« Chorune ?! Tu saurais dire les choses de façon claire ? » demanda Mérisiel coincée dans son bout de couloir étroit
« C'est quel genre ton bonhomme ? Athlète ? Gladiateur ? monstre ? autre ?
Et pourquoi il peut pas monter ? »
Elle soupira avant de répondre tardivement
« Et si tu me demandes, NON, j'ai ni bras ni jambe à lui donner à bouffer, ni feu quelconque pour le cramer ...
alors va falloir savoir si on doit absolument le tuer ou si on peut le laisser là où il se trouve .... »

« Mérisiel, tu crois que je sais dire ce que je vois, là ? C'est pas beau, ça a la chair toute disloquée, ça a des yeux globuleux excités par la chair fraîche, et ça veut grimper à coup de griffes ! C'est tout ce que je peux dire. »
Il était évident que toutes les caches devaient contenir des zombis. Une dizaine au total.
« Je n'aime pas garder ce genre de créatures dans mon dos. Je m'avance pour voir l'ensemble de la pièce, et je propose qu'on se replie. Nous prendrons le couloir qu'il y avait derrière la statue. »
Chorune s'avança, en faisant attention à ne jamais se positionner entre deux trous, afin de pouvoir se replier jusqu'au couloir d'où ils venaient le cas échéant.

« heu ... dis, Laurel ... t'aurais pas un bout de tissus que je puisse faire un embout inflammable pour une flèche ?
Il suffirait d'une petite bande de tunique, de la charpie ... » demanda Mérisiel à son prédécesseur dans le couloir étroit.

Héléa vint se poster au bord d'un des trous et observa la créature au fond:

« Et béh, t'es bien moche, toi... »

Redressant la tête, elle s'écria soudain:

« Merde, y'en a un qui est sorti! »

Avant d'éclater de rire:

« Ah, non, ça n'est que Laurel. »

Satisfaite de sa petite farce, elle continua son étude du sujet au fond de son trou...

Chorune avait déjà fait trois mètres en direction du couloir d’où ils venaient quand elle se rendit compte qu’Héléa riait.
Tendue, furieuse, elle lâcha : « Hé ho. On risque notre vie, là. »
Puis elle reprit son avancée prudente vers sa destination, en maugréant contre ces prêtres de Gorum qui se fichaient de leur vie et de celle des autres, et n'attendaient qu'une chose : Mourir dans une bataille. Vous parlez d'une vie, vous ?

Elle se demanda d'ailleurs ce qu'ils faisaient ici. Le mieux était peut-être de rendre compte de ce qu'ils avaient trouvé, et qu'une force supérieure soit envoyée dans ce complexe souterrain, bien plus grand que ce qu'il paraissait au départ.
D'ailleurs, où étaient-ils ? Mentalement, elle chercha à se repérer, et à savoir de quel côté de la ville ils se trouvaient.

L'humour de cette femme m'échappera toujours...
Pourtant agacé des moqueries constantes d'Héléa, le barde ne lui en tint pas rigueur. Son humeur était à des lieux de la rigolade ou des disputes et seule l'envie de sortir d'ici lui venait à l'esprit.
Une fois le coup de stress passé, il répondit à Mérisiel.
« Rien de tout cela en poche. » lui dit-il d'un air désolé. « Je n'avais pas vraiment prévu qu'on aurait besoin d'équipement pour se débarrasser de mort-vivants. Ni même d'en croiser un si vite. » Laurel voulut compléter sa phrase par le début de notre épopée mais savait déjà quelle réaction cela entrainerait.

« Ohlala, quelle rabat-joie, celle là. Mettez là dans un souterrain de rien du tout avec des créatures étranges et vous transformez la fière guerrière en chochotte de combat. »

La prêtresse ricana avant d'ajouter:

« Visiblement, ça a l'air plus profond qu'on ne le pensait. Autant remonter et revenir en force ainsi que l'équipement adéquat. C'est l'affaire de quelques heures, tout au plus... »

Borscht était étonné par la capacité à la prêtresse de Gorum à plaisanter alors qu'ils étaient en milieu hostile Elle doit être habituée à ce genre de situation.

« Je suis aussi d'avis de remonter à la surface afin de se rééquiper, on ne sais pas trop ce qui nous attends plus loin alors autant y aller avec du matériel plus adéquat. »

« Se ré-équiper, ce serait bien.
Mais laisser ici des créatures en mesure de ré-investir les lieux, est-ce bien judicieux ?
Je ne suis pas favorable pour nous séparer, mais je ne vois pas d'autre moyen ... » ajouta Mérisiel.

Chorune n’avait nulle envie de continuer par le couloir en ayant dans son dos des zombis prêts à fondre sur eux. Aussi acquiesça-t’elle à la proposition d’Héléa.
« Oui, rentrons. Faisons notre rapport, et revenons plus nombreux et mieux armés. »

Laurel indiqua qu’ils étaient probablement proches de la porcherie d’Olmar. A tous les coups, c’est un truc venant d’ici qui m’a fait changer d’attitude, hier…
Pour en être sûr, il faudrait inspecter les autres pièces. Déjà, elle regrettait ce qu’elle allait dire :
« Mais on ne sait toujours pas ce que c’est que ces créatures, et ce qu’elles font là… On le saurait peut-être si on progressait ailleurs. Par exemple, derrière la statue… »
Mince, je l’ai dit.

Mérisiel tenta de chercher dans sa mémoire si elle se souvenait de grosses pierres ou autres trucs lourds qu'ils auraient pu croiser en chemin et qui permettraient de sceller ces couvercles ....

« Des mort-vivants. Ça se voit, non? La gueule pendante, les soubresauts musculaires, l'odeur de cadavre... Bon, d'accord, je décris la plupart des hommes le matin au réveil après une soirée arrosée mais dans l'idée, c'est la même chose, le cerveau en moins, l'agressivité en plus... Encore que, pour certains hommes... »

Son regard ne se perdit pas du coté de Laurel, pour une fois. Il fallait dire qu'au moins, lui prenait des bains...

« Les zombies ne peuvent pas sortir leurs trous si? Sinon il faudrait trouver un moyen pour bloquer ces couvercles ce qui nous permettrait d'aller nous ré-équiper. Après si nous continuions un petit peu cela nous serait utile pour faire un rapport plus détaillé à la maire. »

Sur ces paroles Borscht se déplaça vers l'entrée du couloir tout en slalomant entre les couvercles afin d'éviter de tomber des les trous ou que les zombies ne lui attrapent les jambes, puis il examina le dit couloir afin de repérer tout élément susceptible de les aider dans leur enquête.

Merisiel recula pour sortir de ce couloir étroit et laisser aux nouveaux arrivants la possibilité de s'avancer dans la zone où elle parviendrait à les distinguer.

« Borscht, tu peux nous éclairer avec un de tes sorts? »

La pretresse posa une simple question, attendant une reaction du demi-orque avant d'intervenir.

« Oh non ! »
Le groupe se faisait attaquer par l’arrière, alors qu’ils étaient toujours dans cette maudite crypte. Il ne manquait plus que les zombis trouvent le moyen de remonter, et ils seraient fichus ! Chorune jugea donc qu’il fallait se débarrasser de ces nouveaux adversaires au plus vite. Elle se positionna proche de l’ouverture, afin d’éviter les crachats acides qui avaient fait si mal à ses compagnons – J’espère que Laurel ne sera pas défiguré ! Un si bel homme ! – et tira son arme de son fourreau, en tenant toujours la torche en main.