Duncan suivait son frère, son épée à la main.

J'espère que c'est juste un malentendu. Sinon ....

Il lui dit à voix basse :
« Ouvre la porte du Grand salon, je surveille le couloir. »

Ce faisant, il examinait les alentours pour savoir si il y avait eu du passage récemment.

L'ouverture de la première porte sur la gauche, vers le grand salon, permet d’avoir une vue ....
... parfaitement conforme à la disposition des lieux, mais tout aussi vide de présence que le reste de la maison !

Duncan ne constate rien qui laisse penser que les gens ne vivent pas là,
à part le fait qu'ils ne s'y trouvent pas....

Duncan continua l'exploration:
« Ce coup ci c'est moi qui regarde le petit salon et toi qui surveille le couloir. »

Le petit salon :

Melwyn suivit son frère et obéit à ses instructions. Il se plaqua contre le mur du couloir, partiellement caché derrière les boiseries et observa attentivement à devant et derrière eux. La maisonnée semblait entièrement vide de toutes autres formes de vie. Il sussura à l'adresse de Duncan :
« Il ne semble n'y avoir personne, hâtons nous afin de comprendre de quoi il retourne. »

Une sombre odeur de rouille teintée de sel donne des idées désastreuses à Melwyn ....
Alerté, il ne tarde pas à trouver des traces sur les marches intermédiaires de l'escalier....

Une odeur piquée de cuivre et de sel alerta les narines de Melwyn. Intrigué et inquiété, il quitta son poste pour en suivre la trace. Progressant dans le couloir, il parvint à l'escalier où des tâches rougeatres lui hissèrent les poils du dos et une boule se forma dans sa gorge et son cœur. Négligeant toutes formes de discrétion, il appela son frère.
« Duncan, vous devriez venir voir ici. Oubliez le salon, nous devons nous dépêcher vers les étages. »

Sur ces mots, Melwyn suivit les tâches et l'odeur vers les étages supérieurs. Craignant de découvrir ce qui se trouvait là haut et ce qui avait put arriver aux Corbrays.

Les traces mènent les 2 hommes à la 3e chambre sur la gauche ... elles semblent s'y diriger tout droit ...

La mine décomposée et les dents serrées, Duncan accompagna son frère vers la probable scène de crime à grandes enjambées.

Désireux d'épargner le pire à son jeune frère, Melwyn se pressa vers la chambre. Il fit un signe à Duncan, lui disant de surveiller leurs arrières alors qu'il franchissait l'embrasure de la porte. Il était toujours sur ses gardes mais ses émotions le trahissaient, lui faisant perdre une partie de sa précaution coutumière.
Mère d'en Haut, faites que ce ne soit pas ce à quoi je pense...

La porte s'ouvre en un grincement sinistre sous la poussée précautionneuse de Melwyn.
Un tout petit corps de bébé ensanglanté est posé là au centre du lit dans un nid de draps poisseux de sang.
La chambre aux meubles renversés, tentures déchirée à moitié arrachées, ...
présente tous les symptômes d'un déchainement de fureur maladroite.

La pièce était vide, tout en désordre laissant entrevoir des scènes récentes de luttes et de rages. Le lit en revanche offrait un tout autre spectacle. Spectacle qui faisait resurgir des images horribles lui remémorant son dégoût envers ceux qui sacrifient des vies pour une once de pouvoir. Les apparats étaient cependant différents cette fois, même si le bain écarlate dans lequel baignaient les draps avait la même teinte que les capes rouges et or d’antan.

Il savaient qu'ils n'auraient pas le temps de fouiller la maison de fond en combles et une envie d'aller chercher les deux Lannisters qui les suivaient pour les questionner devenait de plus en plus séduisante. Malgré tout, sa raison lui dictait d'en savoir plus avant de piéger ces hommes. Las et emplit d'un sentiment d'impuissance, il lâcha son épée et se laissa tomber à genoux dans l'ouverture de la porte, les yeux dans le vide.

Une pensée qu'il détestait par dessus tout se faufila alors dans son esprit qu'il se hâta de chasser.
Au moins ce n'est pas Corwin...

Owen se sentit mal à la vue du petit corps inerte. Il détourna les yeux et ne pénétra point dans la chambre écarlate. Mais l'odeur le mort le faisait presque suffoquer. Il luttait pour garder en place son estomac. Ce spectacle lui rappelait le pillage de Port Réal dans sa jeunesse.

Une furie froide s'empara de lui et ses mains se mirent à trembler.

On ne touche pas à nos enfants. Ils paieront.... J'espère que Corwin n'a pas vu ça.

Puis il se força à respirer lentement pour retrouver sa raison et analyser la situation.

Le sang a commencé à coaguler par endroits, mais pas partout, ce qui laisse supposer que tout ceci fut assez récent ... pas plus d'une heure ou deux.
L'enfant, nu et mâle, a été égorgé.

Le cerveau de Duncan bouillonnait à toute vitesse.

Je ne crois pas aux coïncidences.
Je les tuerais !
Pauvre petit bonhomme, j'espère que tu n'as pas trop souffert.
Qui est ce bébé ? J'ai peur de le voir de près.
Qui savait qu'on venait ici ?
Ils vont souffrir !
J'espère que ce n'est pas un coup monté.
On n'a pas le temps de tirer cela au clair.
Mon petit Corwin, où es-tu ?
Notre vengeance sera terrible !
Au nom des sept , quelle barbarie !

Duncan s'adresse à son frère d'une voix rauque :
« Je crains un coup monté pour nous compromettre. Essayons de voir discrètement ce qu'il se passe dehors tout en restant sur nos gardes. La vengeance est un plat qui se mange froid. »

En essayant de ne pas faire de bruit,Duncan recherche une fenêtre donnant sur la porte d'entrée pour voir ce qui se trame dehors.

Des mouvements de foule, loin dans la rue laisse présager l'arrivée de gardes armés ....

L'expression qu'il lut sur le visage de Duncan en disait long et Melwyn compris qu'ils n'avaient que peu de temps pour déguerpir de ce traquenard. Son plan de capturer les deux Lannisters qui les filaient tomba à l'eau aussi vite qu'il était arrivé, il leurs fallait maintenant trouver une issue.

L'éclaireur essaya alors de se remémorer la brève visite des lieux, cherchant dans sa tête la trace d'une porte de sortie dérobée.