Rencontre avec le peuple des collinesAucune nouvelle de nos éclaireurs à ce jour
Rencontre avec le peuple des rivièresTranscription d'un témoignage d'un pâtre par le scribe de la 17ième patrouille:
"Oui oui, je les ai vu arriver, les étrangers, votre seigneurie, on peut même dire que c'était moi le premier, ils sont arrivés par... ah, mais, serveur, j'ai soif, apportez moi donc une tasse de... oui, plus tard, vous avez raison, votre seigneurie, bien sur, bien sur.
Bien, je continue. Ah oui, ils sont arrivés au petit matin, ils remontaient les grandes chutes d'eau, faut dire, on les voyait arriver de loin avec leurs cheveux de feu, j'ai cru que c'était des diables. Oui, des monstres venus des terres sauvages, Caan nous garde, mais noooon, c'était juste des gens différents. De toute façon, la garde est rapidement intervenue et comme ils ne les ont pas attaqués, c'est que ce n'étaient pas de vrais démons. Je pense que c'est Zuca qui les a prévenu... oui, bon, il les a peut-être vu avant moi, c'est vrai, mais moi, je suis resté à mon poste, au lieu d'abandonner mon troupeau. Bah! Il va encore se faire mousser alors qu'il s'est enfuit.
Moi? Je suis resté... surveiller, de loin, si la garde venait à avoir des problèmes. Et puis j'avais les yacks à garder, ceux du père Pehua, et il m'aurait fait la peau si j'avais perdu une seule de ses bêtes.
Donc, les étrangers, ils étaient au nombre de quatre mains, et ils ont été très vite encerclés et conduits au village. Pourquoi? Ah oui, mais je crois qu'ils ne se comprenaient pas, le général Cera - ça c'est un soldat, un vrai (note du scribe: il s'agit du lieutenant Cera) avait beau crier, les chutes d'eau couvraient tous leurs bruits et c'est vraiment impossible d'avoir une conversation dans le coin, même les yaks ne répondent pas aux cris, à cet endroit-là, il faut leur donner des ordres à coup de branche... Ah oui, les étrangers, donc.
Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé. Ils ont disparu deux jours, emmenés au village, et à l'aube du troisième jour, ils sont redescendu du village avec de solides vêtements de laine - et pas leur drôle de tenue légère - en tirant deux yaks chargés de caisses. Moi, je suis resté loin d'eux. Oui, je ne voulais pas gêner les soldats, une fois que ça aurait été une stratégie du général pour les suivre. C'est dommage, il parait que j'ai manqué une petite fête au village... il parait même que le général (nds: toujours le lieutenant Cera) leur a fait cadeau de son collier en argent ainsi que de quelques baguettes qui soignent les torses en feu (nds: nos bâtons d'encens), mais ça, je ne l'ai pas vu, c'est le père Pehua qui me l'a raconté.
Bon, je l'ai bien mérité, cette tasse, votre seigneurie? "
Rencontre avec le peuple des îlesRapport du capitaine Zaca, chargé de la surveillance du littoral, troisième brigade:
"Nous sommes arrivé en milieu de journée dans le village déserté, avertis par quelques pêcheurs qui s'étaient enfuis en courant face à un navire étranger.
Il ne nous a pas fallu longtemps pour nous rendre compte que les étrangers ne présentaient aucun signe d'hostilité. En fait, leur attitude relevait d'avantage du courage ou de la bêtise car aucun homme d'arme n'était visible parmis les membres de leur équipage et pourtant, ils ne montraient aucun signe de crainte face à notre brigade. Leur attitude me rappellait ces nomades des montagnes qui descendent à l'occasion échanger de soi-disant témoignages des Anciens contre des biens divers.
Un de leurs hommes s'approcha de moi et force fut de constater que leur langue m'était totallement incompréhensible. D'un signe de la main, je convia notre cryptographe Tonali à descendre de monture et à me rejoindre. Je mis moi-même pied à terre, tout en conviant mes hommes à faire montre de la plus grande prudence.
L'échange fut pour le moins étrange, un mélange de sons, de gestuelles et de grimaces, suivit, sur suggestion de notre cryptographe par une séquence de dessins à même le sable.
Il en ressort - si tant est que j'ai bien compris cette conversation inhabituelle, que ces étrangers viennent du soleil couchant et traversent la grande mer à l'aide de leurs grands navires, toujours à l'affut de nouveaux biens à commercer.
Sur une carte sommairement dessinée, je leur ai indiqué que Caan avait mis sa main sur les îles proche de nos côtés et signalé l'emplacement de l'embouchure du grand fleuve, lequel les emmenerait directement vers une de nos villes.
J'ai pris l'initiative de troquer quelques uns de nos bracelets en argent contre leurs produits, en espérant que cela débouche sur un futur échange plus lucratif pour nous.
Le peuple des eaux est repartis le lendemain, en possession d'une carte de nos côtés et de notre delta, de quelques bijoux et de viande sechée. Tonali a réussi à déchiffrer quelques uns de leurs mots et a bon espoir de communiquer avec eux de façon plus civile lors de notre prochaine rencontre."
Rencontre avec le peuple du nordJournal de Oohthin, superviseur de la mine de granit d'Omoxelohqueh
"Les hommes ont débouchés dans une caverne de taille respectable, au cours du minage. Les infiltrations d'eau sont sous contrôle et la pierre me semble solide. Au détour d'un coude, ils ont aperçus la lumière du jour, il semblerait que d'une façon ou d'une autre, nous ayons traversé cette fichu montagne.
J'ai entendu très vite des cris de peur et les mineurs sont revenus en prétendant avoir remarqué un village "qui n'est pas comme les nôtres du tout" selon leurs propres termes.
Je ne suis pas payé pour explorer de nouvelles vallées, Grande Caan, j'ai aussitôt fait appel à la garde qui a détaché une petite brigade. Les hommes ont pestés lorsqu'ils se sont rendus compte que leurs montures ne passeraient pas dans nos galeries, ils sont donc partis à pied.
(...)
A leur retour, ils ont déclarés que le village avait été abandonné dans l'urgence, mais que des traces d'un autre peuple y étaient bien visibles, le sergent est partis faire son rapport à son supérieur.
(...)
Un groupe de soldat est revenu, plus important, je dirais une cinquantaine d'hommes, chargés comme des yaks. Le sergent est venu me dire qu'ils allaient établir un petit poste de défense dans la grotte, et que leurs sacs contenaient assez de viande salée et de céréales que pour nourrir le village durant 6 mois. Il espère bien calmer la population grâce à ces dons. En attendant, il m'a déclaré officiellement que la grotte était fermée durant le temps que l'exploration soit finie. Le gars n'est pas un mauvais bougre, mais il vient quand même de nous jeter, tous mes hommes et moi-même, hors de notre propre mine. En plus, nos barraquements vont servir à accueillir de nouvelles troupes afin de garder les deux entrées sous surveillance.
Mais qu'ai-je bien pu faire au nom de Caan pour mériter un tel malheur?"