Yip, résigné, se prépara à livrer un âpre combat. Il se posta en première ligne tout près de l'endroit où les monstres arriveraient, de sorte à ne pas leur laisser la place pour les submerger et de façon à ce qu'ils se gênent le plus possible les uns les autres.

L'inéluctabilité de l'avancée verticale des infectieux prenait corps alors que chacun se mettait en place pour "accueillir" ces créatures comme il se devait. Armes au poing ou postures de combat, presque tous étaient focalisés sur les ongles fendus, les bouches vociférantes et les yeux rouges des non morts.

Voyant que la situation ne s'arrangeait pas en leur faveur, Seamus entamait la reproduction du rituel pratiqué par le barde elfe mais se rendit vite compte que cela n'avait pas l'effet escompté. Il n'y avait même aucune réaction. Seamus conclut très rapidement que ce gaz à l'intérieur de la fiole de cristal ne réagirait pas avec la forme de magie qu'il maitrisait.

Son action ne passa cependant pas inaperçue et Beltrané l'interpella
« Hé toi le barde! Qu'est ce que tou fé? »

Yip s'assombrit. Il revint sur ses pas pour s'approcher de Seamus afin de le défendre, si cela s'avérait nécessaire. D'un air menaçant, il dit :
« On tente tout ce qu'il y a à tenter pour essayer de nous tirer de ce mauvais pas. »

Yip voyait bien que Seamus n'arrivait pas à produire le même rituel qu'Aguilwardus. Il se souvint que la gemme n'avait produit un effet qu'avec lui-même. Alors, il prit à son tour la fiole des mains du barde et se concentra sur son ki, aussi profondément qu'il le pouvait dans la situation qu'était la leur. Il cerna avec son ki la fiole et le gaz et pria Orkhan de les tirer de là. Il aurait aimé être n'importe où à ce moment là, en dehors des griffes de ces maudits infectieux et de la présence de ce groupe de neo inquisiteurs.

Autant lors de l'épisode avec les gemmes, le moine avait ressenti l'émanation de leur pouvoir, cette fois ci il ne perçut aucune résonance avec cette fiole ou le mystérieux gaz qu'elle contenait.

Plus bas, les morts vivants semblaient avoir un moment de relâche et il y avait quelques secondes qu'ils ne progressaient plus, mais leur rage était intacte.

Les tentatives des fuyards de faire réagir le condensé gazeux au travers de son contenant étaient infructueuses et John poursuivait son flottement vers la sphère bleue. Mais leurs options s'amincissaient de secondes en secondes...

Alors qu'aucun des protagonistes ne tentait quoi que ce soit, le gaz semblait "s'exciter". C'était étrange, mais la matière bougeait et tournoyait dans la fiole. Cela survint une seconde seulement après que les infectieux n'ait repris leur marche vers les hauteurs.

John voyait la situation compliqué de ses collègues.

« Ouvre le bouchon, Yip. J'ai l'impression que cela marche tout seul ce truc. Les autres préparez vous a ouvrir le feu et sortez vos armes. »

John se prépara à déchagriner des traits de feu sur leurs adversaires. La sphère étaient trop loin malgré son saut.

Yip était de toute façon prêt à tenter n'importe quoi. Suivant l'instinct du courageux elfe, il fit sauter le bouchon et le rattrapa dans son autre main.

Alors qu'Yip ouvrait le goulot de la fiole de cristal, le gaz qu'elle contenait s'en libéra et s'éleva pour former un nuage épars au dessus des têtes de tous les combattants. Si cela n'eut aucun effet notoire sur les infectieux qui vociféraient pour atteindre les voyageurs reclus sur le toit, ces derniers eurent tous un mouvement de la tête vers le haut et la matière vaporeuse.

Le nuage se stabilisa et entama un mouvement circulaire, qui dessinait une spirale aspirant les particules vers le centre. Cela ne tarda pas à créer une boule tourbillonnante qui se compressait sur elle-même de plus en plus vite jusqu'à s’arrêter subitement.

Le temps parut stopper son cours.

Les infectieux avait suspendu eux aussi leur activité, juste une seconde, celle durant laquelle le gaz devenu sphère avait arrêter sa rotation. Après, elle explosa dans un éclair de lumière éblouissant. Mais ce ne fut pas l'effet le plus spectaculaire, puisque cette explosion eut un souffle impressionnant et tous sans exception furent expulsés de la coupole sans ménagement, faisant une chute de plusieurs mètres!Même John fut projeté au sol, perdant sa concentration. Beltrané et sa troupe furent logés à la même enseigne et envoyés sur la cendre et le sol.

La chute était certes rude, mais la cendre qui jonchait le sol amorti le choc. Les plus habitués aux combats eurent le réflexe de se remettre au plus vite sur leurs pieds et prêts à ferrailler. Mais le nouveau choc qu'ils subirent fut de loin le plus violent: le décor dans lequel ils avaient évolués ces dernières heures avait complètement changé. Tout d'abord, Herklachner se sentait presque souple, moins raidit par la minéralisation qui le rongeait depuis trop longtemps. John pouvait inspirer longuement sans risquer de cracher à nouveau du sang. Richard affichait presque un sourire. Tous se sentait tellement mieux, prêts à repartir en voyage, comme si les kilomètres parcourus ces derniers jours n'étaient plus qu'un lointain souvenir.
Leurs vêtements affichaient une nouvelle jeunesse, des couleurs plus éclatantes, les pierres de la chapelle semblaient plus neuves et même en quelques endroits, les arbres qu'ils croyaient morts présentaient quelques bourgeons.

Le groupe de Beltrané semblait lui aussi atteint de la même bénédiction. Tout aussi hébétés que la troupe venue de Kaliss, ils observaient, hagards et les pieds dans les cendres les conséquences de la libération du gaz de la fiole. Enfin, le changement le plus incroyable fut en rapport avec les autres protagonistes du combat. Tous les morts vivants qui, quelques instants auparavant ne pensaient qu'à arracher la gorge des vivants gisaient à présent au sol, sereins et immobiles. La sphère bleue avait été réduite en cendre et dispersée aux quatre vents.

Il y eut de longues secondes d'observation, de regards, d'attente angoissante de la suite. Mais rien ne se produisait, les cadavres ne se relevaient pas.

Tado, le guide de la cendre de l'autre groupe osa la question que tout le monde se posait. Ses yeux étaient rivés partiellement sur tous les êtres vivants et à la fois sur les environs en cas de mauvaises surprises.

« Qu'est ce qui s'est passé? »

Yip, à l'origine de la survenue de cet événement inattendu et inespéré, expliqua :
« Il y avait une vieille sacoche là haut sur la coupole. Elle contenait une fiole avec du gaz coloré. Étant donné notre situation critique, je l'ai ouverte au cas où cela se révèle être d'une aide quelconque, et je dois dire que je suis surpris, très agréablement surpris même, du résultat. Avez-vous vu nos vêtements ? Les bourgeons sur les arbres ? Même La Chapelle semble présenter moins de stigmates dus à la présence de cette maudite cendre depuis que j'ai libéré ce gaz. Moi-même je me sens moins las et plus reposé. Je ne sais pas ce que contenait cette fiole, mais ce gaz à des propriétés miraculeuses. L'un d'entre vous a-t-il déjà entendu parlé d'une chose pareille ? » dit-il en regardant Beltrané.

John se remit du choc.

« Ok nous devons nous préparer. Yip et Richard vérifier si les infectieux sont morts. »

Il regarda l'autre groupe.

« Si vous avez des connaissances en soin aidez les. Vu la réaction de l'environnement, il est possible qu'il y ai une une mutation aussi sur les infectieux. Si ils peuvent redevenir dangereux, nous les éliminerons à ce moment. Les autres ont prépare les affaires et on se prépare à partir. »

John rentra dans le bâtiments pour voir l'état des chevaux et de leur possession.

Herklachner était silencieux. Sonné par ce qui venait de se passer, même si ses compagnons ne percevaient pas de différence avec ses phases de minéralisation. Il tenait fermement ses deux haches, mais son regard injecté de sang avait disparu. Il regarda autour de lui, interloqué. Il avait l'intuition qu'ils ne risquaient plus rien pour l'instant. Il respira profondément, persuadé que cela ne durerait pas. pour la première fois de sa vie, il se sentait serein. Il appela Maekr, même s'il ne voyait pas le chien dans le chaos ambiant, il avait intuitivement que celui-ci allait bien. Il s'agenouilla prêt à le serrer contre lui.

Seamus poussa un soupir de soulagement. Il se concentra pour graver les événements de la soirée dans sa mémoire. Puis il chercha s'il avait connaissance d'une légende similaire tout en observant les occupants du temple.

Seamus et Yip rapprocherent rapidement cet événement aux légendes de l'ancien temps, lorsque la magie divine baignait Ordann. On disait que les prêtres antérieurs aux Pandémies disposaient de tels pouvoirs.

Les Sages pouvaient, d'après les histoires, déchaîner des miracles qui pouvaient détruire les infectieux, mais pas les mettre dans cet état. Ni restaurer les objets et végétaux comme ils venaient de le vivre.

John entrait dans la chapelle pour y découvrir les mêmes choses ; les corps des infectieux et animaux gisaient tranquillement sur le sol et affichaient une certaine sérénité sur leurs visages. Ils ne paraissaient pas prêts à se relever à nouveau. Les affaires à l'intérieur étaient victimes du même phénomène, et semblaient plus reluisantes.

A sa demande, Yuri et Richard faisaient le tour des cadavres, armes au clair, mais aucun cadavre ne se reanimait. Jarred et Meir constaterent la même chose de leur côté.

Herklachner fut peut-être le plus surpris, puisque Maekr vint chercher l'affection du nain... En aboyant !!!

Tado était resté proche de Beltrané, nerveux. Ce dernier demanda à Yip, pragmatique

« Et où sé trouve cette fiole ? »

La fiole en question, qui contenait le gaz, n'était plus dans les mains du moine et avait dû lui échapper au moment de l'explosion.

Griffrethian finit de s'epousseter, remonta son foulard sur son nez puis prononçait quelques mots avant de poser sa main sur les murs de la chapelle, sous yeux intrigués d'Arvin.

Seamus et Yip rapprocherent rapidement cet événement aux légendes de l'ancien temps, lorsque la magie divine baignait Ordann. On disait que les prêtres antérieurs aux Pandémies disposaient de tels pouvoirs.

Les Sages pouvaient, d'après les histoires, déchaîner des miracles qui pouvaient détruire les infectieux, mais pas les mettre dans cet état. Ni restaurer les objets et végétaux comme ils venaient de le vivre.

John entrait dans la chapelle pour y découvrir les mêmes choses ; les corps des infectieux et animaux gisaient tranquillement sur le sol et affichaient une certaine sérénité sur leurs visages. Ils ne paraissaient pas prêts à se relever à nouveau. Les affaires à l'intérieur étaient victimes du même phénomène, et semblaient plus reluisantes.

A sa demande, Yuri et Richard faisaient le tour des cadavres, armes au clair, mais aucun cadavre ne se reanimait. Jarred et Meir constaterent la même chose de leur côté.

Herklachner fut peut-être le plus surpris, puisque Maekr vint chercher l'affection du nain... En aboyant !!!

Tado était resté proche de Beltrané, nerveux. Ce dernier demanda à Yip, pragmatique

« Et où sé trouve cette fiole ? »

La fiole en question, qui contenait le gaz, n'était plus dans les mains du moine et avait dû lui échapper au moment de l'explosion.

Griffrethian finit de s'epousseter, remonta son foulard sur son nez puis prononçait quelques mots avant de poser sa main sur les murs de la chapelle, sous yeux intrigués d'Arvin.

Herklachner serra contre lui Maekr. l'aboiement du chien confirmait ce qu’instinctivement il avait ressenti. Après avoir flatté une nouvelle fois le chien, il se dirigea aussi vers le murs de la chapelle et y posa ses deux mains comme l'avait fait Griffrethian. Il récita intérieurement une prière aux dieux nains, comme lui avait enseignés ses parents.

Yip regarda dans sa main puis autour de lui, comme s'il revenait à la réalité, en essayant de reconstituer ce qui s'était passé en un si court laps de temps. Il balbutia :
« Heu... je ne sais pas... Elle a dû m'échapper des mains lorsque nous avons tous été projetés en bas. Il faut absolument la retrouver, pour pouvoir étudier tout ce qui peut nous permettre d'expliquer ce qui s'est produit ici. C'est la première fois que mon cœur se gonfle d'espoir depuis bien longtemps. Le bouchon de la fiole, il était couvert de cire dans laquelle un sceau figurant deux paumes de mains ouvertes en apposition était imprimé. »

Le moine se mit à la recherche du récipient qui contenait le précieux gaz ou quoi que ce fut. Il nota également mentalement les moindres détails concernant la sacoche, la fiole et tout ce qui s'était produit afin de le graver dans sa mémoire.

Alors que le guide de la cendre nain rejoignait la périphérie de la chapelle en compagnie du chien et fit sa prière, mais rien ne se produisit. Cependant, il se sentait apaisé.

Yuri continuait de sonder les corps morts qui jonchaient la cendre, mais fit comprendre avec une grimace qu'ils ne voulaient pas se relever. Richard fit le même constat et s'approcha du moine pour lui confirmer ce point. Il lui glissa discrètement un objet dans sa bourse avant de s'éloigner, un demi-sourire aux lèvres et un regard malicieux à l'attention d'Yip.

Griffrethian avait terminé ce qu'elle faisait et se dit d'une voix glaciale et sans équivoque.

« C'était de la magie... Divine... »

A ces paroles, Frère Arvin montra à tous qu'il pouvait devenir aussi carmin que le sang et s'emporta sans préavis

« C'est... C'est IMPOSSIBLE!!!! Impossible je vous dis. Il DOIT y avoir une autre explication! Les Dieux nous ont abandonnés, c'est ce qui est enseigné dans le Dogme! Sinon les prières, reliques et objets divins fonctionneraient, ce qui n'est pas le cas!

C'est plutôt la même magie hérétique que celle employée par les elfes pour fermer leur forêt et... »

Il n'eut pas l'occasion d'en rajouter, puisque Griffrethian ne lui en laissa pas le temps.

« FERMEZ-LA! Comment êtes vous capable de nier l'évidence alors que vous avez vécu vous-même une telle manifestation? Aucun des Sages et leurs miracles ne sont capables d'un tel prodige, et les courants arcaniques m'ont confirmé ce fait. Vivez dans le déni si ça vous chante, mais ne me crachez pas vos philosophies xénophobes à la figure. »

Mais elle n'eut pas non plus l'occasion d'en rajouter puisque Beltrané s'interposa à leur dispute pour calmer les tensions. La seule conclusion audible et intelligible qu'il en résulta fut celle du Sage après un grommellement et les yeux pleins de défi

« Il faudrait bruler tous ces corps. Ne serait-ce que par précaution. »

John se rapprocha de Griffrethian et lui glissa à elle seule.

« Pour quoi est ce que vous restez avec un tel homme pour pourchassez un autre elfe ? Il a beau se faire appeler sage, il ne l'ai pas.Vous valez largement mieux que lui. Beltrané semble un bon chef à suivre par contre. »

Yip suivi avec la plus grande attention la discussion. Il partageait clairement le sentiment de Griffethian mais ne voulait pas se mêler du différent. Il se contenta d'échanger avec lui un regard plein d'approbation dès que celui-ci tourna la tête vers lui. C'était là un compagnon de route précieux et intelligent. Le moine ferait le nécessaire pour se rapprocher de lui dès que l'occasion se présenterait.

L'elfe tourna ses yeux vers John et ce dernier put voir une forte détermination dans son regard. Et un certain mépris dans ses paroles.

« Je n'ai ni chef, ni ami. J'ai un objectif commun avec, c'est tout.

Celui que je traque est responsable de la perte de mon propre havre, et seule compte son trépas à mes yeux. Agilwardus et tous ces complices seront traînés à la potence ! »

Herklachner se sentait apaisé. Il surprit la réponse de l'elfe. La vengeance était mauvaise conseillère, elle menait à des actes inconsidérées, il ferait attention à ce qu'elle proposerait à l'avenir.

Tout en flattant Maekr, il se tourna vers le Sage.
« Ces morts ne se relèveront pas et vous le savez, même si vous ne l'acceptez pas.
Je rendrais à la terre, selon nos rites funéraires, les rares nains présents parmi eux, et n'envisagez pas une seule seconde à les incinérer. »
Il avait retrouvé son regard dur en prononçant ses paroles.

Le Guide se mit alors à la rude tâche, de chercher les nains parmi les cadavres, les traîner à l'écart et les enterrer sous un tertre comme ses parents le lui avaient raconté. Pour la première fois de sa vie, il n'avait aucune crainte à œuvrer parmi les morts, une certain sérénité s'affichait même sur son visage.