Alrick attendait Roggen et Melwyn. Il avait fait quelques pas en dehors de l’hôtel et regardait le soleil se lever lentement sur la ville.
Qui aurait pourrait imaginer qu’une ville aussi belle renferme tant de gens mauvais. Les yeux d’Alrick se tournèrent vers le Septuaire de Baelor.
Cet immense édifice érigé par Baelor I Targaryen. Impossible de ne pas se sentir petit et insignifiant quand on contemple un tel chef d’œuvre.
Il reprit sa contemplation du reste de la ville et s’émerveilla du jeu des lumières sur les bâtiments.

Dommage que les choses tournent ainsi, cette ville est magnifique surtout quand les rues sont encore vides. Je serais bien resté profiter tranquillement de ces levés de soleil.

Il fit de nouveau quelques pas et s’assit sur un banc en attendant Roggen et Melwyn.

Roggen suivit son cousin et seigneur, et commençait à observer la vie autour d'eux. Il se moquait bien des décors, et ne s'inquiétait pas réellement.
Pas encore. Une fois qu'ils seraient ressortis du palais, tout à l'heure, il faudrait se méfier. Mais ce n'était pas encore le moment.
Alors en attendant, il fallait se détendre et prétendre que tout allait bien.
Roggen doutait que tout aille si bien. C'est qu'il avait pris l'habitude de s'attendre au pire qu'il puisse imaginer. On avait souvent de bonnes surprises, comme ça. Et peu de très mauvaises.

Posté à côté du banc qu'avait choisi Alrick, il resta debout et préféra voir ce qu'ils désiraient faire.

Alrick ne continuait de regarder le paysage, mais maintenant il semblait loin perdu dans ses pensés.

« Petit frère, penses-tu que ce soit une bonne idée d’aller voir le roi ? » Il soupira. « S’il a déjà été retourné par les Lannister, nous allons peut-être nous fourrer dans la gueule des lions. Peut-être que nous devrions simplement rentrer chez nous et laisser toutes ces histoires suivre leur cour et ne servir que de bras armés dans les conflits qui en découlerons.
Tu sais, parfois j’envie John, il ne fait que suivre les ordres sans se poser de questions et je pense sincèrement que la vie doit être mieux ainsi. »

Roggen regarda aux environs. Ne voyant ni Duncan ni Sorren aux alentours, il en fit la remarque à Alrick. Il ajouta :
« Je doute que ça soit mieux pour John. Il ne peut pas mener toutes ses idées à bien. Heureusement que nous sommes là pour le tenir.
On pourrait attendre. Nous aligner sur la position majoritaire dans le Val. Mais ce n'est pas moi qui suis ami avec le roi.
Je ne crois pas que parler dans la rue soit la même chose qu'on puisse faire, dans tous les cas. »

Tu as oublié Alsartr dans ton dernier post.

Maintenant qu'il avait enfilé son unique tenue élégante, Melwyn sorti de l'hotel pour rejoindre son seigneur. La journée allait être aussi longue que la nuit fut courte. A cette heure de la matiné, la ville était resplandissante. L'entassement des bâtisses avait un charme certain que courronnait les trois colines surmontées des édifices importants et imposants. Cette impressionnante densité de population amenait cependant son lot de problèmes et Melwyn espérait ne pas les rencontrer, surtout aujourd'hui. Il apreçu le seigneur et son jeune frère assis sur un banc devant l'hotel, discutant tous deux et l'attendant visiblement.

« Excusez-moi de mon léger retard, je suis prêt à affronter la cour et à vous accompagner auprès du roi. »

« Ne t'excuses pas mon cher Melwyn, nous ne sommes pas si pressé que ça. »

Alrick regarda ses deux compagnons et sourit, il avait fait le bon choix, ces deux là était les plus aptes à l'accompagner pour aller voir le roi.

Tout trois se mirent en route, le temps passa assez rapidement, la marche jusqu'au Donjon Rouge fut des plus agréable.

Arrivé à l'entrée, un homme de la garde royale vous escorte jusque devant l'entrée de la cour intérieur.


Une fois vos armes déposées, ce même garde vous escorte jusqu’à la citadelle de Maegor où se trouvent les appartements royaux.


La citadelle de Maegor était la place la plus forte du Donjon Rouge, une forteresse dans la forteresse, avec sa douve sèche hérissée de piques. pont-levis venait certainement d'être baissé.
Le garde traversa le pont-levis et vous fit entrer dans la citadelle. Il vous invita ensuite à vous assoir dans un fauteuil juste à côté de la porte d'entrée avant de disparaitre.

« J'espère que tout va bien se passer... Si jamais je perds mon sang froid ou si je dis des choses qui n'ont pas de sens, n'hésitez pas à m'interrompre, c'est aussi pour cela que vous êtes avec moi aujourd'hui, je sais que vous ferez ce qu'il faut même si cela veut dire me donner quelques coups derrière la tête. »

Alrick fit un large sourire à ses compagnons.

En guise de réponse à son cousin, Roggen hocha la tête, une fois. Assis sur l'un des fauteuils, son regard fixe était porté sur le mur opposé.

Melwyn se sentait complètement dénudé, hors de son élément. Déjà il portait un étrange déguisement mais en plus les gardes lui avaient pris ses dagues et poignards. Même s'il était d'accord avec ce principe, il se sentait quand même étrange.
Pourquoi ne pouvait-on pas aller voir le roi sans un accoutrement ridicule ?

Le vieil éclaireur sentait que Alrick était anxieux à l'idée de discuter avec le roi, il décida d'essayer de le rassurer.
« Il n'y a aucunes raison pour que cela se passe mal. Nous venons offrir notre soutien et notre assistance au roi avec lequel nous avons combattu il y a plus d'une décennie. »
Avant d'ajouter avec un sourir.
« Je pense d'ailleurs que ce sera plutôt à vous de nous empêcher de dire des absurdités. »

Alrick se gratta la tête mal à l'aise, il regardait ses pieds comme un enfant prit entrain de faire une bêtise.

« Vous avez raison, tout va bien se passer, je ne devrais pas m'en faire. »

Il allait ajouter quelque chose quand un homme, apparu dans la pièce. Sa voix vous fit sursauter.
Il venait de sortir de nul part et aucun d'entre vous ne l'avait entendu venir. Varys, surnommé l’araignée, venait d'entrer dans la pièce et ce tenait non loin de Roggen. Son crane chauve et son ventre un peu trop rond lui donnait l'air d'être un personnage insignifiant. Ses yeux par contre vous fixaient et semblaient vous juger, sa tête se tourna vers chacun d'entre vous.


Il fit une révérence respectueuse et se releva le regard brillant d'intelligence.

« Ce que vous vouliez lui dire, vous pouvez me le dire à moi. Je pense même pouvoir vous répondre si le sujet n'est pas trop grave. »

Le garde qui vous avait accompagné jusqu'ici revint dans la pièce


Il se posta non loin de la porte non sans froncer les sourcils en voyant Varys déjà dans la pièce.


Le garde lança un regard noir en direction de l'araignée, mais s'en alla malgré tout.

Roggen se tourna vers Varys qui venait d'entrer. Plus exactement, il tourna sa tête, le reste de son corps immobile.

Il le fixa tandis qu'il parlait. Quand le garde fut parti, il répondit aux inquisitions du chauve. « J'ai peur que vous soyez déçu, rien ici n'est secret, et rien ne vous donnera d'avantage politique. Sans compter que s'il en ressort quelque chose, le roi vous en parlera sûrement. S'il n'en ressort rien, pourquoi prendre la peine d'en parler. Ce qui compte, c'est la réunion de lord Alrick et sa Majesté, deux amis.
Mais vous passez votre temps comme vous l'entendez. »
Ah ben, i n'a rien expliqué. Il était resté parfaitement sérieux, un peu ennuyé, et c'était tout. On a connu explications plus loquaces.

Melwyn connaissait l'araignée de réputation, comme tous ceux qui qui touchent, de prés ou de loin, à la politique dans les sept royaumes. En revanche, il ne l'avait jamais rencontré et cet homme grassouillé correspondait aux descriptions de l'infâme maître des espions et de plus il connaissait son nom. Melwyn n'était pas certain que tous les membres de sa famille le connaissent, donc un illustre inconnu de Port-Réal n'avait aucunes chances.

L'eunuque représentait tout ce que le vieux soldat n'aimait pas chez un homme. Quelqu'un qui vit dans une tour d'ivoire, loin des réels problèmes et qui en fabrique de toutes pièces pour passer le temps. Quelqu'un capable de provoquer la mort de centaines, voir de milliers de personnes d'une simple parole sur un simple coup de tête. Sans faire d'allusions de mauvais goût, aux yeux de Melwyn ce n'était pas un homme et se retrouver ainsi face à lui faisait resurgir des souvenirs du passé qu'il aurait préféré garder enfouis dans les tréfonds de sa mémoire.

Il fit cependant, par égard pour son demi-frère, tous les efforts qu'il pouvait pour ne pas perdre sa contenance et rester fidèle aux brides qui restaient de son éducation sur l'étiquette.
« Bonjour à vous, je crains malheureusement que nous ne nous soyons pas encore rencontré. Vous êtes ? »
La voix légèrement tremblante de Melwyn indiquait sa nervosité et sa peur de dire une erreur pouvant attirer l'ire de l'eunuque sur la famille.

« Comme le dit mon cousin, nous ne venons que rendre une visite de courtoisie au roi Robert Barathéon, nous n'avons pas d'intérêt à nous contenter de vous. »
Les mots résonnaient dans la tête de l'éclaireur et il réalisa qu'il avait peut-être insulté le seigneur Varys et le rouge monta à ses joues.
Contente toi du minimum Melwyn. Tu n'es pas comme eux, n'essaye pas de parler comme eux.

Varys fit une petite grimace puis sourit.

« On dirait que vous ne me portez pas trop dans votre coeur, pourtant, je ne pense pas vous avoir causé de problèmes, mais dites moi si je me trompe. Je sais pourquoi vous êtes ici et je sais aussi que vous n'allez pas apprécier ce que va vous dire le roi. »

Varys avait à présent les yeux fixé sur Alrick, il avait beaucoup entendu parler de ce combattant hors norme et se demandait si celui-ci avait bien fait de venir ici.

« Vous risquez d'être emportés par la vague si vous vous lancer dans le jeu des intrigues.
Laissez moi vous donner un conseil, attention, ce n'est pas une menace c'est un vrai conseil, retournez rapidement au Val d'Arryn et protégez Lady Lysa, vous n'avez pas de billes à jouer ici à Port-Réal. »

Il parlait d'un ton neutre, vous ne discernez aucune trace de menace dans sa voix.

Alrick se leva d'un bond de son fauteuil et s'approcha de Varys. Ses doigts était devenu tout blanc tant il serrait ses poings. Une pointe de colère était perceptible dans sa voix.

« Comment pouvez vous venir ici en face de nous et nous dire ce que nous devons faire ?
Je veux voir mon ami Robert et je veux savoir ce qu'il a à me dire concernant les récents événements. Je me fiche que vous sachiez des choses, je veux entendre le roi de vive voix.
Vous comprenez ? »

Il leva la main comme pour toucher Varys, puis se rappela où il se trouvait et à qui il avait à faire.

« Si vous avez des informations, partagez les avec nous ou alors, emmenez nous voir le roi et laissez nous décider nous même de notre destin. »

Alrick jeta un oeil vers ses conseillers et amis à la recherche d'un soutient.

Cette voix et cette façon de parler dénuées de toutes formes d'émotions avait un effet étrange sur Melwyn. Sans qu'il puisse l'expliquer, les poils de son dos se hérissaient et des pulsions de rage se glissaient depuis ses extrémités vers sa tête.
Mais que cache-t-il ?

Melwyn vit le discret appel à l'aide d'Alrick et se força à prendre de nouveau la parole.
« Si vous savez pourquoi nous sommes ici, que faites vous là ? Nous ne sommes venu qu'afin de discuter amicalement avec le roi. Comment ce qu'il a à nous dire pourrait nous déplaire ? Nous ne cherchons ni n'attendons rien en échange de notre visite de courtoisie. »

Le teint de Melwyn vira de la même façon que celui de son seigneur à mesure que son intonation montait. Visiblement l'héritage du Fastueux se faisait sentir. L'éclaireur pouvait donner l'impression de s'énerver de lui-même, comme si sa colère se nourrissait de la simple présence de Varys.
« Depuis quand offrir son soutien à un ami dans une situation délicate est-elle un jeu ? Je ne comprend pas vos insinuations. »

Varys fit une petite révérence et fit mine de se diriger vers la sortie en passant à côté d'Alrick toujours debout.

« Si vous ne voulez pas de mon aide, tenez au moins compte de ce que je vais vous dire maintenant.
Faites attention aux Lions qui dorment, ils pourraient vous mordre... »

Sans attendre de réponse ou de réaction de la part des membres de la famille Rochelune, il sortit.

La porte s'ouvrit en grand, le soleil entra dans la pièce ainsi que deux hommes de la garde royale qui prirent position des côtés de la porte.

Alrick Rochelune se passa la main sur le visage, il avait perdu son calme et s’en voulait. Mais ces jeux d’intrigues étaient exactement tout ce qu’il détestait.
Il retourna s’asseoir avec ses deux conseillers.

« Il vient de nous mettre en garde contre les Lannisters… encore eux, toujours eux.
Si Varys est venu lui-même nous dire de rester sur nos gardes c’est qu’il se prépare quelque chose de plus grave que ce que nous avions imaginé.
Voyons quand même ce qu’en pense le roi, notre aviserons de ce qui est mieux par la famille après nous être assuré des intentions de Robert. »

Plusieurs minutes passèrent dans le silence le plus total jusqu'à ce qu’un garde royale descende des escaliers menant aux étages supérieurs.


Il attendit que vous vous soyez approché pour vous faire monter jusqu’aux appartements royaux.


Vous arrivez tout en haut de la Citadelle de Maegor, dans les appartements royaux. Même pour vous qui avez des goûts assez simples, la beauté des appartements du roi vous coupe le souffle.
Tout y est bien coordonné. Un valet vous conduit ensuite devant la table non loin de la cheminé. Vous prenez place sur les canapés aux couleurs de la maison Lannister. Au dos des canapés, le symbole de la maison Lannister est brodé de fils d’or et pas de trace du Cerf couronné de la maison Baratheon.

Sortant d’une autre pièce de l’appartement, Robert Baratheon, le roi des Sept Couronnes, entra dans la pièce.
Sa cotte de mailles aux couleurs sa maison était magnifique, les détails semblaient gravés dans la maille.
Il vous regarda avec un large sourire.

Le roi écarta les bras invitant Alrick dans une accolade tout ce qu’il y avait de moins protocolaire.

Alrick sourit et serra son ami dans ses bras.

« Mon vieil Alrick, regardes toi, tu es toujours aussi moche ! Je savais que tu ne serais jamais capable d’atteindre ma légendaire beauté. »

Il partit dans un fou rire incontrôlable qui dura une bonne minute et qui finit par vous faire rire aussi.
Il s’approcha de Roggen et Melwyn et vous serra joyeusement la main avant de finir par vous prendre tout les deux dans une grande accolade collective.

« C’est bon de voir des visages amicaux ici dans la Citadelle, mise à part Ned, je ne vois que très peu de gens bien par ici vous savez.
Vous avez tous l’air d’avoir rajeuni, même toi Melwyn, la dernière fois que je t’ai vue, tu avais l’air d’avoir dix ans de plus que maintenant. On dirait que l’air de la montagne te va mieux que celui des champs de batailles.

Allons asseyez vous, et surtout je ne veux pas de mon roi ou quoi que ce soit dans le genre. D’ailleurs… »

Il enleva sa couronne et la jeta sur un canapé un peu plus loin.

« Voilà comme ça je ne suis plus votre roi, mais le bon vieux Robert.
Alors, que me vaut la présence de la famille Rochelune chez moi ? Peut-être que vous voulez marier Roderick à l’une de mes filles ? »

Il se mit de nouveau à rire, de son rire chaleureux et communicatif.

Roggen n'avait pas rit aux mots du roi, mais néanmoins sourit. Malgré ce qu'on pouvait parfois entendre, Robert Baratheon paraissait au sommet de sa forme. Roggen pensa que c'était une bonne chose.
« Vos filles ne sont-elles déjà pas réservées .. » Le guerrier hésita, avant de compléter « .. Robert »

« Les réservations, sa va sa vient, je marierais mes enfants à qui bon me semblera et qui de mieux qu'une famille de vieux ami pour être certain du bonheur de mes enfants ?
Ne voudrais tu pas Roggen que tes enfants se marient avec des gens en qui tu as toute confiance ? Moi j'ai confiance en vous les Rochelune, même si cette canaille d'Alrick m'a donné du fil à retordre dans notre jeunesse, je dois dire que c'était de bonne guerre.
Vous avez été à mes côtés pendant la guerre, c'est grâce ou à cause d'ailleurs, de vous en partie que je suis le... roi maintenant.

Donc si je comprend bien vous n'êtes pas venu pour un mariage c'est dommage, nous aurions festoyer comme il se doit. Ces derniers temps, le royaume en a bien besoin. »

Le visage de Robert se fit un peu plus sérieux durant un instant puis il se reprit.

« Alors que me voulez vous ? »

Melwyn semblait quelque peu troublé par la présence du roi. Il essayait de faire en sorte que ça ne se puisse se voir mais, de part son manque de talent dans ce domaine, il n'en ressortait qu'un mutisme apparent. Il souria cependant de bon coeur aux blagues de Robert.

Dans ces souvenirs, le roi n'avait l'air d'avoir cette forme de mélancolie, c'était une brute, un monstre bon vivant. Surement que de se retrouver à la tête de sept royaumes avait une influence non négligeable sur les gens. Heureusement lui n'aurait jamais ce genre de responsabilités.

Après quelques échanges de courtoise, Melwyn sorti de sa mémoire pour retourner dans le présent. Le roi demandait la raison de leurs visite. Afin de montrer qu'il était encore vivant, il décida de prendre la parole avant son seigneur, le roi n'étant lui-même pas le plus respectueux du protocole.

« Nous avons entendus nombre de rumeurs dérangeantes, certaines susceptibles de causer des désastres et d'amener la misère dans les royaumes. On pourrait presque croire que ce fou d'Aerys se glisse dans la tête des bonnes gens. Tout ça nous amène à venir vous offrir le soutient de la maison Rochelune. Nous sommes peut nombreux à Port-Réal mais vous connaissez nos forces, nous pouvons nous rendre utile afin de démêler ce chaos naissant. »

Et après une courte pause il ajouta, non sans sourire :
« Et nous avons notre John. »