Alinoë ne dort jamais, il est plutôt comme plongé dans des rêves semi-conscients, ses sens toujours connectés au monde extérieur. Il n'a jamais dit cela à personne, même pas à sa famille adoptive car il s'est aperçu très tôt que eux avaient besoin de dormir, profondément, longtemps. Alors il avait essayé de faire comme eux et le mieux qu'il ait pu faire et de se plonger dans un monde de rêve pleins de couleurs et de choses étranges. Cependant comme beaucoup, une fois "réveillé", il n'avait que peu de souvenirs de ceux-ci, tout juste des sensations, tantôt agréables, tantôt malaisantes, souvent étranges.
Ce soir là fut différent, les sensations restaient. Une couleur, à dominante violette, et un chant...une musique plutôt, qui lui faisait battre les tempes. Et surtout une phrase, qui revenait sans cesse J'ai besoin de héros Les yeux maintenant ouvert, sa chambre était baignée d'une lumière violette comme dans son rêve. Elle provenait de l'extérieur, passant par la fenêtre sans volets. Une ombre passa. Alinoë bondit de son lit, se précipita vers la fenêtre et l'ouvrit avec précipitation. Nulle trace de l'ombre. Dehors, il faisait encore nuit. Le ciel était constellé d'étoiles étrangement brillantes. Les deux lunes , Visham et Resham, se superposaient légèrement, la grande Visham venant cacher la plus petite Resham au trois-quart. En dessous d'elles se dessinaient une aurore boréale violacée. Quel merveilleux spectacle. Une bise fraîche vint alors fouetter le visage d' Alinoë et fit s'envoler ses longs cheveux fins. Tandis qu'il rangeait ses cheveux qui lui recouvrait les yeux, l'ombre informe passa de nouveau devant lui juste au bord de l'eau. Il n'eut pas de réagir qu'une fois passée, l'ombre révéla un point lumineux, diffus, loin dans les Terres Coulantes. Son regard chercha l'ombre mais ne restait que ce point au loin, hypnotisant. Une lumière qui lui semblait familière. Soudain elle se dirigea droit vers Alinoë à une vitesse vertigineuse. Elle arriva si vite vers lui qu'il en fut instantanément ébloui. Enveloppé par cette lumière, son corps sembla soudain flotter comme lové dans un chaud cocon fait de nuages. Son esprit s'évada alors, et sans savoir pourquoi, il se remémora ses souvenirs récents.
Deux mois s'étaient écoulés depuis que le Dragon Naga Zorles avait fait échapper des "griffes" des Universitaires. Alinoë était rentré chez lui et avait proposé à tous de pouvoir rester sur sa petite île isolé proche de Haute-Colline, avec l'accord de ses parents. Bien qu'étrange et tout à fait atypique, Alinoë n'était pas connu des gens de la Haute Ville, et en plus s'agissant d'un enfant, il n'avait pour l'instant pas eu de "problèmes" suite aux évènements au Lazaret. La vie avait repris son cours doucement. Il aidait son père au champ, allait écouter les histoires du Conteur de temps à autre et se rendait également certains matins à l'école des enfants de la Basse Ville pour y écouter les enseignements de la gentille mais sévère maîtresse Pia-Paloma. Sa soeur, la petite Louve, malgré les 2 années écoulées et tous ses efforts avait toujours du mal à accepter Alinoë comme son frère. Son frère était Jolan et il était mort. Alinoë étant apparut comme par enchantement le même soir que son enterrement.
Alinoë sortit de sa torpeur passagère et ce qui lui sembla avoir duré une éternité ne s'était en réalité passé qu'en quelques secondes. La lumière, il savait où il l'avait déjà vu maintenant. C'était lors de son "arrivée" à Haute-Colline, il avait ressenti exactement la même chaleur, la même luminosité, puis il était là, seul, dans le noir, lorsque rentrant de l'enterrement de leur fils Jolan, il croisa la route de Thorgal, Aaricia, et Louve.
La lumière était de nouveau au loin dans les Terres Coulantes, puis disparut.
Pendant les derniers deux mois, depuis le départ du volcan, l'éclat qui s'est détaché du flanc fumant de la montagne dépassait toujours l'horizon, même après que la forêt se soit éloignée.
À une distance de 610 pas, les opportunistes de Haute Colline se sont empressés d'exploiter le tesson montagneux avec pioche et charrette, trouvant des géodes en forme d'œuf qui cachaient des grappes de cristaux violets là-dedans. Leurs tunnels pénétrant dans la terre blessée, extrayant leurs richesses, avaient changé la forme de la communauté des maisons-péniches dans les bas-fonds sud du lac Lytham : cherchant leur fortune, beaucoup ont migré autour du lac croissant, peuplant l'ensemble des bas-fonds du sud, même entourant la ferme d'Alinoë.
Kazim Kazil a écrit :
Ce soir là fut différent, les sensations restaient. Une couleur, à dominante violette, et un chant...une musique plutôt, qui lui faisait battre les tempes ...
La musique est toujours dans les tempes d'Alinoë, palpitant dans l'air.
Kazim Kazil a écrit :
Dehors, il faisait encore nuit. Le ciel était constellé d'étoiles étrangement brillantes. Les deux lunes , Visham et Resham, se superposaient légèrement, la grande Visham venant cacher la plus petite Resham au trois-quart. En dessous d'elles se dessinaient une aurore boréale violacée. Quel merveilleux spectacle.
La boréale violacée semble danser à travers le rebord de la fenêtre, clignotant à travers la chambre mansardée d'Alinoë. L'illumination fougueuse se reflétant sur l'œil en bouton du cheval à balai de Jolan, penché dans le coin, collé là par des toiles poussiéreuses.
Kazim Kazil a écrit :
Une bise fraîche vint alors fouetter le visage d' Alinoë et fit s'envoler ses longs cheveux fins. Tandis qu'il rangeait ses cheveux qui lui recouvrait les yeux, l'ombre informe passa de nouveau devant lui juste au bord de l'eau.
De sa fenêtre orientée à l'est, Alinoë pouvait regarder au sud-est vers les Terres Coulantes et l'éclat monolithique de la montagne, violet scintillant en cette nuit biscornue.
Mais une ombre attire le regard d'Alinoë au bord de l'eau au nord-est, vers Portebraise.
Autrefois, Alinoë pagayait sur un petit canoë jusqu'à son école ou pour visiter les cascades de Rahfina. Maintenant, avec l'afflux de bateaux, il pouvait traverser jusqu'à Portebraise - ou vers les Terres Coulantes au sud - en traversant les ponts des bateaux bondés.
Ce soir, il voit une ombre bondir de son île sur les bateaux amarrés tout autour.
Alinoë plisse les yeux dans l'obscurité pour distinguer la forme étrange.
« SCRATCH ! »
La créature aux quatre yeux grimpe vers le toit, à environ deux mètres latéralement de la fenêtre d'Alinoë.
Huit pattes, couvertes de poils noirs.
Un corps bulbeux, de la taille d'une citrouille.
Deux yeux globulaires, reflétant la lumière boréale.
La chevaucher, une autre être ... est-ce un nain ? Un des petits peuples ?
Non, il a la peau écailleuse, glabre, un museau prononcé et un corps élancé et anguleux avec des vêtements gris en lambeaux.
Il s'agrippe, pressant sa joue contre l'arrière de sa monture pour tourner ses yeux violets vers Alinoë.
« Hé, il y en a un réveillé ! »
Une langue étrange, grinçante, mais Alinoë la comprend tout de même.
Fascinée, Alinoë regarde l'étrange couple grimper sur le toit, sauter dans les airs et atterrir doucement entre la grange et la maison, traînant un filament derrière eux.
Ils se précipitent vers la grange et commencent à grimper.
Alinoë est surpris par la bête aux quatre yeux et en tombe le cul par terre. Il ne s'attendait pas à ce que l'ombre qu'il avait vu au loin de retrouve près de sa fenêtre. Mais la peur ne faisant pas partie de lui, il se redresse presque immédiatement et la voit qui s'éloigne vers la grange. Il se précipite alors et enjambe la fenêtre: « attends, où vas-tu comme ça ? Qui es-tu ? » crie-t-il en courant vers la grange. Mais la créature est rapide et véloce, et Alinoë la perds de vue. Il se retrouve alors entre la maison et la grange, les bateaux amassés les uns sur les autres lui obstruant la vue vers Portebraise. La cupidité des hommes étaient vraiment sans limite et totalement irraisonnée pour Alinoë. Ils avaient totalement transformés le paysage autour de l'ilôt de la ferme de ses parents, sans rien demander. Tout ça pour quoi, pour quelques cailloux emplis de cristaux violets. Sur le moment il avait trouvé ça amusant. Virevoltant de bateau en bateau, s'agrippant aux cordages, jouant à l'équilibriste sur les ponts, allant même parfois jusqu'à grimper en haut des mâts pour contempler l'horizon lointain. Mais au fur et à mesure de plus en plus de bateaux vinrent s'amarrer de ce côté de l'île, venant même jusqu'à encercler la ferme toute entière. Où qu'il tourne de la tête il ne voyait maintenant plus que des bateaux. C'était insensé. Alinoë était un enfant plutôt candide et joyeux en toute circonstance, mais cette situation rendait nerveux et triste toute sa famille et ça il ne pouvait le supporter. Pour la première fois il sentait monter en lui un étrange sentiment, comme une espèce de rancoeur à l'égards de ces hommes qui n'avaient aucune compassion pour eux. Rejoindre la montagne éventrée et la refermer à tout jamais faisait partie de ses désirs maintenant et ça commençait à l'obséder un peu. Cette pensée lui fit perdre la trace de l'étrange créature et de son cavalier. « Eh oh, où êtes-vous »
Alinoë regarde au-dessus et l'étrange créature et de son cavalier sont faciles à remarquer contre le ciel nocturne. Ayant déjà jeté un trio de fils de pont entre les deux bâtiments, les deux s'affairent dans l'air renforçant le travail avec des fils radiaux.
Le boréal violace se reflète sur la sangle, scintillant comme des étoiles violettes filantes.
Puis, Alinoë remarque une autre paire d'yeux, brillant dans la lumière réfléchie. Une araignée, celle-ci sans cavalier, grimpant sur le toit de la grange. Il fait jaillir un jet de soie qui flotte dans la brise et se colle à la maison. Ses mandibules manipulent son travail, l'attachant à la grange avec plusieurs fils d'ancrage radiaux.
Avec chaque corde qu'ils construisent, la musique devient plus claire.
Alinoë ne craint pas la peur, et c'est donc innocemment qu'il s'approche des araignées et du cavalier. Entre la maison et la grange il lève la tête et voit toute cette toile en train d'être tissée au-dessus de lui, accompagné d'une douce musique grandissante au fur et à mesure que la toile s'aggrandit. Il ne peut s'empêcher de rester là un moment, à les regarder faire et de s'en émerveiller. Un sourire se dessine sur son visage « Qu'est-ce que c'est beau... »
Au bout d'un certain temps, la raison revient à lui et il s'interroge de ce que ces petites créatures sont réellement en train de faire, il interpelle alors le cavalier en mettant ses mains en porte voix devant sa bouche.
« EH OH, t'es qui toi ? vous faîtes quoi là ? Viens, toi aussi, approche » rajoute-t-il à l'attention de l'autre araignée sans cavalier, en faisant un petit signe de la main.
pour rappel, j'avais fait 8 à mon jet de dés, peu d'infos mais ils restent "amicaux"
Le chevalier à la monture d'araignée se retourne sous sa toile et pointe ses yeux violets vers Alinoë.
« Et il parle aussi ? »
La paire descend sur un fil, oscillant dans l'air. Ils s'arrêtent juste au-dessus de la tête d'Alinoë. Pendant qu'ils pivotent, le cavalier cagoulé tourne la tête d'un côté à l'autre pour garder le contact visuel.
« Quel étrange poils verts ... » Dit-il en tendant la main vers la tête d'Alinoë.
« Comment ça, je parle...bien sûr que je parle, t'es bizarre toi, d'où tu sors ? du pays des rêves ahahahah »
Les créatures aux yeux violets s'approchent et semblent vouloir toucher ses cheveux.
« Tu aimes mes cheveux ? tiens touche-les si tu veux »lui dit-il en lui tendant ses cheveux longs verts aussi fins que des fils d'araignées dans le creux de ses mains
« Ils sont doux hein, on dirait les mêmes que les fils que tu tisses mais verts quoi ahah »
« Cheveux ? » Interroge-t-il en saisissant les cheveux d'Alinoë d'une main osseuse. Il tire rudement, mais pas cruellement, comme s'il était curieux et naïf.
« Les hommes de pioches avaient des poils marron ou jaunes. Tes poils sont comme l'herbe, car tu vis sous le soleil ? »
Les mots de la petite créature résonnèrent dans l'esprit d' Alinoë. Il commençait à comprendre. Elles venaient de la montagne éventrée. Alinoë laissait faire le petit curieux. Il grimaça légèrement lorsqu'il lui tira les cheveux un peu trop fort, mais ça l'amusa « Attention quand même, ça fait partie de mon corps, tu n'as pas envie de me faire mal hein ? Et oui, ce sont des cheveux, tout le monde en a ici, et ça pousse tout le temps, les miens sont très longs tu vois. Et oui, ils sont la couleur de l'herbe. T'as pas de poils toi ? enlève ta capuche pour voir. Et sinon, tu joues à quoi là ? c'est rigolo tous ses fils violets. C'est vous deux qui fabriquaient ça ? comment vous faîtes ? » finit-il par dire en s'adressant directement aux deux araignées
« Et vous venez du trou dans la montagne c'est ça ? C'est pas bien ce que font les hommes de pioches, ils vous volent vos oeufs c'est ça ? Ils sont devenus fous, ils ne pensent qu'à ça, et maintenant ma maison est entièrement entourée de bateaux, on voit même plus l'eau. » dit-il en pointant du doigts les bateaux tout autour de la petite île de la famille de Thorgal.
Comme à son habitude, Alinoë, toujours très curieux, avait toujours tendance à noyer de questions les gens qu'ils rencontraient pour la première fois.
« Mais je parle trop encore une fois, dis moi tout ahah » souriant
« Attention quand même, ça fait partie de mon corps, tu n'as pas envie de me faire mal hein ? Et oui, ce sont des cheveux, tout le monde en a ici, et ça pousse tout le temps, les miens sont très longs tu vois. Et oui, ils sont la couleur de l'herbe. T'as pas de poils toi ? enlève ta capuche pour voir. »
Encore tournant avec la tête vers la terre, le petit chevalier enlève la capuche, révélant un crâne couvert d'écailles.
Il tient une poignée de cheveux d'Alinoë sur son front et dit : « Est-ce un bon style pour moi ? Est-ce que je ressemble à l'un de vos amis maintenant ? »
Kazim Kazil a écrit :
« Et sinon, tu joues à quoi là ? c'est rigolo tous ses fils violets. C'est vous deux qui fabriquaient ça ? comment vous faîtes ? »
Sans réponse, il tombe du dos d'araignée et atterrit. Il est aussi grand qu'Alinoë à la taille.
Son araignée remonte et continue son travail dans les airs, rejointe par trois autres. Tenant un seul fil violet à la main, le cavalier regarde pensivement vers le ciel, puis se retourne vers Alinoë. « Chez nous il n'y a pas du ciel noir comme celui-là, avec ces deux orbes curieusement brillants. » Gestant vers les deux lunes, Visham et Resham.
Tenant toujours le fil violet, il ferme un instant ses yeux violets, comme s'il réfléchissait. Puis en ouvrant les yeux : « J'ai hâte de connaitre plus de ce monde. Je m'appelle Huitparcinq. Veux-tu être amis ? » Souriant, en montrant les dents pointues.
Lorsque la petite créature à tête de lézard s'approche et mes ses cheveux sur son crâne, Alinoë ne peut s'empêcher de rire aux éclats « Ah ah ah ah ah .... t'es un rigolo toi....non je te préfère sans, tu est très bien comme tu es.
Moi c'est Alinoë, enchanté de te connaître Huitparcinq. J'ai d'autres amis oui et je serais ravi de te les présenter. Mais là donc, tu vois » dit-il en pointant le doigt du ciel « il fait nuit et les gens dorment en ce moment. Dans quelques heures il fera jour...hummm comment dire....le ciel sera tout éclairé tu comprends, et là les gens seront réveillés. Tu sais, par contre, ça va trop leur plaire qu'il y ait des fils de partout, et puis les gens, surtout les dames, elles aiment pas trop les araignées, vous deviriez peut-être vous cacher quand il fera jour. Si tu me dis où te trouver, j'emmènerai mes amis avec moi, tu verras ils sont très sympas. Qu'en penses-tu ? » dit-il en souriant de toutes ses dents.
Au contact des fils que Huitparcinq s'était servi pour enrouler ses pieds, Alinoë entendit des bribes de conversation. Il ne reconnut pas la voix de la 1ère personne mais elle parlait de dragon, et il ne connaissait qu'un dragon dans les environs - Zor le Dragon Naga. Se pourrait-il que Zor soit ici ? étrange tout de même
Puis il entendit une seconde voix, plus menaçante. Alinoë en fut un peu décontenancé, ne sachant pas trop quoi faire. D'un côté il y avait peut-être son ami le Dragon, qui loin de chez lui avec toute cette agitation risquait de faire du mal aux gens. Et de l'autre il y avait une voix menaçante envers un humain. Il n'arrivait pas à déterminer à qui appartenait cette voix et à qui elle s'adressait non plus hélas. Dans les deux cas, c'était urgent, semblait-il.
« Heuuu....je le les présenterais plus tard si tu veux bien », puis se saisissant des 2 fils entourant sa jambe. « Tu peux me mener où vont ses fils s'il te plaît, je crois que des gens sont en danger » dit-il, inquiet.
Un tableau surréaliste - un garçon avec son chien à ses pieds - figé un instant au milieu de la musique palpitante des toiles.
Comme un chien de chasse, Huitparcinq pointe son museau vers les péniches. « Les toiles vont partout, mais cette voix-là est étrange, je ne la connais pas. » Toujours montrer ses dents.
Le chevalier écailleux tourne la tête pour regarder avec espoir le visage d'Alinoë. « Viens avec nous, nouvel ami ! Montre-nous ton monde ! »
Il s'élance et grimpe sur le toit de la grange, montant son araignée. Il tourne et attend Alinoë.
La réponse de l'espèce de lézard à deux pattes n'aida pas beaucoup Alinoë. Il regarda alors à nouveau autour de lui et particulièrement au-dessus de sa tête où se tissait une énorme toile d'araignée aux reflets violets. Alinoë trouvait ça magnifique et enchanteur. Mais en même temps il s'inquiétait de connaître la réaction des gens d' Haute-Colline à leur réveil. Il avait déjà eu affaire aux croyances des gens de l'Université, et il était sûr que cela ne leur plairaient pas. Il lui fallait en savoir plus très vite. Les araignées étaient petites pour supporter sa taille. Il s'attela alors à grimper le long des solides fils d'araignées, direction le toit de la grange, de là-haut il aurait une meilleure vu d'ensemble se dit-il.
L'ascension fut compliquée et beaucoup plus éprouvante qu'il ne l'eut cru. Lui qui d'habitude ne manquait jamais d'énergie se retrouva presque à bout de souffle une fois arrivée au sommet de la grange. Il voyait son nouvel ami continuait à s'éloigner comme si de rien n'était.
« Attends-moi, tu vas trop vite » lui cria-t-il, ne sachant pas s'il avait entendu.
Alinoë regarde Hutparcinq se précipiter sur les toiles qui reliaient les péniches à la grange de Thorgal.
« Je te retrouverai... » Un message à travers le toile.
Tout autour, la musique palpitait, épaississant l'air d'informations.
Alinoë se retourna vers sa maison avant de se diriger vers la péniche de Zeneviva, d'où provenaient des bruits troublants. Il voit trois araignées en train de construire des motifs en spirale de câbles vibrants reliant ensemble la cabane, la grange et les cabines des péniches. Au-dessus, scintillant sous les doubles lunes Visham et Resham, l'aurore boréale violacée illuminait encore les bas fonds du Lac Lytham et l'imposant tesson montagneux.
Sa famille doit être endormie.
Habitué à courir quotidiennement sur les bateaux bondés, le passage d'Alinoë n'est facilité que par les toiles d'araignées. Non collants et conçus pour le mouvement, les câbles vibrants permettent à Alinoë de grimper, de ramper et de marcher dans les airs.
Il voyage à travers les bateaux ne rencontrant personne, salué par aucun voisin. L'ambiance est calme, tranquille sauf pour la musique.
Néanmoins, les poils à l'arrière de ses jambes se hérissent lorsqu'il s'approche de la péniche de Zeneviva. Là, sur le pont voisin, chancelait Aurgelmyr. Au-dessus de sa tête, les toiles s'étendaient comme une harpe géante. Avec ses mains agrippant les câbles violets, Aurgelmyr se balançait et se penchait comme s'il se débattait dans un rêve.
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