Mercredi 23 mai 1900

Tous les journaux parlent de l'heureux dénouement de l'affaire "Jeanne d'Arc".
En effet, il n'y a nulle mention de la découverte d'une cadavre dans la Marne.
Les journaux vont des gorges chaudes sur la facilité qu'à eu la Police à trouver
les prisonniers et le manque d'ambition des ravisseurs, qui n'ont pas demandé
de rançon.

Le député radical Georges Clémenceau appela à railler L'Allemagne dans une lettre ouverte aux journaux


« Moi, le Tigre. Vous me connaissez: je clame que Dreyfus est innocent.
Voyez ce qu'un vrai boche sais faire côté espionnage:

cet enlèvement bâclé: on enlève des anglophiles et leurs compagnons et non pas des secrets militaires.
Habitués à la choucroute, l'ersatz de rosbif décidément est trop dur pour leurs dents!
Enlevons leur l'Alsace et la Lorraine, il n'en verrons rien avant que nous ayons franchi le Rhin!

Non, ces espions allemands sont des fanfarons! Mais ils ont pu fuir- es policiers locaux les plus près étaient à 2h
de cariole. Il faut une force automobile pour les contrer.

Monsieur Rousseau! Laissez les Radicaux prendre le pouvoir. Je me charge d’embrigader les gendarmes. Les Brigades du Tigre!
Français! Votez pour le changement aux élections sénatoriales. Aujourd'hui, le Palais du Luxembourg. Dans 2 ans, Matignon! »

Les policiers vous demandent de voir tenir à disposition, mais le jour se passe sans événement notable.

Jeudi 24 mai 1900

Très tôt dans la matinée, on sonne à votre porte. Un inspecteur de police en civil vous convoque au
Quai des Orfèvres pour rencontrer un certain Pascal Boxberger, chargé de l'enquête.

L'inspecteur ne semble pas s'attendre à un "non".

« Vous êtes CONVOQUÉE pour 14h. Je ne connais pas les détails, mais la Loi est la Loi. Votre petit passe-temps est secondaire! »

Dit-il, condescendant, en parlant du dispensaire.

messieurs, votre convocation est aussi pour 14h.

Voilà qui permet à Charlotte d'user de sa matinée pour organiser son absence de l'après-midi.
Ces choses-là, on sait quand ça commence, rarement quand ça se termine ...

Vous vous retrouvez tous, 2 jours plus tard, aux bureaux du Quai des Orfèvres.

Le 36, quai des Orfèvres est le bâtiment où se trouvait le siège, l'état-major et les services communs de la Direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris. Attenant au Palais de justice de la capitale, il est situé au numéro 36 du quai des Orfèvres, sur l'île de la Cité, face à la rive gauche, dans le 1er arrondissement.

Un planton vous fait patienter dans une salle d'attente. Monsieur Boxberger sera à vous incessamment.

Elisabeth et Jean-Philippe sont déjà présents. Toujours pas de traces de Sophie Lofting...

Prévoyante, Charlotte a prévu de la lecture : les journaux du jour et un roman de Jules Verne.
Pour le début de cette attente, elle commence par les nouvelles ...

Charlotte recense bien 7 personnes enlevées.
Mais pour le moment, le trésor ne "mirabole" pas encore à l'horizon...

Elle lit des Nouvelles dans le sens: actualités!

Rien sur l'événement. Un filet en 3e page de 2 lignes: l'enquête suis son cours.

Une annonce étrange

22 Mai 1900- Pour commémorer les 25 ans de sa construction, la Basilique du Sacré-Coeur offre une messe du Jubilé d'argent où les disparus seront à l'honneur, le 22 mai 1901. Nous rappelons que le 22 mai prochain verra le 30e anniversaire de la Semaine Sanglante. La Basilique a été construite pour la rémission des fautes de la France suite à la Guerre de 1870-71 puis pour expier les morts de la Commune. Le Marquis de Bésieux, imminent fils de France, a gracieusement financé des travaux de rénovation pour souligner l'événement.


Dans un autre ordre l'idée, Les Jeux Olympiques de l'Exposition Universelle du baron Pierre de Coubertin vont accueillir en Octobre une course cycliste. Le nom provisoire de l'événement est "Le Tour de France". Cet...

La lecture est interrompue par Jean-Philippe Palanchini, le journaliste:


« Madame Touttaint! Vous lisez "Le Peuple" ? J'ai déja écrit pour eux.
Je pense contribuer à un nouveau journal plus activiste, avec mon
ami Jean Jaurès. Nous pensons à l'appeller "L'Humanité".
Avez-vous des fonds à y consacrer ? Je crois que vous êtes socialiste... »

posté dans HRP par erreur. S. Tu peux corriger ?

« Bonjour Monsieur Palanchini.
Je suis la première a promouvoir les saines lectures, et je m'abonnerai avec plaisir à un tel journal s'il voit le jour.
Mais mon dispensaire nécessite également des fonds ... il est possible que je sollicite un
encart dans vos colonnes pour motiver les généreux donateurs à financer mon établissement »
répond-elle avec un sourire complice.

Palanchini est bon Prince- il semble déçu par le manque de ressources et/ou d’intérêt de la jeune fille.
Il parle de la pluie et du bau temps durant 2 minutes puis prend congé de Charlotte plutôt galamment
et se tourne vers Élisabeth qui vient de franchir le seuil.

Socialiste ET richissime.
L'avocat et le vendeur de produits de luxe ne sont pas encore arrivés...

Ajustant son veston d'un vif geste de sa main droite, Auguste contempla un instant l'imposant bâtiment qui se dressait devant lui.
Même s'il rechignait à se l'avouer, sa dernière mésaventure l'avait profondément marqué. Tout son petit monde s'était écroulé en l'espace d'un claquement de doigts. Sa vie, sa mémoire, son identité même...

Ce "Beaumont" s'était certes volatilisé dans la nature... Mais rien ne l'empêchait de revenir et de s'adonner de nouveau à ses sordides expériences mesmériques sur sa propre personne...

Après avoir pris son petit déjeuner et feuilleté quelques pages du journal du jour, il avait ainsi exceptionnellement fermé sa boutique pour cette journée et profité de l'occasion créée pour fureter dans toutes les librairies parisiennes, cherchant tout ouvrage se rapportant de près ou de loin à l'hypnotisme.
Il avait fini par trouver chaussure à son pied dans une petite librairie spécialisée dans les sciences médicales et paramédicales.

Un petit ris de veau et quelques pages plus tard, il se trouvait désormais au 36 Quai des Orfèvres, des questions et de nouvelles inquiétudes plein la tête.

Hésitant de prime abord, il se décida enfin d'y pénétrer, sa toute nouvelle acquisition littéraire en main.

Auguste bouquine durant l'attente. Il remarque que tous sont arrivés sauf Monsieur Suisse...

Élisabeth lui dit


« Excellente lecture!
On n'est jamais trop prudent...
Je n'ai pas bien dormi depuis lundi... »

Plongé dans son petit monde intérieur, Auguste ne se rendit pas immédiatement compte de la présence d'Elisabeth.
La fragrance florale qui émanait de sa peau et le changement soudain de luminosité le poussa à relever sa tête.

Un peu gêné par la situation, il commença à balbutier avant de se reprendre maladroitement.

« Je... euh... oui. Oui, oui. »
« Je dois vous avouer que mes dernières nuits ont également été peuplées de cauchemars sans queue ni tête... »
« Un des effets secondaires du "traitement" administré par ce "Beaumont" germanique, certainement. »

« Comprendre ce qu'il nous a fait subir. Et apprendre à se défendre contre ces manipulations de l'esprit. C'est ce que j'essaie de faire en dévorant ce livre, ma foi, fort intéressant. »

Il écorna le haut de la page sur laquelle il s'était attardé, et ferma l'ouvrage.

« Toute cette histoire de séquestrateurs allemands, de groupuscule Jeanne d'Arc, d'hypnotiseur fou... »
« Tout cela me dépasse. »

« Pourquoi ces allemands nous ont-ils enlevés sans exiger une quelconque rançon? Qu'avaient-ils à y gagner ? »
« Cela n'a aucun sens. »

"Des espions?! Je suis friand de ce genre d'histoire!", dit Bernard Suisse semblant surgir de nul part.
Ses vêtements sont froissés et ses cheveux sont en bataille. Il tente maladroitement de les aplatir sans réellement y arriver et laissant un épi droit comme un i à l'arrière de sa tête.

"Au risque d'être à nouveau qualifier d'Anglophile, je dirais que je les aime tout autant que : l'Etrange Cas du Dr Jeckyll et de M. Hyde.

Un homme qui, se faisant passer pour quelqu'un d'autre, ce qui amène souvent risques, dangers et fins funestes."
Pensif: "C'est à se demander à quelle histoire je fais allusion..."

Brisant sa réflexion: "Je n'ai rien manqué, j'espère."

Une minute après l'arrivée de Bernard, un planton vous introduit
à l'inspecteur chargé de l'affaire. Chauvigné est présent, mais
monsieur Boxberger est un homme chauve prématurement de quelque
35 ans qui l'aurait pas un grand avenir comme chanteur de charme.


Il semble fort contrit de la situation



« Je tiens à m'excuser auprès de vous... l'affaire
m'a été retiré. Une intervention du ministère de l'Intérieur.
Je vous laisse entre les mains de Monsieur Paul d'Estremont,
du Service de Surveillance du Territoire (ST). »

Un homme barbu de quelque 40 ans prend place au bureau
de l'inspecteur, qui quitte avec Alexandre Chauvigné.



« Désolé Cette affaire relève de la Sécurité de l'État!
La police parisienne n'a pas la compétence de répondre à
cette urgence! »

Il s'arrête pour créer un effet dramatique.

« L'homme qui a été tué par vos ravisseurs
s'appelait Félicien Boudart. Il était un éminent chimiste
pour travailler pour la France... à contrer les ambitions de
nos ennemis! » En créant des armes chimiques de "protection", évidement

Charlotte écoute poliment les messieurs qui lâchent la balle
puis celui qui semble la reprendre sans apporter d'éléments ni concrets ni nouveaux ...
et encore moins la concernant.

« Il semble que l'homme soit mort d'une crise cardiaque.
Avant de parler, nous l'espérons!
Mais nous avons trouvé dans ses poumons, ainsi que dans
toute l'asile un bacille qui semble mortel. J'y reviendrai.

Boudart nous a contacté en mars pour signaler qu'il a trouvé
chez un antiquaire une statue de Kali dotée d'un brûle-parfum.
Botaniste autant que chimiste, il a testé les spores trouvées
avec cette statue, et s'est rendu compte que les miasmes semblait
tuer en quelques minutes ses cobayes.

Il a eu le malheur d'en parler à des oreilles indiscrètes... nos ennemis,
qui veillent au grain, l'on enlevé, et en même temps vos personnes,
afin de causer le chaos sur L'Ile de France.

Ce gaz pourrait nous permettre de vaincre une armée sans douleur et
de la manière la plus humaine! Il faut savoir d'où vient le brûle-parfum! »

Il vous regarde alors avec compassion

« Quel est votre implication ? J'ai le malheur de vous dire que vous
êtes vous même atteint par ce bacille. Les tests sanguins effectués à
votre libération l'on confirmé!

Il faut trouver la trace de l'origine de ce "Voile de Kali", selon l'expression
de Boudart. Mes hommes sont absorbés par cette Exposition Universelle...
Les dirigeants de toute l'Europe et des Amériques doivent
obtenir protection. Nous croyons que le bacille sera mortel dans deux ou trois
mois. Je vous en conjure, pour la France et pour votre salut,
enquêtez sur ce mystère! »