Eustache suit donc Paul jusqu'à Madame Delage, tout en écoutant sa réponse à la question : "Quelle est sa fonction dans le château ?"

Une fois devant Madame Delage, il laisse Paul poser les premières questions.

« Je vous en prie, mon jeune ami, vous vous débrouillez très bien comme enquêteur. »

Paul entreprend le trajet, jusqu'au bureau de Madame Delage. Pendant le trajet, il d'adresse à Eustache :
« Veuillez me pardonner monsieur, j'ai omis que vous ne connaissiez pas tous le personnel du château. »
« Alors je ne connais pas toutes les subtilités du travail de Madame Delage. Disons qu'elle est intendante sur ce domaine et qu'elle dirige comme monsieur Lathière une partie du personnel du château. »

Petit à petit, les deux hommes arrivent devant le bureau de Madame Delage.
Paul prend l'initiative de frapper à la porte.

Eustache réajuste son costume et lisse sa barbe d'un geste rapide...

Voyant Paul accompagné d'un invité de Monsieur, l'intendante fronce furtivement les sourcils avant de se ressaisir
et de se lever derrière son bureau.
« De quoi s'agit-il ? » demande-t-elle d'un ton parfaitement professionnel

« Bonsoir Madame,Nous tacherons d'être bref. Avec l'accord de Monsieur le Duc, monsieur Durousseau et moi-même menons une investigation auprès de quelques membres du personnel concernant les évènements de ces derniers jours. »
« Avez vous remarqué quelque chose d'inhabituel ou quelqu'un vous a t-il fait part de quelque chose ?
Cela peut aussi bien être concernant une personne, des biens,
des allez et venues suspects
ou même un simple ressenti.
Tout ce que vous pourriez nous dire peut nous être utile. »

Paul jette un bref regard à Eustache afin de voir si il a quelque chose à ajouter.

l'intendante réfléchit ....
« De quelle période parlez-vous ? » demande-t-elle perplexe

« De tout ce que vous auriez pu remarquer d'inhabituel durant ces cinq derniers jours… Et plus particulièrement hier et avant-hier. », complète Eustache.

« Quelqu'un qui aurait farfouillé là où il n'aurait pas dû, qui vous aurait posé des questions inhabituelles, qui vous aurait fait une requête qu'il ou elle n'avait pas coutume de faire, etc. »

Et, la laissant répondre, Eustache analyse les moindres faits et gestes de l'intendante en usant de ses compétences en psychologie.

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« d'inhabituel ? » demande l'intendante
« ces 5 derniers jours ? »
« Monsieur est arrivé une semaine avant ses invités, pour préparer la partie de chasse,
comme d'habitude. »
« La maisonnée a eu « quartier libre » pour aller à la Fête de la Châtaigne,
comme d'habitude »
« Et jusque là, je dirais que tout était comme d'habitude.... »
...
« En revenant de la fête, Thomas s'est aperçu de la disparition de la boite à bijoux de Monsieur.
Et à partir de là, plus rien n'a été vraiment habituel ... »


Psychologie :

>>> ... >>>

« Précisément. », répond Eustache. « Si nous pouvions avoir votre point de vue très professionnel sur ce qui s'est déroulé… Je vais essayer de vous guider avec mes questions car je me doute que tout cela a dû être une cascade d'événements imprévisibles à vos yeux. »

« Tout d'abord, à propos de la disparition de la boîte, Thomas nous a dit qu'il était effectivement rentré plus tôt que tout le monde… Auriez vous vu quelqu'un du château quitter la fête avant qu'il ne le fasse ? Et est-ce que quelqu'un, qui que ce soit, ce serait intéressé à cette boîte les jours précédents (en posant des questions à son sujet, par exemple, où en faisant remarquer qu'elle n'était pas assez en lieu sûr et qu'il faudrait la déplacer) ? »

Paul écoute attentivement, tentant de trouver des liens avec les dires du majordome.

« Oui,
Merci » répond l'intendante
« Non. Je n'ai vu personne du château.
Je ne saurais dire qui s'y trouvait ou pas. »
« A vrai dire, j'ai profité de cette demi-journée de liberté pour aller visiter ma sœur qui gardait son premier petit-fils
pendant que ma nièce et son époux étaient partis profiter de la fête... »

« Non.
Pas à ma connaissance. »
« L'intendance du château est une tâche de tous les instants. »
« Et j'ai eu fort à faire avec nos fournisseurs habituels. »
« Aucun d'entre eux ne pénètre dans la chambre de Monsieur. »

Adrien : " En France, il voudrait bien l'être ! Mais nous avons des protestants, des juifs, des incroyants. Nous sommes régis par le concordat de 1801 et par les règles fixées par Napoléon. L'état paye les prêtres, et co-nomme les évêques. La mise en place de l'école laïque soustrait notre jeunesse à l'influence du clergé. Maintenant que nous sommes à peu près sortis de l'affaire Dreyfus, c'est un des chantiers qui attend le prochain gouvernement. "

« Vaste chantier ... Effectivement. »
Votre hôte hésite à commencer sa soupe qui refroidit devant lui.
Il jette de fréquents coups d'oeil sur la chaise vide d'Eustache
...

« Et vous avez fort bien fait. », commente Eustache. « Avec votre travail, les occasions de profiter de votre famille sont assez rares. »


« Je me doute bien, je me doute bien... Mais, j'y songe... », réfléchit soudainement Eustache à voix haute, « vos fournisseurs étaient-ils tous habituels ? N'y en a-t-il eu aucun qui aurait été remplacé au pied levé par un autre que vous ne connaissiez pas ? »

Cynthia : " Monsieur le duc, je crias que tout à sa mission nôtre ami M Durousseau en ait oublié l'heure du repas. voulez-vous le faire prévenir ? "

D'un signe de tête, votre hôte donne un signal à son majordome.