Voici le BG de Garok minotaure guerrier de niveau 12 ou 14 si mes souvenirs sont bon.
Je m’appelle Garok, j’ai 33 ans, actuellement je suis capitaine dans l’armée Vallienne. Mais avant d’en arriver là, il y a tant de choses à vous raconter.
Mon enfance en premier lieu, j’ai été abandonné à la naissance. Je fus recueilli par une tribu goliath qui a écouté mes braillements de bébé Minotaure affamé. Je portais un simple collier avec une plaque en argent où mon prénom Garok était inscrit en géant.
Les goliaths ont pris soin de moi et m’ont élevé comme si j’étais l’un des leurs. Bien que j’aie pris conscience très rapidement que je n’étais pas semblable à eux. Leurs comportements ne faisaient aucune distinction, c’est comme si la différence n’était qu’une apparence sans importance à leurs yeux. Je n’ai aucun souvenir de mes véritables parents. Par contre, je garderai un souvenir impérissable de mes parents adoptifs. Mon père adoptif s’appelle Kokivi, il était l’un des gardiens de la tribu et ma mère adoptive c’est Naalak. Elle était l’une des mères nourricières de la tribu et elle avait la capacité de communiquer avec les esprits de la nature, elle était druidesse. Mes parents adoptifs n’avaient pas eu d’enfant, c’est donc avec une joie immense qu’ils m’ont accueilli. Ils ont eu beaucoup de patience à mon égard. J’étais un électron libre qui ne voulait pas subir l’autorité, je me rebellais constamment, faisant caprice sur caprice. Je libérais la bête sauvage qui était en moi, je devenais alors colérique, impétueux, frénétiquement violent au point de me mettre en danger. Une seule chose parvenait à me calmer, aussi étrange que cela puisse paraître, la douce voix de ma mère adoptive avait la capacité lorsqu’elle me murmurait des mots d’amour de me calmer. Mais il fallait du temps pour que la bête relâche le contrôle sur moi. Après ces crises, j’étais renfrogné et je me repliais sur moi-même. Plus je grandissais, plus je sentais le regard de la tribu changé à mon égard. Après l’un de mes accès de folie, je blessais ma meilleure amie Iluok, une jeune goliath de mon âge. Elle demeura inconsciente pendant 3 jours et 2 nuits. Il était un peu tard pour ce faire des reproches le mal était fait. Les parents Iluok ne voulaient pas que je l’approche. Alors qu’un conseil se préparait pour décider de mon avenir au sein de la tribu. Je pris les devants et je m’enfuis la troisième nuit après ce drame, avec le peu d’affaires qui m’appartenait. Comme un lâche ne voulant pas faire face à ses responsabilités, j’étais rongé par le remords. Mais je n’avais pas pu m’excuser et encore pu faire quoi que ce soit pour me faire pardonner. C’était de rage que j’avais pris la décision de partir. Courant dans la nuit baignée par le clair de lune je dévalais les pentes de la montagne pour plonger dans la forêt. Sans me retourner les larmes coulant le long de mes joues. Je ne vis pas le temps défilé, je courais jusqu’à en perdre l’haleine. M’éloignant autant que possible de mes péchés. Je ne m’arrêtais que lorsque je ne puis plus respirer. Les poumons en feu, les naseaux se dilatant à l’extrême, la salive dégoulinant autour de mes lèvres. Je tentais de me calmer lorsque soudain j’entendis un cri aigu déchirant le silence pesant de la nuit. C’était un cri de détresse. Cet appel m’était destiné, je pris cela comme un moyen de racheter ma faute, sauver une vie après en avoir certainement pris une. Je courus aussi vite que possible dans la direction d’où provenait le bruit. C’est alors que je vis 3 gobelins prêts à torturer, violer, et tuer ce qui semblait être une elfe. Sans réfléchir, je poussais un hurlement afin de me donner du courage et sans vraiment m’en rendre compte attirer l’attention des gobelins. D’un bloc, ils se tournèrent vers moi. La peur n’était pas visible dans leurs yeux. Je n’étais qu’un jeune Minotaure après tout sans arme qui plus est. Je me lançais dans la mêlée, chargeant la tête la première. Surpris par cette attaque aussi violente, j’empalai le premier gobelin avec mes cornes. Dans mon élan, nous tombâmes à terre. Après bref moment de confusions, je me relevais faisant face encore à deux adversaires quelque peu refroidis par mon attaque téméraire. Ils agirent de concert en m’encerclant. J’étais mal barré, la fin semblait proche tout d'un coup. Celui qui me faisait face se jeta sur moi, bien que je savais ce qu’il allait faire son coup m’atteignit. Je fus atteint à l’œil gauche, une balafre me barrait l'oeil gauche me rendant en partie aveugle. La douleur fut telle que je fis des gestes inconsidérés, l’un de mes poings s’abattit sur la tempe de celui qui venait de me frapper le plongeant dans l’inconscience. Tandis que je sautillais de douleur, prêt à m'évanouir. Le deuxième gobelin allait me donner le coup de grâce en abattant son épée dans mon dos. Lorsque mon dernier sursaut de douleur me déséquilibra, me faisant pencher, me permettant ainsi de donner de la façon la plus involontaire qu'il soit un coup d’épaule des plus violents dans la cache thoracique du gobelin avec un coup de coude dans le bas-ventre qui l’envoya valsé sur le premier gobelin s’empalant sur son épée. Je tombais et sombrais dans l'inconscience. Je me réveillai avec un mal de crâne carabiné. Je ressentis la perte de mon œil. Mais je vis ma mère penchée au-dessus de moi. On me raconta que l’un des rôdeurs de la tribu s’était rendu compte de ma fuite, mais il avait eu du mal à me suivre. Arrivé à la fin du combat, il tua le gobelin restant, me porta les premiers secours et me ramena au campement. Je m’enquis auprès de ma mère au sujet de l’elfe. J’appris que c’était une éladrine et qu’elle était dans la tribu avec les sages du conseil. Ma mère m’annonça une seconde nouvelle, Iluok était revenue à la vie. À cette nouvelle, je bondis de joie, mais fus rappelé par une douleur lancinante, de nouveau mes larmes roulèrent, mais seulement d’un œil.
Dans l’après-midi, les membres du conseil sont venus me voir dans la tente de soins. Ils demandèrent à ma mère de sortir, ils formèrent un demi-cercle. Ils me posèrent une question. « Que vas-tu faire ? » Je pris mon temps pour formuler ma réponse même si à la fin de l’intitulé de la question je la connaissais déjà. « Je vais combattre et dominer la bête qui est en moi et regagner la confiance de la tribu. »
À ces mots, l’éladrine entra et les membres du conseil sortirent. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J’étais à la fois interloqué, tout en appréhendant la suite des évènements. Je ne dis rien, j’attendis crispé dans le lit.
L’éladrine prit son temps avant de prendre la parole, me détaillant de son regard d’un violet opalescent. Comme si elle auscultait les moindres parcelles de mon corps et de mon âme. Elle s’exprima ainsi. « Tout d’abord, je te remercie, Garok. Tu as fait preuve d’un grand courage, sans ton intervention je serais morte à l’heure qu’il est. Tu as toute ma reconnaissance. Je me présente, je suis Arwoen, et je te serais à jamais redevable tant que tu ne m’auras pas libéré de ce serment ou que je te sauve la vie. Nous serons à jamais liés. » Je fus subjugué par la solennité avec laquelle elle s’était adressée à moi. Je fis refluer, tant bien que mal, la douleur qui me lancinait là où anciennement se trouvait mon œil. Bien qu’un bandage et un cataplasme me recouvrent une bonne partie de mon côté gauche, j'avais le sens aigu que mon œil était mort. « Je vous remercie pour ce discours de plus magnifique, mais sachez que je ne mérite aucunement votre considération. J’ai agi par instinct animal, mû par une bête qui se déchaîne en moi et c’est avec une chance des plus inouïes que nous avons survécu. Je vous libère donc de votre serment » Elle fit un signe de dénégation. « Non cela ne se passera pas ainsi, car je sais déjà toutes ces choses-là. J’ai lu en vous comme dans un livre ouvert et j’ai vu votre passé, mais aussi de nombreux fragments de votre futur » Je restais étonner, je ne comprenais pas. Le conseil lui a sûrement raconté ma vie, c’est possible bien que j’en doute. En tout cas, il est certain qu’ils ont dû parler de ce qui est arrivé dans cette minuscule clairière de bois. Elle reprit sa parole me donnant ainsi toutes les informations à mes questions muettes. « Même si j’ai appris des choses sur toi grâce aux sages de ta tribu, sache que je suis une pythie. J’ai vu ton passé même celui avant ta naissance. Et bien d’autres choses encore. Bien que toutes révélations sur ton destin risquent de te détourner de ta voie actuelle. Te sens-tu prêt à entendre mes paroles ? Sache cependant que tout ne te paraîtra pas clair. Tu découvriras le sens caché de mes paroles le moment venu en ce qui concerne ton avenir. »
Mon œil s’écarquilla. Ma respiration se bloqua et mon cœur battit la chamade. Toutes les questions aux sujets, de mes parents qui sont restées jusqu’alors sans réponses ne le seront plus. Je vais enfin comprendre d’où je viens. Toutes ces interrogations que j’ai tues et gardées au fond de moi vont m'être révélées.
« Oui, dites-moi tout même si je ne comprends pas tout. Je veux en savoir le plus possible. »
« Alors, écoute-moi bien. Grave ce que je vais te dire dans ta mémoire et ne l’oublie jamais. Je vais commencer par le passé. Cela sera comme un récit, ne m’interromps pas, je répondrais à tes questions après. Puis nous verrons si tu veux entendre le futur. Tu viens de la tribu des Cornus des glaces. Ton père et ta mère en sont les gardiens protecteurs. Dix ans avant ta naissance, la tribu s’est vue submerger par la puissance de Baphomet le Dieu qui a créé la race Minotaure, il les a avilis. Il a réveillé en eux leurs sombres bêtes afin d’assouvir sa soif de pouvoirs, mais aussi pour contrer la prophétie qu’il l’avait lui-même dicté dans une période de transe. Celle-ci disait que celui qui libérerait les Minotaures de l’emprise de leurs bêtes et permettrait aux Minotaures d’échapper aux regards sombres et perfides de leur créateur verrait le jour dans les étendues gelées du nord. L’élu aura un poil noir des plus soyeux. Sur son front, une tâche en forme de larme d'un blanc immaculé signe du purificateur qu’il sera. Ainsi Baphomet partit en croisade pour asservir l’ensemble des tribus Minotaures au nord proche du glacier. Il fit régner la terreur en mettant en place des chefs tribus qui lui étaient dévoués corps et âme. Ces représentants étaient des êtres fourbes, cruels, barbares, assoiffés par le sang. Ainsi les Minotaures devaient présenter chacun des nouveau-nés devant un autel. Les prêtres de Baphomet utilisant leurs pouvoirs divins afin de rentrer en contact avec leur dieu pour définir si l’enfant à naître sera l’élu. Car lui seul était en mesure d’identifier celui qui causera sa perte. Durant ces années de recherches, la folie du Dieu s’accentua et les conséquences furent désastreuses pour bons nombres de tribus. L’emprise de Baphomet sur ces ouailles obligeait les Minotaures à être constamment en contact avec leurs sombres bêtes. Rendant ainsi les Minotaures qui étaient jusqu'à présent des êtres plutôt pacifiques, à des êtres enragés assoiffés par le sang et la bataille. La bête qui les dominait les poussait à assouvir leurs plus bas instincts. De nombreuses tribus disparurent dans des combats sanglants contre tous types ennemis, orques, gobelins, nains, géants… Il en est ainsi jusqu’au jour de ta naissance. Baphomet dans sa toute-puissance avait commis l’erreur, il pensait être le seul à pouvoir identifier l’élu. Mais ces parents en avaient aussi la capacité, car l’amour qu’il portait à leur enfant a permis de leur ouvrir les voies de la vérité. Lorsque celle-ci fut révélée à tes parents, ils fuirent la tribu. Ils furent poursuivis par Baphomet qui lança ces hordes fanatiques aux trousses de tes parents, ceux-ci t’ont abandonné puis ils se sont donné la mort pour que le secret soit à jamais scellé. Ils avaient vu qu'une tribu de goliath aller passer non loin de leur position. Ils t’ont laissé là puis ils ont rebroussé chemin pour affronter leur destin. Ils sont morts tous les deux donnant leur vie pour que tu accomplisses ta destinée. »
Durant le récit, je passais par un nombre d’émotions incroyables, certaines que je ne connaissais pas. D’autres dont je n’avais jamais autant ressenti leur puissance me brûlaient les entrailles. Je criais, je hurlais, je grognais et je pleurais. La colère et la haine étaient exacerbées envers Baphomet, je le maudissais. La tristesse et la honte m’envahit, car j’avais éprouvé à l'égard de mes parents que du mépris et de la haine pour m’avoir abandonné. Mais à présent, je les aimais et admirais profondément.
« - Pourquoi moi ? - Ce n’est pas la bonne question. Garok la vie est ainsi faite, il n’y a pas de raisons particulières à cela. Accepte le fardeau que tu viens de recevoir, mais ne pars pas dans une vengeance aveugle sinon tu courras à ta perte. Veux-tu écouter les fragments de ton futur ? »
J’étais paralysé, je venais de recevoir trop d’informations pour être sûr de ce qu’il fallait faire. Personne pour me conseiller, j’étais seul, face à ma conscience et mes problèmes. Comment être sûr de faire le bon choix devant un tel dilemme, connaître son avenir sans pour autant être sûr de le comprendre et ne pas le connaître et tâtonné dans le noir n’ayant pas conscience de la portée de mes futurs actes.
D’un soupir, je lâchais un acquiescement.
« Très bien, donc écoute attentivement. Par trois fois, tu seras à la croisée des chemins. Ton nouveau foyer sera la citadelle d’airain. Tu feras face à la sombre tentation qui te dévore Tu devras renforcer ton esprit et ton corps. Sinon tu prendras le chemin de la mort.
Le moment s’approchera lorsque tu seras par le rouge du fer marqué. Ton chemin se poursuivra, vers la vallée où se trouve ta destinée Affronter des ennemis par milliers, survivre est la condition à parachever. Mais pour cela, il faudra atteindre l’absolue sérénité Accepter ta destinée et briser les chaînes qui t’ont emprisonné.
Si tu survis, tu auras échappé à la corruption Ton âme sera sauve, tu seras prêt Jusqu’à l’appel final où tu devras être assez fort…
Voilà, tout a été dit. Je t’écoute. »
J’avoue n’avoir rien compris, car la poésie n’est pas mon fort. C’est avec difficulté que je mis de l’ordre dans mes pensées. Il fallait que je me pose un court moment pour engloutir de nouveau ce que je venais d’entendre
« As-tu le droit de m’expliquer ce que tu viens de dire, car j’ai bien écouté, mais je n’ai rien compris. Si tu m’expliques alors on sera quitte, car tu m’auras d’office aidé à vivre et donc le serment sera consommer. »
Elle accepta ces conditions. Elle m’expliqua que j’aurais trois épreuves pour accomplir ma destinée. Que dans chacune d’entre elles, je me retrouverai face à des choix cruciaux. À chacun d’eux je permettais d’accroître mes chances de survivre et d’accomplir la prophétie, mais la moindre erreur et cela en était fini. La vision s’arrêtait comme cela, car l’issue de la prophétie n’était pas encore définie. Baphomet n’avait pas fini de l’écrire, il était sorti de sa transe mystique avant de parachever son œuvre. Elle m’informa aussi qu’elle avait prévenu le conseil des sages de la tribu dans les grandes lignes. De ce fait, une décision de me former aux arts de la guerre a été prise. Dès demain, ma formation commencerait, je n'ai jamais plus revu Arwoen, notre serment ayant été réciproquement rompu. J’appris aussi à me faire au fait que je n’avais plus qu’un œil, une longue cicatrice parcourait mon front, traversant le centre de mon œil et descendant le long de la joue. Je reçus une pierre polie blanche qui s’inséra dans mon orbite vide. Ainsi je subis un entraînement intense quotidien pendant les huit années suivantes. J’appris à manier des armes diverses et variées, mais j’avais une préférence pour l’urgrosh. Cette arme est fabriquée uniquement avec les nains, race avec laquelle nous partagions beaucoup de choses. Ma tribu sillonnant l’ensemble du Nord est de faêrun en allant des régions de Valbise, à la côte des épées et en passant Luruar. La tribu comportait environ 75 membres permanents, la taille de la tribu s’approchant des 150 membres. Nombre d’entre nous remplissaient des tâches pour la tribu. Les guerriers, les rôdeurs faisaient du mercenariat à la demande tant que celui-ci servait à traquer et exterminer la vermine. Par contre en aucun cas nos hommes ne pouvaient servir dans des conflits majeurs. Car le second objectif de la tribu était de pouvoir circuler librement sans être inquiétée et d’avoir de bonnes relations diplomatiques avec les villes et les royaumes. Où l'ont effectué nos migrations en fonction des saisons. Les soldes, les récompenses et autres trésors durement gagnés par nos compagnons en missions revenaient en partie à la communauté, afin de pouvoir faire du troc et des achats pour les besoins de la tribu. En effet même si l’on construisait, fabriquait et créait d’innombrables choses, on avait toujours besoin de quelque chose. De plus, la tribu s’agrandissant, la quantité de produits nécessaires augmentait. Ainsi lors d’une de nos innombrables pérégrinations dans la région du Luruar, nous fîmes une halte à la citadelle d’Adbar, j’avais 15 ans. Au fil des années, nous avions tissé de nombreux liens avec eux. Un partenariat des plus fructueux avait été mis en place par les sages de la tribu et les représentants de la communauté naine. En échange de guerriers, de rôdeurs, de limiers et de druides, la communauté naine fournissait des armes d’une qualité exceptionnelle ainsi que des matières premières extraites de la mine idéale pour que la tribu commerce. Il y avait un second effet, les individus de la tribu choisis perdaient leurs statuts au sein de celle-ci, ils n'appartenaient plus à la tribu. Cela permettait de cette façon de réguler la population de la tribu. Les personnes choisies étaient fières, pourtant on aurait pu croire le contraire. Mais, la mission confiée aux goliaths était d'amener l’équilibre dans les montagnes. Ceux qui représentaient aux yeux des goliaths une mission sacrée et divine. La citadelle d’Adbar était assez jeune et depuis quelques années déjà les tensions dans les montagnes se faisaient fortement ressentir. La densité de population était foisonnante pour une telle chaîne de montagnes, on y trouvait entre autres de gobelins, hobgobelin et gobelours. Mais aussi des orques, des géants et des ogres qui avaient migré depuis peu chassés de leurs territoires par des hordes de Minotaures. Ainsi la jeune communauté naine ne pouvait faire face à autant de menaces réelles et potentielles. Les goliaths avaient donc pour mission de contrôler et surveiller les passes, les passages dans les montagnes. Donc nous nous retrouvions après une année, de nouveau à la citadelle d’Adbar. Les nouvelles n’étaient pas au beau fixe, car de nouveau les incursions de Minotaures avaient poussé les autres races à se regrouper pour former des alliances temporaires. Cela affectait grandement la vie de la mine. Je sentis dès lors les regards se poser sur moi avec une grande méfiance de la part des nains. J’étais un des Minotaures et même si la plupart d’entre eux me voyaient tous les ans la méfiance se lisait sur leurs visages. Les conversations s’arrêtaient à mon passage. Cette année, Iluok et 10 jeunes goliaths furent sélectionnés en plus de 10 goliaths chevronnés. Pendant la durée du séjour comme à chaque fois que j’allais dans une mine naine, je passais mes journées dans les forges à regarder les nains travailler le métal. J'éprouvais une fascination quant au travail de l'acier, le martèlement constant rythmé la vie de la forge, cela avait quelque chose d'apaisant. D’habitude plutôt bien accueilli en ces lieux, je faisais face à des nains ayant la mine des mauvais jours revêche et acerbe avec moi. Je n’étais pour rien dans leur problème, pensais-je au fond de moi. Je leur sers d’exécutoire et cela me frustrait. Ainsi les jours se suivirent alors que la tribu allait partir. J’entendis une remarque. « Ce n’est pas trop tôt, un Minotaure n’a rien à faire dans la Citadelle d’airain. ». C’est comme si tous s’étaient figés autour de moi. Que le temps s’était arrêté, les verrous psychiques que j’avais mis en place inconsciemment sur les événements avec la pythie volèrent en éclats. Je me tournai d’un bloc vers le nain en question. Je l’interpellai. « Vous pouvez répéter, vous avez dit, la citadelle d’airain ? C’est bien cela ? » Étonné par ma question, il devait s’attendre à ce que je lui parle de son manque de respect à mon égard. Mais, en cet instant précis, je n’en avais que faire. Surpris, il répondit par l’affirmative. Je courus donc voir l’un des sages du conseil et je lui exposais le dilemme auquel j'étais contraint. La tribu devait rester et parler en ma faveur aux représentants de la communauté naine afin que je reste à la mine malgré le fait qu'ils ne voudraient certainement pas de moi. Les sages se sont réunis, puis sont allés demander une ultime audience. C’est l’instinct de survie qui m’avait fait agir. Car maintenant, le contrecoup faisait son œuvre, je n’étais pas sur de la décision que je venais de prendre. Mais mon sort n’était plus entre mes mains. J’appris que les sages de ma tribu avaient reçu d'Arwoen une cartouche comprenant le récit de sa vision. Il fut apporté à charge à mon dossier et le clergé nain se pencha, dessus il en affirma, l’authenticité. Je fus donc accueilli face au conseil nain. Là, on m’apprit que je ferais partie du contrat de cette année. Mais que cependant je devrais me tenir à une discipline de fer. Dans un premier temps, je serais confiné dans la mine, je devrais me convertir au culte de Moradin. Puis dans un second temps, je devrais choisir un moyen de me rendre utile à la société naine à l’intérieur de la mine. Et je devrais me plier en tout point aux exigences du conseil nain afin de prendre place dans ma nouvelle communauté. Une dernière recommandation était de faire très attention, car mon intégration ne sera pas des plus faciles. Les adieux à ma famille adoptive me déchirèrent le cœur bien que je sache nécessaire cette évolution. J’avais envie de me rebeller et de rester auprès des miens qui m’avaient finalement accepté comme je suis. Maintenant, il fallait reprendre tout à zéro. Même si j’avais des personnes sur qui compter comme Iluok, je ne pourrais pas être avec eux. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre, un Minotaure faisait maintenant partie de la communauté. Les maîtres nains en avaient décidé ainsi. Cependant, cela n’empêcha pas une vague de protestation de s’élever à mon égard. Ainsi je subis un harcèlement constant. Plus le temps passait, plus la bête qui était tapie en moi voulait faire surface. Elle donnait des coups de boutoir pour se libérer des étreintes que j’avais construites avec ma famille. Il fallait que cela cesse. Le choix de la facilité était de libérer le monstre caché, mais cela voudrait dire que j’allais à l’encontre de ce que j’avais fait dans mon existence. Je devais trouver le moyen de m’intégrer. Les matins, je pouvais supporter la pression bien que les prêtres et autres membres du clergé de Moradin ne me voient pas d’un bon œil, je ne me faisais pas insulter. Une mine réprobatrice s’affichait sur les visages, mais c’était tout. J’ai appris autant que possible et rapidement les dogmes et concepts de la religion de Moradin. Nombre des préceptes se recoupaient avec les croyances goliaths. Par contre, les après-midis les choses se compliquaient en général, je me retrouvais à faire les basses besognes et à supporter les quolibets. Le soir était le seul moment où je pouvais me retrouver seul. J’en profitais pour m’entraîner, penser à mes parents adoptifs, à faire le point sur ma vie. Il m’a fallu cependant du temps une année pour acquérir la maîtrise complète de la langue naine et les fondements de culte nain. Au bout d’un an, je revis les miens, mais mes parents n’étaient pas dans la tribu à ce moment-là, je fus atterré, j’appris qu’ils étaient en missions dans la région de la côte des épées. Tout le monde se comportait différemment avec moi, il y avait de la gentillesse chez eux. Mais rien à voir avec leurs comportements passés. Tandis que chez les nains, la méfiance était toujours tenace bien que l’on en soit arrivé à une certaine forme de cordialité entre nous. Alors que mon ancienne tribu était ici, je profitais d'un surcroît de temps libre pour aller la forge. Pendant toute cette année, c’est la chose à laquelle je me suis raccroché le désir de pouvoir apprendre à manier le métal en fusion. Lorsque j’avais le moindre moment de libre en-dehors de mon emploi du temps minuté, c’est là que j’étais. En cette même période, je revis Iluok, car les goliaths n’habitent pas la mine même, mais un campement à côté. Elle me raconta son année, elle paraissait heureuse de son sort. Cela me donna du baume au cœur, mû par une impulsion, je décidais le soir même d’aller à la forge et trouver le moyen de lui créer un cadeau que je pourrais lui offrir le lendemain. C’est ainsi que nuitamment je me faufilais à la forge. Les lieux étaient reculés dans le mine, protéger de façon à ne pas renvoyer les sons dans toute la mine. Je décidais de lui faire une grande hache, car dans mon souvenir c’était son arme de prédilection. Je commençais à mouler l’arme, car les feux de la forge ne sont jamais éteints, ils gardent ainsi le métal en fusion à bonne température. Je pris donc le moule puis je mimais les gestes que les nains faisaient. Je me focalisais sur mon ouïe, sur ma vue et ma mémoire. Je travaillais ainsi jusqu’à l’aube façonnant avec tout mon être cette hache. J’étais sur le point de finir, lorsque le maître nain Grintok, forgeron et chaudronnier de son état entra dans la forge. À ma vue, il me chargea, et m’invectiva. J’avais osé profaner son sanctuaire avec mes sales pattes. Ce fut un flot de paroles et d’insultes continu qui se répercutait à mes oreilles. Puis en reprenant son souffle, il m’informa que je serais convoqué dans 2 heures au conseil nain pour être jugé. Il m’arracha des mains ma création sans y jeter un coup. Je restais interdit. La véhémence de ces propos ne m’avait pas atteint, c’est le fait de voir disparaître mon travail et de ne pas pouvoir l’offrir à Iluok que me brisa le cœur. Je tombais à genou de toute ma masse, puis de façon mécanique je priais Moradin pour qu’il me pardonne. Je sentais la bête faire rompre mes dernières résistances. Je me redressai, l'oeil rouge rempli de haine, le mucus et la bave dégoulinant de mes naseaux et de ma bouche. J’allais m’apprêter à le charger avec toute la haine et la colère que j’avais emmagasinées en moi. Je pouvais enfin me libérer de toute cette frustration. Et laisser libre cours à ma sauvagerie. Lorsque Maître Grintok par un réflexe mécanique testa la lame de la hache. Il murmura incroyable et le tintement si caractéristique du métal de la hache me parvint aux oreilles. J’ai repris conscience et me calmai instantanément. La hache que j’avais forgée était d’une bonne qualité. Maître Grintok se retourna et il m’interrogea, qui t’a aidé à forger cette arme ? Comment as-tu fait ? Je ne savais que lui répondre à part la stricte vérité, il ne me crut pas. Il me dit qu’il garderait la hache comme preuve et que dans deux heures je devrais me retrouver devant le conseil nain. Il statuera sur mon sort. Il m’ordonna de sortir, j'obéis. En sortant de la forge, je ressentis de nouvelles émotions qui me submergèrent. J’étais à la fois heureux et atterré, j’avais réussi à forger une arme, mais je n’avais pas pu aller au bout de mon désir. Mes pas me guidèrent jusqu’à la salle d’audience, je ne savais même pas comment j’avais fait pour en arriver là. Maître Grintok fit un réquisitoire des plus sanglants jetant l’opprobre sur ma race et sur les goliaths. Je m’expliquai à mon tour de façon apathique, démoralisé racontant comment j’avais fait pour forger l’arme, tout dans les moindres détails. Avant que la sentence ne tombe, je demandais deux choses. Je voulais savoir ce qu'il adviendrait de l’arme que j'avais forgée. Et si Iluok pouvait la recevoir de ma part. Puis je me tus. J’attendis le verdict qui ne se fit pas attendre, le conseil des nains était composé de sages. Ils me firent lever, comme c’était ma première faute en un an, ils me donnèrent le moyen de prouver ma bonne foi. En me demandant de forger seul une autre arme. Maître Grintok s’insurgea devant une telle décision, mais s’y plia devant les regards réprobateurs du conseil. Cependant, la condition était qu’en cas d’échec je subirais une punition des plus exemplaires. Un membre du conseil et Maitre Grintok qui se réjouissait d’avance de mon futur échec m’accompagnèrent à la forge. Toutes les personnes présentes dans la forge furent renvoyées. On me demanda de faire un Urgrosh. Je me mis en place pour travailler, je sélectionnais le moule adéquat puis attaqua ma nouvelle œuvre. Mes gestes aux départs ne furent pas aussi sûrs que je le souhaitais. Aussi afin de me calmer, je me passais dans la tête la mélodie que produisait la forge en pleine activité. Je me mis à travailler alors de façon mécanique et semi-consciente. Une fois le travail achevé, je remis l’arme à maître Grintok qui était le seul juge apte à vérifier la qualité de l’arme nouvellement forgée. Il apprécia mon travail de mauvaise grâce, mais au fond de son œil un éclat brillait. Sachant que j’avais réussi je m’adressai au représentant du conseil. Ma requête était la suivante, je leur rappelais leurs paroles, en appuyant sur le fait que je souhaitais respecter le serment qui avait scellé mon destin dans la mine. Et pour rendre service à la communauté, je souhaiterais apprendre l’art de la forge et de la chaudronnerie naine. Le visage de maître Grintok s’assombrit de mépris tout en s’éclaircissant de joie. Je n’ai jamais compris comment il avait fait pour faire transparaître aussi clairement ces sentiments. Quant au sage du conseil nain, il me dit que ma demande était de plus légitime, mais que cependant cette décision serait soumise au conseil nain, car la décision d’enseigner l’art de la forge naine n’était pas de son ressort. Dans une semaine, le conseil me donnerait une réponse en attendant, je pouvais disposer. Je pus reprendre la grande hache et je l’offris à Iluok qui me remercia, je lui racontais en détail les péripéties liées à la création de cette arme. Elle m’encouragea dans cette voie-là me disant que c’était un bon moyen de m’intégrer. Elle en avait marre que je m’apitoie sur mon sort. Au bout d’une semaine, je reçus l’autorisation d’entrer à la forge en tant qu’apprenti. Je sus que maître Grintok avait fini par défendre ma cause allant ainsi à l'encontre de l'avis du conseil. Car il n’avait jusqu’à présent jamais vu cela, j’avais un don inné pour cet art, le gâcher aurait été stupide. Mon emploi du temps changea comme j'avais maîtrisé les bases de la religion. J’avais pu être exempté de ce devoir à condition de faire des offrandes régulières et de respecter les pratiques religieuses. À la place, je passais ma journée à la forge du lever au coucher du soleil. Apprenant les différents types de métaux et d’alliages ainsi que leurs utilisations, leurs caractéristiques techniques (la température de fusion, la malléabilité, la structure chimique, les composants et leurs ordres d’ajouts…), leurs poids de référence et leurs résistances. Puis j’appris comment faire les mélanges de bases pour obtenir les alliages classiques. Après avoir ingurgité des masses de données techniques le matin l’après-midi je pratiquais dans la forge les leçons du matin. J’appris à faire, de l’acier, du bronze, du laiton. La mine était extrêmement riche, c’est une particularité unique pour un site minier, il était composé jusqu’à présent de 13 filons différents le fer, le cuivre, le cobalt, le platine, le titane, l’or, l’argent, le plomb, du charbon, le manganèse, le nickel, le diamant et le mithril. Cette diversité était des plus surprenantes, mais cela permettait à la Citadelle d’airain de prendre de l’envergure et d’être réputé comme la mine parmi les mines. Pendant les 10 années que je passais dans la mine la population à décupler. Pendant 5 années consécutives, j’appris tous les jours à la mine afin de perfectionner mon art. Maître Grintok était devenu mon second père adoptif. Au bout de ces 5 années, j’étais capable de maîtriser l’ensemble des processus de fabrication de l’ensemble des armes et armures dans 20 types d’alliages différents, de plus je savais fabriquer la majorité des outils nains nécessaire à l’extraction de notre matière première. Pour la partie concernant les runes magiques permettant de donner des pouvoirs spécifiques à une pièce forgée, n’ayant pas un souffle de magie en moi je ne pouvais pas donner ces finitions ultimes. J’étais capable de tracer l’ensemble des runes, mais je n’avais pas la possibilité d’effectuer l’ultime amélioration dans la forge. Je me pris donc de passion pour améliorer les procédés de fabrication et la création de nouveaux alliages. Ainsi après ces 5 années de formation et des apports fournis à la société naine, j’eus le privilège de pouvoir aménager mon temps moi-même. Je partageais donc mon temps entre le perfectionnement de mon art, et les sorties à l’extérieur avec les goliaths et les patrouilles naines. J’ai été exempté cependant de la surveillance du territoire Minotaure. Je fis donc mes premiers combats avec mes compagnons. Je fis preuve de beaucoup d’enthousiasme dans les combats comme quoi les Minotaures, goliaths et nains avaient de nombreux points communs. Ma bête depuis ces années était canalisée. Les années à la forge et dans la patrouille ont affermi mon caractère, et renforcé mon corps. De plus, j’avais une nouvelle famille, les nains m’avaient enfin accepté entièrement. Ces 5 dernières années furent les plus belles de ma vie. Bien que je n’ai pas à me plaindre de ma nouvelle vie. J’avais plus de liberté avant. Au bout de 10 ans, la région était loin d’être pacifiée. Mais des progrès notables avaient été faits. Une grande zone tampon autour de la mine était contrôlée par les nains et cela dans la durée avec des ouvrages défensifs protégeant ainsi les principaux accès. Les menaces les plus importantes étaient l’alliance gobeline, ils étaient innombrables. Ils avaient pris le contrôle à l’Ouest de la mine ramenant dans le camp les ogres et les géants restant. Les orques avaient été décimés. Et il ne restait que les Minotaures au Nord et à l’Est. Parti en patrouille de reconnaissance au-delà des ouvrages défensifs, dans le territoire gobelin on avait reçu des rapports au sujet de construction d’engins de siège. Il nous fallait aller surveiller la progression de la construction de ces engins. Après avoir passé 2 jours en territoire ennemi en ayant rassemblé les informations nécessaires pour les maîtres nains du conseil nous prîmes la direction de la mine. À mon retour aux postes avancées nous avions appris qu’il y a eu du grabuge vers les ouvrages défensifs protégeant les passes à proximité du territoire des Minotaures. Mais que tout était rentré dans l’ordre. En arrivant à la citadelle, je fis un détour par le campement goliath. Je vis de nombreux blessés, la bataille avait dû être des plus sauvages. Je recherchais Iluok, je finis par la trouver. Elle était allongée sur une paillasse de fortune. Gravement blessée, elle avait subi une charge de Minotaures de plein fouet, de nombreux os sont fracturés, dont son crâne qui avait été piétiné. Sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Je décidais de rester à son chevet cette nuit. Les prêtres nains passaient dans les rangs. Donnant des potions, priant pour le salut des âmes tombées au combat, utilisant leurs pouvoirs de guérison. On me donna un peu d’espoir si elle passait la nuit, les chances de survie seraient doublées. Le lendemain matin, Maître Grintok vint me voir en personne pour me soutenir dans cette épreuve. Comme je me sentais impuissant, je lui dis que je voulais aller à la forge pour me changer les idées. Iluok ayant passé la nuit ces chances de survivre avait considérablement augmenté. Je demandais à un prêtre de me prévenir, à la moindre information capitale, on pouvait me trouver à la forge. Arrivée à la forge je me mis au travail bien que cela soit difficile, les bruits de la forge me bercèrent et je me déconnectais du moment présent. Je réalisais un ensemble complexe de runes en acier. Que je ferais chauffer à blanc afin d’effectuer des marques nettes et sans bavure sur un Harnois. Ces marques définiront l’emplacement futur de cette rune qui sera fait ultérieurement dans un alliage spécifique le rendant plus sensible à la magie. Je la plongeais dans le feu rougeoyant au cœur même des braises incandescentes. Je sortis cette représentation runique du foyer. Elle était à bonne température d’un rouge vif. Idéal pour marquer le plastron du harnois. J’allais l’appliquer lorsqu'un des médecins entra avec fracas dans la forge, hurlant « Garok venait vite, c’est Iluok... » Sa phrase était à peine finie, que j’avais déjà posé le tisonnier. J’allais me diriger vers la sortie lorsque ma jambe droite rentra malheureusement en contact avec l’emblème runique. Un grésillement semblable à la cuisson de la viande s’entendit. Je hurlais de douleur, mais je continuais. Le nain venu me parler m’annonça que Iluok était sortie d’affaire définitivement. Mais, que son état de santé nécessitait encore de nombreux soins ! Quel soulagement, je demandais la permission de maître Grintok de retourner auprès de mon amie ! Une fois son aval donné je partis au chevet de mon amie afin de la soutenir dans cette épreuve. C’est de retour au calme dans ma chambre que je me rendis compte de la marque sur ma cuisse. Je venais enfin de me rendre compte que de nouveaux évènements, aller changer le cours de ma vie. Je fus convoqué le lendemain au conseil pour apporter mon point de vue quant à la qualité des armes construites par l’armée gobeline. Cela se résumait en deux mots fragiles et inefficaces. Les jours passèrent sans vraiment rien d’autre que la routine, je passais le matin voir Iluok et ensuite je passais à la forge. J’avais eu le droit à être remplacé pour les missions en extérieur. Puis le soir, je retournais auprès de mon amie. Son état était stable, il n’y avait pas d’améliorations notables, les médecins m’informèrent qu’il faudrait beaucoup de temps avant d'en voir une. Mais que le pire était derrière nous. À la suite, de ces évènements, le conseil nain entérina une décision concernant l’expansion de la zone contrôlée par la citadelle. Cette décision a pour effet de stopper pour l’instant, toutes les missions à l’extérieur de la zone tampon sont annulées. Les objectifs sont clairs, il faut renforcer les ouvrages défensifs et créer des avant-postes stratégiques dans la zone tampon. La défense était le mot d’ordre. Ne pas risquer inutilement des vies pour rien. La voie de la sagesse avait parlé. Je commençais à mettre en doute les paroles de pythie, car chaque jour passé depuis ma brûlure et aucun évènement ne laissait envisager un changement futur dans ma vie. Bien au contraire, mon espace de vie s’était renfermé comme la citadelle naine qui s’était repliée sur elle-même. Un mois s’écoulait paisiblement lorsque trois humains arrivèrent à la mine. L’une était originaire du Cormyr, un autre venait des Vaux et un représentait Myth Drannor. Ils furent envoyés au travers d’un portail magique qu’Elminster, une sorte d’archimage reconnu dans la région de Vaux avait fait. Ces trois puissances étaient venues quémander de l’aide à ces alliés nains. La requête visait à fournir une centaine de nains formés aux arts de la guerre afin de former les nouvelles générations à venir. La préparation à la guerre pour ces trois nations semblait inéluctable depuis qu'ils faisaient face à l’accentuation des tensions diplomatiques avec leurs voisins sembiens et néthériliens. La guerre ne serait pas déclarée de suite, mais il voulait seulement pouvoir se préparer. Après d’interminables discussions avec le conseil des nains. Un accord fut conclu. Une sélection rigoureuse des soldats ayant la capacité à former de jeunes recrues fut faite. Je fus surpris d’être appelé, mais le conseil justifia ma présence par mes talents particuliers. En effet, se préparer à la guerre c’est bien, mais avoir de bonnes armes c’est encore, mieux. La communauté naine avec cet accord tirait avantage de la situation en augmentant ainsi les envois de matières premières, et d’armes vers ces trois alliés. C’était un contrat juteux sans compter le paiement d’une centaine de guerriers expérimentés pour une durée de prêt de 5 ans. L’argent est un vice auquel les nains sont tous soumis.
Nous partîmes donc trois jours après la venue de ces humains, en 3 convois distincts de 34 personnes. J’avais été affecté à Pontarchen car il s’y trouve une grande caserne avec un besoin rapide d’un forgeron pour prêter assistance à un nain et un gnome ingénieur. Le nain en question était un lointain cousin de maitre Grintok, il s’appelait Greldik. Je faisais donc partie du contingent qui allez alimenter Vaux en officiers formateurs. Nous fîmes un long détour en passant à Lunargent puis Eauforte. Je profitais d’une halte pour dépenser l’argent que j’avais accumulé jusque-là. Tout cela, ou presque, pour une monture. Un rhinocéros répondant au doux de Konkass. Nous avons mis près de trois mois avant de rejoindre Pontarchen. Cela me permit de m’habituer à ma monture et surtout à ces charges dévastatrices. Notamment sur des bandits de grand chemin complètement inconscients de s’attaquer à 1 homme, 32 nains armés et entrainés et un Minotaure sur un rhinocéros. Je ne sais pas vous. Mais moi j’y réfléchirais à deux fois. Eux, semble-t-il, n’avaient plus rien à perdre, car ils sont tous morts. Déposer à la caserne principale de la ville fortifiée, je fus reçu par le responsable qui avait décidé de me recevoir après qu’on lui est remis une missive. C’est un ordre de m’incorporer dans les rangs de l’armée. Je commencerais sans grade, mais je devais avoir un emploi du temps aménageable. Mon cas étant particulier je n’étais pas le seul à venir de la Citadelle à venir ici. En effet, nous étions trois, il y avait deux instructeurs qui seraient gradés et moi-même, qui seulement reprendrais mes classes dans la cavalerie. Mais je devais avoir du temps pour moi afin de pouvoir aider Greldik à la forge. Je fis la connaissance par la suite de notre gnome ingénieur qui était plutôt loufoque, mais d’un génie machiavélique en ce qui concerna les armes, et les ouvrages offensifs et défensifs. À partir du moment où l’on avait des mécanismes cela le concernait, les scorpions et autres balistes mêmes des canons qui fonctionnaient avec des principes alchimiques. Il s’appelait Blaston, mais son surnom était BoomBlast. Les deux premières années, je fis mes classes. Mais au bout de mes deux années, un bouleversement dans le commandement de l’armée se fit ressentir. En effet, l'armée de Valliene était semblable jusqu’alors à toutes les autres. Mais à l’arrivée du général Medrash Balasar, l’optique changea au lieu de former un grand nombre de soldats avec peu d’expérience de combat et une formation des plus minimes. Il mit en place un système de troupes d'élite surentraînées avec de grandes compétences, articulées autour de grand soldat de races drakéïdes, qui vint renforcer ainsi l’appui tactique que la citadelle avait apporté avec nos formateurs. L’objectif étant à terme que ces nains soient remplacés. De plus lors de l’arrivée du général Medrash Balasar de nombreux troubles se faisaient ressentir dans les Vaux des déstabilisations politiques, une recrudescence de bandit de grand chemin et attaque éclair de gobelin pour de la rapine sans parler des nombreux foyers de métamorphes qui étaient de loin le problème le plus inquiétant. D’un point de vue politique, on ne savait pas grand-chose si ce n’est ce que tout le monde dit, c’est un coup des sembiens ou des néthériliens en tout cas tout était de leurs fautes. En tant que général, il avait dès sa prise de fonction, été très clair. Il se donnait 5 années pour faire en sorte que la zone soit paisible. Il inscrivit alors dans le fer, les réglets de l’Armée : discipline, rigueur, engagement, loyauté, détermination et courage. La conséquence a été une réduction des membres de l’armée remplacement des contingents très importants, mais peu efficaces par des groupes d’élite mobiles rapides entraînés sans défaut, telle la carapace d’un drakeïde. Suite à cela, je passais beaucoup de moins de temps à la forge, j’avais pu avec l’autorisation du capitaine poursuivre cette activité dans les conditions suivantes. En dehors des heures d’entraînement et des périodes de missions. Pour faire cour, oui tu peux effectuer cette tâche, mais pendant ton temps libre. Je m’évertuais à faire les deux aussi consciencieusement que possible, car la forge était ma seconde maison.
Les missions commençaient à affluer de toute part. La priorité concernait les nombreux foyers de métamorphes, avec une dominance lycanthrope. Mais avant d’attaquer de front ces ennemis, les ordres des instances de l’armée avaient été clairs. Nous commencerons par nous faire la main sur des cibles plus faciles et surveillerons le gros gibier. En gros, faites vos preuves sur les gobelins et la vermine qui pullulent sur les routes. Améliorez votre synchronisation, mettez en place les stratégies acquises au cours de l’entraînement.
Les missions s'enchaînèrent pendant les deux années suivantes. J’ai effectué de nombreuses attaques de camps gobelins et de bandits. Les victoires s’enchaînant rapidement la situation commençaient à s’autoréguler. Ces menaces semblèrent disparaître, au fur et à mesure que l’on démontrait notre puissance et notre supériorité. C'est lors d’une de ces missions que je reçus une médaille d’honneur pour service rendu à la nation. Bien que je ne pensais qu’avoir fait mon devoir et ne pas m’être distingué de mes compagnons pendant cette escarmouche. Il en fut décidé ainsi. Nous venions de repérer un camp de bandit dans le fond d’une des nombreuses vallées de la région. Nous attendions dans le bois que le moment propice pour effectuer une charge dans cette clairière pour surprendre notre ennemi. Le capitaine ordonna la charge de l’escadron de cavalerie. Nous partîmes au galop pour enfoncer les défenses du camp, le bruit de notre charge précédant notre arrivée fit fuir les combattants encore réveillés. Nous massacrâmes les endormis. Alors que nous allions partir à la poursuite des fuyards. Notre capitaine fut tué par un projectile. Aucun ennemi en vue, la peur et la panique ne s’installèrent dans nos rangs. Que faire ? Le sous-lieutenant présent et nouvellement responsable nous ordonna de nous mettre à couvert. Dans cette clairière, les abris étaient quasiment inexistants. Alors que nous allions prendre position, nos ennemis se mirent à sortir de la clairière. Nous étions encerclés, c’était un piège. Les gobelins et les bandits avaient fait une alliance des plus temporaires. Nous étions en fâcheuse posture environ une centaine d’ennemis pour un groupe de 20 hommes. Le désavantage numérique ajouté à l’encerclement ne laissait vraiment pas présager quelque chose de bon pour nous. Plus les secondes s’égrenaient, plus la situation se compliquait. L’avancée silencieuse de cet ennemi allait se changer en un hallali d’ici peu. Je hurlais de rage sans dire quoi que ce soit, c'était pour nous sortir de notre torpeur, puis dans une même foulée je criais « CHARGEONS ». D’une discipline de fer on s’aligna puis nous convergeâmes en un même point pour briser la ligne de défense. Surpris par cette attaque des plus kamikazes, nous parvînmes à nous frayer un chemin parmi nos ennemis. Puis, nous fîmes un repli stratégique avant de faire une nouvelle passe. Galvaniser par cette attaque réussite, je continuais sur ma lancée. « Mes amis, nous voici face à la mort, le moment tant redouté, est arrivé mes frères. Cette passe sera décisive pour nous. Tailler en pièce, trancher des membres, pas de pitié, pas de quartier. Faites un maximum de dégâts, MES FRÈRES CHARGEZ ». Les ennemis n’étant pas armés de façon adéquate pour soutenir une charge de pratiquement 20 cavaliers lourdement armés ils furent balayés comme des fétus de paille. Après cette charge, il ne restait qu’un tiers des survivants de leurs côtés et nous étions plus que 15 soldats à être montés. En effet, 3 montures étaient mortes, la quatrième blessée et nos amis sans monture étaient dans la mêlée vendant chèrement leurs écailles. On reforma les rangs puis nous criâmes la victoire, nos ennemis furent mis en déroute. On fit le tour des blessés parmi nos ennemis puis pour leur donner une prompte mort. Puis nous récupérâmes nos blessés et nos morts, et l'on rentra à la caserne. Une étrange sérénité fit son apparition pendant les deux dernières charges juste après mon discours, je savais ce que je devais faire comment le faire et pourquoi. Tout paraissait limpide et je ne ressentais plus la bête en moi, mais cette sensation s’estompa dès la fin du combat. Remplaçait alors par les larmes sur nos visages et la tristesse déformant nos traits. Nous étions victorieux, mais amers, on venait de perdre dans cette escarmouche nos premiers compagnons en tous 3 avec le capitaine, un bilan bien trop lourd. Mais le sous-lieutenant présent lors de son rapport mit en avant mes aptitudes à commander et le fait que sans ma réaction d’instinct nous serions certainement tous morts. Je fus donc convoqué devant les huiles afin de recevoir une décoration et une promotion. Devenant ainsi maréchal des logis-chef (grade équivalent à sergent-chef dans les armes de cavaleries.) J’avais ainsi donc sous ma responsabilité un groupe de 5 soldats. J’étais devenu du jour au lendemain responsable de 5 valeureux gaillards avec lesquels j’avais affronté la mort. Nous repartîmes 1 mois avec un corps expéditionnaire de 20 groupes d’élite soit 120 soldats aguerris avec à notre tête le général Medrash Balasar, pour faire un exemple auprès des gobelins et bandits. Il fallait réprimer violemment ces actes et tuer dans l’œuf cette alliance. Cette expédition punitive d’une semaine fit grand bruit dans tous Vaux. Nous avons traqué et fait des exemples en plus d’avoir débusqué de nouveaux foyers de vermines. Pendant cette mission, mon groupe se fit encore distinguer, je dois notamment cela à BoomBalst et Greldik en effet, nous avons réalisé en commun un système permettant de faucher en grands nombres nos ennemis. Je m’explique, ce système se composait, de montants en acier nain fixés sur les bardes au niveau des flancs de la monture passant entre la pièce d'armure et les étriers. Ces montants laissaient environ une garde au sol d’à peine deux pieds (soit moins 60 cm) avec une encoche à chaque montant, sur lesquelles à l’aide de crochets, on tendait un chaîne en alliage de tungstène, titane mithril et acier nain donnant une résistance incomparable. L’objectif était de mener une charge en tendant la chaîne entre les deux cavaliers, ainsi tous les ennemis pris dans cette charge voyant leurs membres inférieurs amputés, cassés, broyés ou détruits. Le seul risque étant que chaque cavalier soit désarçonné en effet, il fallait une coordination parfaite entre les deux soldats et leurs montures. Une allure constante et un écartement constant sinon c'était le drame. Il a fallu à mes hommes et à moi-même trois semaines intensives d’entrainement en prenant les repos minimums pour maîtriser cette technique. Mon groupe a donc acquis une parfaite coordination au cours de cet entraînement. Nous avons pu ainsi infliger de très lourds dégâts durant cette mission. Cependant, nous avons perdu avec cette technique, 2 soldats et 2 montures. J’avais encore ressenti pendant les combats menés cette sérénité que je ne saurais expliquer. Pendant que les autres s’enivraient dans la bataille, moi je sentais le calme affluer dans tout mon être et plus la bataille durait plus cette sensation grandissait en moi. Tout devenait limpide, mais aussitôt le combat terminé plus rien. Mais, notre ingéniosité fut récompensée par une nouvelle médaille et une promotion. Je fus ainsi bombardé Major et mes compagnons restants à mon ancien grade.
Après cet épisode des plus épiques, je participais aux réunions avec mes officiers supérieurs concernant les stratégies à mettre en place pour éliminer les métamorphes, afin de faire redescendre l’information à mes subalternes. Le problème des métamorphes restait entier ou presque. Étant convoqué à la réunion seulement pour observer et prendre des notes. Je me refrénais d’intervenir dans la réunion qui semblait s'éterniser. J'étais une personne d'action, pas un rond de cuir. Mais j’avais des informations importantes que semblaient ignorer mes officiers supérieurs. Afin de prendre la parole à mes risques et périls je me levais pour attirer l’attention. Tout le monde à la table me regarda, le général tiqua. Puis il haussa le ton. « Major, un problème ? Restez à votre place ». Je m’excusais, auprès de celui-ci et de l’assistance par la même occasion. Mais j’avais des informations importantes à donner. Je connaissais ces créatures en question. En effet, je n’étais qu’un enfant à cette époque, mais je vivais dans une tribu goliath. C’est là, que j’ai appris que les métamorphes étaient sensibles au métal composé d’argent. En effet, nul n’est censé ignorer qu’un métamorphe et dans le cas présent plus précisément des lycanthropes ont des facultés de régénérations leur permettant de récupérer très rapidement dès les moindres blessures subies sauf quand elles sont dues à des armes faites en argent. En effet, ce métal à des propriétés étranges sur une arme, je le sais de par ma formation de forgeron. Une arme forgée à partir de ce métal dépose lorsqu’il tranche, pointe, et taille une fine pellicule de minuscule particule d’argent dans la plaie. Les lycanthropes les plus jeunes peuvent succomber à ces blessures, car ils ne peuvent pas se régénérer. Les plus anciens et plus puissants des lycanthropes seront quant à eux handicapés. Car ils mettront plus de temps à se régénérer. Cependant, nous n’avons pas, ou peu d’armes de fabriquer dans cette matière. Par contre avec Greldik, notre maître forgeron, Boomblast notre ingénieur et moi-même pouvons forger un maximum d’armes en trois mois pour équiper la majeure partie des groupes d’élite de Pontarchen. Mais cela va coûter une fortune, mais nous assurer un avantage précieux pour les batailles à venir diminuant ainsi de façon mathématique nos pertes. Pour plus de sécurité, on peut demander l’avis de maître Greldik et de sages pour vérifier mes dires. J’avais débité ce monologue à la vitesse vertigineuse de peur d'être interrompu. Le regard du général s’éclaira ainsi que ceux de la majeure partie de mes officiers supérieurs. L’un des colonels présents prit la parole, il accepte d’étudier mon idée à la condition que mes dires soient vérifiés dans le cas contraire, je me verrai sanctionner. J’acceptais les conditions étant sur moi. Deux jours passèrent le temps d’avoir le retour d’avis d’expert sur la question. Ils étaient unanimes, mes dires étaient exacts. Ainsi pendant 3 mois, le trio formé de deux forgerons et un ingénieur forgèrent tous les types d’armes à base d’argent. Ce fut un travail continu sans répit, j’avais pendant cette période été exempté de mes prérogatives et de mon entrainement. Mais, en ce qui concernais ce dernier, la forge est plus dure que l’entraînement il fallait de la force, de la précision, de la volonté et de l’endurance pour forger des armes, durant toute une journée, dans des conditions plutôt extrêmes, car dans les forges, ils y règnent un climat brûlant. La bataille contre les métamorphes a été des plus usantes, il nous a fallu presque 3 années pour venir à bout de tous les foyers. Le problème étant la contamination d’innocents qui multiplie de façon croissante les nouveaux foyers. Telle une maladie infectieuse. Au cours des batailles, je commençais à comprendre mon phénomène de sérénité. Je pensais que la bête disparaissait, mais en fait c’était tout le contraire, elle émanait de ma personne en sortant par tous les pores de ma peau. Mais au lieu de se déchaîner de façon chaotique, j'arrivais à canaliser sa puissance grâce aux enseignements de l’armée et surtout aux valeurs qui ont agi sur ma bête comme des mantras. Ce phénomène est difficile à expliquer, mais cela me rappelle la vision de la pythie. En tout cas pour ne pas fauter dans mon destin, je devais trouver comment atteindre la plénitude de mon esprit par de la sérénité. Je pense que j’approche de cet objectif. Ma bête ne se manifeste de façon incontrôlée que dans des cas rarissimes. J’entends par là que la fréquence et la puissance de sa présence qui m’embrouille les sens la libérant de tout contrôle sont fortement réduites. Mais je sais que tant que je ne la contrôlerai pas parfaitement il existera toujours un moyen de faire basculer. Durant cette campagne contre les lycanthropes, j’ai continué à briller au sein de l’armée gravissant petit à petit les échelons arrivant ainsi jusqu’au grade de capitaine. Mon contrat se terminait, j’allais devoir quitter de nouveau ma famille, mais je savais que ce n’était pas le moment. J’allais donc voir le général pour lui exposer la situation. Je lui exposais ma vie dans les grandes lignes pour lui faire comprendre que je souhaitais rester ici dans ma nouvelle famille. Et que cela était capital pour ma survie, mais aussi pour celle de ma race ; mais que cela ne dépendait pas de moi, mais de l’acceptation du conseil des maîtres nains de la citadelle. Je lui demandais donc d’intercéder en ma faveur afin que je puisse rester ici. Le général fus surpris de ma requête au début, mais une fois mon histoire entendue, il comprenait mes motivations. Il alla donc voir les grands mages de la cité afin d’envoyer un émissaire en urgence à la citadelle naine par une voie arcanique afin que celui-ci plaide ma cause. Les mages furent réticents de gaspiller de leurs pouvoirs pour cela, mais apparemment le général avait mis en place un accord tacite entre l’académie et l’armée. Ainsi en l’espace de deux jours, la réponse était déjà de retour. Il acceptait à la condition d’un dédommagement supplémentaire aux vues de mes nombreux talents acquis. La somme demandée étant cohérente, l’armée accepta, de payer pour moi à condition que je signe un engagement de reconduction de contrat pour une durée 5 ans minimum. Une fois les formalités faites, je me suis rendu compte de deux choses, je finissais par accepter le destin que m’avait fait entrevoir la pythie. J’en éprouvais de la fierté. Le général avait ainsi tenu parole en 5 années ni plus ni moins, il avait ramené la paix dans Vaux. Mais celle-ci fut de courte durée, car trois ans après l’éradication des zones lycanthropiques, c’était les orques, qui avaient été apparemment réunis sous la même bannière d’un chef des plus cruels et des plus puissants prophétisant l’avènement de leur dieu Gruumsh. La guerre était inévitable. La ville était bientôt assiégée, il fallait trouver une solution.
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