Le général analysait la situation rapidement, et évaluait les formes et états de chacun des combattants. Il cibla les objectifs, les moyens à sa disposition et tira une conclusion. Il transmit ses ordres aux autres

« Lorelion, visez le fuyard et attaquez leur chef. Efan, rompez et à l'opposé! »

Puis il rangea sa rapière et son bouclier.


Lorelion parut surpris de la demande, regarda brièvement Sothor, puis Efan et enfin les deux ennemis encore debout. Il finit par comprendre et s'exécuta. Il bada son arc, décocha une flèche à l'attention du fuyard avant de tirer son épée du fourreau et engager le combat avec le capitaine orc, non sans avoir laché son arc peu avant le contact.


Maheureusement, il ne put atteindre le fuyard.

Efan accueillait favorablement le soutien apporté par Lorelion. Il suivit sans forcément réfléchir les demandes du général des Edains, profita de la diversion créée par Lorelion et s'éloigna du guerrier qui l'avait chargé.


Et Lorelion comprit pourquoi Sothor avait demandé à Efan de se replier dans cette direction...

Le capitaine orc poursuivit Efan au mépris de sa propre défense face à Lorelion. Son désir d'achever le rôdeur était plus fort que tout.
« Ton heure est venue misérable humain ! »

Surpris, Efan esquiva malgré tout le premier coup mais fut blessé par le mouvement de retour de la rapière du vil capitaine. Le dernier éclaireur orc continuait de courir tout en regardant avec angoisse leurs assaillants, tentant d'esquiver tout tir dont il pourrait être la cible.

Lorelion fut vexé que l'orc l'ignore ainsi pour aller achever un valeureux combattant qui ne méritait pas ce sort. Il fit s'abattre sa lourde lame sur son ennemi


Malheureusement, il ne put toucher son adversaire.

Sothor pour sa part s'avança, visant de son arc celui qui s'enfuyait comme un lâche.


Le général s'assura que l'alerte ne serait pas donnée. Il fallait se concentrer désormais sur le dernier de ses opposants

Enfin, Lorelion poursuivit sa course vers le capitaine ennemi, bien décidé à lui faire payer sa traitrise.


Mais il fallait se rendre à l'évidence; Lorelion était bien meilleur à l'arc

Efan, encore miraculeusement debout n'avait pas une pléthore d'options à sa disposition. Il se tint donc prêt à éviter les coups du capitaine orc qui avait l'air de lui en vouloir

Lorsqu'il vit le dernier de ses pairs tomber sous un tir de Sothor alors que l'orc avait tout fait pour justement éviter de finir ainsi, le capitaine orc rompit à son tour le combat en maudissant ses ennemis d'une brimade incompréhensible.

(en orc) « 'kaqisā' bāa talān adin ? Rridhān akhath wayya'an TAH !!!!!!!! »
Et il se mit à son tour à courir.

Efan et Lorelion ne se laissèrent pas faire par ce prétentieux orc et ne le laissèrent pas s'enfuir ainsi.


Sothor ne daigna même pas répondre à l'injonction de son adversaire du jour et encocha un flèche pour lui envoyer dans le dos, seul traitement que méritait cet arrogant.


L'elfe, ne souhaitait pas que cet ennemi ait l'opportunité de s'enfuir et s'empressa de retrouver le contact du guerrier adverse


Efan pour sa part, plus fatigué de ce combat, choisit d'accompagner les tirs lointain de Sothor et envoya un nouveau projectile à l'encontre du fuyard


Mais fatigués par ce combat éprouvant, en particulier pour leurs nerfs, aucun des combattants ne put atteindre l'orc.

Le capitaine orc continua de courir, sans se préoccuper des ses poursuivants qui tentaient de l'abattre.

Lorelion tenta une nouvelle fois sa chance avec son épée essayant de trancher le fuyard avant qu'il ne prenne trop d'avance.


L'épée n'était clairement pas son arme de prédilection, mais il s'améliorait puisqu'il échoua d'un cheveu!

Puis, les trois survivants se lancèrent à la poursuite du capitaine orc, bien décidés à l'empêcher de colporter l'information de l'arrivée des Edains

Le capitaine orc courrait tout en fouillant du regard le corps de ses défunts guerriers. Et dès qu'il eut repérer ce qu'il cherchait il poursuivit sa course de plus belle. Enfin, il enjamba avec peu de ménagement le corps du premier orc qui avait succombé et se pencha sur lui, toujours sans se soucier de ses 3 adversaires qui ne cherchait rien d'autre que sa mort.

Lorelion, une nouvelle fois, vit le capitaine orc s'enfuir, et ne pouvait en supporter davantage. Une fois encore, il abattait sa lourde lame elfique.


Mais certains choses étaient immuables et Lorelion se montrz une nouvelle fois incapable d'atteindre sa cible

Sothor et les autres se lancèrent à l'assaut, prêts à jeter leur va-tout pour empêcher à tout prix le capitaine orc de donner l'alarme.

Lorelion courait sur les talons du capitaine, et son brutal ennemi était si déterminé qu'il arriva à l’empêcher de le pourfendre avec sa longue épée incurvée. Finalement, un coup de poing envoya l'elfe au sol et celui-ci ne put être que le spectateur de ce que les 3 survivants redoutaient entre tout. Le chef orc retourna sans ménagement le corps de l'un de ses sbires pour extirper de sous lui un cor d'alerte.
D'un rire satisfait, il portait déjà le grossier instrument à ses lèvres pour sonner l'alerte.
Il tenait enfin sa vengeance. Peu importe sa vie.
Mais c'était sans compter sur le général des Edain, qui de son arc d'acier, transperça l'instrument d'une flèche décisive. Le cor vola en éclats.
La mine du capitaine orc se figea en un air stupide et ce fut la dernière expression qui marqua son visage, alors que le rôdeur lui transperça le cœur d'une flèche, et Sothor la gorge, dans la seconde qui suivit.

La créature tomba lentement en avant par-dessus le corps de ceux qu'il avait conduit à leur perte.
L'espace de quelques secondes, les trois combattants s'immobilisèrent, soulagés. Tout autour d'eux gisaient les cadavres de leurs nombreux ennemis, ainsi que celui de Fern...
Il avait donné sa vie pour la plus noble des causes : la refondation du royaume en exil.

Lorelion et Efan s'avancèrent vers Sothor et s’arrêtèrent devant lui, l'elfe brisa le silence en premier :
« - Il s'en est fallu de peu. Hélas pour votre ami, mais nous pouvons nous estimer heureux de ne pas partager le même sort. Général » - Sothor fut surpris de la grande considération qui émanait du ton de l'elfe - « vous êtes gravement blessé. C'était folie d'en affronter autant et seul au corps à corps. Nous vous devons la vie. Laissez-moi m'occuper de vos blessures. »
Efan, lui, ne dit rien. Même si la tristesse le gagnait maintenant que l'adrénaline des combats retombait, Sothor ne perçut pas en lui de signes de désespoir.

Sothor affichait une mine grave. Certes, leur objectif était atteint, mais il aurait mieux valu que les orcs ne les eussent pas repérés du tout pour éviter ce bain de sang. Et tôt ou tard, les hordes se rendront compte de l'absence d'une vingtaine d'entre eux. Et ils ne pourraient pas se reposer comme ils le devraient dans les heures à venir.

« Vous avez raison Lorelion, nous ne sommes pas passés loin de la catastrophe, pour nous et pour tous les autres qui suivent nos pas. Et vous avez tous combattu vaillamment, avec l'ardeur et la lucidité que j'attends de mes propres hommes. C'était un honneur de combattre à vos côtés.
Malheureusement, notre tâche n'est pas encore terminée.

Nous allons prendre un peu de repos, puis Lorelion, je voudrais vous demander de remonter la trace de cette compagnie d'orcs. Ils venaient bien de quelque part, et je pense qu'il n'ont pas pris d'énormes précautions pour se déplacer. Avec un peu de chance, nous pourrions d'après ces déductions, anticiper les passages des prochaines patrouilles pour les éviter. Pendant ce temps, Efan et moi nous nous occuperons des corps; nous détacherons les têtes et enterreront le reste. Lors de la journée de demain, l'un des éclaireurs ira entreposer ces trophées au plus loin de notre itinéraire, pour tromper l'ennemi.
Et nous essaierons de conserver au mieux le corps de Fern. Puisse-t-il être le seul à tomber durant cet exode, que ce sacrifice ne soit pas vain. J'irai moi-même apprendre la nouvelle à Ankhorn lorsqu'il nous rejoindra. »

Lorelion sorti de sa sacoche une mixture dont l'odeur était âpre, elle semblait faîte à base de plante. Il fit un petit feu et prépara une infusion tout en appliquant ce baume sur les blessures de ses deux compagnons.
L'effet soulagea immédiatement les deux hommes et leur repos fut plus aisé cependant que l'infusion produisit un effet si relaxant qu'ils ne purent guère se concentrer pour faire le guet. Mais l'elfe s'en chargea très bien à lui seul.
« De l'athelas... La feuille des rois. » Une plante que les deux hommes connaissaient parfaitement. Elle était d'usage courant sur Numenor ; quant aux rôdeurs... Ankhorn avait ordonné à tous ses hommes d'en semer partout lors de leurs déplacements, si bien qu'il n'était plus rare d'en trouver dans les prairies et les plateaux de l'Eriador.
Les deux acquiescèrent en silence, profitant de leur repos.
Lorelion conclu :
« Général, vous garderez vos cicatrices, cela dit, si vous ne recevez pas d'autres soins que ceux-là par un maître guérisseur... Et particulièrement celle-là. » finit-il en désignant le front de Sothor.

Après un repos bien mérité et seulement accompagné par la présence les bruissements et les cris de la faune qui proliférait dans le coin, les trois guerriers confectionnèrent deux chariots de fortune avec des branches pour transporter têtes d'orcs et le corps du défunt rôdeur. Puis ils se séparèrent.

Sothor partit en direction de l'ouest, sur le trajet que devait emprunter le gros du convoi.
Lorelion s'en alla sur les traces de la patrouille qu'ils venaient d'occire.
Efan prit son sinistre chargement pour le transporter quelques lieux à l'est afin de tromper les orcs s'ils venaient à trouver les têtes.

Sothor qui, encore blessé progressait lentement dans l'aube de la journée suivante, fut finalement rattrapé par le groupe d'éclaireur mené par Tildaël. qui revenait d'une position au nord-nord ouest. Le capitaine des guerriers elfes s'inquiéta immédiatement de la présence, seul, du général des Edain, trainant le corps d'un des rôdeurs qui l'accompagnait.
Sothor lui, fut ravi de constater qu'il avait été retrouvé par des hommes à lui et non pas par des ennemis, qui auraient scellé son destin...
« Sothor, ravi de vous retrouver en vie. Voilà un moment que nous vous avions repéré trainant derrière vous ce triste fardeau, maintenant que je comprends de quoi il s'agit. Hélas, qu'est-il arrivé à Lorelion et à l'autre homme qui vous accompagnait ? »

Sothor appréciait fortement l'aide de Lorelion et il prit avec un petit sourire sa remarque sur ses plaies

« Pour l'instant, le temps n'est pas à l'esthétique. J’essaierais de me faire guérir dès que possible, mais si je reste balafré à vie, ce sera un maigre prix que je suis prêt à payer. Seule compte la réussite de notre mission. Dans tous les cas, je vous remercie. »

Il finit la pause avec les deux autres, sans grand enthousiasme malgré tout. Puis il se mit au travail et en vint à se faire retrouver par Tildael et les autres groupes d'éclaireurs qu'il salua d'un air triste et soulagé à la fois.

« Les orcs nous ont repéré puis chargé immédiatement. Nous nous sommes défendus et malheureusement, Fern a perdu la vie dans l'affrontement, après avoir essuyé les assauts de nombreux peaux vertes. Efan et Lorelion sont en vie. Le premier, un peu plus touché a été semer les têtes de nos ennemis plus à l'ouest, afin que le reste de la horde partent sur une fausse piste si tant est qu'ils recherchent leurs morts. Lorelion pour sa part essaye de remonter la piste de la patrouille qui nous a trouvés pour que nous prenions un autre chemin, afin d'esquiver la patrouille suivante.

Grâce à la vaillance de ceux qui m'accompagnaient, l'alerte n'a pas été donnée. Mais cela a couté la vie d'un des rôdeurs... »

Tildaël accueillit ces nouvelles avec gravité :
« Et je sais précisément jusqu’où remonte la piste des patrouilleurs orcs... au nord nord ouest de notre position, une armée orcs est campée de chaque côté du fleuve. Ils ont construit un pont de singe, en corde, qui leur permet de traverser le fleuve entre deux arbres centenaires. Cela les rapproche considérablement de leurs forteresses des mines des collines Elendil. Et il s’agit d’une construction que je ne connaissais pas. Les peaux vertes ont dû décider d’accroître leur contrôle sur la région ce qui est révélateur de l’accroissement de leurs forces dans le secteur...
Il est heureux que la patrouille n’ait pas pu donner l’alerte car en ce cas, l’autre moitié de l’armée aurait immédiatement traversé le cours d’eau pour vous prendre en chasse. Quoi qu’il en soit, rien que sur cette rive j’ai dénombré environ cinq cents des leurs. C’est une menace que nous ne pouvons pas négliger. Nous n’avons pas été repérés par leurs éclaireurs, peu nombreux au demeurant car les orcs ont semble-t-il trop confiance en leur main mise sur la région... et dans leurs patrouilles. Toutefois ils ne tarderont guère à s’apercevoir de la disparition de cette dernière aussi il nous faut agir vite. Que souhaitez-vous faire ? »

Sothor avait analysé la situation et ses conclusions ne lui plaisaient vraiment pas. Il en fit toutefois part à Tildael.

« Nous avons clairement deux options majeures : soit nous les contournons, soit nous les affrontons.

Pour les contourner, il faudrait que nous soyons sûrs de bénéficier d'assez de vivres pour l'ensemble du convoi. Il faudrait que je puisse en avoir le cœur net, mais cela ne sera pas évident.

Pour les affronter, au vu du nombre que vous m'indiquez, nous ne pourrons le faire avec nos forces actuelles, il nous faudra à minima attendre le convoi d'Elendil. Et durant les deux ou trois jours qu'ils leur faudra pour nous rejoindre, le gros de la troupe des orcs se sera rendu compte de l'absence de la patrouille que nous avons éliminée. Ils se lanceront à leur recherche, au mieux, et nous pourrons leur tendre une embuscade. Au pire, ils mettront une partie de leur armée en marche, et l'autre partie, celle de l'autre côté de ce fameux pont, va certainement se déplacer en renfort. »

Il marqua une pause et essuya la sueur qui perlait sur son front. Une goutte tomba et Sothor vit la nature au travers de celle-ci; le temps se suspendit l'espace d'un battement de cil pour lui. Il entrevit une possibilité de trouver la bonne réponse.

« Il nous faut retrouver Handor et les autres au plus vite. J'aurais une possibilité d'observer plus facilement le campement des orcs et je pourrais envisager la stratégie pour laquelle opter.
En cas de combat, il y aurait une cible majeure et deux mineures et nous pouvons peut être tourner la situation actuelle à notre avantage, au moins pour un temps.

Je vous propose de récupérer nos compagnons partis dans les environs et de nous rejoindre. Lorelion en particulier pourrait avoir des informations cruciales. Pour ma part, je fais au plus vite pour rejoindre notre convoi et commencer à envisager la suite. Vous vous en sentez capable? »

Le général savait que le palantiri serait une aide plus que précieuse dans ce type de conflit, et il comptait l'exploiter au plus vite.

Tildaël s'empressa de répondre :
« Si je m'en sens capable ? Vous n'êtes pas dépourvu d'humour, général des Edain. Ce n'est pas moi qui suit couvert de blessures de la tête au pieds.
J'ai eu l'occasion par le passé de me mettre en chasse des patrouilles orc de la région. Gil-Galad suit de près l'évolution des foyers de nos ennemis. Ces patrouilles ont à la fois un rôle d'éclaireur mais très souvent, elles sont également envoyées pour mener des raids sur les colonies humaines telles que celles que nous avons vu de loin. Il n'est pas rare qu'elle s'absente une semaine afin de remonter jusqu'à la grande route de l'est pour surprendre des voyageurs. Et donc, l'armée stationnée au nord de notre position ne s'inquiètera sûrement pas de leur retour avant ce délai, surtout qu'aucun cor d'alerte n'a retentit, grâce à vous. Ces orcs-là sont devenu trop confiants, car voilà longtemps que personne n'a osé les attaquer de front, retranchés qu'ils sont dans les collines Evendim.
Donc, quand je disais qu'il nous faut agir vite, c'est surtout pour profiter de l'avantage que vous avez durement acquis. »