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 Sujet du message : Backgrounds
Message Publié : 08 Février 2014, 22:51 
Hors-ligne Ombre
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Voilà, un titre simple qui dit bien ce qu'il veut dire. :lol:

Sur AideDD il y avait un sujet comme ça et j'aimais bien y aller lire de temps en temps les petites merveilles qui y étaient postées, donc voilà, je recrée le sujet !

Les backgroubnds que j'écris pour les parties sont divers et variés. Parfois ils font une vingtaine de lignes. Et parfois le personnage qui sort tout seul de mes doigts a beaucoup de choses à dire. Bien sûr, ce sont ces derniers que je préfère !

Et vous ?

Allez, j'inaugure le sujet avec le BG de Smilla la Sauterelle !

Smilla pleure. Sa mère est morte et elle ne peut même pas la serrer contre elle. D'ailleurs cela fait plusieurs jours qu'elle n'a plus pu la serrer contre elle, on le lui a interdit. Il paraît qu'elle pourrait attraper la mort, elle aussi. Smilla pleure, pleure dans les bras de la vieille Jemima. Son père non plus n'a pas pu entrer dans la pièce où se mourait sa mère depuis plusieurs jours. Alors, ne supportant pas cette attente, être à la fois si près d'elle et pourtant si loin derrière cette porte close, il est parti. Parti grimper sur les toits, entrer par les fenêtres, soulager un peu les riches de leurs biens pour élever sa famille. Pour les embêter aussi, parfois. Du moins c'est ce que Smilla, du haut de ses huit ans, pense comprendre. Smilla pleure. Smilla pleure et la vieille Jemima lui caresse ses cheveux courts. Emyralda l'appelait tendrement son petit garçon. Mais Smilla trouvait sa mère si belle avec ses longs cheveux noirs qui faisaient des cascades de boucles, que jamais Smilla ne serait si belle ; alors Smilla aimait avoir les cheveux courts et ressembler à un garçon. Encore qu'avec son visage de lutin on voyait bien que c'était une jolie petite fille. Mais maintenant Smilla pleure, Smilla n'est plus que douleur, Smilla pleure dans les bras de Jemima.

* * *

Smilla a dix ans maintenant. Si elle a toujours les cheveux courts comme un lutin, si elle a toujours ce merveilleux sourire lorsqu'il veut bien sortir, il faut bien avouer que Smilla ne sourit plus tellement. Elle garde sur son visage une peine qui, s'il faut la deviner, ne la quitte jamais. Sauf lorsqu'elle sourit à son père. Alors elle redevient Smilla la jolie petite fille, la jolie lutine. Mais seul Jarl la voit ainsi. Aux autres, elle ne fait qu'un vague petit sourire triste. Parfois encore, Smilla pleure, en secret, roulée en boule, ou alors dans les bras de Jemima, quand son père n'est pas là pour la voir.

* * *

Smilla a douze ans. Smilla ne pleure plus. Smilla a le visage fermé et déterminé de celle qui sait ce qu'elle veut et qui l'aura. Et ce qu'elle veut, c'est ressembler à son père. Smilla le sait, elle est douée. Assise devant un petit coffret avec les outils qu'elle a volés il y a quelques mois déjà (et avec quelle dextérité !), elle en titille la serrure depuis plusieurs minutes. Un petit peu plus vers là... maintenant, remonter, légèrement, là, voilààà... clic. Un sourire de satisfaction illumine son visage, un de ceux qu'elle réserve habituellement à son père, le seul être avec qui elle soit vraiment heureuse.
Smilla se sent prête. Le soir venu, une fois de plus, elle fausse compagnie à Jemima et s'enfonce dans la nuit pour y suivre Jarl, son père. Cela fait plusieurs semaines qu'elle le fait, et avec une facilité, une aisance, déconcertantes. "Les chiens ne font pas des chats." se dit-elle en souriant intérieurement. Ce soir, elle va le rejoindre et lui montrer qu'elle aussi, elle peut travailler. Comme lui.

* * *

Smilla a quatorze ans. Cela fait deux ans maintenant qu'elle a convaincu son père de travailler avec lui. A condition que personne ne le sache. Personne. Pas même la guilde. Trop dangereux : ils voudraient l'employer directement et ils ne pourraient plus travailler ensemble. Comprendre, il ne pourrait plus veiller sur sa fille. Il aurait préféré qu'elle reste à la maison, avec Jemima, mais Smilla est trop douée. Impossible de la garder enfermée, impossible de remarquer qu'elle le suit, à moins d'y employer toute son énergie. Energie qu'il doit employer plutôt à faire son travail. Jarl est un bon monte-en-l'air, mais il ne peut être l'un des meilleurs que lorsqu'il peut se concentrer. De toute façon, Smilla sera bientôt meilleure que lui. Jarl s'arrête un instant sur la corniche, l'attend. Elle le rejoint, lui sourit. Un de ces sourires éclatants qui lui rappellent tant sa femme ! Incroyable, se dit Jarl, comme mon petit canard a le plus beau visage jamais vu dès lors qu'elle sourit ! Un petit pincement lui rappelle que l'air de vilain petit canard de sa fille lui vient de la douleur qu'elle traîne avec elle depuis la mort d'Esmyralda. Un instant de tristesse voile le regard de Jarl qui se détourne et fait signe à Smilla pour lui indiquer le chemin à prendre. Par les toits, là.

* * *

Smilla a seize ans. Smilla n'est plus que douleur. Smilla n'est plus que souffrance. Smilla pleure. Smilla pleure et les bras de la vieille Jemima sont toujours là. Smilla pleure pleure pleure. Quelqu'un a tué Jarl. On l'a retrouvé mort. Elle n'avait pas pu l'accompagner ce soir-là, trop enrhumée pour être discrète. Smilla pleure dans les bras de Jemima. Smilla est maintenant seule au monde dans les bras de Jemima.
Jemima souffre. Elle aimait Jarl comme son fils, mais surtout, elle voit la douleur de Smilla et souffre pour elle. Elle a peur pour elle. Smilla ne sourira plus jamais maintenant. Jemima serre Smilla dans ses bras et lui caresse les cheveux. C'est tout ce qu'elle peut faire, elle le sait bien. Smilla pleure dans les bras de Jemima.

* * *

En pleine nuit, un homme de la Garde avait frappé à la porte. Il n'était pas entré, avait simplement demandé si c'était ici, la maison de Jarl XXX. Smilla n'avait osé répondre oui, mais Jemima avait jaugé l'homme, puis acquiescé gravement d'un signe de la tête. "Suivez-moi" avait-il simplement dit. Jemima s'était enveloppée dans un châle et elles avaient suivi l'homme à travers les rues du quartier Médian jusqu'à la petite ruelle où un petit détachement de la garde attendait. Un des hommes tenait un jeune garçon par le bras. Par terre gisait un corps qu'on leur demanda d'identifier. Lorsque Jemima reconnut qu'il s'agissait de Jarl, la voix pleine de larmes, l'homme lâcha le bras de gamin qui s'en fut sans demander son reste. Smilla était comme hypnotisée. Elle voyait le couteau qui avait entamé les chairs de son père, la lame encore plantée en lui et le manche qui dépassait, à la forme de dragon aux yeux rubis qui brillaient à la lueur des torches.
Elle en interrogea, des enfants, jeunes voleurs, petits mendiants, orphelins errants, et finalement, quelques jours après la mort de son père, une petite fille de dix ans vint la voir et lui dit que pour une somme modique de 5 pièces d'or elle lui dirait où elle avait vu une telle lame. Smilla se fit conduire à la boutique en question et demanda à la gamine de l'attendre si elle voulait voir son or. Le marchand lui en demanda le double pour lui donner le renseignement attendu. Le couteau avait été acheté par un certain Lamm. Un sale type, si la mémoire de Smilla était bonne. Sa colère enfla et elle jeta les 5 pièces à la fillette sans même essayer de lui en donner moins. Depuis, elle tournait comme un lion en cage, ne sachant pas encore comment elle allait s'y prendre pour venger son père.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 09 Février 2014, 00:20 
Hors-ligne Thaumaturge
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Localisation : Là où les vents du Chaos me portent...
L'idée me plait... je colle ici le background d'Yris de Boisseleau, ranger humaine sur la partie 15. Malheureusement, notre MJ ne donnant plus de signes de vie, je crains que ce personnage ne continue pas sa carrière. Mais j'ai plutôt aimé écrire son BG, et c'est surtout le premier "vrai" texte que j'ai écrit au sein de notre petite communauté (même sur Aide D&D, je venais d'arriver quand le site est mort).

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Elle s'adossa précipitamment à un arbre, le souffle court, ses poumons brûlants tels des charbons ardents, son cœur frappant sa poitrine comme un bélier les portes d'une forteresse. Elle jeta un œil à son carquois; trois empennages en dépassaient, trop peu, même en faisant mouche à chaque trait. Au loin, elle pouvait entendre les cliquetis métalliques des soldats qui la pourchassaient. En d'autres temps, ce tintamarre lui aurait été bien utile pour éviter les patrouilles ennemies, mais pas aujourd'hui. Ils étaient sur ses talons telle une meute de chiens affamés pistant un gibier esseulé et apeuré. « Elle est là ! » cria une voix. « Ma ration du jour à qui m'ramène c'tte câtin ! » lança une autre. Et la chasse reprit...

Elle escalada un talus, vira sec derrière une vieille souche avant de dévaler quatre à quatre une petite pente. Encombrés par leurs armures, ses poursuivants ne gagnaient pas de terrain, mais ils n'abandonnaient pas pour autant, certains que sur la durée ils finiraient par la rattraper. Peut être pas pensa t'elle. Si elle parvenait à atteindre la rivière toute proche, elle pourrait s'y jeter. Pour sûr, elle aurait à lutter contre les courants mais ses vêtements légers ne la gêneraient pas pour nager là où leurs lourds plastrons les dissuaderaient sans aucun doute de tenter la manœuvre. A la réflexion, ce n'était pas un si mauvais plan et elle accéléra encore sa course, le pied rendu léger par cette perspective de fuite.

Le cours d'eau était en vu lorsqu'un premier carreau siffla à ses oreilles avant de se ficher dans l'écorce d'un arbre tout proche. Elle n'entendit pas le deuxième, pas plus qu'elle ne le vit. En revanche, elle ressentit une soudaine et atroce douleur au niveau de sa cuisse droite et elle bascula la tête la première dans les feuillages des arbrisseaux, les cris de victoire de ses adversaires l'accompagnant dans sa chute. Elle tenta de se relever mais le mal se fit plus aigu, lui arrachant un cri, et la renvoyant face contre terre. En désespoir de cause, elle se mit à ramper en direction de son salut dont elle percevait les reflets argentées au travers des buissons; déjà, ils étaient sur elle...

Une solide poigne la saisit aux épaules et la retourna sans ménagement; elle dut se mordre les lèvres pour ne pas crier à nouveau. « Elle est à moi ! » hurla l'homme penché sur elle, autant pour savourer le moment que pour prévenir ses comparses qu'il ne partagerait pas sa prise. Elle tenta bien de porter la main à la dague glissée à sa ceinture, mais son agresseur se laissa tomber de tout son poids sur elle, lui coupant le souffle. Il glissa alors la lame de son épée sous sa gorge: « Encore un geste et je t'saigne comme une truie, compris ? » Las, elle acquiesça et mit ses mains en évidence.

Ils furent bientôt une petite dizaine à l'entourer, la dévisager, et lui sourire moqueusement. Elle était toujours à terre, son geôlier sur elle. La présence de ses camarades et le fait qu'elle ait été délestée de ses armes lui avait fait remettre sa lame au fourreau. Lui aussi lui souriait; un sourire édenté et malsain. Il puait la crasse, la sueur et le sang, et ses yeux brillaient du feu des hommes à qui les combats ont fait perdre la raison. Avant même qu'il ne prit la parole, elle sentit un frisson lui parcourir l'échine. « Je vais t'faire payer le prix d'mes hommes, p'tite salope. Tu vas couiner, m'supplier d'mettre fin à tes souffrances. Mais avant qu'je t'amoche trop, on va s'amuser un peu tous les deux ! » et il s'allongea sur elle, la plaquant fermement au sol. Elle ferma les yeux, espérant ainsi rester digne. Les rires des soldats se firent plus lointain...



Boisseleau, modeste hameau au milieu des collines sauvages, ceint par une vaste forêt au nord et un cours d'eau à l'est; quelques fermes suffisamment éloignées de la ville la plus proche pour ne pas en connaître l'agitation, mais suffisamment près tout de même pour dissuader les brigands de grand chemin qu'une simple palissade de bois n'aurait pas arrêté. Des gens simples pour une vie simple...

C'est là qu'elle avait grandi, élevée par un père forestier "touche-à-tout", rude mais aimant, assurant seul l'éducation de sa fille après que sa femme, une fille de la région, affaiblie par sa couche, ait succombé à la maladie. Elle avait toujours admiré son père; c'est lui qui lui avait apprit à tirer à l'arc et à manier l'épée, à identifier et à suivre les traces des animaux sauvages, à se dissimuler dans les fourrés et à masquer son odeur pour ne pas les effrayer, à reconnaître les plantes et les racines comestibles... « Nul besoin de festin pour celui qui sait prendre ce que la nature lui offre » comme il aimait à le répéter. L'hiver, il était là pour remonter sa couverture après qu'elle se soit endormie au son des histoires qu'il lui contait au coin du feu. L'été, il n'était pas le dernier à emmener sa fille à la rivière pour goûter aux joies d'une baignade estivale. Et quand elle rentrait en pleurant des moqueries des autres enfants du village, parce que trop rousse, trop grande, ou trop "garçon", il était encore là pour la consoler. Oh bien sûr que tout n'avait pas été aussi idyllique; il y avait parfois eu de dures leçons. Mais toujours elle avait mangé à sa faim, jamais il ne l'avait battu sans raison. Tous les enfants de Boisseleau n'avaient pas cette chance...

Les mois et les années s'étaient ainsi écoulés. De petite fille, elle était devenue jeune fille, puis jeune femme, acquérant au passage une solide réputation de "bonne chasseuse". Elle avait connu ses premiers émois, à l'âge de l'adolescence, avec le fils du meunier; une bien jolie prise selon les filles du village pour elle qui n'était ni la plus jolie, ni la plus à l'aise dans sa relation aux autres. Qu'on puisse ainsi la jalouser la rendait quelque peu fière; sa chevelure de feu et sa silhouette athlétique tant moquées parfois avaient su attirer l’œil d'un séduisant jeune homme. Elle n'aspirait finalement qu'à vivre à ses côtés... des épousailles... de beaux enfants... des choses modestes somme toute, à l'image de la vie des gens du pays.

Malheureusement, la guerre en avait décidé autrement. Cette guerre dont la plupart ne comprenait ni les tenants, ni les aboutissants. Cette guerre dont les rumeurs étaient parvenues jusqu'au hameau sans pour autant qu'elle ne paraisse l'atteindre. Cette guerre qui semblait si étrangère et qui s'invita par une pâle journée de printemps dans un quotidien bien rodé.

Elle prit la forme d'une centaine de soldats "ennemis" faisant halte à Boisseleau. Leurs exigences étaient simples; les garçons les plus vigoureux devaient rejoindre leurs rangs pour combler les pertes, les filles devaient rejoindre l'intendance (et pour les plus jolies, les couches des conquérants), et pour le reste (vieillards, enfants trop jeunes pour servir, infirmes...), il leur fallait rejoindre leurs ancêtres. Le massacre commença, inhumaine boucherie. Certains tentèrent de résister, d'autres parvinrent miraculeusement à s'échapper. Elle fut de ceux-là, bien qu'il en coûta la vie à son père. Longtemps elle garderait en mémoire la vision de cet homme héroïque, entouré par trois soldats, alors qu'il luttait désespérément pour lui donner un peu de temps. De même, l'odeur des corps brûlés portée par le vent alors qu'elle courait à travers champs hanterait à jamais ses nuits.

Par errance et par hasard, elle parvint avec une poignée de survivants à rejoindre les "gueules noires", référence à la crasse qui leur couvrait le visage; une unité hétéroclite d'hommes et de femmes de conditions diverses, jetés sur les routes par les combats, mais déterminés à ne pas laisser le peu qu'ils leur restaient aux envahisseurs. Avec d'autres groupes tout aussi disparates, ils formèrent ce que les érudits appelleraient par la suite la "Résistance". Ces "résistants" n'étaient pour la plupart que de piètres combattants, bien que quelques soldats de métier se joignirent à eux au fil des défaites des armées régulières, mais ils utilisaient leur mobilité et leur parfaite connaissance du terrain pour harceler les troupes ennemies, couper les voies de ravitaillement, ou tendre des embuscades aux avant-gardes trop imprudentes. Au jeu de la guérilla, les "gueules noires" n'étaient pas les plus mauvais, et ses talents furent très vite exploités par les meneurs de la bande.

Malgré quelques succès d'estime, ni la "Résistance", ni les armées professionnelles ne parvenaient à endiguer l'invasion. Il ne faisait aucun doute que cette guerre allait être perdue. Certains se résolurent à rejoindre l'ennemi, ou tout du moins à accepter sa présence. D'autres luttèrent jusqu'au bout et connurent un sort funeste. Les troupes royales furent vaincues sur les champs de bataille, et les groupes de résistants tombèrent les uns après les autres, souvent sur dénonciation volontaire ou extorquée par la torture de leurs anciens camarades. Les "gueules noires" furent parmi les derniers, trahies par une population effrayée par le joug de l'occupant. C'est ainsi qu'ils avaient été surpris dans les bois au matin. C'est ainsi qu'elle avait dû fuir non sans avoir tenté de tuer un maximum d'assaillants. C'est ainsi qu'elle se retrouvait là, à terre, un carreau dans la jambe, un homme couchée sur elle s'apprêtant à la violer.



Se rappeler sa vie lui avait paru une éternité, mais elle fut amère de constater, quand son esprit revint à l'instant présent, que les choses n'étaient pas des plus avancées. Le porc explorait son corsage de sa bouche pâteuse tandis que ses mains maladroites se débattaient dans les lacets du pantalon, pressé qu'il était d'accéder à l'intimité de sa victime. Fallait elle donc qu'elle se dévêtisse elle-même pour gagner du temps ? L'idée lui paru cocasse sur le moment, mais bien vite le tragique de sa situation refit surface. Elle sentit sa gorge se nouer et ses yeux s'humidifier. Ne pas pleurer, non, ne pas pleurer... pour ne pas lui donner ce plaisir supplémentaire. Une larme roula le long de sa joue, rapidement suivie d'une autre...

« Sergent, puis je savoir ce qui se passe ici ? » La voix assurée avait effacé d'un coup d'un seul les rictus des visages de ses agresseurs, certains ayant même instinctivement rectifié leur posture. Le mâle dominant avait perdu de sa superbe. Se désintéressant de sa poitrine, il se releva précipitamment tout en tentant de réajuster sa tenue pour faire bonne figure face au nouveau venu.

« Heu... nous... nous avons capturé une rebelle m'ssire ! Et on s'apprêtait à la châtier ! »
- « La châtier ? Tiens donc... » L'homme était aussi assuré que son armure était superbe; tout le contraire de la loque qu'était devenue le sergent. « A ma connaissance, ce genre d'outrage ne fait pas partie des châtiments autorisés, et je n'ai pas souvenir que les hommes du rang soient aptes à rendre justice... »
- « Mais... m'ssire, c'te garce a tué trois de mes hommes. Et en a blessé cinq autres ! » Au ton de sa voix, elle put mesurer combien il la haïssait. C'était donc cela la guerre ? Des gens qui se haïssent et qui s'entretuent alors même qu'ils ne se connaissent pas l'instant d'avant ? Pour la première fois, elle prit conscience du sang qu'elle avait sur les mains.
- « Et vous sergent, combien des siens avez vous tué ? »
- « Mais... mais... m'ssire, c'est la guerre ! »
- « C'ETAIT la guerre, sergent ! Et elle est désormais terminée ! Nous sommes victorieux, mais cela ne nous donne aucunement le droit de maltraiter ces gens. Si nous étions à leur place, nous apprécierons qu'ils aient quelques pitiés à notre égard. »

Le sergent serra les poings rageusement, cherchant les mots de sa prochaine réplique. Mais son interlocuteur ne lui en laissa pas le temps. « Vous ! » dit il en désignant deux hommes de la patrouille « relevez la, et sans geste brusque. Matthias ! » Un jeune homme se porta aux côtés du chevalier. « Couvre cette fille de mon manteau, puis aide là à s'installer sur ma monture. Une fois au campement, tu veilleras à ce que sa jambe soit soignée. » Pour la première fois, il se tourna vers celle qu'il venait de sauver: « Ne craignez rien. Vous avez perdu beaucoup de sang mais cette blessure n'est pas mortelle. Vous vous rétablirez. »

Alors qu'elle s'appuyait sur l'épaule du dénommé Matthias après s'être relevée et qu'elle passait à côté du sergent, elle l'entendit maugréer à son attention: « la guerre est p't-êtr' finie, mais toi et moi ça n'fait que commencer ! » Comme si il avait deviné ces propos, le chevalier reprit: « Sergent, inutile de vous dire que si il arrive le moindre désagrément à cette prisonnière, vous en assumerez pleinement les conséquences ! » Yris ne put s'empêcher d'esquisser un sourire avant de sombrer, inconsciente, sur le cheval.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 10 Février 2014, 17:21 
Hors-ligne Ombre
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Merci Uphir ! :applaudit:
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 10 Février 2014, 23:04 
Hors-ligne Thaumaturge
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Localisation : Là où les vents du Chaos me portent...
De rien ;)

J'en ai pas d'autre sous la main pour le moment, mais je ferai suivre.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 05 Mai 2014, 08:25 
Hors-ligne Administrateur
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Bon, bah, je m'y colle itou! Un BG écrit pour la 102 sur aidedd, mjté par Galan d'Armor. Même si je n'ai pas été pris, j'ai aimé l'écrire, celui-là^^

Edit: C'est vrai que je n'ai pas précisé le contexte. C'était pour la reprise d'un perso nommé Achille, sorte de voleur-mage adulescent(à mi-chemin entre l'adulte et l'ado physiquement) dans un univers futuriste

Se déplacer en permanence, trouver un endroit public, y rester le plus longtemps possible, ne pas attirer l'attention, essayer de dormir, grappiller quelques créd, manger ce qu'on peut, ne plus y retourner, éviter les flics, les chasseurs de primes, les emmerdes en général, toujours avoir un plan de secours.


C'est devenu ça, ma vie...


Hellion palace, 03h00

Les holo-recorders marchent à pleine bourre et envoie ce mélange de bruit et de lumière que les clients appellent musique. Les corps se déhanchent sur la piste tandis que les esprits s'embrument dans des verres d'alcools frelatés. Le capharnaüm odorant serait à même de rebuter un SDF. Ça faisait 2 heures que j'essayais de me reposer, assis dans un coin, entre un adepte du macro-piercing complètement défoncé et une tapineuse qui enchaînait les passes. Dans ce club traînaient les jeunes totalement perdu en quête d'une vie à laquelle s'identifier, véritable melting pot de culture aboutissant à la création d'une pseudo-référence à laquelle se raccrocher. Autant dire que je passais inaperçu. Finalement, j'ai du réussir à m'endormir sans m'en rendre compte.

« Hé! Réveille-toi! Le club va fermer »
Mes yeux s'ouvrent sur ma colocataire qui me sourit.
« Tu sais que t'es mignon quand tu dors? » me dit-elle.
Je lui répond d'un ton sec « "-Merci, mais je suis pas intéressé.". »
Un voile passe devant ses yeux, de la colère peut-être.
« J'essayais juste d'être sympa. C'est pas parce que je suis une pute que je cherche à t'raccoler! »
Un soupçon de remords me remonta en travers de la gorge et me fit répondre:
« Désolé, j'suis pas du matin. »
« Oui bah, j'vois ça. C'est la première fois que je te vois, t'es jamais venu ici avant? »
Je hochais non de la tête.
« T'es pas causant, toi, dit donc. Allez, viens, j'te paye un récaf. »
Pendant qu'elle se retourna pour aller vers la sortie, j'en profitai pour la détailler. Plutot petite, avec quelques kilos en trop, une perruque thermo-colorante sur la tête, des vêtements transparents auto-zippant.
« Bon,bah, tu viens? J'ai pas que ça à faire, j'dois dormir avant d'aller reprendre mon service à l'hopital. »
Je la suivis donc dehors où elle m'emmena vers un appart miteux du coin, avec pour voisin des blattes et des rats. On avait beau avoir développé la technologie pour traverser l'espace, on avait toujours à faire avec les parasites qui peuplaient déjà notre bonne vieille terre depuis des milliers d'années. Une fois chez elle, elle se retourna et lâcha un « fais comme chez toi, je reviens de suite! » avant de filer vers la salle de bain et la sacro-sainte douche à micro-onde pour se débarrasser des restes de sa nuit de travail. Me calant dans un coin, je regardais l'appartement, avec ses murs trop fins, son poste holo-média dans un coin, sa cuisinière au bio-gaz et j'ai encore du m'assoupir car elle me réveilla de nouveau. Entièrement nue, cette fois.
« T'endors pas, j'ai encore besoin de toi. »
J'articulais péniblement, la bouche subitement sèche:
« Je... j'ai pas d'argent. »
En venant se coller à moi, elle susurra doucement à mon oreille:
« T'en fais pas, mon chou, pour toi, la première fois est gratuite. »





« Récapitulez la situation, Geralt »
« L'agent Jones, sous couverture, a repéré le suspect cette nuit au Hellion Palace. Elle a réussi à l'attirer chez lui et a envoyer le signal pour qu'on vienne le récupérer. Le veinard... l'agent Jones, sacré morceau. »rétorqua l'agent dénommé Geralt avant d'entrechoquer son poing cuirassé avec celui de son camarade
« un peu de tenue, messieurs, l'homme que nous recherchons est probablement armé et considéré comme très dangereux. »
« Mais chef, c'est un gosse. C'est une mission de routine. On va l'alpaguer en deux coup de cuillères à pot. »
« ASSEZ! Pas de discussion. Entrée tactique. Vous deux, Vous rentrez, Geralt et Miles, vous attendrez dans la ruelle, pour éviter qu'il ne s'enfuit par une fenêtre, c'est bien clair? »
« ... Oui, sergent »
La tension était palpable dans le véhicule de police pendant que les hommes allaient se mettre en position. Le sergent se demandait pourquoi son escouade, la plus primée et récompensée de la ville, était envoyé à la poursuite d'un ado chétif. Était-ce une manœuvre d'un de ses collègues pour le discréditer ou nuire à son avancement? Geralt avait raison, c'était une mission de routine. Tout se passerait bien. Il y veillerait, confortablement installé dans le véhicule tactique. Si quelque chose se passait mal, il pourrait toujours blâmé ses hommes. Geralt commençait à l'ennuyer. Il serait le suspect idéal.
« Escouade en position, sergent. »
« Bien reçu. Rentrez et appréhendez le suspect. »
Le sergent se cala dans son siège. Tout se passerait bien. Il allait profiter du spectacle sur les écrans.

Les 2 hommes de l'escouade attendait, engoncé dans leurs armures anti-émeutes, que le hack-pass fonctionne. Lorsque la porte s'ouvrit, le premier homme entrouvrit légèrement la porte, donnant sur le lit où l'agent Jones, avec ses cheveux colorés semblait dormir. Le bruit de la douche à micro-onde venait de la salle de bain. L'agent Jones tendit la main vers la salle de bain et marmonna quelque chose.
« Et bah, elle a du prendre cher, cette nuit, la Jones. »
« Pas de discussion inutile, messieurs. Appréhendez moi ce suspect. »
Les policiers ouvrir la porte de la salle de bain brutalement et tombèrent sur Jones, attachée et bâillonnée sur une chaise qui regardait derrière eux, complètement stupéfaite. Les hommes tentèrent de se retourner pour tomber nez à nez avec les canons des armes d'Achille, posés sur leur front et Achille, derrière, avec pour seuls vêtements la perruque thermo-colorée et un caleçon. Les deux détonations résonnèrent dans tout l'immeuble alors que la cervelle des flics se répandaient sur Jones et la salle de bain.

« Hommes à terre, je répète, hommes à terres. Geralt, allez me couvrir l'entrée de l'immeuble, Miles, surveillez cette fenêtre. »
Geralt se précipita vers la porte de l'immeuble, pour voir surgir le suspect en courant, emmitouflé dans son imper.
« Permission d'ouvrir le feu?" »
« Permission accordée! Butez moi ce type! »
Geralt ouvrit le feu et toucha la cible mouvante de plusieurs balles de gros calibre, éparpillant le torse du suspect sur la chaussée. Il s'approcha du corps et annonça clairement:
« Suspect mort, chef. Il s'est passé quoi la-haut? »
« Bien joué, agent. Miles, Montez la haut et allez détacher Jones. »
Finalement, les choses ne s'étaient pas déroulés comme prévues mais ils avaient au moins stoppé le suspect. Certes, il avait perdu deux bons éléments, et Jones serait surement dégradée, à moins qu'elle ne donne de sa personne mais la mission était accompli, il aurait surement le droit à des félicitations, peut être même une promotion. Il fut tiré de sa rêverie par la voix paniquée de Miles.
« Sergent!!! Sergent!!! Jones n'est nul part dans l'appartement. Je répète. Elle est où, cette connasse? »
Le sergent fut pris d'une peur intense et c'est d'une voix tremblante qu'il contacta Geralt.
« Ge....Geralt... Identifiez le suspect! Vite! »
Les secondes parurent être des heures jusqu'à l'annonce fatidique.
« Merde, sergent, c'est Jones! Merde, je l'ai tué....On fait quoi, sergent? C'est qui ce type, bordel??? »

Un jeune homme s'éloigna de la ruelle désormais déserte, cherchant déjà un endroit où passer la journée et où dépenser l'argent qu'il avait récupéré chez la flic et ne pensant qu'une chose:



Voila, c'est ça ma vie, désormais.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 05 Mai 2014, 14:44 
Hors-ligne Faiseur de miracle
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Très sympa ! J'aime beaucoup l'idée.
Ce qu'il manque pour améliorer la fluidité de la lecture, ce sont les tournures de phrases. Parfois, l'on est obligé de reprendre quelques passages plus lentement pour mieux les comprendre, notamment au niveau de "l'échange d'identité" et des tirs à bout portant.

Ah si, gros détail, on ne sait pas qui est Achille. Au début, je pensais que c'était le nom de l'arme, puis le nom d'un des deux flics, enfin (à la troisième lecture ^^), j'ai compris qu'il sagissait du perso dont le nom n'est mentionné nul part avant ce passage ! :sifflote:

Sinon, pas mal du tout. ;)
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 05 Mai 2014, 22:15 
Hors-ligne Thaumaturge
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Localisation : Là où les vents du Chaos me portent...
Tout pareil que Furgil; j'aime l'ensemble, mais certains passages ont nécessité une relecture pour comprendre la situation...

Mais j'aime beaucoup l'ambiance et j'ai bien ressenti un univers cyber...
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 08 Août 2014, 18:44 
Hors-ligne Ombre
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Un background fait pour l'appel de Cthulhu dans l'Angleterre des années 20, celui d'Emily Johnston. (ancienne partie d'Aidedd)

Emily est née au Tanganyika à la fin du 19e siècle (elle a 26 ans).
Elle a grandi dans une ferme de luxe, de ses colons anglais de grands-parents, près des chutes Victoria, qui s’étaient installés avant que le Tanganyika ne devienne une colonie allemande : en effet, le père de sa mère était un pasteur anglican parti évangéliser les noirs ; son épouse le rejoignit avec leur fille une fois qu’il se fut installé près du lac Victoria dans l’idée d’y développer une ferme spécialisée dans la culture du thé.
Toute petite, Emily développa un caractère particulier : silencieuse, observatrice, faisant ses apprentissages par l’expérience.
Elle aimait s’éclipser dans la savane pour jouer avec les lions, ou alors elle allait se promener vers les chutes qu’elle pouvait observer des heures durant. Mais jamais elle ne se baignait dans le lac : outre les crocodiles et autres animaux tueurs d’hommes, s’y trouvaient des petits vers qui vous rendaient très malade.
Si sa mère tenait la ferme d’une main de maître (avec nombre d’ »employés » africains), son père, lui, était un doux rêveur, un anthropologue passionné par l’étude des crânes et de leur forme. Dès avant son adolescence, Emily lui servait de secrétaire pour taper ses notes et écrire ses publications. Malheureusement il mourut, emporté en quelques mois par la bilharziose.
C’est tout naturellement qu’Emily partit faire des études d’anthropologie à son tour à Londres (chez sa grand-mère paternelle) où elle fréquenta les bancs de la faculté de sciences, puis décrocha un poste de thésarde. Durant ses trois années de thèse elle écrit plusieurs publications dans des revues renommées dans le milieu, et elle se prépare maintenant à soutenir sa thèse.
Dans le même temps elle écrit régulièrement des articles sous le pseudonyme de Jane Martens pour le journal de son oncle Mickey Mahoney. C’était le frère de son père, mais il avait changé de nom pour ne pas jeter l’opprobre sur une famille « bien comme il faut ».
Lorsqu’elle sera enfin docteur en anthropologie, elle fera un post-doc aux Etats-Unis, à l’Université Miskatonic. En effet, ce qu’elle ne mentionne ni dans ses publis ni dans sa thèse est ce qui la passionne : le secret de son père, qui avait trouvé au Tanganyika et au Kenya des crânes n’appartenant à aucune espèce connue (ou alors, ayant subi des transformations pour le moins… étonnantes !). Du moins à ce qu’il semble. Et « à ce qu’il semble », pour deux anthropologues de pointe, c’est quand même pas mal. Durant sa thèse elle travailla en sous-marin sur l’origine possible de ces crânes (restés cachés soigneusement au Tanganyika), et tomba ainsi sur un contact intéressant à Arkham. Un professeur lui aussi renommé qui lui propose de faire son post-doc chez lui.

* * *

Emily a cinq ans. Elle s’ennuie : il fait chaud et tout le monde fait la sieste, mais elle, elle n’a pas sommeil. Elle sait qu’il ne faut pas aller dans la savane à cette heure chaude de la journée, mais elle a trop envie de jouer avec Samba. Oh, si elle met bien son chapeau et qu’elle emmène une petite gourde d’eau, cela devrait aller. Elle mit sa robe la plus légère, son chapeau, prit sa petite bouteille et se mit en marche, pieds nus dans la savane. Au bout de vingt minutes de marche elle arriva où elle voulait. La petite fille pouvait les voir – les lions ! Enfin ! Elle se mit à rire et courut vers eux. Les lions avaient l’habitude de cette petite fille et l’avaient acceptée depuis longtemps. Elle se couchait contre eux et leur chuchotait tous ses secrets. Surtout à Samba, la lionne, et à Oscar, le roi des animaux. Elle adorait passer des heures à démêler doucement les crins du lion.
Soudain, le lion leva la tête en grondant. Emily savait pourquoi : une fois de plus, la vieille Yaya venait la chercher. Elle se tenait toujours très loin des lions, prête à s’enfuir, et même Emily pouvait sentir sa peur. Mais elle se tenait à distance et les lions ne l’embêtaient jamais. Emily savait qu’elle devait rejoindre Yaya et rentrer avec elle à la ferme.
Lorsqu’elle l’eut rejointe, Yaya la sermonna, comme d’habitude. « Il faut arrêter de voir les lions, miss Emily, votre maman ne va pas être contente si elle sait que vous allez voir les lions. Et Yaya sera battue. Il faut arrêter, miss Emily, Yaya ne veut pas être battue. » La pauvre vieille en avait les larmes aux yeux.
Emily savait que les noirs se faisaient battre de temps à autre, et tout comme elle lorsqu’elle recevait de temps en temps une fessée, ils l’avaient sûrement bien mérité. Vraiment, elle ne croyait pas Yaya quand elle disait qu’elle serait battue si maman savait qu’elle allait chez les lions. Mais elle était assez fine toutefois pour se douter que sa mère ne lui permettrait plus de voir les lions si elle s’en doutait. Pour cette raison, elle ne disait rien qui pourrait rassurer Yaya, celle-ci la prévenant toujours à temps pour que sa mère ne se doute de rien. Et en effet, sa mère la croyait toujours en train de jouer avec la vieille Yaya.

* * *

« Papa ! Papa ! Un grand chasseur va venir, Papa, papa ! »
« Mmmmm ? » fit Edward Johnston, sans même relever la tête du crâne qu’il observait.
« John Carter ! Il paraît qu’il a tué plus d’éléphants et de rhinocéros que tout le monde ! Il a un grand fusil, et maman a dit que je pourrais le voir, et maman a dit qu’il viendrait manger chez nous, et qu’il allait sûrement m’offrir un petit objet en dent d’éléphant, en ivoire ! » Emily avait maintenant huit ans et était toute excitée par cette perspective…

* * *

« JE TE DÉTESTE !!! JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE PARLER !!! VA-T-EN !!! »
hurla-t-elle en jetant le petit éléphant de toutes ses forces contre le mur. Il éclata en mille morceaux qui ressemblaient à autant de petites dents toutes blanches sur le sol.
Emily haïssait sa mère plus que tout en cet instant : à cause d’elle Oscar était mort. John Carter l’avait tué, c’est pour chasser un lion qu’il était venu.

* * *

Adolescence avec son père.

« Regarde, Emily. » L’adolescente regardait avec une grande attention le crâne trouvé par son père.
« C’est extraordinaire ! Ce crâne pourrait sembler humain à première vue – pour un néophyte, je veux dire – même avec ces dents ciselées : certaines tribus africaines liment les dents de leurs jeunes lorsqu’ils subissent le rituel d’initiation pour passer au statut d’adulte. Le front, aussi, est un peu fuyant, ce qui pourrait rappeler celui de nos ancêtres, ou alors celui d’une tribu qui se déformerait le crâne à l’aide de cordes ou de plateau, même si je ne vois pas très bien comment, admettons. Mais quand on y regarde de plus près, on voit bien que ces dents pointues n’ont jamais été limées, et que le front est incliné selon un angle impossible à concevoir, même s’il fait illusion. Par ailleurs, regarde ce que j’ai trouvé, dans l’autre carré de fouille. » Elle regarda avec horreur les os que son père lui montrait : ils formaient une main, presque humaine quoique plus costaud, plus solide, si l’on peut dire, avec des petites particularités dans les articulations qui la différenciaient bien de tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent. Mais le pire était ces griffes qui terminaient chacun des doigts, et qui n’avaient rien à voir avec des ongles.
Ils auraient pu espérer que l’ "homme" ainsi trouvé était mort en combattant un animal, dont les griffes se seraient trouvées si proches de sa main au moment de leur mort. Ils auraient pu en déduire plein de choses « réalistes ». Mais Edward Johnston n’était pas homme à se laisser influencer par ses acquis. Il était apparemment prêt à entrevoir d’autres hypothèses pour expliquer ces ossements étranges. La plus folle de toutes étant celle qu’il avait retenue.
« Non Emily, j’en suis sûr, ceci n’est pas le résultat d’un mélange d’ossement de singe et de son prédateur. Ce sont les ossements d’une créature inconnue. Dieu seul sait d’où elle vient. Peut-être un être difforme résultant d’une maladie attrapée dans le ventre de sa mère. »
Cette hypothèse fut retenue jusqu’à ce qu’à plusieurs dizaines de miles de là, au Kenya, ils trouvent des ossements similaires. Les connaissances d’Edward lui permirent de certifier que les deux êtres n’étaient pas de la même famille, juste de la même… espèce. Qui ne résultait pas d'une difformité, il en était maintenant formel.
Elle regarda son père et sut que lui aussi était parcouru par le même frisson d’horreur absolue qu’elle sentait remonter le long de sa colonne ; ses cheveux se hérissèrent dans sa nuque.
Si Emily pensait depuis toujours qu’elle serait « anthropologue, comme papa », si depuis qu’elle savait écrire et lui servait de secrétaire, cette envie avait encore grandi, ce jour-là, celui où ils trouvèrent le deuxième crâne, elle sut qu’elle ne pourrait se dérober à la tâche, elle se sentit investie par une obligation sacrée.
Un jour elle devrait quitter son père et l’Afrique pour aller étudier l’anthropologie dans une université, afin de prendre ses responsabilités, faire son devoir, tout simplement.

* * *

Mort du père.
Départ pour Londres.

14-18 : guerre au Tanganyika
* * *

« Salut fillette ! »
La beauté de sa nièce n’avait jamais intimidé Mickey Mahoney : il l’avait vue durant un séjour au Lac Victoria lorsqu’elle était enfant et qu’il avait fait le voyage pour voir son frère et aussi, pour voir s’il n’y avait pas quelques magouilles à mettre en place dans le coin. Malheureusement le climat ne lui avait pas convenu du tout et il était même rentré plus tôt que prévu et sans rien avoir mis en place. La petite Emily lui avait rendu visite tous les jours qu’il avait été cloué sur son lit par la fièvre, lui apportant de l’eau, lui épongeant le front, lui racontant des histoires à propos de lions et de girafes, de gnous et de termitières plus hautes que les hommes. Elle avait toujours un livre sur les genoux et les rares fois où sa mère venait les voir, la petite changeait de sujet et lui lisait les histoires pour enfants sages de son livre.
Depuis cette période, Mickey la tenait en haute estime : une fille généreuse et débrouillarde, voilà comme il la voyait, et non pas comme une beauté à vous couper le souffle.
Il fallait avouer aussi, que sa brune de maîtresse était pas mal non plus, se dit-il avec un sourire gourmand en repensant à sa dernière nuit avec Margot.
« Ta grand-mère m’a dit que tu aurais besoin d’un petit coup de patte pour financer tes études ! Anthropologue, hein ? Ah, tu es bien la fille d’Edward » il soupira avec tendresse. « Bon, si je me souviens bien, tu es plutôt forte pour raconter des histoires ? Eh bien il s’agirait là de raconter les histoires en les épiçant un petit peu. Mais attention hein ! Pas en racontant n’importe quoi : chez Mickey Mahoney, on dit toujours la vérité ! Sinon, je ne serais pas où j’en suis : aucun procès pour diffamation n’a jamais abouti, nous avons toujours su prouver nos dires ! Alors, tentée ? »
Emily accepta, et bien que son travail fut pour elle alimentaire, elle se révéla fort douée pour teinter ses articles de suppositions sans les formuler vraiment, laissant le lecteur imaginer tout ce qu’il voulait, tout en réussissant l’exploit de donner l’impression que la personne sujette de son article était quelqu’un d’extraordinaire, de formidable. De fait, ils n’avaient jamais eu de problème avec ses articles, même si tout le monde s’en régalait tant les sous-entendus étaient clairs bien que très fins.
Il faut dire aussi que Mickey ne lui faisait jamais interviewer des ordures, toujours des gens bien avec leurs petits travers qu’elle savait déceler. Ou dont elle arrivait à leur faire parler en les charmant. Mickey ne savait pas trop comment elle s’y prenait, n’ayant jamais assisté à aucune interview ; il lui avait d’instinct fait confiance.
Sacrée gamine, va !

Edité : 08 Août 2014, 19:09 par Isalia
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 08 Août 2014, 18:47 
Hors-ligne Ombre
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Et un autre, hop !

Par contre ce serait sympa qu'il y en ait plus de plus d'autres gens parce que moi, si j'aime bien les écrire, j'adore en lire d'autres ! :D

Bon, pour la partie à peine commencée de Rêve de Dragon avec Gobelure, sur Aidedd aussi... Le personnage est un petit garçon nommé Thomasson, réincarné plus tard en Elsie (oui, une femme, mais c'est quand même la même personne). ;)


Le petit Thomasson était dehors, non loin de la maison. Il se gavait de baies bien rouges et juteuses, et sucrées aussi. Il faisait beau et c'était le milieu de la matinée. Il était heureux. Il aimait quand les baies étaient chaudes du soleil, et pleines de jus qui lui coulait jusque dans le cou. Quand il se fut bien régalé, il remplit le petit saladier que Madeleine lui avait donné pour qu'il aille cueillir les baies.
Le tenant tant bien que mal, il courut jusqu'à la maison. Il alla directement dans la grande cuisine et ajouta, avec beaucoup de sérieux, les baies sur les pâtisseries à la crème d'avocat que Madeleine avait préparées le matin. Il y avait du monde, dans cette cuisine, car aujourd'hui ce serait un jour de fête, avec des banquets toute la journée, et de la musique aussi, qu'on entendait déjà, d'ailleurs, et des danses ! Bien sûr, il n'y aurait pas de produits animaux, car on ne voulait pas que la mort entre dans cette journée spéciale.
Son travail fini, Thomasson se fraya un chemin entre les cuisiniers pour aller dans le jardin et rejoindre l'autre bâtiment.
Il savait que si on l'avait envoyé chercher des baies, c'était pour laisser maman se reposer un petit peu. Il avait bien pris tout son temps. Et puis les fruits étaient bons, et le soleil aussi.
Tout le monde était là pour fêter l'arrivée du petit Gwillior, mais personne ne le verrait, ni sa maman non plus. C'était comme ça : on se réjouissait tous ensemble, mais on devait laisser tranquilles la mère et son bébé. Thomasson se sentait important, parce que comme il s'agissait de sa maman, il avait le droit, lui, d'aller dans la chambre interdite aux autres.
Il songea à la nuit magique qu'il avait vécue. Enfin, au début, il avait dormi, et n'avait rien remarqué. Mais dans la nuit, il avait bien remarqué que sa maman n'était plus dans la pièce, et il s'était levé pour descendre doucement les escaliers. Son papa, dans la cuisine, lui avait souri, et Thomasson avait continué jusque dans la pièce à vivre. Là, à la lueur de quelques bougies, il avait vu sa maman dans le baquet d'eau qui avait été installé depuis plusieurs jours. Il approcha et quand il fut tout près, elle ouvrit les yeux et lui sourit. Il toucha l'eau, pour voir, et vit qu'elle était bien chaude. Il aurait presque eu envie d'y aller avec elle. Mais elle referma les yeux et commença à chanter, d'une voix grave, en se balançant doucement dans l'eau, de gauche à droite et de droite à gauche. Thomasson alla s'asseoir près de Léanne, la femme qui était venue pour aider sa maman. Léanne était assise dans le fauteuil à bascule, dans un coin de la pièce, et elle fut heureuse d'accueillir Thomasson sur ses genoux. Il se laissa bercer, à la fois par le va-et-vient du fauteuil, mais aussi par les sons que chantait sa maman, à intervalles réguliers. Il allait presque se rendormir quand il fut réveillé par le bruit que fit l'eau chaude versée par son papa dans le baquet. Il vit la fumée sortir du seau, même après qu'il fut vidé dans le bain. Personne ne parla, et Thomasson non plus. Le rythme du fauteuil n'avait pas cessé, et maman reprit son étrange chant. Mais Thomasson décida qu'il ne dormirait pas. Parfois, Léanne devait sentir quelque chose, parce qu'elle disait "C'est bien." d'un ton encourageant et posé à la fois, toujours calme, et Thomasson entendait presque un petit soupir venant de sa maman lorsque Léanne disait cela. Il sentait que Léanne ne disait pas cela n'importe quand. Les heures passèrent ainsi, quand Léanne posa Thomasson sur ses pieds et se leva pour se rapprocher du baquet. Annabelle commençait à chanter plus fort, et si Léanne n'avait pas été si tranquille, face à sa mère, il n'aurait pas été si rassuré lorsqu'elle commença à crier. Léanne disait toujours la même chose : "Bien." "Oui." Puis Annabelle arrêta de crier et Léanne plongea ses bras dans l'eau. Elle les ressortit, sourit et dit "Plus qu'une." La maman de Thomasson souriait en regardant dans le baquet. Il sentait bien que ce n'était pas encore fini, et au bout de quelques longues secondes, en effet, sa maman recommença à crier, mais cela ressemblait à nouveau à un chant. Puis elle rit et sortit un bébé de l'eau, tout contre elle ! Thomasson écarquilla les yeux et courut vers le baquet, riant lui aussi. A leurs rires se mêlaient ceux de Rodrick, le papa de Thomasson, qui était lui aussi venu s'installer silencieusement dans un coin, un coin tellement discret que Thomasson ne l'avait pas du tout remarqué. Rodrick s'était approché avec une serviette chaude dans les mains et avait aidé Annabelle à sortir de l'eau en tenant leur enfant. Il l'avait enveloppée dans la serviette tandis que Léanne avait quitté la pièce pour revenir avec d'autres serviettes chaudes. Ensuite Annabelle s'était installée sur la paillasse spécialement préparée pour l'occasion, et fit téter son bébé. C'est seulement après cette longue tétée que l'on avait su que c'était un garçon ! Aussitôt, Thomasson avait couru dehors et réveillé toute la maisonnée en hurlant "C'est un petit frère ! C'est un petit frère !"
Maintenant, dans la petite cuisine il y avait la vieille Naan, qui tirait l'aiguille. Thomasson passa devant elle et entra dans la pièce à vivre. Sa maman était là, avec son petit frère qui dormait tout contre elle. On entendait bien la musique du dehors, mais ici elle était adoucie par l'épaisseur des murs en pisé. Annabelle sourit à son premier-né et Thomasson se glissa doucement auprès d'elle pour faire un bon câlin. Le bébé avait toujours son cordon qui sortait de son ventre, et le nid dans lequel il avait grandi durant son séjour dans le ventre d'Annabelle était au bout de ce cordon, enveloppé dans un linge bien propre. On le couperait dans quelques heures, avec un couteau bien propre, et on l'enterrerait au pied d'un bel arbuste, dans le trou que papa était en train de creuser. Ce serait l'arbre de Gwillior. Thomasson aussi avait son arbre. Il aurait le droit d'essayer de couper le cordon. On lui avait assuré que comme on aurait bien attendu, cela ne saignerait pas, et qu'il ne ferait pas mal à son petit frère. Thomasson était très fier, de pouvoir faire quelque chose d'aussi important pour Gwillior.
Son long câlin fini, il embrassa sa maman, se releva doucement et sortit de la petite maison. Il se retrouva tout étourdi d'un coup par la fête, le soleil et tout ce monde venu pour partager leur bonheur !
Oh oui, Thomasson était plein de bonheur, et il aimait ça.

* * *

Depuis toute petite, Elsie avait voulu avoir des enfants. Plein. Tout plein. Ça tombait bien, puisqu'en grandissant elle rencontra Simon, qui lui aussi voulait plein d'enfants. Tout plein. Bien sûr, ils avaient plein d'autres points communs, qui les rendaient heureux ensemble, et quand enfin Simon toucha sa première paye d'artisan, ils décidèrent de se marier. Un mariage simple, en robe blanche à petites fleurs jaunes brodées dessus, simple, mais plein de bonheur, avec leurs parents et les amis qu'ils aimaient. Ce fut une jolie fête, et Elsie eut le bonheur de tomber enceinte dès sa nuit de noces. Ce fut une grossesse heureuse, épanouie, jusqu'au septième mois. Jusqu'au jour où le monde, la vie d'Elsie s'écroula.
Le jour où le bébé ne bougea plus. Les journées d'attente pour que le corps de ce bébé qui ne bougeait plus sorte du corps d'Elsie. La journée atroce où il avait fallu le faire sortir avant d'attendre qu'il soit trop tard pour Elsie. Cette atroce, horrible journée, où en plus de supporter la mort de son enfant, elle dut supporter d'entendre qu'elle n'en aurait pas d'autre. Jamais.
Refusant de vivre pour un temps, elle s'enfonça dans une profonde dépression jusqu'à ce que Simon renonce et la quitte, dans l'espoir de refaire sa vie et d'avoir tous ces enfants dont il rêvait.
Le départ de Simon lui parut juste et sensé, et lui permit curieusement d'aller mieux alors que tous craignaient qu'elle ne s'enfonce encore plus dans le désespoir. Mais pour Elsie, elle n'entraînait plus celui qu'elle aimait dans son désespoir, dans une vie sans enfants, une vie où son rêve ne pourrait plus se réaliser. Ainsi, Elsie reprit doucement vie.
Et fit une rencontre.
Pas un homme, non. Simplement, le hasard mit sur sa route, par l'errance d'un rêve, une femme nommée Ariane, et qui était sage-femme. Ariane, à l'évocation de son métier, vit la douleur crisper violemment le visage d'Elsie et, entendant son histoire, laissa une idée germer en elle.
Ariane ne connaissait personne dans la région, puisqu'elle était arrivée par une déchirure. Cela tombait bien pour les gens de la contrée qui avait son lot de femmes enceintes, et Ariane demanda à Elsie de la mener chez les gens qui feraient appel à elle.
Dès le premier bébé, la première naissance, Elsie eut la révélation. Elle ne pourrait jamais avoir d'enfant, mais sa vie en serait tout de même emplie en étant présente lors de leurs premiers moments dans la vie, dans cette vie.
Ainsi Elsie devint sage-femme, sous la bienveillance d'Ariane.
Puis Elsie se perdit un jour à travers un rêve, alors que tout comme Ariane lorsqu'elle l'avait rencontrée, elle allait à la rencontre d'un nouvel être.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 08 Août 2014, 21:53 
Hors-ligne Thaumaturge
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Localisation : Là où les vents du Chaos me portent...
Isalia a écrit :
Par contre ce serait sympa qu'il y en ait plus de plus d'autres gens parce que moi, si j'aime bien les écrire, j'adore en lire d'autres ! :D

J'en ai pas sous la main, mais promis, dès que j'ai ça, je poste. ;)
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 09 Août 2014, 18:54 
Hors-ligne Administrateur
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Je posterai le miens une fois que j'aurais terminé les corrections, un voleur, un guerrier, une prêtresse des runes.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 09 Août 2014, 19:03 
Hors-ligne Ombre
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Merci à vous, c'est chouette. :D
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 10 Août 2014, 21:13 
Hors-ligne Ombre
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Ce n'est pas dans mes habitudes de publier mes backgrounds, dans la mesure où je les réutilise souvent pour des PNJ quand le PJ n'a pas eu le temps de faire long feu. Mais comme je joue jamais en ligne...

Celui-ci a été écrit à la va vite pour combler un trou dans une partie pour un MJ débutant, très motivé, mais qui ne connaissait pas du tout l'univers des Royaumes Oubliés, et l'a découvert au fur et à mesure qu'il maîtrisait sa campagne. Donc, comme j'ai la flemme de le relire pour virer les annotations, je préviens, y'a du spoil sur l'histoire des Royaumes Oubliés.

Le but était de faire de mon personnage l'un des Enfants de Bhaal, pour ceux à qui ça parle, afin de lui permettre d'exploiter mon histoire et de lui fournir des amorces de scénarios, voire de campagnes. Le personnage est un mage spé invoc/beguiler (on joue avec des personnages gémellaires).

Dernier détail, certains noms propres sont empruntés à d'autres univers. J'avais pensé les modifier plus tard, mais j'ai jamais trouvé le temps de le faire. Pas la peine de crier au plagiat, donc. :)



Histoire Nathyrra


Petites notes. J’ai voulu faire une histoire qui soit assez complète pour te donner de la matière dans tes scénarios, qui justifie certains éléments de sa condition actuelle (notamment son défaut) et, surtout, qui en profite aussi pour te donner des indications sur des éléments majeurs de l’Histoire de Féérune, que j’utilise dans mes propres parties. Cette fois, on va se concentrer sur le Temps des Troubles. C’est l’événement majeur et fondateur de la seconde édition de d&d, qui a toujours des répercussions sur les éditions suivantes.

D’abord, Ao. C’est le dieu suprême du Toril (la planète qui abrite Féérune, son continent principal). Une poignée de gens seulement, à travers les plans, sont au courant de son existence. Il ne se manifeste pas, n’intervient jamais directement, n’a pas de prêtres et n’accorde ni sorts, ni pouvoirs, ni miracles. Avant le Temps de Troubles, il avait consigné les pouvoirs et attributions de chaque dieu sur ce que l’on appelle les Tables du Destin. Détenir une table signifiait détenir les pouvoirs qui allaient avec.

Trois dieux ont décidé de former une alliance afin de les dérober et accroître leur pouvoir. Il s’agissait de Baine, dieu de la tyrannie et de la duperie, Myrkul, le dieu des morts et très grand fan de morts vivants et en enfin, Bhaal, le dieu du meurtre et des assassins. Quand cela arriva, Ao décida, en guise de punition, de bannir l’ensemble des dieux sur Toril, à l’exception de Heaume (ou Helm en VO), le dieu des gardiens et sentinelles, qui fut choisi pour garder l’accès aux plans divins et empêcher les bannis de revenir.

Cela eut trois conséquences majeures. La premières, les prêtres cessèrent de recevoir leurs sorts. La seconde, Mystra, déesse de la magie, ayant été bannie, la magie devient parfaitement aléatoire et très dangereuse à utiliser. Des zones de magie morte et de magie sauvage apparurent. Enfin, la troisième, la plus importante, les dieux se retrouvèrent au beau milieu des mortels, extrêmement puissants mais on ne peut plus mortels eux aussi.

Un groupe d’aventuriers (ce sont les trois premiers bouquins de la série des Royaumes Oubliés), partit à l’aventure afin de découvrir ce qui se passait. Il était composé de Minuit, une magicienne, Kelemvor, un guerrier, Cyric, un roublard et assassin et un prêtre de Sunie dont j’ai oublié le nom tant il est transparent dans l’aventure. Je te passe les détails, mais au cours de leur enquête, Baine, Myrkul et Bhaal trouvèrent la mort… autant que puisse mourir un dieu. Les dieux récupérèrent leur place. Minuit devint la nouvelle déesse de la magie, Mystra ayant été tuée par Helm alors qu’elle tentait de rejoindre les plans divins. Cyric fit un carton plein et récupéra les attributions de Baine et Bhaal à la fois, devenant un dieu aussi important que puissant. Un peu plus tard (une autre série de bouquins), Kelemvor récupéra les attributions de Myrkul, à la différence près que lui essaie d’être impartial envers les défunts et ne peut pas blairer les morts vivants.

Seulement voilà, un dieu ne meurt pas si facilement. Quand on détruit sa forme physique, son essence divine demeure. C’est ainsi que Myrkul déversa sa conscience et sa puissance dans un artefact que l’on appelle la couronne de cornes (tu le trouveras dans je ne sais plus quel manuel), continuant à vivre ainsi. Bhaal mourut près d’un fleuve qui depuis lors est souillé.


Ces éléments en tête, l’histoire de Nathyrra peut commencer.

Sa vie débuta dans la cité drow d’Eryndlyn. Cette dernière est réputée en raison du nombre incroyables de portails la reliant à l’ensemble de Féérune. Pour cette même raison, bien que sa taille et sa puissance demeurent modestes, Eryndlyn reste une cité de premier plan dans le monde drow, fondant sa prospérité sur le commerce, facilité par les déplacements accélérés que permettent les portails, et la mise à disposition de contacts, d’informations et de point de chute à travers tous les Royaumes. Comme toute cité drow, elle est dirigée par un matriarcat puissant. Les 47 maisons nobles se livrent une guerre permanente pour gagner en puissance et en prestige, les Mères Matrones des six premières maisons formant le Conseil régnant. Nathyrra naquit au sein de la maison Dalshy’yn, huitième maison d’Eryndlyn. Sixième fille de la Mère Matrone Danisha, il était peu probable qu’elle accède un jour au trône de son clan. Consciente que sa lignée était suffisamment nombreuse pour assurer la pérennité de sa maison en dépit des intrigues, complots et coups de poignard dans le dos, Danisha forma d’autres projets pour sa fille cadette.

A l’instar de toutes les filles nobles des villes elfes noires, elle fut envoyée suivre les 50 années d’enseignement que dure la formation d’une prêtresse de Lloth, la principale et redoutable déesse araignée des drow. Danisha ne prévint pas sa fille qu’elle n’avait aucune intention de lui laisser achever sa formation. Au cours d’une des nombreuses cérémonies qui servent de tests, éliminant les plus faibles, indignes de servir la Reine Araignée, elle soudoya les prêtresses chargées de l’examen afin d’orchestrer l’échec de sa fille qui, dès qu’elle entonna sa prière, disparut dans un geyser de flammes plus noires que le Chaos. Tous ceux qui assistèrent à la scène ne virent que le courroux de Lloth et personne ne trouva rien à redire lorsque Danisha proclama qu’elle n’avait jamais eu que cinq filles.

Les flammes invoquées ne servirent qu’à masquer la disparition de sa fille via un sort de téléportation. A tout juste 17 ans, Nathyrra se réveilla dans une cellule froide et nue, lorsqu’une autre elfe noire ouvrit la porte à la volée. Celle-ci l’informa qu’elle était désormais morte et que son nom n’avait jamais existé. Elle lui apprit également que ceci était du fait de sa mère qui souhait la voir intégrer les Sœurs Noires. Un sourire de satisfaction s’est alors étalé sur les lèvres de la jeune elfe. Les Sœurs Noires était une légende à Eryndlyn, une secte d’assassins au service des plus puissantes matrones et, parfois, de ceux suffisamment fortunés pour s’offrir leurs services. Leurs crimes étaient si parfaits que leurs activités étaient toujours sujettes à caution, personne ne croyant réellement en leur existence.

Débutèrent alors les plus dures années de Nathyrra. L’entraînement des Sœurs Noires était impitoyable. Celles qui échouaient étaient éliminées, servant parfois de cibles pour les épreuves des candidates restantes. La concurrence entre candidates était poussée jusqu’à encourager les assassinats pour éliminer les rivales trop prometteuses. Nathyrra comprit rapidement que si la discrétion lui serait vitale, comme à tout assassin, cela ne serait jamais suffisant pour surclasser ses rivales, notamment au sein d’un centre de formation que tout un chacun pouvait parcourir librement, protégé de surcroit par d’innombrables sorts de surveillances et de vigies magiques. Elle développa alors un talent certain pour les intrigues et la manipulation, usant d’un subtil mélange de séduction et de charmes, physiques et magiques, montrant un véritable don pour ces derniers qui lui venaient naturellement, ce qui lui permit en parallèle de se concentrer sur d’autres branches de la magie. Elle réalisa le double exploit de monter dans la hiérarchie des élèves, ne se faisant que rarement soupçonner grâce à ses enchantements et ses subtiles manipulations contre une race dont deux des caractéristiques principales sont une méfiance, justifiée, proche de la paranoïa et une formidable résistance à la magie.

Vingt années plus tard, son corps et son esprit parfaitement affutés, Nathyrra apprit qu’il ne restait plus des trente-huit candidates initiales que les deux plus prometteuses. Le premier sourire depuis celui de son arrivée chez les Sœurs Noires s’étala sur visage de Nathyrra, un sourire de prédatrice qui voit la fin de la piste de l’animal qu’elle traque depuis longtemps. Son sourire se fit encore plus large lorsqu’elle apprit l’identité de dernière rivale : Sobel. Depuis les premiers jours, les deux femmes s’étaient mortellement opposées l’une à l’autre, chacune de leurs tentatives d’assassinat respectives se soldant par des échecs. La puissance et la force brute de Sobel s’étaient révélées trop solides et trop… basiques pour se laisser manipuler par les sorts et la subtilité de Nathyrra qui, de son côté, avait toujours pu se protéger des grossières approches de celle qui se rapprochait davantage d’une guerrière que d’une assassin. Une autre évidence s’imposa à Nathyrra : la dernière épreuve étant un combat singulier, face à face, elle n’avait strictement aucune chance contre Sobel, ses capacités étant trop inférieures et ses sorts n’étant pas du tout destinés au combat. On la laissa plantée dans sa cellule avec pour instruction d’attendre le lendemain sans tenter de s’en prendre à sa rivale d’ici là.

La nuit fût agitée pour Nathyrra, tiraillée entre la certitude d’être tuée le lendemain, que ce soit face à Sobel ou à ses instructeurs si elle tentait quoi que ce soit avant l’épreuve. Un froid calcul la mena à une conclusion évidente : si elle affrontait Saobel, elle mourrait, alors que sa mort ne serait que probable si elle désobéissait à ses maîtres. Elle quitta donc sa chambre, usant de tout son art et de sa connaissance des lieux pour rejoindre la cellule de Sobel sans se faire repérer par les patrouilles, les vigies magiques, les alarmes et les sorts de scrutation que ses supérieurs avaient sans doute placés sur elle. Il lui fallut deux bonnes heures pour y parvenir, bien que leurs logements ne soient distants que de quelques centaines de mètres. Arrivée devant la porte de la cellule, elle soupira de mépris tdevant les pitoyables sorts de protection dont Sobel avait affublé sa porte étaient risibles, se reprochant aussitôt le bruit inutile que provoquait son soupir. Avec une aisance déconcertante, elle contourna les pièges et ouvrit la porte sans bruit, découvrant sa rivale haïe, assise en tailleur contre un mur, entièrement nue, plongée dans la transe méditative qui sert de sommeil aux elfes. C’est dans cette même position que ses instructeurs la retrouvèrent le lendemain, immobile, la gorge ouverte, son corps nu souillé de sang écarlate.

Le Conclave dirigeant les Sœurs Noirs se réunit aussitôt. Il ne leur fallut que quelques minutes pour statuer du sort de Nathyrra : elle reçut les félicitations de tous, personne ne pouvant contester qu’elle était la dernière en lice, donc la lauréate de sa promotion. Un soulagement parcourut l’assassin, qui riait intérieurement en songeant qu’après vingt années d’intrigues, de manipulation, de corruption, de vices et de sévices, c’était finalement un assaut direct frontal qui lui avait ouvert les portes de la victoire.

Elle reçut des mains des Sœurs Aînées une rapière magnifiquement ouvragée, un superbe rubis sculpté en une goutte de sang si réaliste qu’on l’eut dit tirée d’une quelconque énorme créature incrusté dans le pommeau, la coquille figurant une discrète et élégante tête de mort, les quillons délicatement ciselés en deux jeunes elfes tenant une épée se croisant à la base de la lame, symbole des Sœurs Noires.

Sans plus de cérémonie, elle fut renvoyée auprès de sa mère, dans le plus grand secret, qui fut ravie de voir son arme enfin prête. Dans les dizaines qui suivirent, on retrouva les corps des prêtresses soudoyées vingt ans plus tôt pour faire disparaître Nathyrra, effaçant ainsi quelques-unes des rares preuves que la jeune assassin était encore en vie.

Quelques années plus tard, les activités d’Eryndlyn amenèrent suffisamment d’argent dans les caisses du Conseil pour qu’il décidât d’investir dans un projet commun. Au terme d’âpres discussions et quelques meurtres plus tard, il fut décidé de ne pas s’en prendre à une cité voisine en Ombre Terre mais de se diriger vers la surface. L’idée fut critiquée dès le début, d’aucuns craignant que la surface ne représente un trop grand danger pour les elfes noirs, créatures faites par et pour les ténèbres d’Ombre Terre.

Toutefois, le projet vit le jour et une expédition d’une centaine d’individus fut envoyée à la surface pour fonder une colonie et évaluer les intérêts potentiels de cette nouvelle extension du pouvoir d’Eryndlyn. Sous la direction d’Eclavdra, une prêtresse de Lloth issue de la première maison, l’expédition s’établit dans les ruines d’un quartier d’une ancienne cité elfique du Bois de Yuir, Nathyrra les accompagnant sous l’identité d’une excentrique éclaireuse de la maison Dalshy’yn (ce genre de tâche étant d’ordinaire dévolue aux vulgaires mâles). La zone présentait un double avantage. En premier lieu, les ruines furent extrêmement faciles à aménager pour bâtir un avant-poste qui se fondait parfaitement dans le décor. Un observateur non avertie n’aurait vu, en regardant l’avant-poste, qu’une série de ruines inoccupées. Dans un second temps, les mages de l’expédition décelèrent que la forêt entière semblait protégé de toute forme de scrutation et de divination (propriété du Bois de Yuir que tu trouveras dans le manuel de Féérune).L’ambitieuse Eclavdra comprit aussitôt l’intérêt qu’elle pourrait retirer de cet avantage : organiser la colonie et ses activités, ainsi que ses profits, sans avoir à se soucier d’être surveillée par ses supérieures, qui devraient se fier aux seuls rapports qu’elle leur enverrait.

Ainsi fut fondée la colonie de Gil’Ead.

Rapidement, les premières explorations eurent lieu, les drows ne sortant que de nuit, l’éclat du soleil blessant leurs yeux hyper sensibles et prenant garde à ne pas se faire remarquer par les surfacins (nom donné aux habitants de la surface).

Au cours d’une de ses explorations, Nathyrra, partie en solitaire, à son habitude, entendit, provenant du cœur de la clairière, une psalmodie, sombre, rythmée, entêtante, attirante, presque hypnotique. Curieuse, l’elfe s’approcha et découvrit un spectacle étrange. Au cœur d’une clairière, sur un autel en forme de crâne, était sanglée une elfe de la lune, le torse découvert. La surplombait un humain portant une sombre robe d’un rouge si profond qu’il en paraissait noir. Son visage grossier était orné, sur son front, d’un tatouage figurant un crâne entouré de larmes tournant en cercles concentriques. Autour de lui se tenaient en cercle une douzaine d’autres personnes, vêtues à l’identique. Nathyrra comprit qu’ils se tenaient de façon à imiter le symbole tatoué sur le prêtre, l’autel servant de point central.



Nathyrra resta longtemps, immobile, à écouter la psalmodie du prêtre qui semblait ne jamais finir. Son esprit était ailleurs, embrumé par la puissance mystique du cantique. Inconsciemment, les paroles s’implantèrent dans son esprit et elle se mit à murmurer le chant à l’unisson du prêtre, sans s’en apercevoir. Lentement mais inexorablement, elle sentit monter en elle une présence, comme si une autre conscience essayait de toucher la sienne. Cela s’imposa à elle comme une évidence. Elevée comme toute drow, dans la seule connaissance du panthéon elfe noir et de la vénération de Lloth, elle n’avait jamais entendu parler de Bhaal, elle ignorait qui il était, ce qu’il était : le dieu du meurtre et des assassins.

Avant qu’elle comprenne ce qu’elle faisait, elle jaillit de sa cachette, en silence, foulant l’herbe sèche sans émettre le moindre craquement, le moindre bruit. Plus elle avançait, plus l’aura de puissance émanant du prêtre l’écrasait. Pourtant, elle avança, encore et encore, mue par une force supérieure à sa volonté. Les adorateurs n’esquissèrent pas le moindre geste lorsqu’elle pénétra le cercle, traversant le rang pour s’approcher du prêtre et de l’autel. L’ayant remarqué, le prêtre lui indiqua l’elfe attachée sur l’autel sans cesser de chanter. Nathyrra était à présent complètement enveloppée par cette aura, soumise à sa volonté, parfaitement consciente de ce qu’elle devait faire. Son regard plongea dans celui de la fragile créature, y lisant une peur indicible, des larmes roulant sur ses joues, percevant à peine ses hurlements de terreur, ses suppliques entrecoupées de sanglots.

Sans la moindre hésitation, elle dégaina sa dague et la posa sur la poitrine de l’elfe, puis l’enfonça d’un coup sec, les cris et les pleurs cessant aussitôt. Nathyrra vit s’évaporer des lèvres du corps encore chaud un mince filet de brume violette, filant vers le prêtre qui l’absorba. Une infime partie de cette brume se dirigea vers Nathyrra qui sentit une imperceptible chaleur l’envahir. Sans savoir pourquoi, elle comprit désormais que chacun de ses meurtres produirait le même effet et que chaque âme qu’elle arracherait à la vie serait offerte à Bhaal. Une autre évidence s’imposa à elle, comme un coup de marteau, l’emplissant de terreur. Ce n’était pas un prêtre qui se tenait devant elle : c’était l’avatar de Bhaal lui-même. Tombant à genoux, elle murmura instinctivement : « du sang, pour le trône de sang. »

Avec un sourire mauvais, l’avatar l’invita à se relever puis, d’un geste impérieux, la congédia, sans lui adresser la parole. Tête basse, l’assassin tourna les talons et s’éloigna de celui qui était désormais, elle le savait, sa divinité tutélaire, le modèle qu’elle s’efforcerait d’atteindre.

A compter de ce jour, Nathyrra reçut l’instruction des adorateurs de Bhaal, s’éclipsant de Gil’Ead chaque fois qu’elle le pouvait. L’instruction fût rapide. Nathyrra étant déjà une tueuse accomplie, l’essentiel de son apprentissage se concentra sur l’histoire locale, tout ce qu’elle avait besoin de savoir pour mener à bien les missions qu’on lui confierait dans cette partie du monde. Ainsi, elle apprit que Bhaal ne cherchait pas à tout prix le meurtre pour le meurtre. Pour qu’un assassin ait du travail, il fallait que la situation géopolitique soit stable. Une guerre ouverte tombait dans le domaine de Tempus, le dieu des batailles. Maintenir l’équilibre des pouvoirs assurait que chaque camp chercherait à prendre l’avantage par des moyens détournés, dont l’assassinat.

Alors que son instruction de la situation géopolitique locale touchait à sa fin, un déchirement se produisit. Bhaal, qui avait disparu, continuant de former ses sbires à travers tout Féérune, abandonnant chacun à son sort une fois l’assassin recruté et formé, venait de mourir, transpercé par Fléau des Dieux, l’épée de Cyric (Fléau des Dieux étant la forme que prit temporairement Mask, dieu des voleurs). Le contrecoup psychique de la mort de leur divinité extermina la plupart des adorateurs de Bhaal. Une chute brutale du taux d’assassinat fut constatée partout en Féérune.

Nathyrra ne vénérait pas Bhaal depuis suffisamment longtemps, ni avec assez d’ardeur, pour être affectée. Du moins était-ce ce qu’elle pensa en constatant la mort des autres adorateurs de Bhaal et non la sienne. La secte qui l’abritait fut réduite de douze à 4 membres. L’un des survivants prit la tête la secte, qu’il baptisa « les Larmes de Sang. » Il prit lui-même le titre de « Crâne Sanglant » et fit de chacun des sectateurs restant, Nathyrra y compris, une « Larme. » Celle-ci sourit en songeant que sa rapière était décidément un signe divin, le rubis taillé en forme de larme du pommeau et la coquille en forme de crâne pouvant parfaitement convenir à sa nouvelle divinité.

Ce que Nathyrra ignorait, c’est que Bhaal avait prévu sa mort et avait semé les graines qui permettraient sa renaissance. En chacun des adorateurs nouvellement formés par ses soins depuis sa chute sur Toril, il avait implanté une infime partie de son essence. L’âme de chacun était souillée par l’essence de Bhaal et, à la mort de chacun d’entre eux, sa souillure partait nourrir le Trône de Bhaal qui, mort après mort, se remplissait inexorablement, attendant avec impatience qu’il ne reste plus qu’un seul enfant de Bhaal pour venir réclamer son Trône et permettre sa renaissance.

Ignorante de ce fait, comme tous les Enfants de Bhaal, Nathyrra n’eut de cesse que de poursuivre la mission que lui fournit Crâne Sanglant : préserver à travers ses meurtres l’équilibre des pouvoirs entre l’Aglarond, Thay et la Rashéménie. Peu de temps après, le Crâne reçut en songe une vision envoyée par Bhaal : il devait permettre sa renaissance en incitant Nathyrra à traquer et éliminer ses autres enfants, sans lui révéler la nature de ses cibles. Si un Enfant de Bhaal devait découvrir la vérité, il fallait que ce soit par lui-même.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 15 Août 2014, 11:21 
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Merci D'Eon.
Je ne connaissais pas du tout les RO !
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 15 Août 2014, 18:04 
Hors-ligne Ombre
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Un univers très standard mais devenu très riche avec le temps et le nombre de romans qui l'a enrichi. C'est idéal, pour faire débuter quelqu'un. L'univers est assez semblable au nôtre en matière de société et de repères culturels pour retrouver des repères et suffisamment riche en magie et en fantasy pour ne poser quasiment aucune barrière à l'imagination. Je conseille fortement.
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 24 Août 2014, 15:35 
Hors-ligne Thaumaturge
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Localisation : Là où les vents du Chaos me portent...
Tiens Isalia, un BG écrit pour la partie 49 maitrisée par Zalfrost, dans l'univers du manga One Piece.
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Les villageois de Cao Borao aiment à raconter, les soirs de tempête, qu'il y a une quinzaine d'années de cela, un kraken terrorisait les pêcheurs de l'archipel. Le monstre marin régnait en maître au large de cette poignée d'îles, interdisant à toute embarcation de s'aventurer sur son territoire. Incapables d'assurer la subsistance de leur famille qui vivait essentiellement du produit de la mer, les quelques marins et jeunes hommes en état de se battre décidèrent de chasser ce monstre afin de rendre à leur petit coin de South Blue le calme qui y avait toujours régné. Menés par Rob', un pirate solitaire s'étant retiré des affaires, ils embarquèrent à bord de tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un navire et partirent en direction de la tanière de la bête. Des dires des survivants, le combat fut épique; au milieu des roches volcaniques affleurant la surface et battues par les flots tumultueux, ils vainquirent le kraken, Rob' portant le coup de grâce à l'aide de son antique sabre d'abordage. Ces courageux aventuriers poussèrent plus avant leur expédition, pénétrant dans la grotte à demi-immergée qui servait de repère à leur ancien ennemi; c'est là, sur une grève immaculée, dans un vieux coffre au trésor rongé par le sel et les crustacés, au milieu de perles grosses comme le poing, qu'une enfant fut trouvée. Un tout petit bébé aux cheveux et aux yeux turquoises, nu comme un vers, et sans signe particulier permettant de deviner sa provenance. Les marins étaient divisés quant à la marche à suivre. Cette fille était elle l'engeance du kraken ? Etait elle au contraire un cadeau de l'océan pour les récompenser de leur vaillance ? Les plus vindicatifs ne purent en tout cas se résoudre à l'abandonner et Rob', qui n'avait pas de famille, accepta de recueillir le nourrisson qu'il prénomma Mya, en souvenir d'une serveuse qu'il avait aimé autrefois et laissée à quai dans une taverne de la Cité des Pirates.

Je me suis toujours demandée quelle était la part de vérité dans les récits d'oncle Rob', que ce soit celui de ma découverte ou un autre ? Ses aventures m'ont toujours paru extravagantes (et à son avantage) et je n'ai jamais vu l'ombre des richesses qu'il prétendait avoir accumulé au cours de ses années de piraterie. Pour autant, de ceux qui ont combattu la "terreur de Cao Borao" (certains disent qu'il s'agissait tout au plus d'une pieuvre de belle taille), tous m'affirment que c'est bel et bien dans un coffre au trésor au fond d'une grotte marine que j'ai été trouvée, sans que l'on connaisse mes origines. J'ai donc dû me satisfaire de ces explications, l'amour paternel que me portait oncle Rob' compensant le vide laissé par mes parents. Il m'éleva comme il l'aurait fait de sa propre fille, et je tâchais en retour de lui apporter joie et fierté.

La vie dans l'archipel paradisiaque de Cao Borao était paisible, au milieu des cocotiers s'élançant paresseusement au dessus de plages de sable fin que bordait une mer azurée à la faune et à la flore chatoyantes. Les eaux étaient chaudes et limpides, constituant un inépuisable terrain de jeu. C'est ainsi que je fis la découverte de mes "pouvoirs"; ces étranges tatouages quasi invisibles à l'oeil nu et qui s'illuminaient dès lors que j'étais au contact de l'eau, qu'elle soit douce ou salée. Je fus surprise de constater, à l'occasion d'un "chahut" dont j'étais la cible, que je pouvais respirer sous l'eau et m'y mouvoir avec facilité. Cela me valu le surnom de "sirène", ce qui était plutôt gentil comparé à d'autres quolibets dont m'affublèrent les gens de mon âge. "Sorcière", "démone", "fille de kraken"... j'avoue que les autres enfants ne furent pas toujours tendres, mais oncle Rob' veillait sur moi, me consolant lorsque les moqueries étaient trop cruelles. Mon caractère particulièrement doux couplé à un fond dénué de toute méchanceté me firent adopter de l'atoll malgré les incertitudes entourant ma naissance. Dès 9-10 ans, je mettais mes étranges capacités au service de la communauté, apportant une aide précieuse à la vie de tous les jours. Parfois, un bateau mouillait au large de notre village et nous échangions avec les marins, qu'ils soient pirates ou de la Marine, quelques objets locaux (notamment des perles) contre des ressources de premières nécessités introuvables sur l'île. A cette occasion, on me demandait de masquer mes particularités afin de ne pas attiser les convoitises. Aujourd'hui je regrette amèrement de ne pas avoir suivi ces sages conseils !

De temps en temps, les nuages s'amoncelaient au-dessus de Cao Borao; des vents violents et des pluies diluviennes s'abattaient sur nous pendant plusieurs jours qui ressemblaient à des nuits tant il faisait sombre. Les anciens évoquaient la colère des Dieux afin de nous laver de nos péchés. Pour ma part, je n'y voyais qu'un ouragan, un "simple" phénomène météorologique... que je tentais vainement de maîtriser avec mon semblant d'emprise sur le climat. C'était bien entendu au-dessus de mes forces ! Je devais avoir 12 ou 13 ans environ lorsqu'un typhon particulièrement violent frappa notre archipel. Comme à mon habitude, je me trouvais sur la plage, essayant de contrôler les bourrasques; tous au plus arrivais je à ralentir les tourbillons autour de moi pour ne pas m'envoler... C'est alors que j'aperçus au loin un navire en grand difficulté, luttant contre les éléments. Peine perdue, il vint se briser sur la barrière de corail qui ceinturait notre îlot ! Sans vraiment réfléchir, je me jetais à l'eau pour porter secours aux naufragés, consciente de mes aptitudes exceptionnelles. Mais malgré tous mes efforts, je ne pus sauver qu'un seul homme; le capitaine Sebastian Vega, officier de la Marine.

Ce fringant (et séduisant) capitaine resta de nombreux jours alités. Je veillais sur lui; je ne l'avais pas sauvé de la tempête pour qu'il trépasse sur la terre ferme. C'est ainsi que je restais à son chevet et que nous fîmes plus amples connaissances une fois qu'il eut recouvré ses forces. Il gagna petit à petit ma confiance, et, je dois l'avouer, sans doute une partie de mon cœur, et ce malgré les mises en garde d'oncle Rob'. Ainsi, lorsque, quelques temps plus tard, il me demanda par quel miracle j'avais pu le sauver des flots déchaînés, je lui fis part de mon secret. Oh, il ne me crût pas... pas au départ en tout cas. Mais après une démonstration de mes talents, il en fut convaincu.

Vint le moment de la séparation. Alors qu'un aviso de la Marine faisait halte dans notre village pour faire le plein d'eau potable, Sebastian m'informa qu'il était temps pour lui de rejoindre les siens. Il me supplia de l'accompagner, me promit monts et merveilles, m'embrassa même (mon premier baiser, comment l'oublier ?), mais je restais inflexible. Ma vie était ici; comment quitter mes amis, ma famille d'adoption, oncle Rob' ? Le cœur lourd, je le vis s'éloigner avec ses frères marins. Je pensais alors ne plus jamais le revoir ! Il eut été préférable qu'il en soit ainsi... car quelques mois plus tard, un vaisseau de la Marine vint se positionner au large de Cao Borao. A la nuit tombée, un commando envahit notre communauté avec pour seul objectif de m'arracher aux miens ! Oncle Rob' tenta de s'interposer, mais il fut mortellement blessé par le chef des soldats; le cruel Oeil Crevé ! Un officier balafré et dont l'oeil unique (le droit) vous fixe toujours méchamment ! Lorsque d'autres personnes réveillées par mes cris tentèrent d'arrêter mes kidnappeurs, il ordonna qu'ils soient exécutés. Je ne pouvais les laisser se faire massacrer ainsi pour ma seule personne; aussi acceptais je de suivre ce mauvais homme en échange de la vie de mes amis d'enfance et d'un dernier adieu à celui que je considérais comme mon père; oncle Rob', repose en paix !

Je fus conduite au capitaine du navire qui s'avéra être... Sebastian ! Ma première réaction fut de le gifler violemment. Il comprit ma colère et ma peine, mais m'assura qu'il n'y était pour rien dans la façon dont les choses s'étaient déroulées. Selon lui, c'était son second, Oeil Crevé, qui avait outrepassé ses instructions. Devais je le croire ? Il me fit comprendre que malgré toute son affection, je n'avais d'autre choix que de collaborer avec la Marine. Il avait reçu des ordres et il s'y tiendrait. Il se refusait à employer la force pour obtenir mes services mais m'expliqua que d'autres n'hésiteraient pas à en faire usage. Je l'avais sauvé par le passé, il me protégerait quant à présent... à condition que je le serve.

C'est ainsi que commencèrent mes aventures à travers les océans. Relater les nombreux périls auxquels nous fîmes face seraient longs et répétitifs, mais aidé par mes pouvoirs, le capitaine Sebastian Vega connut une ascension fulgurante au sein de la Marine. Les marins se battaient pour faire partie de son équipage et les pirates redoutaient de croiser sa route. C'est à cette époque que la légende de la "Sorcière des Mers" prit corps dans les tavernes enfumées des ports de Grand-Line. Bien vite courut la rumeur de cette "Fille de kraken" guidant le capitaine Vega vers ses proies, ne leur laissant aucune chance. On disait de moi que je dévorais les marins imprudents qui s'approchaient du bastingage par temps de brouillard, que je me nourrissais de sang de vierge pour garder une jeunesse éternelle, que j'étais née du croisement entre un monstre marin et une sirène... j'avoue que la propagande du Gouvernement Mondial aida grandement à la diffusion de ces inepties. De mon côté, je souffrais de devoir mettre mes talents au service de la guerre et de la mort, ce qui ne faisait que renforcer mon aura de malfaisance auprès des gens superstitieux; même certains soldats de la Marine me craignaient alors que j'étais leur alliée contrainte ! Seul Sebastian prenait soin de moi, s'intéressant à ce que je ressentais vraiment, m'écoutant, m'apprenant des choses utiles comme la navigation ou les règles de société, et surtout me protégeant tout à la fois de nos ennemis comme de ses propres hommes. Oui, j'attirai haine et convoitise, selon qu'on soit pirate ou de la Marine, homme ou femme, faible ou puissant... je jure pourtant n'avoir jamais voulu faire de mal, à qui que ce soit.

La jalousie est sans doute la plus dangereuse des maîtresses, surtout quand elle épouse un homme sans scrupule. Les succès de Sebastian faisaient des envieux, à commencer par son second. Il désirait son prestige et me convoitait autant pour mes pouvoirs que pour satisfaire certains désirs personnels. Plus d'une fois, je surpris son œil vicieux posé sur ma personne au point de m'en ouvrir à Sebastian et qu'il me cède sa cabine (ce qui ne manqua pas d'alimenter de folles rumeurs que je réfute catégoriquement; comment aurai je pu entretenir une liaison avec l'homme qui indirectement était responsable de mon "enrôlement" forcé ?). Un jour que nous faisions halte dans un fortin de la Marine, je vaquais à mes occupations sur le navire, Sebastian étant à terre. Je pensais qu'Oeil Crevé était avec lui, mais je me trompais. Avec deux de ses sbires, ils forcèrent la porte de la cabine dans laquelle j'avais trouvé refuge après avoir perçu leurs mauvaises intentions. Ils me violentèrent, m'arrachèrent mes vêtements et... et... n'eurent pas loisir d'aller plus loin, interrompus qu'ils furent par le retour impromptu de Sebastian. Ce dernier les rossa et menaça de les passer par dessus bord. Je crois que c'est la première fois que j'approuvais la violence dont j'étais témoin...

Hélas, ce que nous ignorions, c'est qu'Oeil Crevé n'avait pas choisi d'agir en cet endroit par hasard; il s'avérait que le commandant de la garnison locale était l'un de ses alliés, ayant servi autrefois sur le même navire de guerre. Quelques heures après la juste colère de Sebastian, des soldats montèrent à bord pour m'arrêter; j'étais accusée d'avoir ensorcelé le capitaine Vega dans le but de lui soutirer des informations, voir de le faire passer à l'ennemi. J'étais considérée comme une espionne et une traître, servant les intérêts d'une puissance étrangère. J'avoue ne pas avoir tout entendu aux faits qui m'étaient reprochés, mais ils paraissaient graves et les protestations de Sebastian n'eurent aucun effet sur les hommes chargés de me mettre aux fers. Mon protecteur fut lui-même destitué de ses fonctions. Avec l'appui de quelques complices occupant des fonctions importantes au sein de l'équipage, Oeil Crevé prit la possession du navire. Sans tarder, il donna l'ordre de mettre le cap vers une citée du Gouvernement Mondiale où je pourrai être jugée sans délais.

Au cours de ce périple, il vint à plusieurs reprises me rendre visite dans la cale dénuée de confort qui me servait de cellule; il ne me laissa guère d'espoir quant à mes chances d'être innocentée et, selon lui, les chefs d'inculpation qui me visaient me conduisaient tout droit au bagne, si ce n'est à l'échafaud. Il me proposa plus d'une fois son lit contre l'amnistie, mais je lui signifiais à chaque fois mon refus... ce qui avait don de le mettre dans une froide colère. J'ai souvent crains qu'il ne me prenne de force, comme il avait tenté de le faire par le passé, mais il n'osa pas. Sans doute savait il sa position précaire, une grande partie de l'équipage étant toujours fidèle à Sebastian et ne lui obéissant que par crainte. Très vite, des actes de sabotage vinrent entraver la bonne marche de notre bateau. Rien qui ne puisse mettre en danger la vie de ses occupants bien entendu, mais des avaries suffisamment importantes pour forcer à des haltes imprévues.

C'est à l'occasion d'un de ses mouillages dans une citée libre qu'il vint me délivrer au milieu de la nuit. Il neutralisa les gardes et me libéra de mes chaînes. Avec l'aide de quelques partisans, ils organisèrent mon débarquement et m'invitèrent à me rendre à la taverne du Roc aux Ecumes afin d'y contacter le capitaine Sundance. Mais cela, vous le savez mieux que moi ! J'ai supplié Sebastian de venir avec moi, mais il a refusé, m'indiquant qu'il me retrouverait une fois son honneur lavé. Il m'a quitté en me disant qu'à votre bord, je serai bien traitée et protégée. Il m'a également dit que vous étiez à la recherche d'un barreur... et il s'avère que c'est dans mes cordes.

Voilà, capitaine Sundance, je crois que vous en savez autant que moi sur ma propre personne. Je suis celle que vous connaissez peut être sous le nom de "Sorcière des Mers" ou "Fille du kraken". J'espère que vous n'êtes pas trop déçu ? Je n'ai rien du monstre sanguinaire que certains de vos semblables aiment à dépeindre. Mais j'ai effectivement les pouvoirs que l'on me prête, et je serais heureuse de les mettre à votre service en échange d'une protection... en attendant le retour de Sebastian !
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 09 Octobre 2014, 22:03 
Hors-ligne Ombre
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Merci Uphir. :sage:
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 09 Octobre 2014, 22:49 
Hors-ligne Thaumaturge
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Localisation : Là où les vents du Chaos me portent...
De rien. J'en ai deux autres en réserve mais j'attends le début des parties pour les dévoiler. ;)
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 11 Octobre 2014, 22:02 
Hors-ligne Ombre
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J'attends celui pour Warhammer avec impatience. ;)
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 Sujet du message : Re: Backgrounds
Message Publié : 15 Octobre 2014, 04:10 
Hors-ligne Maître du jeu
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Localisation : Montréal
Le background d'un personnage que j'avais fait pour une partie de Call of Cthulu qu'on n'a malheureusement jamais terminée.

Nom: Francesco Marinelli
Sexe: Masculin
Age: 39 ans
Diplômes: Baccalauréat en Histoire; Université de Perugia, Maîtrise Université de Bologne; Doctorat à la Sorbonne
Né à: Mogadiscio (Somalie) en 1884

Francesco Marinelli, imminent professeur d'Histoire à la Sorbonne traine un long parcours académique. L'italien a vu le jour dans un hôpital de Mogadiscio, en Somalie, le 14 janvier 1884. Son père, Giuseppe Marinelli y exploite une plantation d'agrumes alors que le gouvernement colonial italien encourage vivement des familles à s'établir dans ses colonies de la Corne de l'Afrique.

Le jeune garçon, ainé des quatre enfants, grandit reclus dans la plantation de son père, n'ayant que ses livres comme réconfort à sa solitude. À l'âge de 12 ans, il est envoyé dans un collège de Mogadiscio afin d'y entreprendre des études devant éventuellement le mener à devenir prêtre. Au grand désarroi de ses parents, Marinelli a d'autres plans. C'est là qu'il devient passionné d'Histoire. Il se délecte de tous les ouvrages contenus dans la bibliothèque de son école, notamment ceux qui touchent à l'histoire ancienne. Les professeurs remarquent ses talents et son intérêt et convainquent son père de l'envoyer étudier en Italie.

C'est donc en 1902, à l'âge de 18 ans, que le jeune homme part étudier à l'Université de Perugia, en Ombrie. Il y complètera des études en Histoire qui le mèneront à obtenir un baccalauréat en 1906. Si Francesco avait toujours eu un intérêt pour l'Histoire ancienne, c'est là que son intérêt se transforma en véritable passion. L'italien était particulièrement intéressé par la mythologie ancienne, celle des Grecs, des Romains, mais aussi de panthéons moins connus comme celui des Carthaginois, des Phéniciens et des Hittites.

En 1907, il débute sa maitrise en théologie à l'Université de Bologne. C'est là qu'il se spécialise beaucoup plus dans ce qui l'a toujours intéressé, et il qu'il rédige sa thèse qui a pour objet les rites sacrificiels des cultes Carthaginois et Phéniciens. Bien qu'approuvé, son mémoire est reçu froidement par la communauté des historiens italiens et plusieurs ne se gênent pas pour le traiter d'hérétique. Ceci n'empêche pas l'historien de continuer ses recherches jusqu'à l'obtention de son titre de maitrise en 1911.

Les trois années suivantes, Marinelli les consacre à sa famille, retournant dans sa Somalie natale pour administrer la plantation avec son père vieillissant. Ceci intéresse toutefois bien peu l'homme qui préféré de loin des escapades en Abyssinie afin d'y étudier les anciens rites du peuple éthiopien. Cette vie, ne plait pas à Francesco qui regagne l'Italie en 1914.

Malheureusement, comme toute l'Europe, Francesco Marinelli est aspiré dans le premier conflit mondial et finira par être mobilisé dans le Trentino en 1915. La guerre sera dure pour le jeune homme qui n'est pas habitué au froid des montagnes et à l'âpreté de la vie au front. Il restera deux ans campé dans ses tranchées, survivant à deux assauts où presque tous ses compagnons seront taillés en pièces par les mitrailleuses autrichiennes. Finalement il finira par être gazé en 1917. C'est là que la guerre s'arrêtera pour lui.

Lorsque la guerre prend fin, Marinelli comprends qu'il n'aura pas la possibilité de faire avancer ses recherches en Italien, le climat de méfiance à l'endroit de ses recherche étant désormais répandu dans toutes les universités. Soit, il décide de prendre le chemin de la France. C'est donc en 1918 qu'il arrive à la Sorbonne, à Paris. Là, on lui offre le poste de professeur assistant et on lui permet d'intégrer le programme de doctorat. Sa thèse porte cette fois-ci sur la relation existant entre les rites sataniques dans l'ère chrétienne et les rites associés aux démons dans les civilisations de l'âge du bronze. Son sujet a l'effet d'une bombe, mais un professeur titulaire, Arsène Guesclin, décide de chapeauter son projet quelque peu inusité.

En 1922, la thèse est déposée et quelques mois plus tard, Marinelli obtient le titre de Docteur en Histoire. L'université lui offrira d'ailleurs un poste de professeur à temps plein, reconnaissant ses compétences pédagogiques manifestes. Il est aujourd'hui reconnu comme un des plus grands experts des rites sacrificiels et sataniques dans l'Histoire ancienne.

Description

Au niveau physique, Marinelli a le physique typique des italiens. Il n'est pas très grand, a les cheveux et les yeux foncés et bonze facilement. Il porte une cicatrice au visage causée par un éclat d'obus qu'il a reçu lors de la guerre.

Il s'exprime dans un excellent français, mais avec un gros accent qui se veut parfois un peu caricatural. Au niveau de sa personnalité, il est très calme, rationnel et n'a pas la fougue et le ton explosif qu'on attribue généralement aux italiens.
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