le jardin de derrière ?

Duncan, qui était plusieurs fois venu rendre visite à son fils, essayait de se rappeler si il y la topologie des lieux pour filer à la nordienne.

Le jardin de derrière est un cul de sac, le plus discret pour filer serait la porte de service de l'office qui donne sur une ruelle latérale

Duncan se tourna vers son frère et lui dit :
Lancer de dé invalide !
« L'entrée de service ! Viens, suis-moi. »
Il dévala l'escalier en direction de l'office à grande enjambée.

Voyant l'expression de visage de Duncan et sa fuite précipitée en bas des escaliers, Melwyn comprit qu'ils étaient tombés dans un traquenard. Il refusait de se laisser capturer et accuser du meurtre d'un nouveau-né à la place d'un monstre. Un bâtard comme lui n'aurait aucunes chances lors d'un procès.

Il suivit son frère vers l'office, ne sachant pas trop pourquoi il allait là-bas. Néanmoins, il faisait en sorte de faire peu de bruit et de ne pas être visible depuis les fenêtres.

Duncan Rochelune, pas de tentative de discrétion ? Course effrénée en boulet de canon ?

Une fois arrivé, Duncan lui montra la porte des serviteurs de la maison. C'était une chance inespérée, si les gardes n'était pas au courant de cet accès, ils auraient la possibilité de partir sans être vu, ces portes donnant généralement vers des ruelles petites et sales afin que personne ne voye les allers et venues des domestiques.

Tout en restant aussi discret qu'une ombre, Melwyn colla son oreille à la porte, à l'affut du moindre bruit pouvant venir de l'extérieur.

L'extérieur est passant, et des gens y papotent, tranquillement

Duncan reprit son souffle et opina du chef : il était temps de sortir de ce traquenard. Il mit la main sur la porte et fit signe à son frère de se tenir prêt à sortir : il savait que les années d'expérience de Melwyn dans l'art de la guérilla lui permettraient de surprendre plus facilement un éventuel guetteur.

Duncan prépara une poignée de piéces dans sa main pour pouvoir créer un tohu-bohu derrière eux dans la rue en cas de besoin.

Avant que la porte ne soit ouverte, Melwyn chuchota à destination de son frère :
« Il y a des passants et des badaux dans la rue, on passera plus inaperçu en sortant naturellement qu'en essayant d'être invisible. Garde tes mains à proximité de tes armes au cas où un garde serait positionné juste ici. »

Il laissa deux petites secondes s'écouler, le temps de ranger son épée, avant de reprendre:
« Vas-y ouvre, je sors en premier. »

Dès que la porte était assez ouverte pour lui permettre de passer, Melwyn franchit le seuil, les yeux et les oreilles à l'affut du moindre danger, sa main droite sur le pommeau de son épée légèrement cachée par sa cape et la gauche ballante toute proche du poignard attaché à sa cuisse.

Dans cette ruelle, les « portes de service » identiques à la votre, jalonnent la longueur. Se retrouvent là pour papoter les jeunes gens des maisons diverses qui vous regardent sortir avec étonnement (bien évidemment, tout ce petit monde se connait par coeur), mais se contentent de faire semblant de vous ignorer .

Voyant que le seul danger que présentait la ruelle était un nombre important de témoins gênants, Melwyn fit signe à Duncan de le suivre et avança dans la ruelle en s'éloignant de la rue principale où se trouvait l'entrée de la demeure.

Il savait que tous ces serviteurs les vendraient aux premiers hommes capables d'aligner un cerf ou deux mais cela n'importait pas, ce soir ils seraient en route pour le Val, loin de toutes ces manœuvres politiques idiotes.

Et dans le pire des cas, je saurais les reconnaître et où les retrouver...

Duncan suivit son frère dans la ruelle et referma la porte derrière eux.

Il lui dit à voix basse sans s'arrêter :
« Ne restons pas là, rentrons à notre hôtel prévenir le reste de la famille. A moins que tu ais une meilleure idée ? »

Melwyn et Duncan se dirigent donc vers la rue secondaire, pas l'avenue de façade .... ensuite ?

Rien ne se passait comme prévu et Melwyn n'apréciait guère cela. Pourquoi vouloir leur mettre sur le dos la mort d'un nourisson et qui pourrait s'en prendre ainsi à un nouveau né juste pour accuser des adversaire politique ? Il avait vu et entendu des choses horribles dans le temps mais ici et maintenant, rien ne faisait sens. L'éclaireur chercha donc à se rattacher à ce qu'il savait, ils étaient tombés dans un piège grotesque et les Corbray avaient disparus.

Il écouta l'interrogation de son frère mais était ailleurs, dans ses pensées. Il marmonna néanmoins un semblant de réponse :
« Ton fils... »

Sans prendre le temps d'attendre une réponse, il s'approcha du garçon de maison le plus proche et l'interpella :
« Toi là ! Sais-tu où sont les Corbray ou un de leurs serviteurs ? Parle vite ! »

Dans son visage et son regard se reflétait une profonde impression d'impatience mélangée à une forte colère froide.

La réponse fut aussi sèche que la question :
« Celui de Baelor ? »

Une touche d'exaspération se mêla à l'intonation de sa voix :
« Ben j'en sais rien ! J'ai une gueule à être du coin ? »