« Put...! » Laurel retint inconsciemment son injure et essuya instinctivement le liquide d'un revers de sa manche.
Il ne lui fallut que peu de temps pour se rendre compte de la situation. De toute évidence, ces créatures étaient partout dans les souterrains ou, cas plus critique, pouvait y pénétrer par plusieurs endroits.
Mais le moment était mal choisit pour se poser se genre de questions et le barde profita que ses opposants ne soient pas déjà sur lui pour se reculer et entamer un air de musique pour renforcer ses alliés.

Une fois en place vers le milieu de la pièce, il sortit son violon, posa l'archer sur les cordes et commença à les faire vibrer. Ses yeux prirent une légère teinte d'un bleu spectral et sembla rentrer dans une sorte de transe. Le son produit paraissant alors presque palpable.

Entendant la prêtresse appeler son nom et lui demander de faire de la lumière, Borscht se retourna et compris que quelque chose n'allait pas.

« Je te fais cela de suite. »
Joignant le geste à la parole, Borscht se mit à incanter afin d'éclairer la pièce.

« Viens là, mon chien! »

La Teigne recula précipitamment pour rejoindre sa maîtresse, toussant et éternuant comme tout chien soumis à une odeur inconfortable. Héléa l'observa et incanta quelque chose avant de se déplacer vers lui, la main sur la poignée de son arme:

« Hé, fils de pute, si tu venais te battre avec quelqu'un de ta taille? Allez, amène toi, je t'attends. »

« Et c'est tout? »

La prêtresse dégaina son arme en vitesse et frappa de toutes ses forces, guidée par la magie qu'elle avait invoquée un peu plus tôt, avant de se reculer d'un pas:

« Chorune, à ton tour! »

Chorune était mal placée pour aider Héléa. « Hum... Tu peux te pousser un peu ? » demanda-t’elle candidement.

Quand cette dernière lui fit signe de s’interposer, elle avança pour frapper le monstre de toute ses forces.

La mélodie du barde résonnait encore au travers de la pièce.
Ses flèches n'étant pas le meilleur moyen de venir à bout des monstres, il prolongea la mélodie, mettant tout son cœur dans la musique.

Borscht ne pouvait pas faire grand chose, vu comme le couloir était obstrué tant par les monstres que par ses alliés. Il décida néanmoins de se déplacer et d'user de sa magie afin de gêner les ennemis et ainsi faciliter le combat.

« Aïheu ! » La créature avait réalisé une feinte avec ses nombreux bras, et Chorune n’avait pas vu venir le coup. Son bras gauche presque branlant, elle ne put retenir le monstre qui sommeillait en elle, qui exulta en explosant dans son corps, prenant possession de ses bras, de ses jambes, de ses orteils. Les muscles de Chorune saillirent, faisant craquer ses habits, et une excroissance osseuse naquit sur le front de la belle. Les yeux injectés de sang, elle frappa de toutes ses forces avec son épée et donna un coup de tête à la bête. (en abyssal) « Uakh'a ! » dit-elle d’un ton guttural et quasi-masculin.

« Mon tour, maintenant! »

Héléa passa devant Chorune et attaque leur dernier adversaire.

Le combat s'éternisant, Laurel redoubla d'effort pour produire un son mélodieux.

Voyant que ça tactique avait fonctionné Borscht réitéra son action contre l'ennemi encore en vie

Les explorateurs avaient vaincu, non sans mal, les deux monstres terribles qui les avaient malicieusement attaqués dans un couloir. Chorune et Héléa avaient très bien joué le coup, se succédant au contact pour abattre les créatures en quelques secondes, et la jeune femme tirait quelque fierté de cette tactique, qui n'aurait pas déplu à son grand-père.

Comme chaque fois qu'elle se trouvait dans une situation si risquée, elle avait laissé la place au démon qui l'habitait. Et comme à chaque fois, quand le combat se terminait enfin, elle reprenait le contrôle de ses actions, et entrait dans une déprime momentanée qui la laissait sans force. S'adossant au mur au milieu du couloir, la jeune femme baissa la tête pour masquer ses larmes.

Au bout de quelques instants, se reprenant, elle annonça : « Si nous ne pouvons pas nous soigner, il nous faut nous replier jusqu'au village. Un combat de plus comme celui-ci pourrait nous être fatal. Nous reviendrons plus forts et plus nombreux plus tard. »

« On peut, on peut. Quoi? C'est cette égratignure qui t'inquiète? »

Héléa ricana avant de s'assurer que les deux créatures du couloir ne restent bien morte, en séparant leurs têtes du reste du corps, puis elle se concentra pour libérer une vague de magie curative.

Le combat étant achevé, Laurel termina sa musique en la ponctuant de quelques notes.
Voyant Chorune le vague à l'âme, il voulut lui dire un mot pour la réconforter mais Héléa s'occupait déjà d'elle aussi il se contenta de ranger son violon et d'examiner si Mérisiel n'avait rien de cassé elle aussi.

Quelques plaies qu'il est toujours utile de soigner ...