Erika fut tres attentive aux paraoles de Gil Galad. Elle avait préféré laisser la parole aux personnes directement concernés par les informations transmises.

Elle interviendrait au moment voulu . . . elle acquiesça simplement au dernière parole de Gil Galad pour prendre congé.

Après quelques secondes, Gil-Galad poursuivit donc :
« Parfait, nous nous retrouvons dans quelques jours pour accueillir vos semblables. Je vous laisse donc à vos derniers préparatifs en vue de votre départ prochain et nous nous retrouverons au banquet d'accueil de Valdae et de sa suite. »
Le roi des Noldor se tourna alors vers la fille d'Elendil alors que l'ensemble des conseillers commençaient à se lever :
« Lireliémiliath-Lorelenemilor, j'aimerai m'entretenir avec vous après avoir le conseil restreint. Pourriez-vous me rejoindre ici dans une heure, avant de partir à la rencontre de Valdae ? J'ai quelques conseils à vous donner le concernant. »
Gil-Galad conservait son expression courtoise, figée un sourire gracieux.

Sans attendre la réponse de la fille d'Elendil, comme il avait coutume de faire, Gil-Galad s'approcha de Fëaromen et d'Elendil :
« Il vaudrait mieux que nous rejoignions vos appartements. Nous allons avoir besoin des palantiri et il sera bien plus simple d'aller à eux plutôt que de les déplacer ici. »

Les deux rois et l'intendant sortirent de concert avec les conseillers et se dirigèrent vers la chambre, à l'étage, réservée à Elendil.

Arrivés à destination, Gil-Galad s'enquit :
« Il faudrait sortir toutes les pierres et les mettre en état de fonctionner. Je vais vous aider. »

Elendil avait simplement fait signe à ses autres dirigeants de rejoindre leur quartiers, il les appellerait quand il aura besoin d'eux. Quant à sa fille, il lui dit simplement de se rendre disponible pour parler avec Gil-Galad après leur entretient dans ses quartiers.

Une fois devant les pierres restantes, Elendil ayant donné à ses conseillers certaines d'entre elles, le roi des Edain se positionna derrière les plus grosses pierres et posa une main sur chaque en disant : « Voici les autres palantíri. De quoi voulez-vous parler? »

Le général s'inclina poliment mais n'ajouta rien de plus. Il sortit ensuite de la pièce pour rejoindre son lit et s'allongeait dessus afin de prendre un peu de repos.

Gil-Galad regarda avec fascination les imposants palantiri disposés dans les appartements d'Elendil. Il s'approcha lentement des pierres, et avant d’apposer la main dessus, regarda en direction du roi des Edain afin d'avoir son assentiment, en même temps qu'il dit :
« J'aimerai procéder à une petite expérience qui pourrait grandement faciliter nos échanges à l'avenir. Oh, bien sûr, je n'ai absolument aucune garantie que cela fonction. Néanmoins, les pierres ne risquent rien. La légende dit que seul le feu d'Orodruin peut les détruire... » et sa main suspendu à quelques centimètres de la pierre maîtresse, il regardait toujours en direction de son ami.

« Vous avez toute notre confiance Gil-Galad. » Dit sobrement Elendil.

La fille d'Elendil avait un rang à tenir. Elle s'inclina respectueusement et se redressa lentement

« Je me tiens à votre disposition dès que vous en aurez terminé avec notre Souverain. »

Puis, à la demande d'un roi des Noldor, elle fit le trajet jusqu'aux appartements de son ascendant, et regardait avec grande attention la démonstration de Gil-Galad.

Le roi des Noldor finit de faire franchir à sa main les quelques centimètres qui la séparaient de la pierre maîtresse des Palantiri, posée sur sur un pieds d'estal d'un marbre parfaitement blanc. Elendil semblait curieux, Fëaromen et Lilith se demandait avec avidité ce qu'il pourrait bien advenir d'un tel contact...
Il n'y eut aucune réaction. La pièce conserva son calme souverain et Gil-Galad sourit.

« Je m'y attendais un peu. D'après mes souvenir les pierres ont été façonnées à l'attention exclusive de votre lignée, Elendil. Voyons autre chose. Pouvez-vous utiliser l'une d'entre elle comme si vous tentiez d'entrer en contact avec une autre personne au travers d'une autre pierre ? »

Ce disant, Gil-Galad se dirigea vers un autel remplit d'eau, il y en avait un dans chacune des pièces du palais pour les ablutions.
Alors que Gil-Galad s'approchait du petit promontoire, les Edain purent sentir une douce énergie envahir la pièce, Gil-Galad fut entouré d'une douce lumière bleuâtre en même temps qu'une légère brise emplissait l'air. Il paraissait plus grand encore, que ce qu'il n'était déjà. Elendil de son côté, s'approcha de l'immense pierre qui lui était seul destinée et sa main se posa en geste maintes fois répétées. A peine avait-il posé la main dessus que l'immense Palantir s'illumina. Il n'y eut aucune image incontrôlée et le roi des Edain, bien que concentré, ne semblait avoir aucune difficulté à maîtriser l'objet. Sur la pierre, un pont de pierre traversant un large fleuve se voyait et des hommes d'armes le traversait. Puis le Palantir redevint sombre alors qu'Elendil fermait les yeux et semblait parti dans une recherche intense.

L'anneau de Gil-Galad brillait de plus en plus intensément et la surface de l'eau, qui affichait jusque là son reflet, parut vibrer. Une obscurité bleutée s'en diffusa, comme absorbant les rayons de soleil qui pénétrait dans la pièce en cette fin de matinée. Quelques minutes s'écoulèrent ainsi et finalement, un léger sourire s'afficha sur le visage des deux rois. Après quelques secondes, toute la magie qui emplissait la pièce retomba doucement, comme un mystérieux rêve qui s'estompe à mesure que la conscience cherche à en saisir la signification.

« Voilà assurément une bonne chose. Vilya » - dit-il en brandissant son anneau - « me permettra donc de communiquer avec vous au travers des pierres. C'est un inestimable don que vous avez reçu là. Et à mon sens, ce pas un hasard que vous en ayez été le bénéficiaire, mon ami, vous qui êtes revenu avec des pires tempêtes de l'âge que nous traversons. D'ici et avec votre pierre, il est bien possible que vous puissiez entrevoir la pierre maîtresse, celle qui surplombe la Tour d'Avallónë sur l'île de Tol Eressëa, de l'autre côté de la mer désormais infranchissable.  »


« Vous en ferez un usage précieux, car l'ennemi aura bien du mal à vous surprendre avec elles entre vos mains. »

Elendil sourit tout simplement, il était ravi de pouvoir garder les pierres pour son propre usage et content que Gil-Galad puisse communiquer avec lui à travers son anneau.

« C'est une excellente nouvelle en effet cher ami. Je tâcherai de garder un œil sur votre royaume et les cités ennemis les plus proche de vous aussi afin de vous prévenir en cas d'attaque.

Vouliez-vous parler d'autre chose? »

Intriguée, la fille d'Elendil souhaitait en savoir davantage sur le fonctionnement de ces objets merveilleux.

« Comment pourrons nous faire pour communiquer? L'usage d'un palantiri à votre attention fera... euh... vibrer votre anneau et nous pourrons établir le lien ? Et vice versa ? ou bien y a-t-il une subtilité autre que je n'aurais pas saisie ? »

Gil-Galad acquiesça de bon cœur à la question de la fille d'Elendil.
« Pragmatique. Vous avez tout à fait raison de vouloir préciser ce point. Toutes les palabres de ce jour me font perdre de vue l'essentiel. J'utiliserai l'anneau chaque jour à la première heure - cinq heures - ainsi que douze heures plus tard dans la journée. J'essaierai alors de rentrer en contact avec l'un des palantiri si l'un d'entre eux est actif. Néanmoins, il vous faudra prévoir "d'être dans l'attente de mon contact" sinon, cela ne fonctionnera pas. Je ne peux forcer une connexion. Voilà qui sera amplement suffisant. Elendil, cela vous convient-il ? »

Elendil eu un regard gêné envers sa fille et dit : « Merci Lilith, je peux personnellement forcer un contact avec Gil-Galad si j'en ai vraiment besoin ... tant et si bien que j'avais oublié être une exception à ce sujet. » Puis, se tournant vers Gil-Galad il ajouta : « En effet, un rendez-vous bien précis facilitera nos "connexions" et les rendra plus plaisantes pour tous. Néanmoins, je m'assurerai qu'un seul d'entre nous vous contact à la fois puisque que mes conseillers, dans la mesure du possible, me relayeront leur désir de vous parler avant d'utiliser leur palentir. »

Gil-Galad approuva puis, soucieux des nombreux sujets qui nécessitaient sa présence, conclu :
« Parfait, je vais donc prendre congé car de nombreuses affaires attendent mes décisions. Envoyez auprès de Círdan tous ceux qui se porteront volontaires à l'organisation de l'accueil de Valdae et de vos frères de la Terre du Milieu. Une centaine de personne suffira largement. J'ai peur que sinon, tout votre peuple se précipite pour nous aider, ce qui finalement, se révèlerait ardu à organiser. » et Gil-Galad sourit de bon cœur.

« Mettez le temps qu'il vous reste à profit dans les derniers préparatifs. Círdan a travaillé dans l'urgence mais brillamment. Il a confectionné avec ses ouvriers et l'appui de vos artisans suffisamment de chariots à main pour vous permettre de transporter les objets les plus lourds. Il vous faudra cependant quelques allez-retours pour transporter l'ensemble de votre cargaison.  »

Finalement, le roi des Noldor s'inclina respectueusement :
« A dans deux jours pour le banquet d'accueil. Lireliémiliath-Lorelenemilor, m'accompagnerez-vous un moment ? »

La fille d'Elendil salua courtoisement le roi des elfes et accéda avec élégance à sa requête, se positionnant proche de lui et prête à le suivre.

Gil-Galad tendit son bras courtoisement à la noble fille d'Elendil et ils descendirent ensemble les somptueux escaliers qui menaient à la grande salle du trône.
Il attendit qu'ils soient arriver dans les jardins avant de prendre la parole.

« Chère enfant, je vous ai observé attentivement depuis votre arrivée aux côtés de votre père, et vous en avez fait de même. Vous portez en vous toute la noblesse de votre lignée et avez hérité d'elle une grande force. Vous aurez un grand rôle à jouer dans les temps qui viennent, rôle que vous assumez déjà au demeurant. »

Gil-Galad s’arrêta et semblait regardait avec tristesse par-delà le monde réel qui s'étendait sous ses yeux.
« J'ai maintes fois échoué à prévenir les plus talentueux de mes proches et amis à succomber à la tentation du pouvoir. Et c'est justement parce que j'entrevois le pouvoir qui vous habite que je renouvelle cette mise en garde auprès de vous, dès à présent. Aussi, ma porte vous sera toujours ouverte afin de répondre à toutes les questions, inquiétudes ou désirs qui pourraient vous faire dévier du grand destin qui vous tend les bras. Alors, n'hésitez jamais à venir me voir, si tant est que vous m'acceptiez comme guide. »

Gil-Galad poursuivit en plantant son regard dans celui de la jeune femme.
« J'ai une mission à vous confier. Une mission qui sera l'occasion d'amorcer ce dialogue que je vous propose. »

Elendil salua Gil-Galad et Lilith alors qu'ils quittaient ses appartements et, après avoir excusé Fëaromen, il entreprit de se plonger dans l'usage des Palantirs de manière intensive. Il explora le groupe qui s'approchait d'eux sur la grande route de l'est en prenant soin de détailler les visages de chacun; puis il s'en alla explorer les collines du lac Evendim pour évaluer le danger que les gobelins pouvaient représenter; finalement, il tenta de se rapprocher des cités des Numénoréens noirs...

Linfëa reçu la nouvelle des moyens de transport fourni par les elfes avec entrain lorsque Faëromen la lui transmit. Il se mit aussitôt à la tache pour tenter de transporter tout leur fatras en un minimum d'aller-retour avec le lac Evendim ... cela ne sera pas facile mais en tant que chef de la guilde des explorateurs il avait des ressources!

La pièce dans laquelle se trouvait Elendil émit d'étranges réverbérations de lumière tout le reste de la journée. Les présents que les Teleri avaient offert à son père se révélaient plus précieux que jamais dans un moment crucial pour l'avenir des Edain.


L'immense pierre maîtresse offrait un spectacle éblouissant. En restant concentré de longs moments sur les images projetées par un palantir, l'esprit en venait presque à oublier qu'il ne s'agissait que d'une réalité projetée. Elendil se positionna à l'ouest et légèrement au nord de la boule, afin d'observer dans la direction opposée. Son corps bougeait instinctivement afin de réajuster sa position tout en suivant à une allure fulgurante la route de l'est en direction de Bree, où il finirait par tomber sur les suivants de Valdae. Elendil ne manqua pas de noter que de nombreux soldats elfes étaient en mouvement tout autour de la route. Il s’arrêta sur une compagnie de plusieurs centaines des leurs qui étaient postés entre la route et la forêt qui la bordait par le sud.
Puis il trouva finalement les rôdeurs, en pleine marche probablement pour rejoindre la compagnie d'elfe. Il ne faisait aucun doute sur l'identité de Valdae. Il mesurait une bonne tête de plus que les plus grands des autres hommes en présence. Galdor, l'émissaire de Círdan, marchait à ses côtés et chose étonnante, il était également plus petit que lui. Peu d'hommes pouvaient se targuer d'être plus grand que le commun des elfes, et Galdor ne comptait pas parmi les plus petits. Personne, parmi ceux qui avaient fait la traversée pour le suivre, ne dépassait Elendil, il s'y était habitué. Il se mit à songer que le chef des rôdeurs n'aurait certainement pas besoin de lever la tête pour le regarder dans les yeux.

Elendil s'attarda sur les hommes qui entouraient Valdae. Un grand gaillard barbu souriant, une femme portant la tenue des rôdeurs ! De fiers guerriers qui se fondaient dans leur environnements et... un nain ? Elendil s'intéressa de près à ce dernier et... il ne s'agissait pas d'un nain. Il n'en avait pas ni les traits ni la force et semblait plus petit que ceux du peuple de la montagne. Il avait portait épée, arc et carquois bien qu'Elendil fut curieux de l'usage qu'il eut pourrait en faire. La petite personne avait la peau pâle, marchait pieds nu et ses pieds étaient velus. Le rois des Edain avaient bien eut vent de l'existence d'un peuple de petites gens, de l'autre côté des Monts Brumeux. Mais il n'en avait eu connaissance que dans les encyclopédies de sa bibliothèque personnelle. Une étrange compagnie, assurément. Les rôdeurs portaient tous une cape verte, dont les pans étaient tenus par une broche verte en forme de feuille, la même qu'il portait lui-même hormis que la sienne étaient argentée, probablement un présent de Gil-Galad. Finalement, Elendil pris du recul pour observer le peuple de Valdae. Des femmes, des enfants, peu de vieillards et des blessés - comment en auraient-ils pu être autrement étant donné les épreuves qu'ils avaient dû traverser - portaient tous leur fardeau, sur leurs épaules ou bien à l'aide de chariot manutentionnés par leurs soins. Le roi évalua le nombre des rôdeurs à environ trois centaines. En comptant leurs familles, il y a avait là environ un millier de personnes.

Quand Elendil eut appris tout ce qu'il jugeait utile de savoir à leur sujet, il se positionna au sud ouest et scruta les collines Evendim. Il ne lui fallut que peu de temps pour identifier des feus nourris par les orcs. Des loups se mouvaient sur les flancs des collines et aux alentours. Des fumées s'échappaient de certains endroits de la montagne. Il ne remarqua cependant pas d'attroupements particuliers, signe que les gobelins n'étaient pas en alerte. Cependant, des tours de guets avaient été érigées en de nombreux endroits et les Edain, en approchant, seraient très vite repérés. En pénétrant à l'intérieur des grottes, il trouva non sans mal - à cause de l'obscurité totale qui régnaient en de nombreux endroits - l'origine des fumées : des forges et des fourneaux servant à la fabrication des armes pour les orcs, ou bien pour la structure des constructions qu'ils érigeaient dans les plus hautes cavernes. N'était leur souillure, les galeries semblaient somptueuses et brillaient de milles feux à certains endroits. Il y avait là, à coup sûr, des filons de toute sorte à exploiter. Elendil porta ensuite sa vue au-dessus du grand Lac Evendim. De ce côté des collines, la présence gobeline était tout aussi marquée. Mais le point de vue était d'une beauté à couper le souffle, verdoyant, alternant plaines fertiles et épaisses forêts. Certes, ce n'était pas Numenor, mais débarrassé de la présence d'ennemis, il s'agissait de l'endroit idéal pour fonder un royaume, à de nombreux points de vue. La présence des collines alentours avaient un aspect réconfortant, et offrait une protection naturelle très avantageuse pour organiser une défense contre les incursions hostiles.

Mais le temps passait et l'après-midi touchaient à sa fin, aussi Elendil se plaça au Nord et observa Lond-Daer-Eneth, la plus grande des cités coloniales tombées sous le contrôles des Numenoréens Noirs. Sur la place principale de la ville, des corps pendus étaient exposés aux regards de tous, et d'autres malheureux gisaient dans des cages, mourant de faim. Il nota une présence militaire - ou était-ce une milice - très prégnante. La population circulaient, vaquant à ses occupations, le regard sombre et semblant raser les murs. Mais les larges rues semblaient bien vide et il supposa qu'en ces temps de troubles, les gens restaient chez eux.
Elendil n'eut pas le temps d'en voir plus car Fëaromen s'enquit de lui pour l'inviter à manger. Il avait grand faim après toutes ces heures d'observations. Il quitta donc ses appartements avec plaisir, en songeant à tout ce qu'il avait appris.