Camarades meujeuhs, j'ouvre ce topic pour que nous venions y déballer un peu le contenu de nos boîtes à malices et autres sales petits tours quand il s'agit de déstabiliser nos joueurs préférés - qu'il s'agisse d'instaurer une ambiance, de rompre un peu la monotonie d'un univers trop connu / rôdé ou d'un scénar' trop PMT, ou juste parce que vous êtes de gros sadiques (ou des cultistes aimant à rendre tout le monde fou). Et aussi pour échanger sur ce qui, en la matière, a marché.... ou pas.

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À titre d'exemple - et puisque j'ouvre le bal par la force des choses -, l'un des "faits d'arme" dont je suis le plus content dans le genre, concernait un début de partie D&D one-shot, avec des joueurs tous chevronnés. La seule information que je leur avais donnée sur ce qui allait se passer était qu'ils se trouveraient tous dans la même armée. Ouverture de partie : je prends un ton bien épique pour relater le départ de l'armée en question rassemblée contre le puissant roi-sorcier d'une nation voisine - avant d'annoncer : "Votre cause était juste ! Votre chef était noble ! Vos espoirs étaient grands ! Et vous vous êtes faits laminer... dans les grandes largeurs."

Sur quoi, je leur résume leur débâcle façon Fabrice à Waterloo, je leur explique qu'ils n'ont pu que sauter dans une barque qui se trouvait sur le rivage pour sauver leur peau et qu'ils dérivent depuis deux jours, - et je leur fais tout de suite jeter les dés pour déterminer les dégâts subis du fait de la bataille et de l'absence de nourriture depuis. Tout le reste du scénar' se déroulait sur une île déserte (hors quelques abominations antédiluviennes et un groupe de pirates passant par là) où ils abordaient/échouaient après ça. Bilan : des joueurs désarçonnés comme leurs personnages, et devant se débrouiller pour survivre dans un environnement pour lequel ils n'étaient pas "optimisés" (même si j'avais tout de même, je le précise, un peu surveillé la construction des PJ, orientant quelques trucs vers ce dont je savais que ce serait vraiment utile ).

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A contrario, un échec critique : pour ma première tentative de MJ, j'avais sans doute un peu trop forcé la dose en la matière, confiant aux PJ une mission d'escorte qu'ils n'avaient quasi aucune chance de réussir. Après plusieurs escarmouches relevant surtout de la mise en scène, c'est dans l'auberge où ils se sont reposés qu'ils se sont fait droguer et dépouiller. S'en suivent enquête, localisation du repère des brigands, progression un peu musclée jusqu'à celui-ci. Mais au final, ils arrivent devant une troupe très largement supérieure en nombre, qui a eu, de surcroît le temps de placer le contenu du convoi avec le reste de leurs butins sous la surveillance d'un très vieux dragon...

Bons princes néanmoins, les brigands, apparemment du genre Robins des Bois, et favorablement impressionnés par le courage et la ténacité des PJ, leur proposent de se joindre à eux dans leurs aventures pour "protéger" les paysans du coin et pendre le dernier seigneur féodal avec les tripes du dernier collecteur d'impôts ; ce, d'autant que leur commanditaire, en fait un ripoux, va probablement, si ce n'est déjà fait, mettre une prime sur leurs têtes en raison de leur échec. Dans mon esprit, cela laissait ouvertes plusieurs pistes possibles pour des suites, selon que les PJ acceptent la proposition (j'avais veillé qu'aucun ne soit d'alignement Loyal) ou essaient de s'en sortir autrement, - tout cela pouvant plus tard aboutir, dans un cas comme dans l'autre, à découvrir qui les avait trahis initialement... Mais ce revirement a été tellement mal reçu, que cette partie n'a jamais connu de suite.

Je pense que ce qui n'a pas plu à tes joueurs dans ton deuxième scénario, c'est le côté dirigiste du changement. Enfin, c'est comme ça que je le perçois.

Probablement. Enfin, en tout cas, ça s'est certainement ajouté à d'autres choses (notamment qu'il s'agissait d'une partie de D&D "Guide de l'Orient" et que déjà de façon générale, ils n'ont pas accroché à l'univers sinisant).

La téléportation c'est super sympa pour éviter des heures de scénar, mais quand elle échoue et vous envoie balader à 100m au dessus du sol ou sur une montagne où les tempêtes de neiges sont éternelles, c'est tout de suite plus drôle ^^

edit: jet de dé ^^

La question c'est : "l'échec" de la téléportation était-il prévu à coup sûr ? Ou est-ce le résultat d'un jet foiré ?

Dans une partie où je suis joueur, mais qui n'a plus avancé depuis au moins six mois (et l'anecdote que je vais rapporter y est peut-être pour quelque chose...), on était sur les talons du grand méchant, dans une cité dont on venait d'organiser la prise d'assaut, lorsque ledit méchant disparaît à travers un portail. Question des joueurs : peut-on déterminer la portée du truc ? L'experte du groupe en la matière fait un 20 naturel, on est donc confiants. Le MJ, évasif : "oh, quelques kilomètres...". On passe le portail ... et on se retrouve sur une montagne enneigée à l'autre bout du continent, et bloqués là-bas pour la suite de l'histoire sans nos compagnons animaux ni une bonne partie de notre équipement, laissés à l'auberge.

En théorie, il n'est pas possible de déterminer où mène un portail juste avec un test de compétence (il me semble?). Mais bon, le MJ aurait au moins dû être consistant sur ce coup là : soit il juge que ce n'est effectivement pas possible, et ne dit rien, soit il vous donne une meilleure estimation.

Leçon du jour, ceci dit : ne jamais traverser un portail sans avoir un moyen de retour!

En ce qui concerne mes tours pendables... Voyons, il y a la fois où l'un de mes joueurs, au cours d'une enquête sur un tueur en série, s'est retrouvé drogué par l'érudit miteux à l'apparence inoffensive, et s'est réveillé attaché à une table d'expérimentation, sur le point d'être décapité pour que sa tête serve de touche finale à son golem de chair en cours.

Fun times.

Sur une partie où quasiment tous les joueurs sont des monstres, L'ulitharide psionnique d'un de mes joueurs devenait vraiment trop puissant. Donc, lorsque monsieur fait une bonne sieste de 2h grâce à son anneau de subsistance sans prendre la moindre protection au préalable, un chapardeur éthéré est passé par la, à tout pris et ramené le tout chez son bon maître, le boss de fin de scénario...
Je vous raconte pas les emmerdes et mes magouilles des PJ pour cacher son identité aux autres pnj (sans parler du seul mage humain du groupe ), et pour le nourrir (1 fois par jour parce que c'est un ulitaride et pas un illithid)

Une réflexion vient de naître dans mon esprit, là, tout de suite, hop. Malgré la réputation de fourberie que certains colportent à mon sujet, il ne s'agit pas d'un tour pendable que j'aurais réalisé (à ce jour...), mais d'un dont je m'étonne de ne l'avoir jamais vu tenter en quelques années maintenant de pratique du jeu de rôle.

Pourquoi personne ne cherche-t-il jamais à voler les grimoires des magiciens - et autres classes dont les capacités sont dépendantes d'un quelconque livre de sorts ? J'ai l'impression que les joueurs concernés sont extrêmement rares à prendre la peine de protéger ce bien pourtant si précieux...

Alors d'un point de vue de MJ, je comprends que cela puisse paraître extrêmement salaud de priver soudainement un joueur de la capacité de faire... ben, euh... à peu près quoi que ce soit... à part taper du poing sur la table et prendre un air intimidant ?... Mais du point de vue du scénario et de tout méchant qui se respecte, n'est-ce pas justement cette perspective qui devrait rendre cette action absolument prioritaire ? Quel genre de vilain s'embarque dans un duel où il doit éviter des boules de feu - pour le sport ? - alors qu'il pourrait avoir réduit la force de frappe de son adversaire à celle d'un écureuil anémique en lui fauchant son fichu bouquin ?? Le même type de vilain, qui quand il capture le héros, au lieu de lui tirer immédiatement une balle dans la tête, lui expose méthodiquement tous ses plans diaboliques et le plaisir qu'il prendra, oh oui, à le torturer, entre deux rires maniaques, pendant que ledit héros s'échappe.

Le débat est ouvert.

Déjà fait le vol de livre magique. Quand les joueurs étaient assoupis après la fête à la taverne et que le mago avait perdu un concours de boisson.
Un point cependant que les joueurs ont soulevé : Un mage garde toujours son grimoire proche de lui. Si quelqu'un a pu le voler, il pouvait tout aussi bien trancher la gorge des héros.

Heureusement, dans mon cas, j'avais pour excuse que le méchant voulait se servir d'eux. Mais bon, c'est vrai que... tant qu'à faire, autant trancher une gorge !

Puis, surtout, n'importe quel joueur avec deux ronds d'expérience fait une copie de son grimoire, protégée dans un lieu secret.

De surcroit, voler un livre de sorts empêche de mémoriser les sorts de nouveau. Ca ne supprime pas ceux que tu as en mémoire. Ca n'empêche pas non plus d'utiliser les baguettes, les potions et les parchemins. Dans ces conditions, voler le livre va, certes, handicaper le joueur, mais pas le réduire à une larve impotente. Tout au plus devra-t-il essayer de récupérer son bouquin. Et je recommande la plus extrême prudence si on veut lui sucrer son grimoire définitivement. Ca reviendrait à virer de façon permanente son arme à un tapeur, sans lui laisser de possibilité pour la retrouver en récupérer une à peu près équivalente assez rapidement. Ca frustrera vite un joueur.

A très bas niveau, ça reviendrait effectivement à "tuer" le magicien. A très haut niveau, ça représentera à peine une coupure le temps qu'il récupère son grimoire ou s'en reconstitue un rapidement, ne serait-ce qu'en achetant les parchemins et en les recopiant dans un nouveau livre. Aux niveaux intermédiaires en revanche, ça peut faire une bonne quête ou un handicap sérieux sans être fatal.

tour pendable ? moi un tour pendable ? ... mais non voyons ...
de toute façon je ne comprends toujours pas pourquoi mes joueurs sur table paniquent quand ils voient un coquet petit cottage avec des naperons en dentelles dans lequel une gentille mamie leur offre du thé et des petits gâteaux .... il doit y avoir un truc
Mais plus je décris une scène toute cool et paisible, plus ils angoissent ...

Mes PJ traversent une douzaine de niveaux de sous-terrains d'une cité de nains, rencontrons tout le classique de ce qu'on peut trouver dans un donjon.

Arrivé au 13ème niveau, c'est une caverne naturelle, obscurité totale. Tous leurs test de détection, perception auditive et autres visions lucide et détection de la magie ne donne rien même sur un 20. C'est le silence total et ils savent que c'est le 13éme niveau. Du coup il se regardent les uns les autres « aucun doute c'est le boss ici ». Et avancent case par case en scrutant et fouillant partout autour d'eux.

Le suspens et le stress est à son comble alors qu'ils explore le dédale quand SOUDAIN... ils trouvent le passage vers le niveau suivant

(oui pour ceux qui ont pas suivis : le niveau est vide, niet, nada, pas un pésos ni âme qui vive !)

Ce coup là marche toujours ! A condition de l'utiliser avec modération

Dans le même esprit, j'avais décris un bruit qui parvenait à un groupe qui arrivait à la sortie d'une grotte. Sachant qu'ils s'étaient précipité sous terre pour échapper aux monstres qui rôdaient en surface, ils avaient interprété ce souffle comme le rugissement d'une bête féroce et ils se sont montré très prudents pour leur sortie.
Une fois à l'air libre, ils se sont rendu compte que c'était le bruit du vent s'engouffrant dans la faille qui les avaient fait paniquer et que le boss les attendait tranquillement dans sa tour.

Faire jouer aux PJs morts les PNJs boss ennemis, et il n’y a rien de plus vicieux qu’un PJ qui cherche à tuer un autre PJ!