Melwyn fit de son mieux pour passer inaperçu au milieu des serviteurs, prenant une posture voûtée et dissimulant ses armes.

Duncan garda la tête baissée lors de la sortie de l'hôtel.

>> [Melwyn et Duncan]Le grand départ

Après plus d'une heure d'attente sans aucune nouvelle, Roggen qui commençait à être inquiet, se précipita à la porte quand il entendit l'un des servants discuter avec ce qui lui semblait être un enfant. Ce petit garçon tentait de faire comprendre au servant qu'il devait transmettre un message.

« Mais le message est de maître Sigismond, c'est très important ! »

Le servant hésita un moment.

Roggen, plus inquiet qu'il ne laissait paraitre, apparu rapidement à la porte lorsque le messager de Sigismond vint au manoir.
« Et que nous dit Sigismond ? »

Le jeune garçon fit une révérence et sourit au servant qui sembla d’un coup très contrarié.

« Monseigneur, messire Sigismond m’a chargé de vous emmener jusqu’à l’entrepôt d’un homme qui semble détenir une personne qui vous est chère. Il a dit qu’il vous faudrait une vingtaine d’homme en arme. »

Le garçon se racla la gorge et sourit de plus belle.

« Il a aussi dit que je serais très bien payé pour la transmission du message et aussi pour vous emmener dans cet endroit très dangereux sachant que je risque ma vie. »

Il était clair que la fin de la phrase n’était pas de Sigismond, mais c’était de bonne guerre, cet enfant venait avec de précieuses informations et en plus il savait où devait aller les Rochelune.

Soren arriva juste au moment où l'enfant dit qu'il faudrait des hommes pour mener à bien l'expédition.

« Roggen, si tu veux bien, je vais aller chercher les hommes. Je prendrai un cheval rapide. »

Les troupes Rochelune étaient toujours sur le champ de tournoi en dehors de la ville avec le reste des soldats des différentes maison.

Vas-y et reviens à la maison avec eux, répondit Roggen sans détourner son regard de l'enfant.
« Ce sont les mots exacts de maître Sigismond, c'est bien ça ? »

« Presque monseigneur, il a dit en fait, qu’Eléanore a été enlevé par un baron du crime et qu’elle est dans un entrepot de culpucier. Qu’il faut donc vingt hommes sans marques distinctive.
Désolé, mais je ne voulais pas en dire trop devant cet homme. »

L’enfant pointa du doigt le servant qui lui avait ouvert.

« Il n'y a pas de mal », répondit Roggen. Il donna quelques pièces à l'enfant, et ajouta « Tu en auras le double une fois que nous serons à Culpucier, au bon entrepôt. Maître Sigismond a t-il dit qu'il nous y retrouverait ? »
Roggen se félicita d'avoir demandé des précisions à l'enfant. S'il s'était contenté des informations de base ... il aurait agit sur une mauvaise base. Là, une fois Sorren revenu avec les soldats, ils pourraient se débarrasser ou recouvrir leurs emblèmes avant de partir.
Il fallait s'attendre à du combat, se dit Roggen. En ville, des arbalètes pourraient être intéressantes.

Mais il fallait attendre le retour de Soren, et le gamin à faire patienter. « Euh, tu as faim petit ? Il doit y avoir quelque chose dans la cuisine, je pense. »

L'enfant semblait surpris.

« C'est vrai, j'ai le droit d'avoir quelque chose qui vient de votre cuisine ? »

Cette enfant de culpucier n'avait certainement jamais mangé un bon gâteau. Il s'empressa d'approcher et regarda le servant.

« Tu m'accompagne ? » Dit-il avec un grand sourire.

Roggen hocha la tête.

Soren se prépara à prendre la route. Il prit le meilleur cheval disponible et partit au galop dans les rues.
45 minutes suffirent pour faire l'aller-retour et revenir avec les 20 soldats sans marque distinctive. Soren descendit de son cheval et courut chercher Roggen.

« Nous sommes prêt. Par contre, je pense que nous ferions mieux de faire de petits groupes pour ne pas se faire arrêter. »

Une fois toute la logistique reglée, le premier groupe se mit en route. Roggen, en tête de file, se tenait aux côtés du jeune garçon qui semblait connaitre la ville comme sa poche. Il fit passer le groupe par de petites rues avant de revenir sur les grands axes pour repartir dans de petites rues. Finalement, le premier groupe arriva à Culpucier sans être inquiété par les patrouilles du guet.
Le petit garçon fit une petite pause.

« Donnez moi deux petites minutes, je vais voir quel chemin est le plus approprié pour nous, sa permettra aussi aux autres groupes de nous rejoindre. »

Roggen et Soren se regardèrent furtivement, ce garçon semblait avoir pensé à tout, surtout, il semblait avoir déjà mené ce genre d’expédition…
Le temps n’était pas à la question, Eléanore était prisonnière quelque part dans cet endroit malfamé, Keyra, John et Alrick avaient disparut.

Roggen tenait, apparemment négligemment, hache et bouclier. Après tout, ils étaient des soldats vaquant à leurs devoirs, un tel armement n'avait rien d'étrange.
Il était en fait sur le qui-vive, prudent comme souvent, et prêt à réagir au premier danger qui surgirait.

Roggen ne vit rien de spécial. Pour lui, tout semblait calme, Soren semblait lui aussi serein. Au bout de 5 minutes, le garçon revint.

« C’est bon, suivez moi. »

Le garçon prit une fois de plus les petites rues, sauf que cette fois-ci, les petites rues ne permettaient de circuler qu’en file indienne et en faisant attention à ne pas se prendre les pieds dans les jambes des mendiants qui dormaient à même le sol. Le petit groupe évolua à bonne allure malgré tout avant de se retrouver dans un endroit encore plus sordide. A une intersection, un enfant était allongé sur le dos, les yeux ouverts comme s’il regardait les nuages dans le ciel. Soren s’approcha prudemment et compris rapidement, que cet enfant était mort.
Le guide tira Soren par la main pour l’obliger à avancer.

« Ne nous arrêtons pas s’il vous plait. »

Quelques minutes de marche plus tard et le groupe arriva devant une énorme bâtisse, qui ressemblait à un entrepôt.

« C’est là. »

Le jeune garçon sourit dévoilant des dents étonnamment blanche. Il en profita aussi pour tendre la main et son sourire s’agrandit encore.