Mérisiel se plaça judicieusement à distance respectable mais droit dans la ligne de tir pour atteindre le sanglier s'il s'avisait de s'élancer, ce qui semblait probable à la jeune elfe.

Chorune vit le sanglier au bout du chemin. Il semblait que celui-ci allait charger le groupe.
Aussi, la belle préféra descendre de cheval : Elle serait mieux à terre pour combattre, comme Béorn. Ce faisant, elle empoigna son arme de corps-à-corps.

Laurel fit reculer légèrement sa monture afin de laisser le champ libre à Chorune, qui visiblement, même pour une chasse, préférait sortir une arme de corps à corps.
Il sortit ensuite son arc et commença à y encocher une flêche.

« Mes amis, nous venons de trouver le repas de ce soir. »

Sans un mot, Mérisiel encocha une flèche et tira.

Le sanglier avait chargé, blessant profondément le cheval de Mérisiel. Cette dernière fut assez bonne cavalière pour bien se positionner, mais la bête sauvage ne tarderait pas à l’embrocher. Le danger imminent pour l’elfe fit sauter les barrières mentales que la jeune femme plaçait pour contenir son démon intérieur.
Le yeux de Chorune s’injectèrent de sang. Mêlé à la joie de renaître, le sentiment de déception était toutefois palpable dans le cœur de l’adolescente : La vie à prendre était dérisoire. Un animal sans cervelle ! Pfff.
C’était pourtant bien un rugissement animal qui sortit de la bouche de Chorune, alors que sa peau se faisait plus dure, et ses muscles prenaient de la solidité.
« Rrrhhaaa ! » En droite ligne, celle qui n’était plus réellement Chorune chargea le sanglier.

Focalisée sur sa concentration, Mérisiel décida d'en finir avec cette sale bête ...
et lui asséna une nouvelle flèche !

Son arme en main et une flèche y étant déjà encochée, Laurel banda son arc et tira sur le sanglier.

Laurel descendit rapidement de sa monture et s'approcha du nain afin d'y apporter son aide.
« Y a-t-il quelque chose que je puisse faire ? » demanda-t-il rapidement.

Chorune, aussitôt calmée, était maintenant désemparée. Mérisiel, imprudente, avait pris un coup malencontreux de la part de l’animal, et elle gisait maintenant dans son sang. Chorune ne savait comment aider, et ses mains tentèrent quelques gestes, sans aucun effet.
Etrangement, l’image de son grand-père lui vint à l’esprit. Ce dernier l’encourageait à essayer de faire quelque chose, d’approcher ses mains du corps presque sans vie de l’elfe.
Heureusement, avant qu’elle n’ait tenté quoi que ce soit, Laurel et Béorn avaient stabilisé son état.
« Heu… tu peux soigner, comme Héléa ? Ben, pourquoi tu soignes pas Mérisiel, plutôt que le cheval ? »
Un cheval est un être important, mais quand même moins qu’une elfe, non ?

Laurel retourna vers son cheval et sorti une corde en soie du sac qu'il avait attaché à son flanc.
La tendant vers Chorune il ajouta « Peut-être que ça pourra aider. Pour le retour, il faudra que quelqu'un prenne Mérisiel avec lui. »

"Pis aussi parce que j'suis druide." Cette phrase résonna dans l'esprit de Laurel.
Rabattant ses cheveux en arrière il songea Voilà donc une raison pour laquelle un nain se moque des richesses, de la gloire et de la boisson. C'est bien ma veine d'être tombé sur cet énergumène.

Ayant donné sa corde à Chorune, pensant que cela pourrait aider à maîtriser le cheval, Laurel sorti de son sac son violon.
Il se plaça à quelques pas de la bête blessée et commença à entamer un air reposant dans le but d'apaiser cette dernière.

« La musique n'est pas qu'une affaire d'art messire nain. Elle peut cacher bien d'autre pouvoir » finit-il par dire en souriant.
« Heureux d'avoir pu vous aider, mais vous pensez vraiment que Mérisiel pourra chevaucher seule jusqu'à Pointesable ? »