« Trois pour continuer de vérifier les lieux.
On va finir ça en vitesse. Je ne pense pas qu'ils soient encore présent mais il vaut quand même mieux faire attention à ce qu'il n'y ai pas de retardataire.
Tant qu'on regarde dans les moindres recoins on ne devrait pas risquer grand chose. »

Laurel se dirigea vers le mur où était suspendue une torche déjà allumée.

Le barde s'adressa doucement à Chorune.
« Je compte sur toi au cas où il y ai un problème. »


Après avoir empoigné la torche, il commença à avancer vers le reste des souterrains.

Se voyant confier l'arrière garde par une elfe dont il ne connaissait pas le nom, Borscht acquiesça et entreprit de dégainer puis d'armer son arbalète .

« Je vous suis. Retrouvons Ameïko. »

Mérisiel se décala d'un pas en arrière pour s'assurer que personne ne venait du couloir qu'ils venaient de quitter.

Chorune comprit que le chien d'Héléa venait d'être appelé par sa maîtresse. Le voyant partir dans une direction qu'ils n'avaient pas encore exploré, elle en conclut aussi qu'il ne devait pas y avoir de danger par là non plus.
« Bien. Ramène nous les renforts ! » cria-t'elle à l'attention du canidé qui était déjà partit. Certainement qu'Héléa et ceux qu'elle ramenait entendraient ce cri.

Puis Chorune continua son exploration, ouvrant les portes les unes après les autres.

« Je te conseille de poser ça de suite ou va y avoir de la casse, mon grand. Non pas que ça me dérangerait... »

Héléa observa le demi-orque, son épée en main. Au moins, il était plus grand que ces crasses de gobelins, elle n'aurait pas trop de mal à lui cogner dessus.

Laurel entendit Héléa crier de l'autre côté du couloir.
Toujours fidèle à elle même.
« Héléa ! Le demi-Orc est avec nous. Plus important, on vient de trouver Ameiko et elle est salement amochée. »

Pensant la voie dégagée, Laurel s'approcha de l'aubergiste et essaya de constater si ses blessures étaient réellement sévères ou non.
« Je n'ai rien pour la soigner » dit-il à l'attention de Chorune. « Si elle ne peut pas bouger, il faudra faire venir un médecin ici en vitesse. »

Une fois le constat fait, il alla en faire part au reste de la troupe.
« Borscht, tu ne saurais pas comment soigner ça par hasard ? »

« Rabat-joie! »

Héléa rangea son épée et passa à coté de Borscht, non sans lui lancer un clin d'oeil:

« Ca sera pour une autre fois... »

Avançant, elle se dirigea vers la voix de Laurel:

« Bon, Ameiko est où? Décidément, vous pouvez rien faire sans moi... C'est dur d'être aussi indispensable... »

Un soupir exagéré, un air faussement outré, et ainsi Héléa était en train de se moquer.

« Ameiko ! »
Chorune se précipita auprès de l'habitante de Pointesable, tombant vite à genoux devant elle.

Soulagée de la voir encore en vie, et pendant qu'Héléa faisait les présentations avec Bochreureusseu... Botrecheu... le demi-orque, Chorune défit avec précaution les liens d'Ameiko. Une fois les entraves retirés, elle s'attaqua au bâillon, soutenant la tête de la tenancière comme elle le pouvait sur ses genoux.
« Mais... Héléa sait soigner ! Elle va faire ça, non ? » répondit l'adolescente à Laurel.
Effectivement, la prêtresse du dieu de la destruction s'approchait d'Ameiko.

Forcément... Ses monologues me paraissaient déjà tellement loin et voilà qu'ils reviennent.
Le comportement hautain de la prêtresse n'évoquait désormais plus que de la lassitude pour Laurel.

Plus important pour l'heure.
« Ça va Ameiko ? Tu te remets de tout ça ? »
Lança timidement le barde. Essayant de savoir ce qui lui était arrivée exactement.

Devant toutes ses effusions, certes très touchantes, Mérisiel qui ne connaissait qu'à peine Ameiko décida de continuer à monter la garde en laissant les proches s'occuper de la victime qui de plus, si elle avait tout bien compris, était familialement liée avec les propriétaires de la verrerie à présent transformée en usine de découpage de gobelins.

« Mouais... »

Frottant ses mains l'une contre l'autre, l'énergie positive fusa dans les paumes, éclairs d'énergie d'un blanc éclatant, en lançant:

« On dégage! »

Elle apposa alors ses mains sur Ameïko pour la guérir un peu plus, espérant que ça suffirait à améliorer son état.

Chorune fut rassurée de voir Ameiko reprendre vie et conscience. Pendant un moment, l’adolescente avait cru que la tenancière ait des séquelles mentales plus importantes, comme celles du vieux Sratoun, qui avait perdu la mémoire quand une poutre lui était tombée sur la tête.
Mais maintenant que la « mission » de retrouver Ameiko était terminée, et qu’elle semblait en bonne santé, un sentiment étrange de dégoût, de crainte, de lassitude, de colère l’envahissait.

Chorune secoua la tête, laissant d’autres démêler la situation de qui avait ramené de l’aide à qui, et de démentir les informations sur qui était réellement « embarqué là-dedans ». La couturière paysanne avait juste tué ce jour plus de gobelins qu’elle n’en avait vus de toute son existence. Le souvenir du plaisir qu’elle en avait éprouvé assombrit son visage.
« Peux-tu nous dire plutôt ce qui se passe, ici ? » dit-elle un peu plus sèchement que ce qu’elle aurait voulu.
Tournant la tête, elle alla reprendre les papiers qu’elle avait confiés à Mérisiel. L’elfe devait être comme Chorune et ne pas savoir lire, si elle ne l’avait pas déjà fait. Il fallait quand même que quelqu’un y jette un coup d’œil pour comprendre les plans de Tsuto.

« Ahem... »

Héléa se gratta la gorge avant de répondre a la blessée:

« Navrée, Ameiko... On a retrouvé ton père a l'étage. Il était trop tard pour faire quoi que ce soit... »

L'honnêteté avant tout. C'était ce que se répétait la prêtresse pour ne pas penser au choc que ça causerait a la tenancière, elle-même évitant de penser au jour où on viendrait lui porter la même nouvelle...