Ici, je posterai mon récit de Jack (dont la première partie est déjà dans "Vos descriptions"). Je prendrai avec joie toutes vos critiques, constructives du moins, quelle qu'elles soient.

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L'auberge était petite et crasseuse, comme sa tenancière Gilberte, une vielle femme acariâtre. Mais le pire ici, c'étaient les rats dans les chambres. Ils pullulaient, et on ne pouvait pas passer la nuit sans entendre leurs couinements. Pourtant, cet établissement était toujours plein à craquer, que ce soit de truands en quête de proie facile, de filles de joie, ou de nobliaux désargentés désirant passer la nuit accompagnés pour pas trop cher.

Mais c'était aussi la plus grande mine d'informations de la ville, pour qui savait s'y prendre. Et c'est ce pourquoi Jack avait rendez-vous dans cette lugubre grande salle à manger avec l'un de ses informateurs. Il était celui qu'on avait engagé car, bien qu'il ne soit pas le meilleur, il savait y faire, pour des prix abordables : pour un vol, il demandait 20% du butin, et pour un meurtre, ses honoraires s'élevaient à 1000 pièce d'or par tête si il n'y avait pas de gardes. Mais si sa cible était protégée, il demandait 500 pièces d''avances puis 1000 autres lorsqu'il livrait la tête.

L'argent qu'il gagnait ainsi, il n'en gardait que très peu, assez pour survivre jusqu'à sa prochaine commande, qui ne tardait pas d'ailleurs. Le reste, il le donnait aux miséreux de son quartier natal ou aux orphelins – avec parfois une once de remords, car c'était peut-être par sa faute que ces enfants se retrouvaient seuls.

C'était grâce à cela, en plus de son talent, qu'il s'était fait connaître dans le milieu, puis recruté par la Guilde. L'« assassin charitable » qu'on le surnommait, pour se moquer. Mais lui s'en fichait. Il avait choisi cette voie pour l'adrénaline que lui procuraient les risques de son métier et pour la sensation de pouvoir qu'il avait alors qu'il se trouvait devant sa proie. Mais ce qu'il aimait par dessus tout, c'étaient les heures nécessaires à la planification de son approche lui permettant d'atteindre sa victime, ainsi que l'attente ressentie les heures précédant l'opération.

Cette fois-ci cependant, Jack était anxieux, il n'avait pas droit à l'erreur, car cette mission pouvait lui coûter la vie. Son client avait été malin lorsqu'il l'avait abordé, sinon jamais il n'aurait accepté une telle mission... Je me suis fais avoir comme un bleu... Mais qu'est-ce qui m'a pris de boire autant avant même qu'il ne dévoile son offre ?! Le contrat doit être parvenu à la Guilde désormais... L'assassin s'énervait en attendant sa source. Son repas était intact, tout comme sa bière. Lui qui d'habitude mangeait comme quatre, aujourd'hui il n'avait pas faim. Et maintenant, je dois tuer le Haut Chancelier...
«  Merde !  »

Le toit de la maison où Jack s'était accroupi offrait une superbe vue sur l'imposante maison, et son tout autant imposant jardin, du Haut Chancelier, tout en le protégeant du regard des gardes qu'il surveillait depuis deux jours, observant leurs rondes, les relèves et les heures de sortie du Chancelier.

Malheureusement, il n'arrivait à rien... Les patrouilles ne suivaient jamais les mêmes itinéraires et les changements de gardes étaient irréguliers, tandis que le haut dignitaire ne sortait qu'avec une escorte importante. L'assassin avait abandonné ses méthodes habituelles, elles ne pouvaient s'appliquer ici. Jack devait changer de tactique, et il le savait. Il décida donc de retourner en ville, trouver une auberge. Il attendit la nuit pour descendre de son poste d'observation, puis se fondit dans les ténèbres, comme nombre d'elfes et de demi-elfes savaient si bien le faire.

Les premières heures de la nuit, il erra aux alentours de la propriété, cherchant la moindre faille dans les grilles la protégeant, mais il ne put rien découvrir. Ainsi, il décida de se faire passer pour un serviteur de la villa, sa dernière option. Il se rendit dans l'une des nombreuses auberges de qualités qui foisonnaient dans le quartier pour y passer la nuit. L'aubergiste lui donna une chambre et lui indiqua la salle des bains. Prenant conscience de son état de crasse avancé, Jack s'y rendit après avoir remercié le bonhomme. Il se déshabilla et se glissa dans l'eau chaude, laissant ses longs cheveux blonds flotter à la surface. Il resta dans son bain pendant un long moment, laissant sa mission de côté, reposant corps et esprit.

Lors-qu’enfin le demi-elfe se sentit ragaillardi, il se rhabilla et monta dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit et dressa une liste mentale de ce qu'il devrait faire le lendemain. Il lui faudrait se rendre devant la villa du Chancelier au point du jour, attendre que l'un des serviteurs sorte pour ensuite le tuer, prendre ses habits et enfin pénétrer dans la villa. Mais ensuite ? Une fois à l'intérieur, je serai entouré d'ennemis, ce qui n'est jamais bon... Il me faudra un plan du bâtiment, mais tous les serviteurs l'ont-ils déjà visité dans son entièreté ? Bah... Je vais devoir faire avec.Sur ces sombres pensées, Jack se laissa glisser dans un sommeil sans rêves.

Il se réveilla peu avant l'aube, comme il le désirait. Après s'être plongé la tête dans un bac d'eau froide pour s'éclaircir les idées, il descendit dans la salle commune avaler un petit déjeuner frugal. Sa nuit réglée, il sortit aux premières lueurs de ce froid matin. Les rares passant purent voir un homme de taille moyenne marcher d'un pas décidé vers la grande villa du Chancelier. Deux rues avant celle-ci, Jack s'engouffra dans une maison, se vêtit d'une longue cape noire délavée, cacha un poignard ainsi qu'une poignée de poison et somnifères de toutes sortes dans sa manche. Puis, il sortit de la maison, sous les airs d'un miséreux. Il s'assit à quelques pas de la porte et tendit les bras tel un mendiant.

Sous son manteau à capuche, le demi-elfe pouvait facilement observer les allées et venues dans la rue principale partant de la villa du Chancelier. Dix heures sonnèrent avant qu'enfin un serviteur ne quitte le pavillon. Jack attendit que celui-ci se rapproche pour le jauger. Tous deux faisaient la même taille, à peu de choses près. L'homme avait lui aussi de longs cheveux blonds et des yeux verts-gris. Le serviteur adoptait une démarche boitillante, mais l'assassin ne s'en formalisa pas : c'était le type de blessures le plus fréquemment rencontré et le plus facilement imitable. Décidant qu'il convenait, le demi-elfe se leva et clopina vers sa proie. Je vais peut être faire de nouveaux orphelins... Mais j'ai accepté ce contrat, je dois faire ce qu'il faut. Il se rapprocha encore et d'une voix rauque et hésitante, il dit, les mains en coupe :
« La charité p'r un pauv' hère comme moi, M'sire ? »
« Bas les pates, manant ! »  s'exclama le serviteur, en essayant de repousser Jack. Mais celui-ci s'agrippa à son bras, l'attira à lui et d'un mouvement sec du poignet, il dégaina sa dague et lui planta dans la gorge. Le sang gicla.

Merde ! Ça va en foutre partout ! Putain le con... Ah, mais ça peut m'aider en fait. Jack tira le corps dans la bâtisse, jetant un regard alentours, guettant d'éventuels témoins. Mais malgré l'heure avancée du jour et le soleil déjà haut dans le ciel, il n'y avait pas un chat. Une chance... Sinon j'étais cuit... Il déshabilla le cadavre, le fouillant au passage. J'ai oublié de lui demander un plan... Je suis pas dans mon assiette aujourd'hui...Le demi-elfe se dévêtit lui-même, enfila les habits du mort tachés de sang et noua un bandeau sur ses oreilles. Puis, il s'ouvrit le bras sur une vingtaine de centimètres à l'aide de son couteau, pour accentuer la véracité du rôle qu'il allait jouer. Enfin, il sortit de la maison et se mit à courir vers la villa. Il y pénétra en trombe, s'écriant :
« A l'aide ! A l'aide ! Je me suis fait attaquer par des brigands ! Une bande de mendiants ! »  et il s'écroula sur le sol, devant le portail. Alarmés par les vacarme, les patrouilles accoururent et ouvrir la petite poterne habituellement réservée aux contrôles. Deux des gardes le soulevèrent et le firent entrer, les autres se divisèrent en trois groupes : l'un pourchasserai les brigands, un autre continuerai les patrouilles et le dernier, plus réduit, accompagnerait le blessé à l'infirmerie pour l'intérroger une fois qu'il serait rétabli.
« Aller aller aller ! On s'active!  » s'exclama le chef, un bonhomme trapu avec une longue barbe. «  Faut pas qu'y clasme ! Le Chancelier aim'rai pas ça !  »

Les cinq gardes constiuant son escorte rengainèrent donc, deux d'entre eux le portèrent jusqu'à l'infirmerie.
Bon... Le plus simple est fait... Mais il sont trop nombreux pour que je les tue tous, je vais devoir attendre cette nuit...

Mes premières impressions:
1/ "Jack" est vraiment un drôle de nom pour un demi-elfe... en plus, cette information devrait tout de même apparaître un peu plus tôt (bien avant qu'il n'accepte la mission en fait).

2/ Sans parler du fait que l'assassinat d'un personnage aussi important ne serait jamais confié à une seule personne, et surtout pas à un assassin "public" (que n'importe qui peut engager), le plan de Jack est terriblement sommaire... même pas en forme, aucun assassin qui se respecte ne se lancerait dans une telle mission avec aussi peu de préparation.
D'autant plus qu'il ne faudra que quelques secondes à l'infirmier de service pour découvrir qu'il n'est même pas blessé.

3/ 1000 PO, c'est à la fois très cher pour tuer une personne ordinaire, et ridiculement peu pour un Haut-Chancelier.

1) Je suis d'accord, mais je n'avais absolument pas d'idée au moment où j'ai commencé à écrire cette histoire.
2) le fait que l'assassinat soit confié a Jack et non pas un autre devait être dévoilé plus tard, mais je n'ai plus vraiment envié de continuer cette histoire, depuis pas mal de temps. Et le plan de Jack est très sommaire, parce qu'il est seul et se croit au dessus de tout. Mais c'est vrai qu'il n'est absolument pas préparé..
3) C'est vrai, mais je n'avais pas idée de la fourchette de prix.

Ah, l'écriture d'une nouvelle est comme une partie de JdR, il est fortement conseillé d'avoir toujours une idée de la fin de l'histoire avant même de commencer à l'écrire... ça permet d'avancer sur un fil conducteur beaucoup plus facile à suivre que si on avance dans l'inconnu...

Pour le plan de Jack, je vois deux plans "alternatifs" qui devraient être plus intéressants: le premier est d'entrer dans l'entourage du Haut Chancelier, en tant que domestique d'un de ses proches par exemple, ou se renseigner sur sa "vie privée", en particulier ses fréquentations "officieuses" (enfin, qui est sa maîtresse et ou la rencontre-t-il pour être plus clair).

Quant aux raisons qui peuvent pousser un employeur à utiliser un privé, on peut les imaginer: besoin de "détourner les pistes" ou crainte qu'un autre membre de la même guilde ne puisse renseigner l'ennemi sur le commanditaire... à moins qu'on estime qu'il s'agit d'une mission suicide, qu'on préfère épargner ses hommes... ou que la tentative est vouée à l'échec et sert simplement de "diversion".

Bref, il y a toujours moyen mais... il faut évidemment en avoir le temps et l'envie.

J'avais une idée quant à pourquoi Jack et pas un autre, mais evvaisnla mettre sous spoliée, au cas ou des gens ne veulent pas savoir.

Hum... moyennement convaincu.

De même. Mais comme c'est la seule fin que j'avais envisagée, je m'étais orienté dans cette optique lors de l'écriture...
Enfin de toute façon, comme j'ai laissé tomber le projet en cours de route...