suite de : Groupe Duncan et Sigismond : Les voix du Val

« Nous vous excusons Maître, vaquez.., vaquez... » si le ton de Dame Mathilde est léger, son regard entendu confirme les soupçons de Sigismond

«Le Rudoyant», jette un regard assassin à sa soeur. Puis se compose un visage affable pour Sigismond : « Cher Maître, nous n’allions bien sûr pas vous retenir si vous avez des obligations. Mais vous avoir à dîner serait un plaisir partagé...dès que ma si pieuse épouse sera rentrée du septuaire....disons vers 21h....Nous ne dînons pas très tôt. »
Puis, ignorant le précepteur, se tourne vers son fils « Alors mon grand ! Tu voulais nous voir pour une raison particulière ? Ou simplement pour nous faire le plaisir de ta compagnie ? »

Contrit par la scène, semblant ne plus savoir où se mettre, le jeune neveu se lève à son tour
« Merci Grand-mère de m'avoir reçu. Vous savez où me faire mander si besoin. Je ne voudrais pas interrompre de si touchantes retrouvailles .... »
et se dirige tranquillement vers la sortie du jardin ....

Sortant de la pièce Sigismond suit le jeune neveu. Une fois dans le jardin, il s'adresse à lui
« Vous vous y connaissez en chevaux ? Je vais vous montrer nos montures, des bêtes de qualité. »
Sans lui laisser le temps de répondre il le pousse gentiment vers l'étable.
« Par là »

En toute docilité, le jeune homme prend la direction indiquée ....

Sigismond renvoie le garçon d'écurie et sort son cheval en personne pour le présenter au jeune homme.
« Alors vous en pensez quoi ? Avez-vous été entrainé à reconnaitre les qualités des chevaux ? »
Seuls dans la cour, si nécessaire Sigismond fait marcher le cheval pour s'éloigner de gêneurs, il en profite pour glaner des informations.
« Vous semblez songeur maitre Bora, les changements chez les Ellesham ne vous plaisent que modérément ou la source es ailleurs ? »

« Oui, Messire, je sais assez correctement évaluer une monture ... et déjouer nombre d'astuces de maquignons en la matière...
J'ai grandi dans un relais d'étape, et mon p... »
« A vrai dire, je ne connaissais pas la maisonnée avant ces changements...mais il semble régner ici une chape de suspicion et de sous-entendus ....
Comme s'il n'était jamais possible de savoir à qui se fier ... »

« Bien Messire. Sage conseil. Je saurais m'en souvenir ... »

« J'ai grandi dans un relais d'étape, entouré de mes deux parents....jusqu'à la semaine dernière.
Là, on est venu me chercher en me disant que je devais recevoir une meilleure éducation, digne de mon rang réel et que pour cela il fallait que je vienne trouver ma grand-mère qui m'expliquerait tout.... » *soupir* « Mais de fait elle ne m'a donné que mon nom et m'a dit qu'elle donnerait suites pour mon éducation, elle m'a donné l'adresse de ma ... nouvelle mère en ville ... Et alors vous êtes arrivés et le ton de notre conversation a changé. Elle ne parlait plus que de choses insignifiantes comme la couleur des feuilles de ses herbes ...
Je me suis dit qu'en allant à l'adresse indiquée je pourrais en apprendre un peu plus ... c'est là que je me rendais.... cette sœur de l'homme qui vous accompagne, je crois que ce doit être elle ma mère officielle ... je ne sais pas bien pourquoi je suis là... mais j'ai l'étrange impression que mes pas sont tracés et qu'il m'arriverait les pires malheurs si je m'en écartait...c'est très déplaisant comme sensation.... »

Les rues les mieux côtés au sud-est de Port Réal, sur les flanc de la colline du donjon rouge, mais surtout sous le vent pour éviter toutes les incommodités ....

L'image est représentative ?

Sigismond sait qu'il s'agit de «Beaux Quartiers», généralement l’emplacement privilégié pour les belles demeures de riches bourgeois, souvent marchands....

Il regarde son cheval en réfléchissant, sa main flatte l'encolure de la monture puis s'attarde sur une courroie de cuir de la selle.
« J'ai besoin d'un outil pour retoucher une sangle. Je vous laisse donc Messire Bora. Je dois m'absenter un instant. »
Sigismond cherche maintenant une servante présente depuis quelques années, aux cheveux gris de préférence, et donc connaissant bien la Maison pour lui demander un outil.

« Par don excusez-moi, je suis Maïtre Sigismond, je travaille pour la Maison Rochelune, je suis en visite ici avec Messire Rochelune, puis-je vous demander un petit service ? J'ai besoin d'un petit couteau ou d'une petite lame pour ajuster un bris de mors sur la monture de Messire Duncan. »
Il ajoute à voix basse.
« Ca m'arrangerai que vous me donniez discrètement l'objet, j'ai peur qu'il fasse fouetter le garçon d'écurie pour son manque d'attention à notre retour. Le pauvre garçon a tellement de travail dans cette demeure qu'il tombe de fatigue. »
Puis un clin d’œil
« Entre gens du commun il faut se serrer les coudes. »

En marchant vers la cuisine, il papote naturellement dès qu'il voit qu'il n'y a personne.
« Vos maitres ici sont adeptes du fouet ou ils sont plutôt raisonnables ? »
Puis il checke différents petites pointes en faisant des moues et en réfléchissant.
« Il me semble qu'il y a plein de nouvelles têtes ici, non ? »

« Un grand merci à vous »
Il part avec un petit poinçon et retourne à son cheval prendre quelques notes dans son calepin. Puis se décide à aller voir directement cette mystérieuse adresse des beaux quartiers.

Boraril Mamentheth, Sigismond et le cheval se dirigent donc vers le 25 rue de la Corderie ...