Yàvië prit donc la direction indiquée par son amie et parvint jusqu'au dernières habitations, elle s'enfonça alors dans la forêt, essayant de ne pas dévier de sa route.
Elle avançait lentement, regardait dans toutes les directions en espérant trouver rapidement la demeure du chasseur. Mais c'était sans compter sur les petites panthères qui, ravies de s'enfoncer dans les bois, s'éparpillèrent en tous sens.
Les petits jouaient, s'attaquaient, courraient en tous sens. Ils se lançaient à la poursuite de tous les animaux de leur taille qui avaient le malheur de croiser leur route et Keena n'était pas la dernière à participer à la fête. Heureusement, elle s'inquiétait régulièrement de la présence de Yàvië et chaque fois que celle-ci, au désespoir, s'échinait à les appeler en craignant de les avoir perdus, elle réapparaissait à toute vitesse, suivis par ses trois frères. Néanmoins, Keena ne s’arrêtait pas devant sa protectrice. Elle se contentait de la dépasser à toute vitesse pour repartir dans la direction opposée, le tout finissant dans un roulé-boulé de poils entremêlés.
Yàvië commençait à perdre patience, se disant qu'elle n'arriverait jamais à trouver Faragoll dans ces conditions lorsque soudain, de nombreux aboiements parvinrent à ses oreilles. Pareille meute signifiait à coup sûr que le chasseur était dans les parages, mais la jeune fille fut d'un coup saisie d'effroi.
Et si les chiens s'en prenaient aux petits ?
Déjà, elle imaginait la scène, horrifiée. Une meute de chien déchaînés qui dévorait ses protégés. Elle se mit à courir, hurlant désespérément le nom de sa panthère.
Keena avait-elle senti le changement d'intonation dans la voix de sa maîtresse ? Cette fois, elle apparût dans les secondes qui suivaient, l'air inquiète et vint se jeter dans les bras de Yàvië, accroupie. Les trois autres petits lui tournaient autour, les chiens approchaient et les aboiement se faisaient plus pressants. En un éclair, ils furent sur elle, sans qu'elle ait le temps de réagir. La meute se positionna en arc de cercle autour de la Numenorénne et continuèrent à aboyer. Ils ne s'en prendrait pas à elle et c'est probablement ce qui les avait arrêté... Quand aux petits...
Les trois mâles avaient doublés de volume. Il étaient tout hérissés et feulaient en reculant sous les jambes de Yàvië. Le plus téméraire des molosses s'approcha alors que Yàvië lui hurlait de s'en aller. Il l'ignora et approcha son museau des petits, il hérita d'un bon coup de griffe sur la truffe de la part du plus grand des trois. Il s'en retourna auprès des autres, aboyant de plus belle. Un deuxième et un troisième avancèrent à leur tour et prenant bon compte de ce que le premier avait subi, évitèrent le coup de griffe.
La scène durait depuis bien deux minutes qui parurent interminables à la jeune fille. Mais passé l'instant de terreur, elle vit que les chiens remuaient la queue. Ils étaient bruyants et agités, certes, mais c'est probablement la curiosité qui les poussait à approcher plus qu'une intention agressive.
C'est alors que deux puissants aboiements, autoritaires, furent émis par un énorme chien qui approchait d'un pas lent. C'était le plus grand canidé que Yàvië avait jamais observé, et le plus majestueux aussi. A vrai dire, il ressemblait plutôt à un énorme loup blanc, au garrot il devait mesurer autant qu'un de ces grands chevaux que les nobles montaient à Numenor pour rallier les différentes régions de l'île.
Le silence retomba d'un seul coup sur la forêt. La meute recula pour laisser l'énorme animal approcher. Il ne montrait aucun signe d'hostilité ce qui n’empêcha pas Yavië d'être complètement terrorisée, si tant est qu'elle pouvait l'être plus que ce qu'elle ne l'était déjà.
Le chef de la meute s’arrêta à quelques mètres de la jeune femme et se mit à la regarder droit dans les yeux. Le regard de la jeune fille fût comme captivé. Elle compris que le chien ressentait sa terreur et qu'il ne bougerait pas tant qu'elle ne se serait pas calmée. Il se coucha, et continua à la regarder. Ses compagnons de meutes en firent de même, la langue pendante. Une longue minute s'écoula durant laquelle on n'entendait plus que les bruyant halètements. Yàvië osa un regard en direction des trois petits restés à terre, leur pelage avait repris sa place normale. Ils semblaient maintenant tout à fait sereins et leur curiosité refaisait surface à grand pas, déjà ils risquaient quelques pas, prudent, en direction du chien blanc. Dans ses bras, Keena commençait à se débattre de plus en plus fortement entre les mains moites de sueur de sa protectrice. Elle voulait à tout prix descendre à terre.
► Afficher spoilerOk ! J'espère que tu t'es sentie immergée ! Parce que moi oui lol.
Bon, que fais tu ?