Les lignes arrières orcs s'éclaircissaient, alors que le gros le leurs troupes continuait d'ignorer les rôdeurs qui avaient tirer l'épée au clair pour leur fondre dessus ! La ligne des peaux vertes n'étaient pas loin de se fissurer à plusieurs endroits. Linfëa redoublait d'effort car il sentait que les elfes sur sa gauche n'était pas loin de réussir à percer. Lui-même pouvait apercevoir le dernier rang ennemi.

Uzglug reçut deux flèches qu'il ignora superbement mais il pouvait toutefois sentir que la bataille ne tournait pas à son avantage et que son temps était compter. Ce sentiment se révéla d'autant plus vrai lorsque Narsil mordit sa chair au niveau de son bassin. L'endroit était pourtant fortement protégé, à la fois par la maille qui pendait jusqu'à hauteur de ses cuisses et par la ceinture en acier dont il était paré. Elle se détacha alors que le chef orc poussait un grognement de douleur. La lame ennemi était ensorcelée ! Elle traverser l'armure comme s'il n'y en avait pas eu. Fou de rage et de douleur il fouetta les rênes de Gronr pour qu'il redouble d'effort sur son royal adversaire. Il ne pourrait souffrir une nouvelle attaque sans s'effondrer. Lui-même hurla :
« Sois maudit !! Meurt !!! »


Mais les cris de leur chef signaient plus le désespoir qui gagnait les ennemis des Edain, qu'un regain de courage. Tel un mur, la garde et le roi lui-même parèrent méticuleusement toutes les attaques des orcs à leur encontre. Elendil repoussa les assauts de Gronr, et failli même briser la hache de son adversaire.

Le combat tournait à leur avantage. Il fallait continuer à garder le dessus.

Aux vociférations du chef orc, les Edain ne répondirent pas. Seul l'acier parlait véritablement en cet instant crucial de la bataille. Et ils les hommes de l'ouest le firent chanter d'une mélodie qui sonna le glas de leurs ennemis.
Elendil et Erika avait érigé un rempart d'acier face à la brutalité d'Uzglug et des wargs qu'il avait eu l'affront d'amener jusqu'aux abords de la grande route de l'est.
Les hommes de la garde avait à cœur de se montrer à la hauteur des hauts faits que leur inspirèrent ce redoutable duo.
Les flèches d'Orbin trouvèrent chacune leur cible. La première trouva Gronr, déjà aux prises avec les guerriers en première ligne de la garde qui venaient de mettre fin aux souffrances de son comparse à sa droite, la deuxième toucha Uzglug lui-même, déjà sérieusement affaibli. Gronr, à son tour essuya une avalanche de coups et recula en se projetant au sol ce qui laissa Uzglug à portée de la charge du roi des Edain qui saisit sa chance. D'un pas vif, il combla l'espace qui le séparait d'eux. Gronr n'osa pas affronter la morsure de Narsil et resta tétaniser tandis qu'Elendil la pointa droit en direction de la poitrine du chef ennemi. Uzglug essaya de dévier le coup du manche de sa hache mais celui-ci se brisa sur la lame sans pouvoir la dévier. Il contempla un instant l'épée avant de s'effondrer.
Gronr tourna immédiatement les talons en jappant de terreur. La déroute orc était sonnée. La nouvelle de la chute de leur chef se répandit promptement parmi leurs rangs tandis que les guerriers abandonnaient le combat. Malheureusement pour eux, les rôdeurs avaient tiré le glaive au clair et ne demandait qu'à accomplir leur mission : empêcher tout orc d'en réchapper.
Les orcs constituèrent des cibles faciles et les rares qui réussirent à franchir leur ligne furent abattus à l'arc tandis que l'aube permettait d'y voir clairement désormais.

Une grande clameur s'éleva des rangs Edain et elfes, célébrant leur victoire sans partage.
Le général Sothor ordonna que les blessés soient pris en charge immédiatement et qu'un premier bilan lui soit donné : une quarantaine de mort et le triple de blessés.

Lorsque les orcs prirent la fuite, le terrain se dégagea petit à petit. L'ensemble des Edains et les autres membres de la garde partirent à leur poursuite pour les terrasser ou les achevèrent à distance. Les corps des orcs et des Edains tombés au combat se découvrirent aux premiers rayons du soleil,, réchauffant par la même occasion les guerriers fatigués.

« ARZAEL ! » s'écria son frère lorsqu'il reconnut son corps. Il lâcha son arc et courut sur lui.

Erika entendit le jeune homme et suivi son regard pour constater à son tour ce qu'elle redoutait : la premier martyr des gardes du Roi.
Elle suivit à pas de course Orzael et pris la température : le jeune homme était inconscient mais respirait encore . . . difficilement. Elle fut soulager mais il ne fallait pas perdre de temps.

Elle joignit les mains, ferma les yeux quelques instants ; ces mains se mirent à luire puis elle caressa légèrement les blessures du jeune homme : celles-ci se refermèrent légèrement, mettant fin à l'hémorragie - les premiers soins avaient été donné.
Arzael ouvrit les yeux, avec difficulté, reconnut son frère et son capitaine, un léger rictus de soulagement apparut sur son visage et il s'endormit. Ce geste rassura les deux : sa vie n'était plus en danger.

Après avoir occis les derniers orcs, le reste de la garde se retrouva autour du capitaine et des deux jumeaux, inquiets de savoir ce qu'il en était.
« Il s'en remettra . . . Je vous félicite. Ce combat fut rude mais vous avez tous été à la hauteur et vous avez fait preuve d'une volonté sans faille. Le Roi sera fier de vous.
Il va falloir le transporter en lieu sur. je compte sur vous. »

Thorgos s'approcha, contre toute attente, et aida Orzael à porter son frère.

« Que les blessés se regroupent avec les autres, on va vous prodiguer les premiers soins. Pour les autres, le labeur n'est pas terminé. Il faut aider les restes des hommes à déblayer les corps de nos défunts compagnons.
A partir de maintenant, vous êtes aux ordres du Général pour que tout soit remis en place au plus vite. »

Herodaes se tenait le bras, saignant à plusieurs endroits et soupira de soulagement « Ce n'est plus de mon âge tout ça ». Son capitaine s'approcha et lui pris l'épaule. « Vous avez été exemplaire et il n'y as pas d'âge pour prouver sa valeur, vous nous l'avez encore prouvé »
En même temps qu'elle libéra ses mots, une énergie nouvelle gagne le fier combattant Emerien puis elle jeta un coup d'oeil plein de fierté vers le jeune Orbin, qui avait toujours du mal à se rendre bien compte de son importance dans ce combat.
Les autres gardes se tournèrent aussi vers lui et le saluèrent d'un signe de tête. Une moue gênée apparut sur le visage du jeune rôdeur.

Sachant que tous allaient respecter ces ordres, elle ramassa ses armes, les rengaina puis parti rejoindre le Roi.

Au moment même où Ankhorn arriva au niveau des autres rôdeurs, ils virent le chef Orc tomber de sa monture. Quelques secondes de silence laissèrent place au chaos : les wargs se retournèrent et quittèrent le combat, se tournant vers les rôdeurs ; la ligne orc se brisa à son tour laissa une traînée de cadavre, tranchés par les lames des Edains.

Puis ils furent impactés par les rôdeurs qui fauchèrent les survivants, bien décidé à en finir avec eux. Ankhorn et ses guerriers furent efficaces et précis dans leurs passes d'armes. Lorsque le dernier orc fut tombés, les guerriers se retrouvèrent nez à nez avec le reste de l'armée et Ankhorn face au Roi.

Il lui tendit le bras et le roi lui rendit son geste. Les deux hommes se congratulèrent, puis Ankhron pris la parole
« Votre première victoire en Terre du Milieu, Mon Roi ! Ce fut une belle prouesse des Numéroens et de leurs alliés. »

Puis tous les deux levèrent leurs épées vers le ciel et les cris de joie des guerriers se soulevèrent : Rôdeurs, Numéroens et Elfes.

Les Edain avaient gagné leur première bataille en Terre du Milieu ... Elendil pouvait souffler un peu. Le combat avait été rude mais l'hardeur des guerriers Edain, des rôdeurs et des elfes fut plus forte que l'abjecte détermination des orcs.

Après une brève accolade avec Ankhorn et les cris de joie de ses guerriers, le roi se dirigea vers son général qui lui aussi soufflait un peu après cette première épreuve: « Sothor, mon ami, vous avez été brillant! » Dit Elendil en posant sa main sur l'épaule du général. Il continua, l'air sérieux: « Il va falloir nous occuper de nos blessés et je participerai activement. Nous monterons notre camps aux abords de Bree pour la nuit, assurez-vous que tous nos blessés soient transportés et les premiers soins donnés. Je visiterai chacun d'entre eux ce soir. »

Se tournant vers Erika, le roi vit qu'elle s’attelait déjà aux soins de sa garde personnelle. Il la rejoignit et lui adressa ses félicitations: « Protectrice Erika, votre garde m'a fait honneur en me protégeant aujourd'hui, assurez-vous qu'il reçoivent les louanges qu'ils méritent et venez me voir plus tard pour que je les félicite personnellement. »

Finalement, Elendil s'empressa de remercier les elfes qui les avaient aidés durant cette bataille en les invitant à rester avec eux à leur campement cette nuit. Le vin allait couler durant les festivités qui étaient de mise! Néanmoins, le roi du conseil du Sceptre s'assura que les morts reçoivent les honneurs qui leur étaient du et prononça une prière pour chacun d'entre eux.

Le glas qui sonna sur la force orc, lorsqu'Elendil abattit une ultime fois Narsil sur Uzglug, ne fit que décupler la rage qui bouillonnait en Sothor. Après des jours de planification, de marche éprouvante, de contre ordre et de préparation de cette bataille, le point d'orgue fut les quelques minutes durant lesquelles les orcs, les Edains et les Elfes croisèrent le fer. Au cours de cette âpre lutte, la ligne des homme avait montré sa valeur, ne cédant en aucun point, bien que fragilisée par un ennemi parfois supérieur en nombre, et même sous la charge des montures de la garde d'élite orc.

Le général avait pu atteindre les meilleurs moments d'une bataille de son point de vue; des ordres suivis presqu'à la lettre par des troupes disciplinées, une constance et une régularité seulement entrecoupée d'exploits positifs. La déroute de l'armée ennemie et son anéantissement total était aussi une preuve de la détermination commune qui animait ceux venant de l'Ouest comme ceux qui étaient nés sur leur terre d'accueil, la Terre du Milieu. Et dans les cris d'agonie des derniers fuyards, Sothor voyait le sang versé pour que son peuple paie sa dette à ceux qui leur offraient l'hospitalité.

Un dernier hurlement, l'arme au poing et pointée vers les orcs déguerpissant pour sauver leurs pitoyables vie fut le dernier ordre de Sothor qui n'avait pas besoin de regarder pour savoir que les crocs des rôdeurs scelleraient leurs destins. Le temps que le général puisse contempler l'aube d'une première victoire en ces terres, l'heure était déjà à s'occuper des blessés et des morts. Un premier regard circulaire, plus détendu et plus lent que lors des dernières minutes, et Sothor put dégager un premier bilan plutôt positif : si son peuple avait certes essuyé quelques pertes inévitables, celles-ci étaient bien moindre qu'il l'avait envisagé à l'origine.

Il jeta un regard vers le lieutenant qu'il avait laissé en vie. Pour l'instant. Car Sothor n'avait aucune intention de le laisser rejoindre son engeance mais il se disait qu'il y avait peut être quelqu chose à en tirer: le général n'avait pas oublié l'une des missions confiée par son Roi : Purger les collines Evendim du fléau orc et toute information qu'il pourrait glaner lui serait profitable. Mais cela attendrait. Il était temps de s'occuper des "l'après-bataille", aussi il transmit quelques consignes pour garder cet orc là "au frais".

S'ensuivirent de longs remerciements et congratulations, en premier aux soldats qui s'étaient trouvés dans son giron presque tout au long de l'affrontement. Puis il prit le temps de rejoindre Erika, pour lui présenter ses remerciements personnels :

« Erika, je tiens à vous faire part de toute la gratitude qu'un homme tel que moi puisse prodiguer. Votre propension à maintenir notre monarque sur la ligne de front, sans céder un pouce de terrain à ces ennemis féroces est un exploit en soi. Ce sera un honneur de combattre une nouvelle fois à vos côtés. »

Il poursuivit son tour d'honneur par son suzerain, le laissant prendre la parole le premier. Les paroles d'Elendil le touchèrent, bien qu'il n'en montra rien.

« J'accomplirais mon devoir mon Roi.

Laissez moi un instant, après ce sera à vous. »

Et il adressa un sourire triste à Elendil. Il se tourna ensuite vers le champ de bataille, s'éclaircit la gorge et fit deux pas pour être plus isolé et bien visible de tous.

« Mes amis!!

Aujourd'hui, en cette aube naissante, nous pleurons la mort de nos camarades, morts au combat pour défendre ses terres et les habitants qui la peuplent. Ils sont tous morts en héros, s'élevant comme un rempart qui s'est révélé infranchissable pour les créatures des ténèbres!

Et nous les célébrerons avec autant de liesse que nous le pourrons, car ces fiers gueriers ne sont pas morts en vain en ce jour! Nous envoyons un message clair à tous les peuples de la Terre du Milieu : Les Edains sont désormais parmi eux, et il faudra compter sur nous!

Les peuples qui s'élèvent contre la sauvagerie et les séides de la destruction, nous serons votre épée et votre bouclier, et nous combattrons à vos côtés, comme nous l'avons fait en ce jour, avec toute la ferveur et le courage qui puissent dépasser toutes vos espérances. Les peuples qui ont pour ambition de semer le chaos sauront désormais qu'il est une chose encore plus terrible que tout ce qu'ils avaient connu jusqu'ici : S'ils se dressent pour détruire ce que les autres ont bâti de leur sueur, nous leur réserverons le même châtiment que ce que nous venons de faire.Nous serons implacables face aux tortionnaires des enfants de ces terres!!!! »

Il reprit son souffle, sortit son arme et la tendit devant lui.

« Mais désormais que ce temps de violence est derrière nous, nous devons célébrer cette victoire et chanter ceux qui ont péri pour que les peuples des Terres du Milieu puissent vivre en paix.

Pour la Lumière!! Pour ELENDIL LE GRAND!!!!!!!!!! »

Il leva sa fine rapière une poignée de seconde dans les airsSous les vivats de la foule en déliiiiiiiiiiiiiiiiiiiire!!! si notre meujeu est d'accord avant de pivoter vers son roi afin qu'il puisse prononcer un discours à son tour.

Le roi avait tant été impressionné par le discours de son général qu’il ne trouva pas nécessaire d’intervenir lui-même. Il voulait laisser Sothor la place de choix lors des batailles et Elendil allait mettre un point d’honneur à aller à l’encontre de tous ses soldats après la bataille en se focalisant sur les blessés et les familles des victimes de la bataille. C’est pourquoi il se contenta de hocher de la tête en direction de son général après qu’il eut finit son discours.

Fëaromen, légèrement blessé au visage et déjà soigné, se rapprocha finalement des membres du conseil qui s'étaient naturellement réunis pour rendre compte de la bataille.
« Mon roi, général Sothor, Erika. Me voilà rassuré de vous voir tous en bonne santé. Toutes mes félicitations pour cette éclatante victoire. La réunion de l'ensemble de nos forces s'est révélée des plus déterminante dans l'issue du combat. Vous avez pris nos ennemis de vitesse, général Sothor, tout en conservant l'effet de surprise. Les orcs se sont montrés robuste et de redoutables ennemis. Plus que ce à quoi je m'attendais je dirai. Les elfes se sont révélés de précieux alliés. Loué soit Gil-Galad pour sa prévenance. »

Alors qu'il allait poursuivre dans ces louanges, l'intendant fut interrompu par l'un des officiers de Sothor, qui s'inclina respectueusement :
« Navré de vous interrompre, intendant, mais j'ai une nouvelle de première importance pour le général Sothor. »
Fëaromen ne fit montre d'aucun signe d'agacement :
« Hé bien, ne soyez pas navré. Faîtes-nous donc part de l'information. »
« Les éclaireurs disposés autour de l'armée ont repéré un petit groupe d'hommes qui ont quitté la route principale pour se diriger dans notre direction. Nous les avons intercepté non loin de l'entrée du camp. Ils ont l'air... apeuré et ne montrent pas de signe d'hostilité. Il semblerait qu'ils ont eu vent de la bataille et viennent au renseignement. »

Le roi prit les devants et répondit: « Merci officier, veuillez les amener devant le conseil ici réunit pour adresser leur demande de renseignement. »

L'officier acquiesça et s'en retourna immédiatement pour satisfaire la requête.
Fëaromen reprit la parole.
« Il serait malvenu de laisser le champ de bataille souillé par les dépouilles des orcs. »
Il jeta un regard circulaire sur la plaine.
Les soldats s'affairaient à rapatrier les blessés dans le camp, sous contrôle des herboristes et médecins de l'armée qui les faisaient évacuer sur brancard pour la plupart.
L'herbe de la plaine était embouée et jonchée de très nombreux corps ennemis. Aucun n'avait réchappé.
« Général, avez-vous donner des ordres à ce sujet ? Par ailleurs, nous devrions rejoindre votre tente, mon roi. Cela fera meilleur effet pour la rencontre avec les hommes de Bree. »

Le général remerciait brièvement Fëaromen pour les compliments qu'il avait prodigués. Sothor avait pris connaissance des dires de son lieutenant et alors qu'il essayait de retrouver son calme après la bataille afin de donner une réponse appropriée, Elendil fut plus prompt à proposer une entrevue.
Il acquiesça d'un hochement de tête.

Puis Faeromen l'interpela sur une autre problématique. Il eut un long clignement de paupière.

« Si je souhaitais qu'aucun orc ne réchappe à cette bataille, c'est pour que la rumeur de notre présence ne s'ébruite pas auprès de leur engeance dans les collines.
Il serait mal venu de ma part de laisser de tels indices. Les consignes ont bien été données: que les orcs restants pensent que leurs camarades ont purement disparu. »

Après avoir rejoint la tente royale, le conseil du Sceptre était prêt à recevoir les dignitaires du village de Bree. Alors qu’ils entraient à leur tour Elendil les accueillit chaleureusement: « Bien le bonjour messieurs, vous êtes le bienvenu au conseil du Sceptre du peuple des Edain, mon nom est Elendil, roi des Edain. Faëromen d'Andunië ici présent, intendant du conseil, désire savoir vos noms pour vous présenter ainsi que pour vous introduire auprès des membres du conseil restant. »

Les trois hommes qui se présentèrent devant le conseil, sous la somptueuse tente décorée aux blasons de l’étoile et de l’arbre blanc était passablement anxieux. Ils mesuraient plus d’une tête de moins que l’esprit Edain en présence. L’un d’entre eux se distinguait pas une carrure solide qui toutefois ne souffrait guère la comparaison avec les hommes de l’ouest rassemblés ici, même pour les moins imposants d’entre eux.
Ils avaient l’air de se retrouver là à l’insu de leur plein gré. Le plus trapu d’entre eux toutefois, pris son courage à deux main et se répandit en révérences courtoises, quoique maladroites, tout en avançant vers le seigneur qui venait de lui adresser la parole. N’osant pas prendre la parole avant de s’être suffisamment approché, de peur que sa voix ne porte pas assez dans la confusion qui était sienne, il balaya l’assemblée du regard, fort impressionné... Et un immense soulagement, teinté de surprise, s’afficha sur son visage lorsque son regard se posa sur le seul homme qu’il connaissait parmi ces grandes gens.
« Mess...mmmmesssssire Ankhorn ! Qu... quelle aimable surprise. Si je m’attendais à vous voir ici ! »

Le capitaines des rôdeurs reconnût immédiatement Poiredebuyre, aubergiste du foyer du Poney, meilleur établissement pour tous les voyageurs de passage à Bree sur la route de l’est.

Ankhorn n'avait pas reconnu tout de suite l'aubergiste, et pourtant il s'était souvent aventuré à son comptoir lors des ses voyages
« Poiredebuyre, je ne t'avais pas reconnu.
Viens-tu en tant que représentant des habitants de Bree ? »

Il s'approcha de l'homme pour le saluer d'un geste amical, principalement pour le rassurer mais aussi pour se positionner entre lui et le Roi, montrant ainsi son souhait d'être le lien entre les Numéroens et les autres habitants de la Terre du Milieu.

« Parles mon ami. Tu es ici en présence d'amis des habitants de Bree . . . »

Poiredebuyre retrouva un peu de son assurance et expliqua la raison de sa présence ici :
« Nous avions eu vent des rumeurs de votre arrivée, Numenoréens, suite aux tempêtes qui ont ravagées les côtes. Je vous en avais d’ailleurs fait part Messire Ankhorn lorsque vous êtes passés vous ravitailler à Bree au cours de votre fuite des colonies de Numenor. Et je constate que vous avez retrouvé les votres, vous m’en voyez réjouis. Toutefois, nous ne sommes pas venus ici pour vous rencontrer, enfin, cela n’était pas notre but premier. Le village est devenu un endroit beaucoup moins sûr ces derniers temps, notamment à cause de la recrudescence des pillages conduits par les orcs... Nous avons triplé la milice et même engagé des mercenaires pour nous aider à nous défendre. Cela a permis de sauvegarder le village mais tous ceux installés en périphérie, hors des palissades, n’ont pas eu cette chance hélas... Nous redoutions une attaque de plus grande envergure malgré la vigilance des elfes du Lindon, Gil-Galad soit loué. Et nous avons crû notre dernière heure arrivée quand les rumeurs d’une bataille, à nos portes, nous sont parvenues. J’ai donc rassemblé deux courageux avec moi, pour voir ce qu’il en était réellement et... ordonner l’évacuation du village si cela s’avérait nécessaire. Mais nous n’aurions pas eu le temps d’éviter le pire si vous ne vous étiez trouvé en travers du chemin de ces abominations. Recevez nos plus sincères remerciements pour votre bravoure. Aujourd’hui, Bree ne serait plus qu’un tas de ruines fumantes si vous ne vous étiez pas interposés. »

L’aubergiste s’inclina très respectueusement et avec bien plus d’assurance que la premières fois.
Il poursuivit :
« Toutefois, je dois vous dire que nous ne sommes pas sorti de l’auberge. Les orcs devraient nous laisser en paix quelques temps mais nous restons vulnérables face à leurs incursions et... il y a les Numenoréens du sud. Les Numenoréens Noirs, tels qu’ils se font appeler désormais, de ce que j’ai entendu. Qu’est-il donc advenu de l’île des rois pour laisser œuvrer ainsi ces gens si j’ose le demander ? Ils étaient à votre recherche Messire Ankhorn, comme je vous l’avez expliqué. Les gens de bonne foi comme moi ne les avons pas renseigné. Mais certains ne se sont pas fait prié et ont accepté les récompenses pour des informations vous concernant j’en mettrais ma main à couper. Mais surtout, nous autres qui représentons l’autorité du village avons reçu des avertissements - appelleriez-vous cela menaces que vous ne vous y tromperiez pas - de la part des mauvaises gens qui sont de plus en plus présents ces derniers temps. Ceux-là disent que nous nous sommes attirés les foudres de Lond Daer Eneth pour avoir permis aux traites de leur glisser entre les doigts - pardonnez mon vocabulaire mais c’est ainsi qu’ils vous ont décrit, vous et votre suite Messire Ankhorn.
Aussi, nous sommes passablement inquiets malgré les dispositions que nous avons prises et...
Je me demandais donc, sauf votre respect, quels étaient vos projets et si vous ne pourriez pas nous prêter mains fortes, comme vous venez de le faire remarquablement, afin de nous défendre ! »
L’aubergiste avait la mine grave de quelqu’un fort préoccupé et très ennuyé de devoir demander service à des gens qui venait déjà de lui sauver la vie.

Elendil avait écouté patiemment les dires de l’aubergiste et répondit en s’emportant quelque peu: « L’ile des rois n’est plus, tout ce qui reste du peuple des Edain est ici réuni sous mon commandement et sous l’egide de Manwé. Nos noirs cousins sont une peste dont nous allons nous occuper tant que faire ce peu vous avez ma promesse. En attendant qu’il nous soit possible de faire cela, les Edain vous remercie pour votre loyauté envers Ankhorn et vos efforts pour le garder de l’emprise de Lond Daer Eneth. »

Puis, retrouvant un peu son calme, le roi poursuivit: « Je peux vous dire qu’il n’est pas dans notre intention de laisser les orcs ravager ces contrés. Nous avons dévié de notre route initiale pour venir intercepter cette armée qui était en route pour Bree, c’est dire l’étendue de notre détermination. Puisque nous allons nous installer sur les rives du lac Evendim, je ne pense pas que les orcs seront un problème pour vous dans le futur ... nous pensions éradiquer les collines de leur présence. »

Finalement, se remémorant les dires de l’aubergiste, Elendil demanda: « Vous avez ordonné la potentielle évacuation du village de Bree avant de venir à notre rencontre, comme vous venez de le dire. Est-ce-que cela veut dire que vous parlez pour le village lorsque vous demandez notre aide future? »