Adrien résume:
« Il faut remonter jusqu'en 1049 !

Le château venait d'être renforcé, la motte castrale enfin fortifiée, le donjon enfin terminé
Charles Montbrun, seigneur, chevalier, maître du lieu, particulièrement satisfait de l'achèvement des travaux,
organisa un grand procès public pour condamner une jeune fille, Abrianne, à périr, sacrifiée, pour un prétexte particulièrement futile ...

L'accusation de sorcellerie était tellement fallacieuse que personne n'y a cru.
Il s'est murmuré à l'époque que le seigneur devait avoir un autre motif.
Le rédacteur n'en dit rien, mais sa prose est assez explicite :
Charles Montbrun avait une raison, probablement impérieuse, de se débarrasser irrévocablement de cette jeune fille
de le faire de façon si publique et si absolue que personne ne pourrait douter qu'elle soit bien définitivement morte. »

« 1049 !!! »
« Quand même !!! »
Le petit bibliothécaire s’attrape le crâne à pleines mains

« Procès seigneurial mais procès en sorcellerie ...
Procès en sorcellerie mais procès seigneurial ...
Ouh-là-là .... C'est pas bien compatible tout ça ... »
Il secoue de droite à gauche tout le haut de son corps d'un seul bloc,
de la pointe des coude jusqu'au crâne enchâssé entre ses doigts
« Sûr que ça a dû faire du bruit !
Et relaté, détaillé, commenté, rapporté aux instances ... »
il roule des yeux effarés
« Charles Montbrun ??? !!! ??? »
« Vous ne voulez pas dire ....
le Seigneur-Chevalier de .... ICI ??? »
Comme si sa tête cherchait à s'échapper
« ... Ouh-là-là ...
les historiographes de Saint Martial ....
l'Archevêché de Limoges ...
... Ouh-là-là ...
Odolric ... Pierre Ier dit Albert de Cluys ... Ménard de Hisly...
Adhémar de Chabannes ...
... Ouh-là-là ...
la querelle des bénédictins et des clunisiens
... Ouh-là-là ... »
Il recule à la façon d'un animal acculé
se prend l'arrière des cuisses dans un accoudoir et tombe à la renverse dans un fauteuil
s'attrapant hasardeusement sur les reliefs du fauteuil dont il cherche péniblement à s’extraire
le bibliothécaire relève son visage vers Adrien pour lui fournir sa conclusion
« Ça va faire beaucoup de recherches !!!!
1 an et demi à 2 ans pour tout éplucher !
Au moins ! Si pas plus ! »
« Mais quel sujet fascinant pour mon prochain ouvrage »

Adrien se précipite au secours de M. Musset pour l'aider à se relever et pour s'assurer qu'il n'a rien de sérieux. Il observe la comtesse du coin de l'œil.

Pour tous :

La Comtesse s'amuse beaucoup de la situation
mais elle affiche sa noblesse par son air guindé qui lui permet de ne pas rire en public,
ni à gorge déployée, ni autrement !
A l'intérieur d'elle-même, elle est morte de rire, à s'en rouler par terre, mais elle ne l'affiche pas
ou plus exactement, elle affiche qu'elle ne le montre pas.

Monsieur Musset accepte bien volontiers l'aide secourable d'Adrien !
La Comtesse l'intimide (et lui fait peur, aussi)
« Merci Monsieur ... » bredouille-t-il en finissant de sortir du fauteuil ...
« Et merci aussi pour ses fantastiques années de recherches
dont vous m'ouvrez l'opportunité ... »

Adrien : " Cher monsieur, je conclus de vos propos que vous êtes historien ? Devrais je dire cher confrère? "

Adrien : " Essentiellement l'histoire antique, notamment d'un point de vue archéologique, les rites. Et de là, j'en suis venu à faire une thèse d'anthropologie, ce qui m'a ramené à l' histoire contemporaine. "

« ... 1049 ... on s'éloigne un peu de l'histoire contemporaine ... »
sourit Georges

« Peu importe ! » coupe la Comtesse vexée de n'être plus le centre de cette conversation.
« Si on veut faire une séance efficace à propos de cet évènement,
Il est impératif de savoir où cette malheureuse a péri,
et où ses restes ont été déposés. »
« L'idéal serait de faire cette séance demain soir. Pas dans 2 ans !
La nuit du 31 octobre au 1er novembre est la plus propice aux échanges avec l'au-delà ! »

Adrien : « Madame la comtesse, vous disposez d'un medium ? »
puis : « M. Musset je suis très heureux qu'il y ait là matière à livre,
mais à votre avis, où pourrions nous trouver un maximum de renseignements en si peu de temps ? »

« Pour demain soir ?
Ça va faire un peu juste, mais je vais pouvoir m'arranger ... » répond la Comtesse
ravie de pouvoir organiser sa séance comme elle l'entend
et surtout de pouvoir enfin inviter un médium au château de son cousin !

Adrien pince les lèvres à l'idée d'une vraie séance de spiritisme, mais ne dit rien: " De la bibliothèque du château. Mon épouse et moi-même avons fait une recherche hier."

Adrien lui montre le chemin, envoyant une soubrette prévenir Cynthia.

De son côté, La Comtesse s’éclipse pour trouver le moyen de solliciter le ou les Médium(s) de ses connaissances
susceptibles de participer à sa séance de demain soir ...

Georges et Adrien retrouvent Cynthia et Eustache, qui ont dîné là.

Ils farfouillent les ouvrages ...
Il va être facile de se coordonner ...

mardi 30 octobre 1900, il est 22h00

Eustache baille à s'en décrocher la mâchoire.
Il est désolé d'abandonner les autres dans une phase si stimulante,
mais il a conscience de ses limites et préfère aller sagement se coucher