L'Hôtel particulier des Royce à Port Réal
Bâtisse élégante située quelques rue à l'ouest du Grand Septuaire de Baelor, l'hôtel particulier des Royce abrite les 2 branches de la maison, ensemble ou séparément en fonction de la présence de chacun : Les Royce de Roche-aux-Runes au 1er étage ; les Royce des Portes-de-la-Lune au 2nd ; les domestiques logent dans les combles et les communs se trouvent au RdC.

Les deux cavaliers arrivent devant l’hôtel et admirent l'architecture un instant. En jetant une pièce Sigismond apostrophe un garde.
« Toi, va annoncer que les émissaires de la famille Rochelune sont présents et souhaitent une audience pour une affaire importante. »

Roggen, à sa manière bourrue, hocha la tête.
Y avait-il besoin de dire quelque chose de plus après ce qu'avait raconté Sigismond ? Pas pour l'instant.

Il regarde le guerrier bourru qu'on lui avait donné comme accompagnateur.
« La meilleure stratégie c'est que vous me serviez d'appui. Je ferai la discussion et vous êtes la caution de la famille Rochelune. Vous allez dans mon sens de temps en temps en appelant à la chevalerie de nos interlocuteurs. Attention s'ils semblent récalcitrants ou mal disposés, cela veut peut-être dire qu'ils sont obligés et manipulés donc pas d'énervements. »

Le garda attrapa la pièce au vol et sourit.

« Veillez patienter quelques instants s'il vous plait. »

Le garde entre dans l’hôtel particulier de la maison Royce et revient cinq minutes plus tard.

« Veillez me suivre s'il vous plait. Lord Yohn Royce va vous recevoir. »

Le garde ouvrit la porte et invita les deux cavalier à le suivre. Un garçon vint chercher les chevaux.
En entrant, les deux hommes sont surprit par la sobriété du mobilier. La façade assez extravagante contrastait totalement avec la simplicité de la décoration intérieure.
Le garde les accompagna dans un salon où se trouvait Lord Yohn Royce assis. Même dans cette posture, le colosse de la maison Royce était tout à fait impressionnant dans son armure.
Il se déplia, immense et fort malgré son âge avancé. Il dépassait de très loin les deux émissaires de la maison Rochelune.

Le géant se déplaça et tendit l'une de ses énormes mains vers Roggen.

« Heureux de te revoir Roggen. »

Il tourna la tête vers Sigismond et lui tendit aussi la main.

« Bonjour à vous, je me souviens vous avoir déjà vu, mais veuillez m'excuser, je ne me souviens pas de votre nom... »

« Je suis heureux de vous revoir aussi, messire. » Roggen tendit sa main en réponse, n'étant pas sûr de la façon dont Lord Royce souhait qu'il la lui serre, il attendit de voir comment ça se profilait et répondit de la même façon que le vieil homme.

« Enchanté Seigneur, je suis Sigismond, ambassadeur de Lord Alrick. Sire Roggen et moi même sommes venus pour représenter notre seigneur et pour présenter une offre de sa part. »
Une fois chaque personne assise ou installée selon l'étiquette liée à son rang, Sigismond reprend la conversation.
« Seigneur, vous êtes une légende parmi les guerriers, aussi j'irais droit au but et je vous épargnerai les circonvolutions propres à la diplomatie et aux personnes comme moi un peu trop enclines à aimer s'entendre parler. »
Il prend un ton plus ferme.
« Une grave crise traverse le royaume, Catelyn Stark vient de faire arrêter Tyrion Lannister. Les Lions vont frapper et les Loups vont riposter entrainant le chaos dans tout le royaume à leur suite. Cette guerre civile Lord Alryck souhaite l'éviter, aussi a t-il pensé qu'une alliance de seigneurs neutres pourraient calmer et servir d'intermédiaires. Mettre en commun paroles, soldats et honneur. Il faut de toute manière reprendre la justice en main, si Lady Stark a des preuves alors devant un jury elle doit les présenter, si non elle ne peut faire arrêter le beau frère du roi... »
En effet, il était facile de l'oublier mais le nain était le beau-frère du roi.
« Quelle est votre réponse seigneur ? »

« Ah oui Sigismond, oui oui oui, j'ai entendu parler de vous. Je suis moi aussi enchanté de faire votre connaissance. »

Lord Yohn Royce s'assit et écouta Sigismond jusqu'à la fin. Il s'était un peu affaissé dans son confortable fauteuil. Il sourit à Sigismond et Roggen puis se leva.

« Je vois que vous n'êtes pas au courant... Lady Catelyn est en ce moment même aux Eyrié avec ce maudit Lutin. Il va être jugé là bas.
Je crains que vos jeux d'alliances n'arrivent trop tard. Je me rangerais du côté de la justice qui sera rendu aux Eyrié. Si le Lutin est coupable, il fera un tour dans les superbes geôle de Lady Lysa, sinon il rentrera tranquillement à Port-Réal et je l'y escorterais moi même s'il le faut. »

Le colosse se rassit dans son fauteuil, son regard allait s'en arrêt de Roggen à Sigismond.

« Nos jeux d'alliance sont plus que nécessaires. Car tout ne s'arrête pas au jugement du nain. Même si je vois avec surprise que Lady Stark a attiré sa soeur dans son opposition aux Lannister. Les frontières sont marquées plus que jamais et le royaume risque de se couper en deux.
A Tywin Lannister peu lui importe son difforme de fils, par contre l'honneur de sa Maison est tout. Et pour préserver la réputation des Lions et ne pas montrer aux autres qu'il est faible, il frappera. Très fort. Déjà nous avons vu ses agents œuvrer à influencer des Maisons par la corruption, le prêt d'argent ou autre. Je ne peux révéler le nom mais nous vous assurons que certaines Maisons des Eyries sont tombées dans ses griffes. »
Il tend son poing fermé devant le noble pour illustrer son propos. Il redresse l'index.
« Pour briser la force du poing, je ne dois que faire lever qu'un seul doigt. Quelques Maisons achetées à regarder ailleurs, les tensions internes avivées et voilà que nous perdons toute force de coercition. »
Il se caresse la barbe qu'il tient bien taillée dans un subtil négligé.
« La Reine va peut-être pousser son mari à juger tout cela comme un parjure. Ce sont les Lions qui tiennent la capitale. Si je voulais faire pression sur les Stark et les Eyriés à sa place, je me contenterais d'ordonner à la garde royale, les Manteaux D'or et les gardes d'arrêter tous les Stark et alliés présents en ville. »
Il attend que le vieux chevalier comprenne qu'il y a en ville plusieurs milliers de soldats à la solde de la Reine et 50 à la solde de la Main.

Répondre simple et directement valait mieux à un homme comme le seigneur Royce.
« Ramener ici le plus de troupes possibles. Il ne faut surtout pas abandonner la capitale, mais à l'inverse assurer notre présence. C'est ici que toutes les décisions se prennent. Si une dizaines de seigneurs ont leurs hommes ici, leur voix sera mieux entendu et les intérêts des Arryns préservés. »

Le géant croisa ses bras massif et contempla Sigismond et Roggen.

« Si je regroupe mes troupes ici, les Lannister le verront comme un acte de guerre, ce qui mettrait en jeu la vie de mes gens ici. En plus, j'ai déjà informé Eddard Stark de la situation aux Eyrié. Il est au courant que le Lutin va être jugé là bas d'ici peu. De plus ce n'est qu'une question de temps pour les Lannister ne soient au courant eux aussi, s'ils ne le sont pas déjà...

Donc finalement pourquoi ne pas quitter de suite la capitale et laisser ceux qui veulent jouer dans la cage aux lions s'amuser pendant que nous rentrons pour fortifier nos positions ? Je pourrais faire préparer un navire voir deux cette nuit. »

Vous sentez qu'il a très envie de rentrer chez lui, il ne se sens pas en sécurité.

Roggen intervint finalement. « Au vu des événements, et leur déroulement, ce n'est pas la plus mauvaise idée qui soit. Rentrer chez nous et nous préparer à une nouvelle guerre interne, puisque celle-ci ne semble pouvoir être arrêtée.
Nous sommes liés au Val, il semblerait que nous arrivions trop tard maître Sigismond. » Il s'était tourné vers son compagnon pour cette dernière phrase, mais s'orienta à nouveau vers Royce.
« Si nous sommes en retard pour la paix, soyons au moins à l'heure pour la guerre. »

Il reprend doucement de sa voix la plus convaincante :
« Je comprend bien que vous souhaitez retourner chez vous mettre en ordre de bataille vos hommes et assurer votre position, mais vous servirez tous mieux Lady Arryn en mettant la pression sur les Lannister à la capitale. »
Il ajoute
« Bien entendu vous devez rentrez chez vous, c'est votre rôle et c'est là où réside votre honneur. Par contre Lord Rochelune restera ici et il aura besoin de votre soutient, de vos hommes et de votre importante image. Avec le nom de Royce nous avons la moitié des Maisons de la Lune avec nous. »
Il ajoute d'un sourire très léger :
« Comme ça vous serez d'une certaine manière à deux endroits. Auprès de votre suzeraine, là où le demande votre honneur et à la capitale par votre mot et votre soutient. Vous serez la première barrière de défense des Arryns à la capitale où les mots sont plus importants que les épées et sur nos belles terres, là où les armures comptent plus que les pourparlers. »

Je tente plutôt de le duper, pour avoir ses hommes, le droit de se servir de son nom et ne pas l'avoir dans les pattes à la capitale et pouvoir faire rejaillir tout l'éventuel retour sur investissement sur la maison Rochelune

baps lance 6d6+5 et obtient 17 (2, 4, 1, 3, 1, 1)raté... 16

Le seigneur de la maison Royce secoua la tête et regarda Sigismond d'un regard dur.

« Si je dois partir, je le ferais avec tous mes hommes. Je ne vais pas en laisser quelques uns en pâture aux Lannister. Autant les égorger séance tenante.

Je suis plus de l'avis de Roggen. Il est trop tard pour faire la paix. Les mots auraient utiles avant que Catelyn arrive aux Eyrié avec le nain, mais maintenant... je crains que les dés ne soient jetés. Alors comme l'a très bien dit mon vieil ami : "soyons au moins à l'heure pour la guerre !" »

« Je comprend votre position seigneur, puisse les 7 veiller sur vos pas et protéger votre famille. Merci de nous avoir accordé un temps précieux. »
Sigismond n'est pas content de lui, d'habitude il arrive à faire danser ses cibles au son de sa voix et de ses arguments. D'où peut venir son échec ? Il regarde Roggen qui lui a savonné la planche et plisse les yeux.
« Au revoir. »
Il salue bien bas et quitte le lieu sans regarder si le chevalier le suivait. Une fois dehors sur leurs chevaux, il commente la discussion
« Vous n'auriez rien dit et il nous donnait ses troupes. C'est le blaireau qu'il aurait dû prendre en emblème pour toujours vouloir foncer dans son terrier des Eyries au moindre problème. »
Il peste en marchant vers la prochaine maison noble.
« Ser Roggen vous savez comment Lord Arryn a gagné la guerre ? Il est sortit de ses montagnes, il est resté en tant que Main ici. Il ne faut pas s'enfermer chez soi et abandonner le terrain. »

Roggen ne se sentait pas affecté, c'est en tout cas d'un ton neutre, comme il était habituel, qu'il répondit.
« Après lui avoir peint un tableau bien noir s'il restait en ville, au milieu d'ennemi, vous vouliez qu'il abandonne ses hommes sur place ?
Ç’aurait été compliqué de le convaincre d'agir différemment, il était déjà décidé.
Quand à Lord Arryn, il est mort ici.
Cette cité est un guet-apens pour les guerriers, c'est visible.

Et il y a beaucoup d'informations que nous apprenons au fur et à mesure, c'est le principal problème que nous avons. »