Le général hocha la tête.
« Je privilégiait le repos de vos rôdeurs, Ankhorn, mais si une dizaine d'entre sont prêts à répartir dès demain, je saurais mettre leurs talents à profit lors de l'attaquede la tour de guet.

Bien, rien de plus à ajouter pour ma part.  »

Fëaromen clôtura donc le conseil, chacun avait ses consignes à faire passer aux Edain dans la soirée pour finaliser les préparatifs en vue du départ le lendemain matin. Et c'est rayonnant de détermination qu'Elendil libéra ses conseillers.

1ier Juillet 3319 SA

Le Lendemain matin aux aurores, la cité de Mithlond s'éveilla dans un fourmillement peu commun, rompant avec le calme habituellement propre à la plus grande maison simple de la terre du milieu. Les tours blanches étaient teintées d'un rouge calfeutré alors que la lune s'estompait.
Elfes et Hommes battaient le pavé pour charger le premier convoi en partance pour le lac Evendim.
Les Elfes se réjouissaient de la perspective de jouir, dans les temps prochain, d'une aussi aimable compagnie.
Les Hommes retrouvaient de l'espoir, mais la nervosité était palpable, particulièrement chez les soldats, premiers sollicités. Il ne fallait rien laisser de côtés où ils seraient les premiers à en payer les conséquences. Aussi, le général Sothor, à peine avait-il prit le temps de dormir, distribuait ordre sur ordre. De son ton respectueux, qui lui valait l'attachement de ses hommes, mais sévère : inventaire, répartition des hommes à l'affectation des tâches, inspection des soldats et des civils qui l'accompagneraient dans ce premier voyage. Elendil l'accompagnait, et les soldats prenaient leur plus belle posture, immobiles et parfaitement alignés.
Fëaromen de son côté, cherchait du regard Linfëa. Il arrivait sur la grand place qui servait de lieu de rassemblement, accompagné de Briggs. L'intendant lui sauta dessus :
« - Linfëa, vous voilà. Un détail, qui me revenait parmi les innombrables tâches que je m'étais listées pour le départ... En voilà une qui me donner des sueurs froides maintenant qu'il est trop tard pour différer le départ. Sothor a demandé à ce que les civils qui l'accompagnent dans ce premier convoi comptent parmi les plus robustes. Cela sous-entend qu'il y aura de probablement de nombreux artisans, charpentiers, maçons pour l'aider à sécuriser sa tête de pont. Mais vous en êtes-vous assuré ? »


Dans le même temps, une délégation d'elfe approcha, Gil-Galad, Cirdan et les plus estimés des gens de sa maison venaient saluer Elendil et s'assurer que tout se passait bien pour le premier convoi. Ils serpentèrent autour des carrioles, pour la plupart non attelées et qui seraient tirées par Edain. Ils atteignirent finalement la position du nouveau roi des Edain et de son général.
« Que la tranquillité qui berce le renouveau de cette journée accompagne votre peuple dans ce périple. Nos deux peuples, main dans la main pour préparer votre périple, êtes-vous satisfait de votre séjour parmi les nôtre ? Partirez-vous aujourd'hui, Elendil fils d'Amandil ?  »

Le roi des Edain se tourna vers Gil-Galad en disant : « Gil-Galad, cher ami, votre peuple et vous avez fait plus pour nous que je ne l'aurais jamais imaginé ... merci pour votre aide, vraiment, les Edain sauront se rappeler de cela je vous le promet. » Puis, après une courte pause, Elendil ajouta : « Notre premier groupe part aujourd'hui mais le groupe dont je ferai parti ne partira que dans deux jours. Nous souhaitions minimiser les risques associés avec notre trajet ... spécialement près des montagnes au bord du lac Evendim où résident les gobelins ... nous devrons les déloger mais pour l'instant nous devons simplement arriver à notre destination en vie. »

Linfëa fut surprit par la demande de Fëaromen, il répondit succinctement : « Non je n'ai rien fait à ce sujet ... »

Puis, il ajouta rapidement, mécontent des problèmes de communications entre Fëaromen, Sothor et lui-même : « De une je me suis occupé de la guilde des aventureux, il faut nous organiser pour développer rapidement notre emprise économique et supporter notre capitale et notre essor. De deux, depuis quand en tant que chef de la guilde aurais-je une quelconque autorité sur les civils, seraient-ce des membres de ma guilde? Ce sont des civils, ils n’obéissent pas aux ordres militaires. Finalement, général Sothor a déjà fait le décompte des différents groupes. C'est de son ressors de s'assurer du bon déroulement des convois. »

Fëaromen bougonna et répondit de son ton désagréablement oppressant :
« Oui, certes, les convois. Mais arrivé là-bas, il y aura besoin en priorité de maçons, de bucherons, les artisans les plus qualifiés pour construire une ligne de défense en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ces guildes là sont bien dans le girons des aventureux n'est-ce pas, comme toutes les guildes de Numenor ?
Bref, de toutes façons les dés sont jetés. Parmi ceux qui ont été sélectionnés, il y en aura forcément, combien c'est une autre histoire. Je vais m'en enquérir auprès du général. »

Fëaromen s'échappa en marchant d'un pas pressé, presque courant, en direction du général.
Arrivé auprès d'Elendil, il prit à part le général et le questionna :
« Général, comment avez-vous sélectionné les civils qui vous accompagnent en tête de pont ? C'est-à-dire que je m’inquiétais de la présence de nos artisans les plus qualifiés pour participer à une construction éclair de la première ligne de défense. Je ne me rappelle plus si le sujet avait été abordé. »