Évae observa le couteau longuement.

Il faudra que j'en parle à maître Syrah.

Elle finit par lever les yeux vers Opou. Évae réfléchit, puis lui déclara :
« Ce couteau a effectivement quelque chose d'étrange. Je pense qu'il faudrait en parler à maître Syrah, mais avant ... accepteriez-vous de méditer avec moi un moment ? Je voudrais vérifier quelque chose. »

Posant ses mains délicatement sur les épaules de l'homme, la zolander chercha à le guider pour méditer, voulant l'aider à ouvrir son esprit pour qu'elle puisse mieux en examiner la Force qui s'y trouverait. Cette sombre puissance se serait-elle réfugiée dans le sakiyan, ou ailleurs dans le vaisseau ?

Comprenant que le problème venait du couteau, Opou désigna l'un des coffres de rangement se situant entre les différentes couches du dortoir.

« Si le problème vient du couteau, vous devriez le garder à l'écart. Jedi ou non, cette voix avait l'air très inquiétante... »

Puis, la Zolander lui donnant les conseils nécessaires pour débuter la méditation, il se détendit et ferma les yeux, Évae se concentrant sur les fluctuations dans la Force. Une aura inhabituelle semblait effectivement émaner du Sakiyan, nettement moins apeuré depuis qu'il avait été délesté du couteau sacrificiel. Une présence ancienne pouvait se cacher en l'alien, c'était une possibilité. Aussi se concentra-t-elle sur cette présence floue, à la fois grisâtre et lointaine. S'approchant, elle la sentait peu à peu grandir, chaque nouveau "pas" accentuant son intensité. Chose étrange, celle-ci ne paraissait pas hostile, laissant la jedi poursuivre sa progression avec précaution. Bientôt Évae put enfin distinguer une forme humaine dans la brume. Sa vision s'obscurcit alors qu'elle pénétrait dans l'importante brume, seule la silhouette confuse et immobile étant présente dans cette vaste étendue de néant. L'air se faisait de plus en plus chaud, l'oxygène de moins en moins présent, puis l'écho lourd de portes grinçantes se refermant se fit subitement entendre, suivi par le bruit singulier d'un verrou. Le néant avait été remplacé par une petite salle sombre et humide d'où un cri strident retentit alors. « Non !!! » Émergeant de la brume et paniqué, Opou apparut, fuyant ce qui devait se trouver à l'arrière de la salle, puis l'air commença à manquer, Évae ouvrant enfin les yeux pour prendre une grande bouffée d'air. Haletante et en sueur, elle regarda le Sakiyan face à elle, déstabilisé et paniqué. « Je ne comprends pas, le couteau était censé être le problème... Pourquoi ça continue ?! »

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S'absentant quelques minutes tandis que le Gran allait prévenir le pilote que la destination n'était plus Coruscant, mais Nal Hutta, la jedi revint après plusieurs minutes pour contempler la bibliothèque improvisée qu'était devenu le compartiment principal, le silence studieux s'étant emparé des lieux.

« Je vois que tout le monde s'atèle à la tâche. Je vais jeter un oeil dans le cockpit dans ce cas. » L'umbarienne se retira alors, la majeure partie de la troupe étant occupée à lire ou observer la tête de droïde.



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Le trajet jusque l'espace de Nal Hutta fut relativement court, le vaisseau arrivant après quelques 26 heures de voyage à peine. Autorisé d'atterrir au statioport, le véhicule fut ensuite accueilli par 5 individus lourdement armés menés par une Falleen dont la peau verte, le front proéminent et les épaisses écailles faisaient penser à une humanoïde aux allures reptiliennes.

Tous habillés tel des mercenaires, les para-commandos étaient cette fois de sortie. Avec un trajet aussi court, l'archéologue et ses compagnons n'étaient parvenus à rassembler que de maigres indices, toutefois suffisants selon Syrah, en tout cas pour commencer à se renseigner sur place. Chaude et marécageuse planète réputée pour ses organisations criminelles et sa pollution, Nal Hutta était avant tout un véritable coupe-gorge pour qui ne se montrait pas assez méfiant. Il n'allait pas être aisé de trouver les bons contacts sans attirer trop l'attention, car ce que cherchait à présent le groupe n'était tout autre que l'accès au palais des Hutts.

Les explications de Grant avaient été claires et obtenues sans les pratiques douteuses du droïde HK. La mention de la pierre s'était recoupée dans différentes sources et étaient toujours la même : l'artefact se trouvait dans le plus haut mont civilisé de l'ancienne cité. Or, le palais même avait été construit par la suite sur ce même mont. En plus de parvenir à s'inviter chez les plus dangereux et influents criminels du secteur, la troupe allait devoir s'introduire en douce dans les sous-terrains du palais. Autant dire qu'il allait falloir graisser des pattes et satisfaire les plus grands malfrats avant de trahir leur confiance, à moins de trouver une autre solution...

« Non, se débarasser du couteau nous permet d'alléger les symptômes. Mais la présence semble s'être partiellement transférée en vous. C'est ce que je souhaitais vérifier en méditant.
Je suis navrée mais il va falloir que vous supportiez cette présence un temps. Jusqu'à ce que nous parvenions, vous et moi, à la bannir définitivement. Je vais vous enseigner quelques exercices, pour vous aider à la repousser. Au moindre problème, n'hésitez pas à venir me prévenir. »

Et vers la fin du trajet, quand Syrah vint, Évae lui expliqua en détail la situation. Voici comment elle voyait les choses. Il fallait aider Opou, mais peut-être n'était-ce pas possible tout de suite. Le couteau devait être étudié avec précaution ou détruit, l'un ou l'autre. Mais peut-être l'étudier dans l'optique de le détruire après. Il pouvait être dangereux.
Et il serait positif de trouver une solution pour soulager Opou.
Il ne serait pas ... positif qu'il se retrouve l'esprit en confiture, détourné par l'esprit planqué dans la lame.


Une fois sur Nal Hutta, la situation selon Évae était simple. Il fallait trouver moyen d'entrer à l'intérieur du palais. Proposant à ceux qui voulaient de l'accompagner, mais se sachant capable de se défendre si elle se retrouvait seule, de toute façon prudente, la jedi comptait en premier lieu jeter un coup d’œil aux accès au palais. Ceux les plus évidents comme les moyens détournés tels que les repas. Étaient-ils tous tout aussi bien surveillés ?

Wush'tuibs avait organisé les séances de lectures. Il avait laissé aux novices les divers témoignages, pensant que ce serait facile. Il tenta quand à lui de déduire quelle était cette langue inconnue. S'il ne parvenait pas à en percer les mystères, il se réorienta vers les ouvrages religieux.

Lorsqu'ils arrivèrent à Nal Hutta, l'Ithorien réfléchit aux possibilité qui s'offrait à lui.

« Je vais continuer à lire, afin d'essayer d'avancer dans tout ça. Les contacts avec les organisations criminelles ne sont pas mon fort de toute façon.
Si le palais et les souterrains sont ancien, je peux chercher des informations sur leur configuration. »

N'ayant pas vraiment plus avancer dans son analyse durant le temps de traversée pour arriver à Nal Hutta, elle était décidée d'avoir recours à quelqu'un de plus expérimenté mais aussi de plus compétent tout du moins elle l'espérait.

Sortant de son antre, l'archéologue indiqua son souhait de rester à bord.
« Pour ma part je ne suis pas prête à partir à l'aventure seule sur cette planète. »

Evae semblait partir en reconnaissance. Elle ne voyait pas l'utilité de l'accompagner, elle ne voulait pas mettre en péril sa mission.

« Maître Syrah, ou bien Aerena, j'aimerais bien qu'une de vous deux m'accompagne afin de trouver un spécialiste droïde. Je suis prêt à emporter la tête de droïde pour la faire inspecter, mais je pense qu'il vaut mieux garder hors de portée le module concernant l'accès aux données. »

Ainsi abandonnant l'informaticienne bothan derrière, "Maître" Dratten guida sa petite troupe. Elle ne s'était pas encore faite au titre de chevalier jedi, mais Évae n'était pas de celles qui se troublent au moindre émoi. Ce titre était un gain d'autorité et elle savait le reconnaitre comme tel.

Lorsqu'ils découvrirent que le palais, et tout le quartier autour, était protégé par une garde solide. Ce n'était pas positif, ça. La zolander rejeta rapidement plusieurs plans, se campa sur ses appuis, posa un poing sur la hanche et interpella le garde.
La voix d'Évae, évoquant une femme dans sa trentaine, rédonnait avec sa frustration, réelle ou feinte.

« Non. Cet imbécile d'Avington ne nous a pas prévenus qu'il fallait un sauf-conduit. Et ne s'est pas soucié de nous en apporter un. Nous devions le retrouver au palais.

Super.. juste.. super.
Comment on en obtient un, de laisser-passer ? Puisque mOnsieur n'a pas daigné nous arranger ça, je suppose qu'il y a un processus à suivre. »

Évae accepta la réponse en hochant la tête et se tourna vers ses accompagnateurs sans manquer la mesure.
« Les gars, vous pouvez vous renseigner sur ce que fiche Avington ? Il était censé se trouver ici. S'il ne l'est pas, est-ce qu'il a du retard ou quoi ?
Je ne vais pas attendre ici des heures. S'il ne vient pas rapidement, on repartira et tant pis pour lui. »

Ensuite, laissant les autres établir des communications, se renseigner, appeler le vaisseau, bref, essayer de savoir où était ce foutu sith, la jedi se mit à discuter avec le zabrak.
« Vous arrivez à ne pas vous ennuyer dans ce boulot ? Je m'imagine pas passer la journée à surveiller une porte, personnellement.
Vous avez des histoires intéressantes peut-être ? Puisqu'on a l'air d'être partis pour discuter un moment, je suis tout ouïe. »

L'Ithorien décida d'agir méthodiquement et commença donc ses lectures avec les ouvrages mentionnant Nal Hutta.

« Une bonne fête, ça pourrait être une consolation, c'est vrai. »

Évae tourna la tête vers Stanfield qui revenait. Toujours pas d'Avington ?
La jedi poussa un bien audible soupir.

« Je vois. Très bien, rentrons, tant pis pour cet âne. Peut-être que j'irais voir Jukran, j'y réfléchirais.
Merci mon ami, bonne journée à vous tous. »

Le plan d'Évae consistait à rentrer au vaisseau, en faisait quelques détours juste au cas où elle et ses compagnons seraient suivis, puis elle demanderait à Syrah son opinion sur la question. Ils avaient pu voir que la zone fermée était bien plus grande que prévue, c'était tout un quartier qui était bouclé et faisait partie du palais Hutt. Les informations du Zabrak seraient probablement utiles, car la jedi ne voyait guère de meilleure solution pour entrer à l'intérieur.
Mais pour ça, il faudrait négocier avec plusieurs personnes, à commencer par cet Evocii, Jukran.

Et puis, on ignorait si ces "riches émissaires" étaient la fameuse troisième partie, ou l'habituelle bande de siths, ou d'illustres inconnus sans intérêts pour la pierre. Mais cette dernière possibilité, quoique statistiquement la plus probable, Évae n'y croyait pas beaucoup.

Évae inclina respectueusement le menton pour saluer, avant de se mettre à parler.

« Nous nous sommes rendus au palais, mais avons été bloqués à l'entrée du quartier palatial. En l'absence de laisser-passer, nous avons entrepris de nous assurer de la présence d'Avington au palais. Après vérification, aucune personne nommée Avington ne se trouvait là-bas lors de notre visite à l'entrée. Ou mes mensonges affirmant "cet imbécile d'Avington ne s'est pas soucié de nous avertir qu'un laisser-passer était nécessaire, nous devions le retrouver au palais" n'aient pas été cru, mais je suis plutôt confiante. Le Zabrak en charge n'a eu aucune réaction laissant penser qu'il décelait un mensonge.
Il nous a fourni des informations pour pouvoir essayer de pénétrer au palais même, mais agir sur ces informations risque de nécessiter des fonds, ou un moyen de pression dont je ne vois pas la trace. Le Zabrak a dit : »

Évae s'interrompit, et ses prochaines paroles abandonnèrent son habituel ton morne pour mimer plutôt bien celui de l'homme, bien que sa voix soit et demeure féminine.« Heureusement il y a une célébration au palais ce soir. De riches émissaires venus de je ne sais quelle petite lune de la bordure extérieure sont arrivés aujourd'hui. Il s'agitdes invités d'honneur des Hutts. Ce devrait être une sacrée soirée, même si leur meneur n'a pas l'air du tout à apprécier ce genre de fête. Il y aura de la musique, des filles et de l'alcool à volonté. À votre place j'essayerai de me trouver un ami bien placé pour m'incruster à la fête, votre ami Avington pourrait ne pas se pointer... Vous avez pensé à aller dans la cantina du bazar ? C'est là que vous devriez trouver des lieutenants des Hutts qui iront à la fête. Cherchez l'Evocii nommé Jukran, c'est un homme de main travaillant pour ces gros calibres. Il saura vous aider si vous y mettez le prix. »

Une pause, puis Évae reprit son ton monocorde :
« La solution la plus facile et la plus onéreuse serait de rétribuer ce Jukran, puis de convaincre un de ces lieutenants, possiblement contre monnaie, de nous laisser entrer avec lui ou nous fournir un laisser-passer. Il est possible que seuls certains d'entre nous seront autorisés à entrer.
Une autre solution que j'envisage serait de "faire le mur". Si nous trouvons un autre moyen d'accéder au quartier du palais, il est possible que nous puissions accéder ensuite au palais-même. Mais je pense qu'il y aura une surveillance interne et le palais sera également gardé et nécessitera un laisser-passer. »

La zolander tourna la tête pour regarder ceux autour d'elle.
« Quelqu'un a t-il une troisième idée ? »

Wush'tuibs interrompit sa passionnante lecture pour écouter ce qui se disait avec l'agitation due au retour d'autant de monde dans le vaisseau.

« Hum, je ne suis guère doué pour les mensonges, corruption ou autres. Mais j'ai l'habitude de crapahuter dans des mondes hostiles, l'escalade ne m'éffraie pas.
Je me rangerais toutefois à l'avis de la majorité, ce n'est pas ma spécialité ces plans compliqués. »

Évae avait accepté les ordres sans rechigner. Elle pensait après tout que l'evocii serait leur solution la plus efficace, elle était juste incertaine pour le prix ou le service qu'il demanderait en échange.
La jedi promenait son regard autour d'elle, à la recherche de Jukran. Malheureusement, personne dans la cantina ne semblait correspondre à la description de l'homme. Était-il présent en ce moment, dans la section VIP ? Ou peut-être n'était-il pas là du tout.
Impossible de savoir sans se renseigner. Aussi la zolander s'approcha du comptoir, avant d'y poser les coudes et interpeller un des barmans d'une voix étrangement sensuelle.

« Heyyy ... Je recherche Jukran l'evocii, on m'a dit de m'adresser à lui pour une affaire. Est-ce que vous l'avez vu passer aujourd'hui ? »

« Ben tiens, le contraire m'aurait étonné. J'vous surprendrais pas en vous disant que c'est pareil pour moi. Difficile à croire que ce type serait la seule solution, quand même. Un lum sivouplaît. »

Évae attendit, paya et prit en main le lum commandé, avant de demander au barman :
« Vous n'auriez pas quelques tuyaux vous ? Jukran est vraiment le seul mec capable d'entrer à l'intérieur ? »