Ah, l'échec critique. Les mots "j'ai fait un 1" sont une douce mélodie aux oreilles du MJ, qui se voit désormais libre de déchainer son imagination débordante sur d'infortunés PJ. C'est probablement la règle maison la plus populaire d'agrémenter l'échec de diverses conséquences, plus ou moins corsées. Maintenant, je pose la question : comment gérez vous, personnellement, ce cas de figure?

En ce qui me concerne, j'ai tendance à ne pas vraiment en tenir compte. Surtout pour les classes martiales, qui feront certainement des 1 au cours de leurs séries d'attaque, à un moment ou à un autre. Les pénaliser davantage par rapport à un lanceur de sorts qui jette rarement un dé me paraît contre-productif. Maintenant, peut-être que je passe à côté de quelque chose ; après tout, certains des récits les plus mémorables de Donjons et Dragons que j'ai pu lire commencent souvent par les mots "J'avais fait un échec critique..."

Vos opinions sur le sujet?

Pareil pour moi, je ne le prends jamais en compte. Faire un 1 est déjà assez drôle en soit.
Mais je tiens à souligner que mes parties se jouent souvent à bas niveau et presque toujours en low-fantasy.
C'est peut-être plus nécessaire ailleurs.

A titre personnel dans donjon et dragon, je ne considère les 1 que dans deux cas : Jets de sauvegarde et Jets d'attaques. Dans les deux cas, il s'agit simplement d'un échec automatique.
C'est comme ça que je suis habitué à faire, tout simplement.

Après, si on était dans Naheulbeuk ...

Ah, bah nous on fait le contraire. Jusqu'au niveau 5, où on est extrêmement fragile, on s'est tous mis d'accord pour que les 20 et 1 naturels soient de simples succès ou échecs automatiques.

A partir du niveau 5 en revanche... On se déchaîne complètement. Un fumble sur un JS? L'effet subi est doublé (si c'est possible). Si c'est une possession, faut deux jets de sauvegarde réussis pour s'en sortir par la suite. Par contre, si on fait un 20 naturel, on esquive entièrement au lieu de demi dégâts.

Même chose pour les jets d'attaque. Fumble? Bon bah tu te prends -2 sur la prochaine attaque et -2 à la CA jusqu'au prochain tour. A plus haut niveau, on rajoute encore une difficulté avec une table de gravité allant de 1 à 10. A 1, c'est le fumble de base -2/-2, entre 1 et 6 ils se prend des malus temporaires plus ou moins graves (tu t'entailles profondément, -2 en dextérité, tu te charcutes complètement, tu peux te servir de ton bras gauche jusqu'à ce que ton niveau de PV remonte au maximum via des soins magiques uniquement). A partir de 7 et jusqu'à 9, ce sont des malus permanents : amputation d'un membre, œil crevé... ce genre de connerie. A haut niveau, y'a tout un tas de moyen de se débarrasser de ce genre de problème. Et s'ils ne l'ont pas, c'est l'occasion d'une quête. Et enfin, le 10 fatidique... la mort.

Même chose encore aux sorts aux compétences. Réussite exceptionnelle (sort doublé ou ayant un effet inverse). Une réussite critique sur un jet d'artisanat indique un chef d'œuvre, un fumble indique que quiconque le regarde te veut carrément du mal (sauf quand vous participez à la star ac', là c'est le but du jeu d'enchaîner les fumble).

Bref, plus on monte dans les niveaux, plus on donne dans le spectaculaire et le grandiose. Dans un sens comme dans l'autre.

D'Eon, ta vision et ton application des réussites/échecs critiques est en soit un cadeau de dons occasionnels si je ne me trompe pas :
- esquive instinctive
- dons métamagie
- ...

C'est une vision des choses ! ^^

Pour ma part, sur table uniquement, de même que le 20 naturel demande une confirmation de critique sur un jet d'attaque, je fais lancer un deuxième d20 en cas d'échec critique, sans ajouter d'éventuels bonus. Ce deuxième d20 détermine l'effet :
- 2ème résultat supèrieur au DD du jet initial => simple echec
- 2ème résultat inférieur au DDdu jet initial => échec critique confirmé => la gravité dépend du résultat (plus c'est plus c'est mauvais et je laisse mon imagination faire le reste !)
- le 2ème résultat est à nouveau un échec critique => le PJ va réellement souffrir (je fais relancer un 3ème d20 et je reprend la même table).

D'Eon : j'avoue, j'aime beaucoup le concept. La seule chose qui me gène dans cette approche, c'est que cela signifie que plus tu deviens bon dans un domaine, plus tu as des chances de te louper dans les grandes largeurs. Comment justifier que le guerrier niveau 15 avec ses 3 attaques a beaucoup plus de chances de s'estropier tout seul que le guerrier niveau 1?

Maintenant, ça doit donner les moments assez mémorables, donc peut-être est-ce un cas ou la logique doit être mise en veille au profit de l'amusement (qui reste, après tout, la première raison pour laquelle nous jouons au jeu).

C'est vrai, la multiplication des jets de des est problématiques pour les combattants. On a justifié ça par le fait que, si les guerriers deviennent exceptionnellement puissants (ce qui explique leurs succès critiques plus nombeux) ils ont aussi affaires à des adversaires particulièrement retaillės, ce qui les pousse logiquement à la faute. Être doué n'est pas la garantie de s en sortir les cuisses propres. Le talent ne se mesure qu'à l'aulne de celui de ses adversaires