« Hé, Laurel, tu sais quelque chose sur les Kaijitsu? »

La prêtresse avait suivi le barde a l'exterieur et, chose etonnant, l'avait appelé par son prenom.

Laurel ?!? Entendre son nom de la bouche d'Héléa était une première et le barde ne savait pas trop s'il devait s'en soucier.

« Pas grand chose de plus que Chorune, des histoires de famille surtout. Le seul rapprochement que j'ai pu faire c'est lorsque Tutso à parlais des affaires de son père, des rumeurs courent comme quoi ils se serait lié d'une façon ou d'une autre avec la famille Sczarni. La mafia locale en somme. »
Laurel ponctua d'une pause son discours pour réfléchir encore avant de reprendre.
« Mais je ne vois pas pourquoi les Kaijitsu ou les Sczarni pourraient travailler avec des gobelins. En tout cas je ne vois pas encore pourquoi. »

« La mafia? Tsss... »

La prêtresse sembla dégouté par la revelation du barde avant de répondre:

« Si les gobelins assiégeaient la ville, on verrait ume hausse du prix des ressources et un accroissement du marché noir... Mais dans ce cas, pourquoi faire disparaitre le corps de l'ancien prêtre? »

Helea avait nombre d'hypotheses a ce sujet mais elle ne tenait pas a les ebruiter pour l'instant, tant certaines étaient loufoques...

« Les Kaijitsu font partie des familles ayant fondé Pointesable », précisa Chorune à ses compagnons. « Le père d’Ameiko dirige la verrerie. Il vend des verres, des vases ou des objets d’art dans le monde entier. Tsuto, l'auteur du mot, est le demi-frère d'Ameiko. Il est demi-elfe… Il parait que ça a fait jaser beaucoup de monde, à l’époque, parce qu’aucun de ses parents n’est elfe… Je ne sais pas si quelqu'un connait le père, d'ailleurs. Moi, je n'étais pas encore née, alors je ne peux pas savoir. Seule Ameiko allait le voir de temps en temps. »

Chorune soupira. « L’histoire de cette famille est finalement très triste. La mère d’Ameiko est morte après une chute d’une falaise, il y a cinq ans. C'était alors qu'Ameiko avait quitté PointeSable pour parcourir le monde. Elle est revenue pour l'enterrement. C'était une grande cérémonie, il y avait beaucoup de monde. Après, Ameiko a décidé de rester, et elle a ouvert le Dragon Rouillé. »

En donnant ces informations, Chorune se rendait aussi compte que ces « histoires de familles », comme disait Laurel, étaient tout de même entourées de beaucoup de mystères. Et encore plus si on considérait ces liens potentiels entre Lonjiku Kaijitsu avec la pègre locale...

Héléa pointa la porte et demanda en souriant:

« On frappe? »

Jetant un coup d'oeil vers la blonde, elle ajouta:

« A moins que tu ne connaisses une autre entrée ou un raccourci pour observer l'intérieur? »

« Bien sûr, on frappe. C'est comme ça qu'on fait par chez nous, avant de rentrer chez des gens. »
Chorune assortit son trait d'humour d'un petit clin d'oeil en direction d'Héléa.
« Non, je ne connais pas d'endroits... discrets... pour observer à l'intérieur. » Les habitants, tout autour, gênaient leurs observations.
Se rendant compte de l'absence de bruits, elle fronça les sourcils. « La verrerie fonctionne, mais personne ne travaille... D'habitude, on entend plus de bruits. »
L'adolescente alla frapper elle-même à la porte. Si personne ne venait ou ne répondait, elle tournerait la poignée, prête à entrer.

Chorune fronça les sourcils, visiblement inquiète, au fur et à mesure de l’attente. Au bout de cinq minutes, elle ne se tenait plus devant la porte, mais regardait de quel côté il semblait opportun de partir pour trouver une autre entrée, ou une fenêtre placée assez discrètement pour entrer dans la verrerie sans être vue…

Héléa soupira avant de reculer de quelques pas, sautillant sur place pour s'échauffer les muscles. Elle ajouta alors quelques mots:

« Tu ferais mieux de te pousser, blondinette. J'crois qu'cette porte va passer un sale quart d'heure! »

Son regard tomba sur Merisiel:

« A moins que tu n'aies envie de jouer avec la serrure avant que j'y touche? »

« humhum ... ça se tente ... » dit Mérisiel en s'approchant pour examiner/évaluer le loquet ... avant de tenter de l'ouvrir

Héléa tourna son regard vers Laurel, l'air de dire "a toi, l'honneur".

Chorune leva les yeux au ciel. Le temps qu’elle cherche un moyen d’entrer discrètement dans la verrerie, sur les traces d’Ashley, Mérisiel et Héléa avaient mis en œuvre une méthode nettement plus… nettement moins… bref.
Habitante du village, Chorune se mit en avant pour répondre aux interrogations naturelles des villageois : « Bonjour ! Nous avions rendez-vous, mais comme personne ne répond, nous avons demandé à quelqu’un de la garde d’utiliser son passe pour nous ouvrir… » Elle désigna Mérisiel. Evidemment, un tel passe pour la verrerie, possédé par la garde, ne devait pas exister, mais qui le dirait avec certitude ? « Il n’y a pas de problèmes. Et comment va Soline, ta fille ? Sa jambe se remet de sa chute de la semaine dernière ? »

« Surtout que c'est bizarre, y'as de la fumée donc doit y avoir quelqu'un, non? »

La prêtresse indiqua la fumée s'échappant de la cheminée. Peut-être était-ce normal, peut-être que non. Mais dans le doute, elle essaya de faire ce qu'elle pouvait pour que leur histoire tienne la route.

Mérisiel rangea son "passe" dans sa poche pour dire naturellement à Chorune : « Comme vous voulez mademoiselle. » du ton du garde qui se plie à la volonté des gens qui l'ont appelée à l'aide.
Ce n'était pas grand-chose pour appuyer l'attitude et les propos de Chorune mais c'est tout ce dont elle disposait à cet instant pour ne pas empirer la situation.

Chorune resta sur la ligne de conduite et le bobard déjà annoncé. Il était hors de question de se contredire, sinon, cela mettrait la puce à l'oreille de quelques passants.
« Merci pour le conseil. Nous allons juste faire le tour de l'usine, et si nous ne le trouvons pas, nous irons au manoir. Au revoir, et bien le bonjour à ta famille ! »
La jeune femme attendit que les passants se dispersent pour mettre son plan à exécution.

Profitant du tour organisé de la verrerie, Mérisiel ressortit son passe ... cherchant une porte à l'abri des regards des voisins ça doit bien exister
avant de s'essayer à nouveau au crochetage de serrure ...