« Si je dis quelque chose sans mauvaises intentions et que les gens le prennent mal, ce n'est ni ma faute ni mon problème. »

Le ton d'Héléa indiquait clairement qu'à ses yeux, elle n'était pas responsable de la situation. Elle attendit de reprendre sa place en queue du groupe, calmement, sans rien ajouter et suivit paisiblement.

Silencieuse, Mérisiel restait alerte, aux aguets du moindre bruit venant de l'avant, puisqu'elle avait été placé en 2e position dans la progression du groupe. Flèche encochée, arc non bandé, elle était prête !

Chorune croisa les bras en boudant de façon ostentatoire pendant le sermon de son cousin. Même si elle avait recouvré l’esprit qu’elle avait perdu un instant, elle jugeait assez mal les paroles soi-disant « vraies » de la « gamine » plus grande qu’elle. Grommelant contre les donneuses de leçons qui n’ont qu’à s’occuper de leurs fesses, et contre tous les cousins du monde qui arrivent après la guerre mais font comme s’ils étaient les chefs, Chorune reprit la tête du groupe. Allez-y, causez tant que vous voulez, faites les chefs et les gens supérieurs qui pensent mais qui comprennent rien… on voit qui est en première ligne, après.
Repartir vers l’avant lui rendit sa concentration quasi-immédiatement.
« Il y a une pièce droit devant. Je m’approche. » chuchota Chorune à celui qui la suivait.

« Je te suis afin d'éclairer la pièce. »

Sur es paroles, Borscht suivit Chorune.

« Lamashtu ! Cette déesse putride est encore là ! » lâcha Chorune en reconnaissant le symbole cassé sur le marbre noir. Celle-ci avait corrompu le cœur de Nualia, et on retrouvait maintenant l’un de ses temples sous la ville de Pointesable, ou quelque part aux alentours… Il y avait forcément un lien.
« Reste à savoir si les créatures que nous avons rencontré prient Lamashtu depuis l’origine du temple, ou si ce temple est désaffecté depuis des années, et ceux que nous avons rencontré n’en sont que des locataires… » Le fait que le symbole soit cassé faisait pencher pour la deuxième solution. « On dirait un petit autel, comme quand on rentre dans un lieu important, plutôt qu'un vrai temple, d'ailleurs. »

Chorune s’avança jusqu’à la porte, et tenta d’entendre ce qu’il pouvait bien se passer de l’autre côté.

« Hmmm... »

La prêtresse s'avança jusqu'à l'autel et l'observa, cherchant à voir si tout simplement, il s'y trouvait de la poussière. Si il était nettoyé, c'est que quelqu'un l'entretenait et donc, à priori, priait la divinité.

« Cet Autel est genre ... « un peu cassé » ... Mais peut-on finir de le détruire ? » demanda Mérisiel, pragmatique.

« Je suis d’accord, mais pas tout de suite. Il serait bon de finir notre exploration avant d’entreprendre du gros œuvre. Et puis, d’autres pourront venir le faire… »
Chorune posa la main sur la poignée de la porte, l’autre tenant son arme. « Prêts ? » demanda-t’elle avant d’ouvrir.

« Parée ! » confirma Mérisiel

Pfff... Ashley soupira légèrement. elle se demandait comment la barbare faisait pour aller ainsi tout le temps de l'avant, vers l'inconnu, vers le danger... Ashley, elle, aimait bien la vie, trop pour aimer tant la risquer. Mais la jeune fille aimait aussi ses amis, et puis, surtout... Je ne pourrais plus me regarder dans un miroir si je laissais ces choses horribles arriver sans rien tenter. Être face à des gens si courageux, téméraires même, l'avait remise en question, et après les dernières nuits passés à réfléchir au lieu de dormir, elle en était arrivée à la conclusion qu'elle ne supporterait pas de ne rien faire...

Rien que l'autel lui donnait des sensations entre les frissons et la nausée, pourtant ce n'était qu'un morceau de pierre.

Emplissant ses poumons de l'air humide du souterrain, elle banda son arc et, après un rapide coup d'œil à l'arrière, le dirigea vers Chorune. C'est-à-dire, vers la porte.

Prête..., s'encouragea-t-elle. Ses mains étaient moites, mais elle tenait fermement son arc.

Lorsque Chorune ouvrit la porte, un courant d'air glacé enveloppa les chevilles d'Ashley. Sont tous devant moi... Peut-être qu'il vaut mieux que je surveilles nos arrières...? Bon, on verra une fois dans la pièce... Si j'y entre.

Chorune tourna légèrement la tête pour demander à voix basse : « Quelqu’un sait qui c’est, Koruvus ? »
Puis, avec effroi, elle se rendit compte qu’elle seule avait compris ce que disait le personnage de l’étage inférieur. Une goutte d’eau glacée coula entre ses homoplates. Qu’est-ce qu’il m’arrive, bon sang ! Elle sentit comme un rire mesquin au fond de son âme.

« Il faut y aller ! Jouons la surprise ! » annonça-t’elle en invitant par le geste ses compagnons à venir vite, juste avant de s’avancer vers l’escalier du Sud. Péniblement, elle articula, les « bons » mots lui venant à l’esprit au fur et à mesure qu’elle en avait besoin pour s’exprimer : (en abyssal) « Azum-ish, Bukumpul. Bulnazgl crbúbúk bazgl shum. » Ces mots et la voix de Chorune seraient-ils suffisants pour surprendre l'individu qui était présent dans cette pièce ?

Chorune n’avait jamais vu une créature humanoïde telle que celle-ci. Cela ressemblait à un gobelin mal fagoté, avec des cornes de boucs sur la tête et des ailes dans le dos. Le fruit d’un croisement démoniaque orchestré par Lamashtu, certainement.

L’adolescente, agressée verbalement autant que moralement, vit immédiatement rouge. Avec une exaltation malsaine venue avec l’heure de la bataille, la jeune fille rit de joie hystérique. Finalement, elle ne vivait que pour le combat ! Alors que sa tête s’alourdissait d’une excroissance qu’elle ne percevait pas, elle se précipita dans les escaliers et le long du bassin pour frapper le démon volant. (en Abyssal) « Pazgrug um, bazgûkh. Pulum-g shis turcl bushishâsakazgl bha-ibashogûlulum-k ! »

Mérisiel s'attendait depuis longtemps à devoir tirer sur une cible, elle décocha sa flèche dès que l'occasion se présenta
Mais elle attendait sans doute depuis trop longtemps, ou bien la cible était trop petite, ... tant et si bien que la flèche eut bien du mal à atteindre sa cible.

« Borscht, éclaire un peu plus la bestiole, si tu peux. La Teigne, avec moi. »

Héléa s'avança, tout en dégainant son épée à deux mains et s'avança pour couper toute retraite à la créature:

« On peut faire ça gentiment ou pas. Ta vie, ton choix. Demande lui de se rendre, Chorune. On pourra l'interroger pour en savoir plus sur ce qu'il se passe dans ce souterrain. »

Borscht s'avança un peu plus dans la salle afin de permettre à ses compagnons d'y voir plus clair. Puis de sa main libre, il incanta un sort afin d'aveugler l'ennemi.