Chorune et Desba arrivèrent chez Falthryr. La demeure, sur deux étages, était immense aux yeux de la paysanne, mais elle y était habituée. Elle se souvenait même y avoir vécu, encore enfant… avant que sa mère ne décide d’aller habiter cette petite ferme, à l’écart de Pointesable.

Si l’extérieur de la bâtisse ressemblait aux autres maisons de la rue, l’intérieur présentait un style de décoration caractéristique. Les murs et les meubles étaient imposants, massifs, mais bien travaillés, rafinés, comme on pouvait en trouver à Korsova ou encore dans le Chéliax, patrie d’origine de son grand-père. Mais les petits objets bruts laissés ça et là, à la fois simples et très évocateurs, presque symboliques, rappelaient aux visiteurs avertis que des personnes se réclamant des Lyrune-Quahs avaient vécus et vivaient encore ici.

Falthryr vint à la rencontre de sa sœur et de sa nièce. Grand, costaud, aussi blond que Chorune, il tentait de faire fructifier l’héritage de Salfon dans des opérations commerciales. Un métier un peu à contre-emploi pour cet homme qui aurait pu être un grand guerrier. Bien sûr, il avait revêtu sa cuirasse, portait ses armes, comme l'un de ses cousins et l'une de ses cousines, les ainés respectifs de leurs famille.
« Vous arrivez plus tard que d’habitude. » remarqua-t’il rapidement. Mais ce reproche s’évanouissait déjà face à son sourire, et à celui du reste de la famille qui attendait les deux femmes dans le hall.
Chorune embrassa tout le monde, s’extasia encore devant le bébé de son cousin, et se regroupa avec Laurende et Badin, ses deux cousins qui avaient sensiblement le même âge qu’elle. A part sa mère, c’était avec eux deux qu’elle se sentait le plus proche dans la famille. Certainement qu'elle passerait la journée avec eux.
Laurende était son ainée de deux ans, et ses formes étaient celles d’une femme de taille moyenne, aux longs cheveux roux. Sa gaité et ses taches de rousseur faisaient fondre les jeunes garçons. De plus, elle excellait à l’école, et aiderait certainement son père Falthryr dans les affaires. Ou peut-être deviendrait-elle magicienne ?
Badin était un garçon plutôt gentil, avec un esprit chevaleresque, mais sans finesse. Petit, agile, il était plus trapu que la moyenne de la famille. Il avait toujours une blague à raconter, ou une bêtise dans laquelle entrainer ses deux cousines, qui ne se faisaient pas forcément prier pour ça…

« Il faut y aller, le discours va commencer. » Falthryr avait donné le signal du départ. L'excitation était déjà à son comble parmi les plus jeunes.

Chorune suivi le groupe constitué par sa famille. Elle n’aimait pas beaucoup les discours, ni ses cousins, aussi discutaient-ils des dernières nouvelles du village.
Elle fit un léger signe de tête en direction de Tom.