« Oh mais faites vous plaisir, mon cher. Je suis sur que la garde sera ravie d'être appelée en plein milieu de la soirée pour être obligé de venir chercher ceux qui ont été qualifié de héros par la mairesse et le père Zantus en personne pour leur intervention contre les gobelins... »

Héléa accorda un sourire moqueur à l'homme. Elle n'aimait pas qu'on lui interdise quelque chose...

Devant l'intervention d'Héléa et la réponse de l'homme, Laurel cacha son visage avec sa main pour masquer un large sourire.
Je ne sais même pas à quoi je m'attendais de sa part. En fait elle est vraiment comme ça tout le temps.

Le barde passa à l'avant du groupe et interpela l'homme.
« Veuillez pardonner l'attitude de mon am... son attitude. Elle a, à ma connaissance, toujours fait preuve d'une franchise crue. » Il faudrait pas que je la vexe maintenant... « Inutile d'appeler la garde et inutile de vous alarmer aussi. Laissez moi d'abord nous présenter, histoire de dissiper le malentendu qui commence à naître. Je me nomme Laurel Barnandi, barde itinérant, et j'ai été engagé, comme mes confrères si présents, pour enquêter sur certains problèmes. Et nos indices se dirigent vers ici.
Comprenez que je ne peux en dire plus, mais je vous prie de bien vouloir accorder votre confiance aux valeureux héros qui ont repoussé le raid gobelin et travaillent désormais au maintien de l'ordre de cette ville. » Espérons que celui-ci soit plus réceptif à mon élocution. Tout en pensant ces mots, il jeta un regard bref à Héléa.

« Et vous êtes, mon cher ? »

« Ouais, Joséphine, t'as qu'à t'en occuper. Après tout, faut bien que tu serves de temps en temps, hein. »

Retournant avec les autres, elle attendit patiemment que le barde démêle la situation, se demandant bien pourquoi il avait attendu aussi longtemps avant de l'ouvrir.

Ignorant la nouvelle remarque d'Héléa, Laurel continua à converser avec le gardien.
« Vous pouvez nous dire quand est ce que c'est arrivé ? Et si vous vous rappeliez de n'importe quoi qui pourrait nous être utile ? »
« Quand à cette historie de héros, pas besoin de vous excuser. Moi aussi si j'avais était abordé de la même façon j'aurais réagit de même. Surtout vu la demande. »

Il chuchota discrètement un mot à l'oreille de Naffer en prenant grand soin de ne pas être entendu. « Par contre, évitez de la contrarier. Elle est assez susceptible. »

« Fiouhou ! » siffle Mérisiel devant l'itinéraire à suivre pour atteindre la tombe visée ...
« J'avais cru qu'ils avaient profané une tombe ... dans le cimetière, à l'air libre ... facile d'accès ...
Mais là !!!! C'est une sacré organisation qu'il a fallu pour que des gobelins se faufilent jusqu'ici ... » lache-t-elle avant de se reprendre humblement
« Excusez-moi, je vous ai interrompu ... »

Chorune avait entrainé Laurel dans l’expédition. « Tu sais, être un héros, c’est parfois aller chercher des renseignements dans les cimetières… » disait-elle sur le trajet, comme si l’adolescente en savait quelque chose. Finalement, peut-être parce que la nuit réveillait un peu plus les sombres aspirations qui rongeaient Chorune en profondeur, elle se prenait au jeu de la fierté mal placée… mais tellement reconnue par les habitants de Pointesable ! « C'est certes moins romantique que danser dans la taverne d'Ameiko. Mais nous nous rattraperons plus tard. »

Chorune adressa une petite prière en passant à proximité de la tombe de Salfon Camovar. Elle reconnut Naffer, bien sûr, mais, ne voulant pas interrompre cet instant privilégié avec son grand-père, elle avait laissé le groupe la devancer. En ce lieu, elle ressentait sa présence comme en nul autre.

La blonde se signa également en entrant dans la crypte, en appelant à Sarenrae pour sa protection, et surtout en ce lieu, sa lumière solaire. La lumière, la vérité, la patience, trois valeurs dont elle avait bien besoin cette nuit !
Chorune acquiesça à la remarque de Mérisiel.
« Naffer, tu peux me remettre ? Le père Tobyn avait été inhumé avec des objets rituels, ou des objets lui appartenant de son vivant ? Il priait quel dieu, déjà ? »
Chorune souffla un grand coup, puis s’approcha de la tombe pour y regarder à l’intérieur.

« Je te merde, Joséphine. »

Héléa avait dit ça avec le sourire quand Laurel avait pris la suite des affaires. Elle avait suivi les autres dans le caveau, observant les lieux avec attention avant de se pencher vers la Teigne:

« J'imagine que trop de monde sont passés depuis pour suivre une quelconque odeur... Et avec le temps d'avance, autant oublier. Dommage... »

Observant les tombes, la prêtresse cherchait des détails intéressants...

Laurel s'approcha de la tombe et essaya de trouver quelque chose qui pourrait aider le groupe à comprendre ce qu'il s'est passé.
Des gobelins auraient-ils vraiment pu fracturer une stèle de la sorte ? Sans compter qu'il leur aurait fallu tirer un cadavre sans que personne ne les remarque.
« Vous sauriez si quelqu'un aurait pu voir ce qu'il s'est passé ? Une personne venant régulièrement se recueillir au cimetière, quelque chose comme ça ? »

« Bien évidemment !
Mais cette stèle ne s'est pas cassée toute seule et ces gobelin devaient avoir de très très gros muscles sur leurs petits bras ou un solide acolyte pour parvenir à ce résultat » souligne Mérisiel en quittant la pièce.

Il semblait effectivement que les gobelins n’aient pas cherché longtemps la tombe du père Zantus. Egalement, ils n’avaient rien volé d’autres, ce qui excluait une action au hasard de leur part.
« Que s’était-il passé, pour que l’ancienne Cathédrale prenne feu ? » demanda Chorune. Peut-être que les circonstances de la mort du religieux pourraient apporter quelques éclaircissements sur les raisons de l’enlèvement de son corps.