jeunesse. Sa beauté demeurait néanmoins, et son regard doux, ses paroles sages. Son sourire était de ceux de ces gens ayant vécu une longue existence et ayant appris au cours de celle-ci à apprécier tous les aspects de la vie, dont la douce saveur du fruit.

Inidil... Que ne te vois-je qu'en songe. Qui fus-tu à mes yeux, je l'ignore encore. Et pourtant un bon nombre des quelques souvenirs de mon passé oublié qui me reviennent me voient en ta compagnie. Je sais que tu me fus importante, mais à quel point je ne sais.

La recherche de ses souvenirs laissaient filtrer des indices à un rythme parfois décevant. Parfois, ceux-ci lui apparaissaient lorsqu'il s'en attendait le moins. Celui-ci lui était parvenu lors de son second passage près de Doux-carillon. Il marchait alors sur un sentier à bestiaux serpentant parmi les champs. Un hibou hululant avait attiré son attention et il s'était avancé vers son perchoir, la branche d'un abricotier isolé. Comme le druide s'en rapprochait, il se rendit compte que des fruits bien mûrs en remplissaient les branches; c'est en cueillant un des abricots et en en savourant la chaire que le souvenir lui était parvenu. Le même arbre, en un peu plus vieux et grand, à la ramure plus étoffée. Le même goût sucré qui toujours rendait les lèvres collantes.

. . . . . .

Et c'est plongé dans ses pensées que le barde découvrit le druide. Il lui fallut quelques instants pour sortir de ses pensées tout en tentant tant bien que mal de ne pas perdre le fil des paroles de l'autre. De toute évidence, il parlait fort rapidement et semblait également d'un enthousiasme débordant; en certains abords, il lui rappelait le petit Martignan.

Pour sûr, ces deux-là vont bien s'entendre. À l'entendre parler ainsi d'héroïsme et d'épopées, j'ai l'impression de croiser un double de Samuel.

Le druide émit un bref sourire empreint de rigolade à cette idée, en oubliant brièvement la présence du barde à ses côtés. Ce fut bref, et il se repris.

« Beorn, tel est effectivement mon nom, mais je n'ai pas encore eu l'honneur de connaître le vôtre. »

Lorsque le barde parla de prendre une bière, Beorn se rendit compte que sa tasse était presque vide. Le faible contenu qui y demeurait avait tournoyé à tout rompre alors qu'il s'était perdu dans le fil de ses pensées et il s'était refroidis depuis lors.

« Un thé plutôt. »

Il se tourna vers le comptoir.

« Dame Ameiko, auriez-vous encore de cet excellent thé? »

« Excusez moi, je me suis laissé emporter. Laurel Barnandi, barde de profession et j'aime à penser que je suis assez bon dans mon domaine, mais je vous laisserai juger à ce que vous venez d'entendre » dit-il gaiement.

« Permettez moi de vous offrir le thé, pour les deux chopes de bière si vous n'en voulez pas, je me ferai un véritable plaisir de les vider. »

Alors qu'il finissait sa phrase, il s'empressa de prendre place à la table. Toujours de façon vive et élégante, il s'installa et dévisagea discrètement le nain.

« Pour en revenir au sujet de ma raison ici, sauriez-vous où se trouvent les autres personnes ayant pris part au combat contre les gobelins ? J'aimerai si possible les rencontrer avant que chacun se sépare. »

Chorune entraina ses cousins à la table de Béorn, la seule qui présentait quelques places assises.
L’apparence élancée que lui donnait sa robe rouge était rehaussée par le voile noir qui courrait dans ses cheveux d’un blond pur, uniquement sali par une mèche rouge sang qui partait de sa tempe gauche. Ses yeux bleu-gris, sombres, presque métalliques, étaient aujourd’hui rieurs. Ils souriaient au vieux nain d’origine shoanti au fur et à mesure de son approche. Finalement, seule l'aisance à traverser la foule de la jeune femme, créant le chemin pour son cousin et sa cousine, trahissait sa musculature puissante. Chorune était belle, méconnaissable, et nombreux étaient ceux qui se retournaient pour voir cette dame ravissante.
Laurende était l’ainée de Chorune. Ses longs cheveux roux et ses tâches de rousseurs, d’habitude si charmeurs, étaient comme effacés ce soir par sa cousine. Badin, un peu plus jeune, petit, trapu, se pavanait, jouant le rôle du mâle entouré de deux superbes jeunes femmes auprès des copains qu’il reconnaissait de loin.

« Comment vas-tu, Béorn ? Nous pouvons nous assoir avec toi ? »
Chorune remarqua le bel homme aux cheveux châtains, plutôt guilleret, assis à la table du nain. Les voyants en conversation, elle se présenta : « Bonjour, je m’appelle Chorune, et voici Laurende et Badin. »

« B-Bonjour. » Un très léger bégaiement viens souligner la stupeur du barde de rencontrer pareille perle dans un endroit aussi reculé. Laurel se leva de sa chaise pour s'approcher de celle qui se nommait apparemment Chorune et se présenta.

« Je me nomme Laurel Barnandi, barde, amateur d'art en tout genre et archer à mes heures perdues. » Il accompagna ses paroles d'un baise main et salua également Laurende et Badin.
Après s'être assuré que la tenancière ne soit pas dans son dos, il ajouta : « Si je puis me permettre, que fais une aussi jolie femme dans une ville comme celle-ci ? »

Le fait qu'elle connaisse Béorn lui fit penser qu'elle pouvait faire partie des héros, et que ceux qui l'accompagne seraient le reste du groupe mais il avait du mal à imaginer une femme ainsi vêtue brandissant une épée ou maniant la magie pour repousser quelques gobelins.

Laurel surprit Chorune par son baise-main. Pendant un instant, elle écarquilla les yeux. Elle n’avait pas l’habitude d’une telle marque de distinction. Ca doit être à cause de ma robe se donna-t’elle comme explication, inconsciente de la beauté radieuse et souriante qu’elle pouvait afficher.
Le compliment qui suivit acheva d’empourprer ses joues. Non seulement le barde la trouvait « jolie », mais en plus il la considérait comme une « femme » ! Une émotion particulière, un mélange de malaise et de satisfaction, accompagna ce constat. En tout cas, elle était reconnaissante de ce regard extérieur, qui lui renvoyait une image dont elle n’avait pas l’habitude, et qui était bien meilleure que celle qu’elle avait d’elle-même.

Evidemment, la jeune combattante ne souhaitait pas que la conversation avec cet amateur d’art ne s’arrête.
« J’y suis née ! Et Pointesable est une grande ville. » répondit-elle à la question, un peu naïve. N’ayant jamais voyagé, Chorune ne connaissait pas d’autres villes.
« Et vous. Vous veniez pour le festival ? » Chorune s’assit naturellement à un angle de la table, se tournant vers le jeune homme.
Laurende entraina discrètement Badin dans une autre partie de la salle.

« Et bien pour tout avouer, je ne comptais pas spécialement passer par Pointesable. Je suis bien barde, mais un barde itinérant et comme vous me voyez, je suis à la recherche d'une ville où grands seigneurs et riches marchands pourraient vouloir louer mes services pour un temps au moins. J'aime les voyages et la vie sur les routes, aussi je ne reste jamais bien longtemps au même endroit. » Tout en parlant, il tira la chaise de Chorune afin qu'elle puisse s'asseoir.

Très vite, il se remis en tête ce pourquoi il était là, les héros du festival. Sa soif d'aventure ne pourrait pas être combler dans le lit d'une femme, aussi belle soit-elle. « Il y a tout de même une chose que je souhaite entreprendre : narrer les périples d'aventuriers voyageant aux quatre coins du monde. Bien sur, il faudra trouver un but épique à leur aventure, mais ce ne sont pas les dangers et les mystères qui manquent en Golarion et je ne doute pas qu'une fois parti, nous n'aurons pas à attendre longtemps avant que l'aventure nous appelle d'elle même. »
A la fin de sa phrase, il laissa quelques secondes s'écouler. Espérant avoir parler assez fort pour captiver l'attention du plus grand nombre il reprit. « Vous m'avez demandé pourquoi je suis venu dans cette ville. La réponse est simple : pour y recruter les valeureux combattants qui ont réussi à mettre à mal un raid gobelin. Je souhaite les rencontrer avec l'espoir qu'ils soient enjoués à l'idée que leur nom rentre dans l'histoire, c'est d'ailleurs pourquoi je discutais avec votre ami Béorn ici présent. »

Comme à son habitude, Laurel avait lié ses mots avec des gestes afin d'en faire ressortir toute l'ampleur. En terminant son discours, il se retourna brièvement vers le nain avec un sourire qui en disait long. Il espérait évidemment que ce dernier rentre dans son jeu et approuve ses paroles.

Au moins avec ça, les rumeurs iront bon train. Retrouver les autres ne devrait plus me prendre trop de temps et encore s'ils ne décident pas de venir me voir d'eux même.

Bien sûr, Chorune rêvait de voyage, de rencontrer des gens riches et importants. Mais le travail à la ferme et ses soirées à apprêtera des habits lui laissaient peu de temps pour ça. Elle admirait un peu le barde de s’être engagé sur les routes, laissant son passé pour se tourner vers le voyage et les autres…

La première réaction de Chorune à l’énoncé des buts de Laurel fut plutôt modeste. « Ha, ben, des héros, il n’y en a pas trop, ici, hein. Faut aller dans des grandes villes… Il y avait bien mon grand-père, Salfon Camovar, mais il est mort… »
Par contre, ses grandes phrases sur les « valeureux combattants » et leur possible recrutement arrachèrent à la belle blonde un mouvement de recul.
« Hein ? Vous êtes là pour me recruter ? Moi ? Mais c’est que j’ai pas l'temps ! Et pis d’abord… rentrer mon nom dans l’histoire, j’sais pas comment on fait, moi ! »
Ces quelques paroles suffirent à faire rire quelques personnes autour d’eux. Ils reconnaissaient bien Chorune, finalement.

Beorn pris une gorgée de thé tout en observant ce qu'il se passait, histoire de mieux connaître le nouveau venu. Celui-ci avait la parole facile, ce qui lui simplifia la tâche.

Bon, grand parleur, petit faiseur, a l'air sympathique et c'est peut-être trompeur.

Il le laissa continuer; il n'avait alors aucune raison de s'alarmer. Puis il vit que le barde se rapprochait trop de la gamine à son goût. Aux yeux de Beorn, qui avait vécu 20 ans avec les Shoantis (soit l'essentiel de sa vie depuis son amnésie), Chorune, une demi-Shoanti, faisait en quelque sorte partie de son peuple; à ses yeux, il était un peu de son devoir de veiller sur elle comme l'aurait fait n'importe quel oncle. Qui plus est, c'était une gamine sympathique et peut-être un brin naïve qui ne connaissait encore rien aux hommes (et surtout à ce genre d'homme). Tranquillement, les traits de Beorn commencèrent à se durcir, ses muscles à se tendre.

Qu'il fasse des avances à la gamine, et je lui coupe les couilles à la hache.

« Vous recruter ? Et bien je serais désolé qu'il vous arrive quelque chose ma chère. Non je comptais tout d'abord en parler avec messire nain puis partir à la recherche des autres, avec un peu de chance, aucun n'aura déjà repris la route. »

Alors qu'il finissait de discuter avec Chorune, le barde se rassis près de Béorn et repris là où il s'était arrêté. « Alors messire nain, que dites-vous de ma proposition ? Je ne sais qu'elles sont les raisons de votre présence ici, ni ce que vous faites de vos journées par ailleurs. Mais une personne aussi bien bâtie que vous, il serait triste que vous restiez méconnu de tous, et même si votre motivation se trouve à mille lieux de la gloire je vous prie de songer à ce qu'une vie d'aventure pourrait vous apportez. Le simple fait d'être sur les routes m'emplie de joie, le fait d'être applaudi et reconnu, sans être une fin en soi, reste extrémement satisfaisant. Et puis pour si peu que vous ayez une quête à accomplir, un dessein qu'il vous faut mener à bien, constituer un groupe n'est rien de moyen que le meilleur moins de parvenir à vos fin. » Une courte pause marqua ses propos.
« Et d'ailleurs, m'est avis que l'aventure se suffit amplement à elle même. » Il laissa alors éclater son rire un court moment.

J'espère qu'il sera enclin à répondre favorablement. Il me serait alors bien plus aisé de recruter les autres, d'autant plus s'ils sont amis.

Le brouhaha de la salle devenant de plus en plus important, certains mots n'étaient pas entendus ou changeaient de signification.
Heureusement, Laurel infirmait ce qu'il venait de dire. Il ne voulait pas laisser le nom de Camovar elle ne savait où, et l'enjouer dans elle ne savait quelle histoire qui pique, avec tout ces dangers et ces mystères.
« Et ben, les autres n'ont pas repris la route, parce que nous devons rester quelques jours à Pointesable. » affirma la belle, ne sachant plus où le barde voulait en venir.

Laurel se détournant quelques temps de Chorune, celle-ci en profita pour commander un verre de vin épicé à une serveuse.
Etre reconnue et applaudie étaient des choses tentantes, mais Chorune ne savait pas trop si elle pourrait en profiter un jour. Que se passerait-il, si, dans un tel moment, elle... Des impressions malheureuses envahirent brièvement son esprit.
Secouant la tête légèrement, la belle chassa ses idées noires. Son sourire revint, aussi radieux qu'il y avait un instant. (en shoanti) « Amutre ! Pusit qum espes'dul e qunopa comigndiblus daconec e espes'qupagnet aconem sibis mnatit des se sprntigum... Flis ! » dit-elle à Beorn avec un clin d'oeil, un peu naïve sur les possibles avances qu'elle pourrait recevoir elle-même d'un homme aussi dangereusement séducteur.

(en shoanti) « Pusit ssis'nterindis misoncuiossus. »

Il continua de jauger le barde un instant, réfléchit.

Si elle y va, j'y vais aussi; il est hors de question que je la laisse partir seule avec ce genre d'homme sur les routes.

« On verra... » fut sa seule réponse à l'humain.

Puis il repris une gorgée de thé, longue, très longue et en ne quittant pas le barde des yeux. Il faudrait peut-être au barde de s'adresser à quelqu'un de plus diplomate du groupe, Héléa par exemple, pour faire passer cette idée aux yeux du druide. À moins que Chorune elle-même accepte de s'embarquer dans une aventure, auquel cas...

« Bien, je ne comprend pas ce manque d'intérêt mais si vous ne voulez pas encore me donner de réponse, je suppose que je ne peux pas vous y obliger. Pourriez-vous tout de même me donner les noms et la description des autres personnes que je cherche ? Il ne fait aucun doute que certains d'entre eux viendront me trouver, les rumeurs dans un village de la sorte vont bon train et passent par toutes les oreilles, mais j'aimerai me presser dans cette affaire. »

Le ton de Laurel fut un peu moins enjoué que lors de ses précédentes interventions. De toute évidence, il ne s'imaginait probablement pas tomber sur quelqu'un d'aussi peu enthousiaste à l'idée de devenir à la fois riche et célèbre.

Il décida donc de converser de nouveau avec Chorune, à cette intention, il déplaça sa chaise pour s'en rapprocher. « Dites moi, vous connaissez bien Béorn n'est ce pas ? S'il est votre ami, vous devriez pouvoir me dire qu'est ce qui le motiverai à me suivre non ? » S'adressant maintenant à Béorn. « N'y voyais aucune mauvaise intention messire nain, je ne me permettrai jamais. Mais vous ne me semblais pas très enclin à parler, aussi je fais ce que je peux pour vous ouvrir les yeux, je reste persuader que tout le monde a au moins une bonne raison, si ce n'est des dizaines, de partir à l'aventure mais visiblement les votre doivent être bien différente des miennes. En en apprenant un peu plus sur vous, je pourrais assurément vous convaincre de ce qu'un tel voyage peut vous apporter. »

Réfléchissant un peu plus aux informations échangées, ainsi qu'à qu'elle serait sa prochaine destination si on venait encore à éviter de répondre à ses questions, Laurel se rappela d'un point évoqué par Chorune. Elle a bien dit "rentrer mon nom dans l'histoire", "les autres" en parlant évidemment de ceux que je chercher, ce pourrait-il que..., le visage de Laurel afficha un air de stupéfaction, passer à côté des dire de quelqu'un d'autre, surtout d'une importance si capitale pour lui, ne lui ressemblait absolument pas. « Chorune, seriez-vous une de ses héros ? » Il attendait maintenant sa réponse tellement impatiemment que n'importe qui dans la salle pouvait voir qu'il espérait entendre un simple "oui", même le plus ivre des hommes.

« Mais bien sur, j'en serais réellement ravi. » Après avoir répondu favorablement à la demande de la tenancière, il pris congé de la tablée. Ressortant son violon, il profita de sa révérence pour parler une dernière fois à Béorn et Chorune. « Au cas où nous ne nous reverrions pas ce soir, je serais dans ma chambre dans cette auberge. Si vous voulais venir vous entretenir avec moi, j'en serais ravi et ce à toute heure. Frappez juste assez fort à ma porte pour me réveiller. »

Il tira alors sa révérence et ne laissant aucun des deux répondre, il commença à parler joyeusement à la salle, présentant sa première interprétation.

Chorune eut une moue amusée face à cet homme qui posait des questions, mais n’en écoutait ni n’en attendait jamais les réponses.
« Oui... enfin… si taper sur quelques gobelins fait de vous un héro… » soupira-t’elle en levant les yeux au ciel. Chorune avait seulement fait ce qu’elle pensait devoir faire sur le moment. Ce jour-là, elle était en tenue de cérémonie, ce qui veut dire armée et armurée dans sa famille descendante d'une grand général, et les autres habitants ne l’étaient pas. Voilà tout.

Alors que Laurel partait faire étalage de ses talents, Chorune commanda un autre verre de vin épicé, ainsi que Laurende et Badin, revenus de leurs embrassades à des connaissances.
« Il est drôle, n’est-ce pas ? » dit-elle, l’œil pétillant, à Beorn. Elle comprit d'un regard que le nain ne semblait pas accorder autant de crédit qu'elle à ce bel homme.
« Et il est mignon » renchérit Laurende. « Mais fait attention à ce genre d'hommes, il semble beau parleur... »
« Boa, on est là pour s'amuser. T'inquiètes, il n'y a pas de mal... » fut la réponse détachée de la couturière, accompagné d'un haussement d'épaule.

Aux paroles insouciantes de Chorune, le nain lâcha un regard dur vers le barde.

N'y pense même pas.