Roggen était installé dans un fauteuil, et n'avait pas décroché un mot, se contentant d'observer avec attention le nouvel arrivant - et son garde du corps.

Retirant sa main de la table sur laquelle il s'appuyait, le noble prit place dans l'un des fauteuils. Perplexe, il prit un air exagérément étonné :

« Une tentative d'assassinat ? Cela est très regrettable, quand cela est-il arrivé ? »

Ayant posé la question, il se retourna vers l'homme qui était resté muet jusque là.

« Vous pensez sérieusement que nous pourrions avoir un lien avec tout cela ? Voyons, je ne vois pas ce que je viendrais faire ici au sinon. »

Les deux visiteurs sont désarmés, on n'entre plus chez nous en armes. Éventuellement on peut lacer des cordelettes autour de la garde de l'épée - liens de paix - si les personnes veulent conserver leurs épées. Et seules celles-ci sont autorisées.
Satisfait d'avoir réussit à ébranler son visiteur et lui avoir fait ravaler sa morgue, Sigismond regarde le garde du corps pour évaluer sa compétence, certain que Roggen l'a déjà fait, et tape du pied pour se faire entendre du noble.
« C'est à moi que vous vous adressez pour le moment, Ser Roggen interviendra s'il le juge nécessaire. Et le quand, pourquoi et comment ne vous concerne pas. Je vous l'ai dit il y a bien d'autres menaces sur la Maison en ce jour qui mobilisent toutes nos forces.
Que venez-vous faire ici ? »

Il ajoute d'un ton plus doux et calme.
« Nous ne pouvons accorder beaucoup de temps actuellement à un émissaire d'un noble ayant rejeté notre main tendue. J'espère que vous le comprenez. »

La dernière phrase fit sourire le jeune homme qui rétorqua simplement :

« Bien, dans ce cas je vais m'en aller... Sachez simplement que la maison Grafton soutient cette alliance et souhaite rester dans l'ombre pour le moment. Nos navires seront disponibles en cas de besoin, mais notre aide s'arrête là.

Messieurs, ce fut un plaisir. »

Puis le jeune se leva avant de s'éloigner calmement.

D'un geste de la main Sigismond prévient Roggen d'intervenir. Il regarde le noble partir et hausse les yeux au ciel. Il soupire devant l'attitude pleine de morgue du jeune noble. Attitude qui peut coûter cher.
« Ser Shane Grafton, la maison Rochelune oubliera l'insulte faite en récompense de vos paroles, mais à l'avenir évitez de vous lever en tournant le dos à vos hôtes sans avoir demandé congé. Et portez nos remerciements à votre Seigneur pour son engagement sans faille. »
Il fait signe aux gardes d'ouvrir les portes avec le sourire.

Se tournant vers Roggen, Sigismond commente la petite surprise.
« Finalement mon petit discours a porté ses fruits. Mais il est important face à un rusé comme Grafton de faire attention. Il nous refuse son aide puis nous l'apporte sous couvert d'anonymat. Il pourra la retirer dès qu'il pensera qu'il sera en péril, et nous le sommes déjà. Un allié incertain n'est pas un bon allié. »
Il se gratte la barbe soigneusement négligée.
« En plus il nous a envoyé son neveu stupide pour faire le messager et sans lettres d'accréditation, signe qu'il nous ne fait pas confiance. »
Il affiche un large sourire.
« Mais nous allons quand même en profiter. Comment peut-on utiliser la flotte de Grafton sans nous mettre en péril ? Comment faire pour montrer à tout le monde que Grafton nous soutient... Tellement facile. Attendons Lord Rochelune. »

Sigismond et Roggen bavardaient au sujet de l'arrivée du jeune Grafton. Ils cherchaient comment utiliser au mieux ce nouvel "allié". Après un long moment de discutions enflammées, Les deux compère montèrent voir comment se portait Roderick.
Il était allongé. Il ne semblait plus souffrir. Apparemment, les soins qui lui avaient été prodigués avaient fait leur effet.
Sigismond en profita pour changer les bandages du jeune héritier.

Pendant ce temps, le duo, Duncan et Melwyn était rentré. Exténués par cette journée totalement folle. Ils remarquèrent l'agitation qui régnait dans la maison. Les domestiques étaient comme fou et passaient leur temps à chuchoter.
Après être resté un moment dans cette ambiance un peu étrange, Sigismond et Roggen arrivèrent dans le salon où se trouvait Duncan et Melwyn.

Roggen n'avait pas beaucoup parlé, laissant surtout Sigismond organiser ses idées. On ne pouvait pas demander au soldat de surpasser le diplomate lorsqu'il s'agissait de rouerie.
Lorsqu'ils redescendirent, Roggen était un peu rassuré, Roderick semblant aller mieux. Et le retour de Duncan et du vieil éclaireur gâteux était une bonne chose. Ils allaient pouvoir les mettre au courant des derniers événements, ceux qu'ils connaissaient en tout cas.
« Alors, de votre côté ? »

Sigismond attendait le rapport des deux frères pour mettre à jour la situation de la famille avec les maisons alliées potentielles.

monk ? rappel de l'heure en cours ? utile pour les à-côtés

Duncan leva la tête à l'entrée dans le salon des deux fidèles lieutenants de la famille Rochelune. Il posa le (petit) verre de vin de suret des Andals qu'il veanit de finir d'un seul trait sur une table du salon.

30 secondes de plus et j'interrogeais les serviteurs....

Il avait l'air désabusé et dit d'un ton maussade :

« Quelle sale journée par les sept !

Nous venons de rentrer.

Notre escapade a duré plus longtemps que prévu. La situation des Corbray est compliqué : leur dame a été pris d'un accès de folie et a occis leur jeune héritier avant de mettre fin à ses jours. La garde est sur l'affaire. Mon beau-frère sollicite notre aide pour rentrer au pays.
J'ai dit que j'en parlerais à mon frère et que nous aviserons par rapport au départ envisagé ce soir avec mère et le reste des Elesham.

J'espère que vos visites on été moins animées.

Connaissez vous la cause de toute cette agitation et savez vous si dame Mathilde nous a envoyé un message ? »

« Roderick a été blessé par des malandrins, il se repose dans son lit. Nous sommes allés le récupérer à l'auberge où il était, la Hache et la pupille ne sont pas revenues encore. Et nous ignorons où peut se trouver lord Alrick, qui parait-il cherche sa femme. »
Roggen termina son résumé en se tournant vers Sigismond. « Je n'oublie rien sur le sujet ? »
Il alla s'asseoir dans un fauteuil. « Je vous laisse la diplomatie maître. »

« Roggen a résumé la situation. D'un point de vue plus terre à terre, nos démarches d'allainces n'ont trouvé échos que chez nos pauvres rivaux dans leurs îles. Les Royce fuient, les Froideseaux sont absents et les Grafton tentent la ruse. Un de leur messager est venu nous dire que Grafton nous soutenait mais pas officiellement et que sa flotte était à notre service. Vous pouvez l'utiliser pour les Corbray en cas de besoin. »

Il regarde un instant Duncan.
« Quelqu'un a vérifié la nourriture et la boisson de la femme ? Un poison peut provoquer des accès de folies meurtrières. »

Duncan répondit sans ambages :

« Je n'en sais rien. Et la venue de la garde dans leurs hôtel rendra les choses encore plus compliquées.

Nous ne sommes pas rentrés plus en avant dans les détails avec les Corbray : ils n'étaient pas vraiment en état.
Hélas, nous n'avions pas suffisamment de temps à y consacrer. Il faut bien choisir ses priorités.

Merci pour vos informations. »

Et c'est clairement Rochelune & Elesham avant les Corbray.

L'air pensif, il se tourna vers son cousin en comptant sur ses doigts :
« Voyons :
Mon neveu est donc en haut. Sa blessure est-elle grave ?
Mon frère et sa femme sont en vadrouille - j'espère qu'ils sont ensemble.
J'ai vu mon fils, il est dans la galére Corbray.
Mère est probablement encore à l'hôtel Elesham avec son andouille de frère. Soeurette est a priori chez son marchand de mari.
Vous avez localisé la Hache et Keyra dans une auberge. »

Visiblement deux doigts manquaient à l'appel :
« Et Elia et Soren, où sont-ils ? »


A priori mes deux belles-soeurs ont pété un cable. L'héritier se fait agressé. Mon oncle vend les biens familiaux aux lions.
C'est la pleine lune ou quoi ? C'est louche !

« Soren est ici, c'est lui qui nous a conduit à l'auberge où était Roderick. Elia doit également être ici, elle était à l'auberge à veiller sur le blessé. Elle est rentrée avec nous.
En fait justement dame Eléonore a disparu et Lord Rochelune la cherche d'après Soren, lui aussi a été touché, plus légèrement, par une lame d'un brigand.. »

Il répond sur le neveu.
« Il s'en sortira, la blessure était sérieuse mais ne met pas sa vie en danger. »
Sauf si la gangrène s'y met, mais là ce serait vraiment pas de chance. On va éviter d'en parler.
« Nous ne savons pas où sont Keyra et la Hache, ils semblent être parti à la poursuite des bandits ou de leur commanditaire. »
Il grimace un peu en parlant de ça. Sigismond n'étant qu'un employé de la Maison, ce n'est pas à lui de porter un jugement sur les agissements de chacun, mais si cela ne tenait qu'à lui, il ferait fouetter la Hache pour emmener une jeune fille dans une quête pleine de violence et il mettrais Keyra six mois dans un couvent pour lui apprendre à se jeter dans les ruelles comme ça sans attendre ses tuteurs.
« Peut-être il faut évacuer les femmes de cette ville. Eléonore, Keyra et Elia doivent retourner dans le château du Val, à l'abri. »

Il ajoute d'une voix plus enjouée.
« Ah j'oubliais, nous devons recevoir les seigneurs Borrel et Sunderland pour conclure notre alliance. J'ai négocié leur appuis et leurs soutient complet contre une renégociation du commerce sur le long terme. »

Duncan fut soulagé d'apprendre que sa nièce et son petit frère étaient à la maison.

« Si tout se passe comme dame Mathilde l'a prévu, je ne serais pas là pour les négociations. J'espère que mon frère sera rentré.
Alrick souhaitait garder la plus grande partie de la famille ici avec lui, nous verrons bien si les derniers évènements l'on fait changer d'avis.
Vu ce que vous dîtes, je ne pense pas que mon neveu puisse voyager.

Avons-nous plus de détails sur les circonstances de sa blessure ?
Avons-nous envoyé des hommes près de cette auberge ?

Il faut être méfiant, Melwyn a identifié trois larbins des Lannister qui nous ont suivis dans notre visite à l'hôtel Corbray. »