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Message Publié : 28 Mars 2017, 23:37 
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Les souvenirs de Yàvië

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Voici les précisions attendues pour Yàvië. Ce ne sera pas sous forme d'échanges, car il y a trop de risques d'implications avec le RP de l'histoire. Alors je vais poster plusieurs compositions qui s'appuient sur ce que je connais de Numenor, ce qui rendra la chose intéressante pour les autres aussi, soit-dit en passant. Tu poseras des questions en suivant, qui me permettront d'orienter le prochain "souvenir", un peu à la manière d'Assassin's Creed, somme toute. Tout le monde peut réagir, bien sûr.

Le temple de Melkor et l'inconnu

Citer :
« Ensuite Sauron fit construire sur la colline qui était au centre d'Armenelos la Vermeille [la capitale] un gigantesque temple : il était circulaire, les murs épais de cinquante pieds, le diamètre de cinq cents pied, les murs s'élevaient à cinq cents pieds au-dessus du sol, surmontés d'une énorme coupole. Ce dôme était entièrement couvert d'argent et miroitait au soleil si bien qu'on le voyait de très loin, mais bientôt sa lueur s'éteignit et l'argent se noircit, car il y avait au milieu du temple un autel et un feu, et au milieu du dôme un trou d'où sortait une épaisse fumée. » Le Silmarillion - Akallabêth

Après avoir convaincu Ar-Pharazôn de s'adonner au culte de Melkor et de détruire Nimloth, l'arbre blanc, Sauron fit construire un temple circulaire où il fit brûler les branches de Nimloth. Par la suite, le temple devint le lieu du culte de Melkor le Libérateur, où étaient sacrifiés de nombreux Fidèles et entretenu un feu permanent. Lorsque Manwë envoya ses Aigles sous la forme d'orages pour avertir les Númenóréens, la foudre s'abattit sur le dôme du temple et le détruisit. Mais les murs restèrent debout et Sauron défia le tonnerre du haut du temple. Épargné, il devint un véritable dieu pour les Númenóréens qui lui obéirent dès lors aveuglément. Au moment de la Submersion de Númenor, Sauron se tenait sur un trône noir dans le temple et, surpris par la violence de la réaction des Valar, dut abandonner son apparence humaine pour permettre à son esprit d'échapper à la destruction et de rejoindre le Mordor.

SA 3308, sur Numenor

Yàvië fêtait aujourd'hui son huitième anniversaire. Elle et ses camarades d'infortune s'était rassemblés devant le temple de Melkor, guidés par les plus âgés d'entre eux qui n'avaient pas plus de quatorze printemps. La majorité des habitants de la cité, et même au-delà étaient venus assister à l’événement. Certains se présentaient là par crainte de représailles, Ar-Phârazon le doré ayant frappé la cérémonie d'un ordre de convocation, mais bien plus nombreux hélas, étaient ceux venus de leur plein grès.
Cinq ans après son inauguration, le temple de Melkor - que les elfes nommait Morgoth en Sindarin, mais la langue était désormais prohibée sur l'île - avait perdu tout éclat. Si la lueur de son immense dôme argenté avait convaincu les Numenoréens d'accepter ce projet fou, ils ne pouvaient plus que se lamenter aujourd'hui, de l'imposante et angoissante présent du temple noir, surnom que les fidèles lui avaient donné, car le métal s'était entièrement noirci. La jeune Yàvië avaient toujours connu le sinistre édifice ; elle s'y était habitué. Mais chaque fois que quelqu'un en vantait les attraits, elle désapprouvait en son fort intérieur. Son regard d'enfant ne comprenait pas ce que les gens pouvait bien lui trouver, mais elle se gardait bien de le dire. A son âge, elle avait déjà appris, dans la douleur, qu'il fallait tenir sa langue pour tout ce qui touchait le temple, le roi ou son proche conseiller Annatar.
Annatar, le vieux sage au regard si perçant, se trouvait justement là, au côtés d'Ar-Phârazon, et de la reine. La reine, dans sa robe blanche, semblait ne pas être à sa place dans ce sinistre tableau, son regard était empreint d'une tristesse dissimulée. Une estrade avait été édifiée sur l'immense parvis de l'édifice. Derrière, les immenses portes du temple étaient fermées. Devant, une dizaine de personne attendait leur supplice, attachés à un poteau, au dessus d'un bûcher. Trois soldats figuraient parmi eux, pour avoir été incapables d’arrêter l'auteur d'un vol spectaculaire qui avait rendu le roi fou de rage. Il y a un mois, en préparation de la cérémonie, la rumeur s'était répandu que Nimloth, dernier symbole de Numenor encore rattaché aux Valar, serait abattus pour être brulé en offrande à Melkor. Annatar avait dû déployer maints efforts pour convaincre Ar-Phârazon de détruire ce cadeau millénaire, reçu des Teleri du temps du règne de Tar-Aldarion, créateur de la guilde des Aventureux. La veille de la cérémonie, une autre rumeur circulait : un intrus se serait introduit dans le palais royal pour y dérober un des fruits de Nimloth, pourtant nuit et jour sous bonne garde.
La jeune fille ne prêta que peu d'attention aux discours enflammés prononcés par les adultes, dont le roi et ses proches conseillers. Elle était triste car une des sept autres personnes attachée aux poteaux n'était autre que Selma, la grand-mère d'adoption de tous les gamins de son orphelinat. Accusée de faire partie des Fidèles, comme les autres condamnés à mort, ce groupe qui menait la rébellion.
Qu'allait-ils devenir maintenant que plus personne ne s'occupait d'eux, alors même que la vie était déjà un combat de tous les jours. Yàvië ne souhaitait pas en voir plus et s’apprêtait à se détourner, entrainant avec elles ceux de ses camarades qu'elle pouvait compter comme amis. Mais le roi venait de se lever et la porte du temple s'ouvrait. La vision qui s'offrit alors à elle resterait gravée à jamais dans sa mémoire, ou plutôt dans ses cauchemars. Au centre du temple noir, sous l'immense coupole qui s'élevait à cinq-cent pieds de hauts, l'autel était recouvert des morceaux découpés de Nimloth, le magnifique arbre blanc, qui auparavant trônait sur l'esplanade du palais royal et surplombait la ville.
Depuis sa plus tendre enfance, lorsque son fardeau devenait trop lourd à porter, elle se glissait jusqu'aux hauteurs de la ville pour contempler les jardins royaux et l'arbre blanc, étincelant dans la nuit. Cette seule vision lui avait toujours redonné de l'espoir. Des larmes de tristesse, et de rage, se mirent à couler sur son visage.
Le branches blanches entassées sur plusieurs mètres de hauteur, étaient maculées d'une sève noire et rougeâtre, ce qui accentuait l'impression qu'on avait abattu là un être conscient. Annatar s'approcha de l'autel torche en main, souriant et ... jubilant. Il y jeta sans l'ombre d'une hésitation la torche. Le feu se répandit rapidement à la base mais il peina à gagner en hauteur. Le bois ne brulait que très peu et le supplice durerait des heures. Une épaisse fumée, d'une noirceur telle que jamais l'île n'en avait connu, se répandit. Elle gagna rapidement l'esplanade et la grand place, en même temps qu'une immonde odeur pestilentielle, ce qui provoqua un vent de panique dans l'assemblée.
Yàvië semblait plongée dans l'un de ses pires cauchemars. Mais les gamins des rues reprirent bien vite leurs esprits. Toujours en alerte, prompt à réagir, les plus grands virent déjà là l'occasion rêvée de profiter du trouble pour dépouiller les gens de leur bourse. Les plus petits, dont elle, s'enfuirent dans les ruelles pour se réfugier sur les toits. Leur curiosité était trop forte pour pouvoir manquer la suite des événements.
« Les fidèles, vont sûrement tenter quelque chose ! L'occasion est trop belle. » dit Emaël.
« Les fidèles ! Les Fidèles ! Tu n'as que ce mot à la bouche. Ce ne sont qu'de misérables traîtres. » argua Pharos. Et de se battre.
Yàvië s'approcha et les sépara vivement, sans difficulté.
« Taisez-vous, idiots. »
Yàvië faisait figure d'autorité parmi son groupe. Elle était plus grande, plus forte et plus maline que même ceux de deux ans ses ainés.
Pharos, tombé à terre, se releva la lèvre ensanglanté et provoquant :
« T'es d'accord avec ce minable, hein Yàvië ? Pour ça que tu prends sa défense ? »
D'un regard légèrement menaçant, Yavië rétorqua :
« J'en pense que jusqu'à preuve du contraire, ni le roi ni les Fidèles, ne se sont préoccupés de c' qu'on allait manger demain. »
Elle poursuivit, pensive :
« En tout cas c'est ce que je pensais, avant qu'ils arrêtent Selma. »
« Pfff, Selma, une résistante. N'importe quoi. Ils accusent plein de gens sans la moindre preuve. » répondit le gamin.
« Oui... mais tous ne subissent pas un tel châtiment. Et je compte bien découvrir le fin mot d' l'histoire. » souffla Yàvië en tournant son regard vers le temple. La place s'était vidée, les portes avaient été fermées et la fumée s'échappait maintenant à travers le dôme. L'odeur putride imprégnait désormais toute la cité.
La garde royale accompagnait Ar-Phârazon d'un rempart de bouclier. D'autres ratissaient les bâtiments proches.
Sur les dix condamnés à mort, sept avaient le cœur percé d'une flèche. Seul les trois soldats mourraient par le feu.
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Message Publié : 29 Mars 2017, 06:25 
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Et Selma ? fait-elle partie des 7 ? ou des 3 ?
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Message Publié : 29 Mars 2017, 08:46 
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Message Publié : 11 Avril 2017, 22:29 
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La mort de Selma tournait en boucle dans la tête de la jeune fille. Et il n'y avait même plus Nimloth à observer sur les hauteurs de la ville. Yàvië avait le moral en berne, mais pour ne pas se laisser abattre, elle décida de se mettre tout de suite en quête de réponse.
Selma revenait chaque semaine avec une charrette de vivres, qu'elle rationnait chaque jour. Yàvië l'avait suivi en douce une fois. Elle s'était rendu jusqu'à un petit entrepôt, dans un village en périphérie de la capitale. Selma y était rentré pour en ressortir avec le chargement, sans que Yàvië puisse s'approcher. A peine avait-elle voulu faire sa curieuse que deux hommes sortis de nulle part s'était approché pour l'en dissuader.
Elle couru jusque là-bas, le soir venu. Le bâtiment finissait d'être vidé. Des hommes entreposaient les derniers cartons, au pas de course, comme s'ils craignaient d'être découverts. Un vieil homme fit claquer les rennes sitôt le travail accompli, alors que les autres fermaient le bâtiment.

Yàvië ne perdit pas une seconde, elle fit un détour pour rester hors de vue de ceux qui étaient restés là et rejoint le chariot un peu plus loin sur la route, au moment où il sortait du village. Elle s'engouffra dedans, frémissant à l'idée d'être découverte. Puis elle resta immobile et silencieuse, ne sachant trop que faire, ayant saisi sa chance sans réfléchir à la suite. Lorsque le chemin se mua en route, le bruit des roues lui autorisa de s'engouffrer plus à l'intérieur du chargement. Le conducteur chantonnait un air dans une langue qu'elle ne connaissait pas, certainement du sindarin. C'était strictement interdit par la loi maintenant. Voilà qui la mettait sur la piste des Fidèles. Le chariot quitta à nouveau la route, au bout d'une heure environ. Yàvië commençait à être très fatiguée, elle peinait à rester éveillée.

Elle se réveilla en sursaut, le conducteur venait de descendre de sa position et il parlait avec une jeune femme.
« - Alors ? »
« - Ils ont eu Selma, et Halek... et Horn aussi. Les autres, ils n'étaient pas des nôtres, trois soldats et des pauvres bougres prit dans le jeu des dénonciations anonymes. Exécutés sans jugement. Nous avons pu abréger leur souffrance avant qu'ils allument les bûchers. Nimloth nous a permis de le faire. Son agonie a émis une fumée épaisse et immonde qui a créé une panique sur la place. Amandil avait raison, quel espoir nous reste-t-il ici ? »
Il balaya l'air devant lui en signe de dépit.
Yàvië en avait maintenant la certitude, elle se trouvait avec des résistants, et Selma était des leurs.
Cela ne met pas hors de danger. S'ils me découvrent, je suis fichue !
La jeune femme releva les yeux, pour s'extirper de ses sombres pensées.
« - Les pauvres gamins. On ne peut plus prendre le risque de les approvisionner. Ils vont être livrés à eux-mêmes. Et... c'est des informations précieuses qui ne vont plus remonté. ELLE n'en sera pas ravie, si elle se remet de ses blessures... »
« - C'est déjà un miracle qu'ELLE ait pu sauver un fruit de l'arbre. C'était pure folie. Et elle n'aurait jamais pu le faire sans les informations que Selma nous a donné sur les gardes des jardins du palais. Maigre consolation, certes. Mais ces gamins ont fait leur part de bien sans même s'en rendre compte. Que la grâce des Valar leur soit accordée, le moment venu... »
« - Appelle les autres, on va avoir besoin d'aide pour décharger, sinon, on ne dormira pas de sitôt. »

La jeune fille s'éloigna.
Il faut que je me sorte de là, MAINTENANT !
Sur le coup de la panique, Yàvië tenta de s'extirper sans bruit de la cariole, ce qu'elle réussit à faire... jusqu'à ce qu'elle toucha terre. Des gravillons...
Elle s'immobilisa de stupeur.
Déjà, le vieil homme approchait.
Il ne pourra pas me rattraper !
Yàvië courut droit devant elle, en direction d'un bosquet. Mais elle ne fit pas cinq pas avant d'être ceinturée et soulevée dans les airs.
Pas si vieux, l'homme. Ce qu'elle avait prit pour des cheveux blanc était en fait des cheveux très blonds.
« - Qu'est-ce que nous avons là ? »
Il la posa sans ménagement à terre et tira son épée au clair avant de soulever le menton de Yàvië de sa lame. Médusée, la jeune fille ne dit rien.
« - Que fais-tu ici ? Un petit espion à la solde de crapules ? Parles, vite. »
« - ... je... M'sieur, je cherchais juste à trouver de quoi me nourrir. »
Le grands yeux bleus du Numenoréens la scrutèrent avec ardeur. Elle eut l'impression qu'il lisait en elle aussi facilement que dans un livre ouvert.
« - Faux ! Ne t'avises pas de mentir à nouveau ! » Il accentua la pression sur sa lame.
« - ... j'suis de l'orphelinat. »
L'homme sembla surpris. Il détailla Yàvië de pieds en cap. La fixa intensément pendant plusieurs secondes, silencieux, puis baissa son arme.
« - Tu t'es mis dans un sacré pétrin, jeune fille. Tu m'a suivi depuis Armenelos ? »
Yàvië se releva, s'épousseta - après tout elle n'avait plus rien à perdre - avant de répondre le menton bien droit :
« - Oui, je voulais savoir si ce qu'ils disaient sur Selma était vrai... Qu'elle était une Fidèle. »
« - Fidèles... ou traîtres ? Le deux noms nous sont donnés, et plus souvent le second que le premier. »
Yàvië mit du temps à répondre, pour finalement lancer, pleine de défit :
« - Tout dépend de ce que vous ferez de nous. »
« - Pardon !? »
« - Je vous ai entendu parlé tout à l'heure. Plus de livraisons. Qu'est-ce qu'on va devenir nous, hein ? »
Déjà l'instinct de survie de Yàvië reprenait le dessus. Ses idées étaient claires, guidées par la révolte intérieure qui couvait en elle, la révolte d'une gamine des rues livrée depuis son enfance à la rudesse de la vie dans les rues.
« - Vous nous avez utilisé, Monsieur, si j'ai bien tout compris, n'est-ce pas ? Et moi personnellement, que j'ajouterai. Je n'ai jamais compris avant, pourquoi Selma s'intéressait à ce que j'avais vu les nuits où je scrutais l'arbre blanc, dans les jardins du palais. Mais j' vois très bien pourquoi maintenant. La rumeur qui a circulée hier, le vol du fruit de Nimloth, finalement, c'est grâce à moi. Alors il est hors de question que vous nous laissiez tomber !!! Vous avez une dette envers moi ! »
Yàvië criait presque, de sa petite voix perçante et extrêmement déterminée, qui brisait le silence de la campagne environnante mue dans le calme et l'obscurité de la nuit.
L'autre n'en revenait pas. Son expression restait figée dans la stupeur, devant un tel culot ; il ne s'attendait pas à tant de répartie de la part d'une gamine.

Depuis la grande propriété devant laquelle le chariot était stationné, la jeune femme, alertée, accourait déjà accompagnée de plusieurs hommes.
« - Ormen, qu'est-ce qu'il se passe, par Elbereth? »
L'homme ricana :
« - Pas d'affolement. Juste une sacré épine dans le pieds. »

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Comme pour le précédent paragraphe, questions possibles, tout ça tout ça ....
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Message Publié : 11 Avril 2017, 22:43 
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Cet épisode est limpide.
Aucune question sinon géographique (carte ? lieu de départ ? d'arrivée ?)
Interprétation de Yávië, parfaite
Ne me tarde que la suite ...
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Message Publié : 12 Avril 2017, 20:56 
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Pour mémo la carte de Numenor se trouve dans ce post : viewtopic.php?p=187697#p187697
mais la voici ici :
Image

Tu es partie d'Armenelos pour aller dans un village à sa périphérie, on va dire à l'ouest. C'est tout ce que tu sais ! Mais de toute façon, s'il y avait un intérêt réel à en savoir plus je l'aurai mentionné.
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Message Publié : 13 Avril 2017, 16:53 
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Yàvië était assise sur une chaise et un costaud veillait à ce qu’elle ne s’enfuit pas, pendant que les autres étaient en train de décider de son sort, à l’extérieur. La jeune fille n’arrivait pas à entendre ce qu’il se disait, néanmoins, la discussion était pour le moins animé par moments.
Finalement, le grand Edain qui avait attrapé Yàvië rentra le premier, le visage déterminé. La femme le suivait et elle affichait une mine plus agréable, presque souriante. Les deux autres semblaient tout à fait mécontents. L’un d’entre eux maugréa en la pointant du doigt :
« - Toi, maudit petit rat fouineur ! Tu ne t’en tireras pas comme ça. Si un seul des nôtres est pris par ta faute, je m’occuperai personnellement de ton cas. »
La jeune femme intervint :
« - Laisse la donc en paix, Thod et va t’aérer l’esprit.
- C’est ça, je m’en vais m’occuper d’ELLE puisque le petit rat a plus d’importance à vos yeux. . »

Il claqua la porte bruyamment en franchissant une porte menant dans une autre aile de l’immense propriété.

Le grand blond n’avait pas tiqué. Il s’accroupit pour arriver à se mettre à la hauteur de Yàvië, soupira, avant de s’adresser à elle d’un ton extrêmement sérieux.
« - Quel est ton nom ? »
Yàvië était fière de sa réaction tout à l’heure et elle se raccrocha à ce qu’elle avait énoncé pour renforcé sa détermination. Sans se démonter, elle répondit :
« - Yàvië, monsieur.
- Yàv… Yàvië ?
- Oui monsieur. Et vous c’est Ormen, c’est ça ? »

L’homme avait affiché la même mine bizarre que lorsqu’il l’avait regardé Yàvië la première fois.
« - Ormen, oui. On ne te fera pas de mal, Yàvië, si tu n’essaies pas de t’enfuir. Alors, n’essaye même pas parce qu’il faut que tu comprennes qu’on prend un risque immense en te laissant la vie sauve… Et on ne vaudrait pas mieux que ceux que l’on combat si on s’abaissait à cela. Cela dit, tout le monde n’est pas de cet avis ici alors..
- Vous voulez me retenir prisonnière ici ? »
s’indigna Yàvië. « Je refuse ! Il n’en est pas question ! Je refuse de laisser tomber les autres !!! » s’emporta-t-elle.
Ormen tourna la tête vers la jeune femme, d’un air entendu qui signifiait « qu’est-ce que je vous avais dit !». A son tour la jeune femme s’agenouilla :
« - Et quel autre choix avons-nous ? Nous ne savons pas si nous pouvons te faire confiance ?
- Alors vous pouvez en finir tout de suite. Parce qu’à moins de m’ligoter ou de m’enfermer, je m’enfuirai à la première occasion. Vous ne me tuez pas moi, mais si je ne retourne pas auprès des autres, c’est eux que vous tuerez, sans même lever le petit doigt. »


Un silence de plomb s’installa dans la pièce. Les autres se regardaient, l’air maussade. Yàvië devait retourner là-bas, elle refusait d’abandonner ceux qui représentaient sa seule famille. Il fallait qu’elle trouve une solution. Elle réfléchissait à toute vitesse et soudain, elle se figea, et tout aussi sérieusement qu’Ormen, s’adressa à lui d’un air farouchement déterminé :

« - Vous ne pouvez pas remplacer Selma à l’orphelinat n’est-ce-pas ?
- Non, déjà, il s’en est fallu de peu pour que nous ne soyons pris nous-même. Renvoyer quelqu’un serait pure folie.
- Un adulte, oui. Mais pas si c’est moi. Je fais déjà partie de l’orphelinat. Personne ne pourra se douter de rien. Vous continuez à nous fournir les vivres. Moi, je viens les récupérer et en échange, je ferai tout ce que vous demandiez à Selma. »

Ormen, interloqué, resta pensif, à regarder ce bout de jeune fille dont l’enfance semblait pourtant loin derrière elle. La jeune femme, elle, peinait à s’empêcher de rire.

Avant le lever du jour, Yàvië franchissait le portail rouillé de l’orphelinat, fière de la tournure prise par les évènements et les yeux remplis de défis. L’air empestait la fumée nauséabonde et il restait à mater les plus grands, pour s’imposer comme maîtresse des lieux. Pas une mince affaire, la force physique n’était pas de son côté. Mais qu’importe, elle était la plus maline et elle faisait partie des fidèles maintenant ! Eux, même adultes, ils avaient bien fini par se ranger à ce qu’elle avait décidé.
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Message Publié : 13 Avril 2017, 18:59 
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:applaudit: J'adore !
Et je commence à mieux cerner ce que tu attends de mon perso ....
:lecture:
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Message Publié : 29 Avril 2017, 00:14 
Hors-ligne Scribouillard
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Yàvië était en proie à une terrible tourmente.
Grâce à elle, depuis un mois, les petits pensionnaires de l'orphelinat avaient de quoi manger à leur faim. Elle avait âprement négocié avec les Fidèles et désormais, ce n'était pas un mais deux chargements qui les approvisionnaient chaque semaine.
Elle était devenu une héroïne aux yeux de ses amis et jouissait d'une popularité exceptionnelle auprès des autres enfants. Rien ne la rendait plus heureuse.
Hélas, son bonheur fut de courte durée. Sa situation faisait des envieux parmi certains adolescents. L'un d'entre eux en particulier ne cachait plus son hostilité à son égard. Voran mesurait bien trois têtes de plus que Yàvië et pour subvenir à ses besoins, lui recourrait sans état d'âme à l'extorsion ; racket et agression étaient devenus son crédo, qu'il n'hésitait d'ailleurs pas à mettre en œuvre même sur les autres enfants.
Yàvië le haïssait. Elle le soupçonnait d'être à l'origine de la mort de Selma, sans avoir pu réunir de preuve à ce sujet. Néanmoins, le gamin voilait à peine son discours en faveur du roi. Il haïssait les fidèles, vendant toute information qu'il pouvait glaner à leur sujet aux milices royales.
Après sa dernière livraison, il avait coincé Yàvië dans la grange, pour lui demander où elle obtenait les vivres. Comme à son habitude et devant le flegme de la jeune fille, il avait commencé à la molester. Heureusement, les autres lui étaient tombés dessus et il avait battu en retraite.
Mais il n'en était pas resté là.

Emaël était venu la prévenir, l'air décomposé. Il avait surpris Voran annoncer qu'il comptait la suivre, la prochaine fois qu'elle partirait chercher un chargement, pour découvrir ce qu'elle tramait et pour lui faire payer son insolence.
Malgré la haine qu'elle nourrissait à son égard, Yàvië n'avait rien fait pour alimenter leur rivalité.
Nous devrions nous entraider plutôt que perdre notre temps dans ces querelles enfantines... se martelait-elle.

Mais elle était désormais dos au mur, rien ne pouvait résonner cette engeance là. Ce vaurien mettait en péril les Fidèles, et elle avait juré de protéger leur secret en échange de leur confiance et de leur aide. Cette fois, il avait franchi la ligne rouge. C'était lui... ou elle.
Elle avait tourné le problème en tous sens toujours cette même conclusion s'imposait.
Finalement, elle s'y résolu. Sa décision prise, elle avait retrouvé ses esprits.

Yàvië n'avait aucune chance dans un affrontement singulier. Heureusement, Voran ne brillait pas par son intelligence.
Il lui fallait un plan. Un plan qui dissuade également les autres de remettre en cause son autorité si jamais elle réussissait à se débarrasser de cette brute.

La matinée de son départ pour la ferme où elle recevait le chargement, elle commença par faire courir la rumeur que Voran était à l'origine de l'arrestation, et donc de la mort, de Selma. Elle argumenta habilement, jouant sur crédulité de ses pairs si bien qu'en très peu de temps, la plupart d'entre eux jetaient des regards mauvais en sa direction. La veille, elle avait soigneusement repérer le trajet qu'elle allait emprunter le lendemain matin. Elle guetta alors le moment où l'un des gamins osa enfin expliquer à Voran les accusations qu'elle avait portées à son sujet.
Elle se précipita à cet instant vers la grange et fit claquer les rennes du cheval qui tirait le chariot. Il la suivrait, c'était certains, et complètement aveuglé par sa rage de surcroit. A brides abattues, évitant tant bien que mal passants et autres convois, elle atteignit enfin la bordure de la capitale. Elle délaissa le chariot, bien en vue, près d'un entrepôt désaffecté, bordé d'une haies mal entretenue. Elle entra dans le bâtiment pour en ressortir aussitôt, se glissant dans l'épaisse végétation, point de passage obligé pour rentrer dans le bâtiment. Elle dégaina sa dague et ne fit plus un mouvement.
Son cœur battait à tout rompre. Elle avait peur, mais sa détermination et son instinct de survie étaient les plus fort.

Voran approchait en marchant d'un bon rythme, sans aucune intention de dissimuler sa présence, rasséréné par le fait qu'il n'y avait pas âme qui vive dans les alentours.
Déjà, il ricanait. Il était de cette espèce qui se réjouit de la souffrance des autres. La main de Yàvië se serra de rage autour de la poignée de son arme. Il passa devant elle sans la voir.
Maintenant, ou jamais !

Yàvië bondit sans un bruit, elle fut sur lui en un éclair.
L'instant d'après, Voran gisait à terre, la dague plantée dans le dos.
La jeune fille resta là, immobile, à gérer toutes les émotions qui la traversait en cet instant. L'effroi faisait peu à peu place au soulagement.
Elle écarta, non sans mal, tous les doutes qui l'avait tiraillé ces derniers jours.

Elle n'avait pris aucun plaisir à le tuer.
Elle avait fait « ce qu'il y avait à faire »
.
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Message Publié : 29 Avril 2017, 10:05 
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Message Publié : 15 Mai 2017, 00:02 
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Yàvië fêtait son seizième anniversaire demain. Elle aurait déjà dû quitter l'orphelinat l'an dernier, normalement, car les enfants n'y étaient admis que jusqu'à l'âge de 15 ans.
Elle avait fini de préparer ses affaires et pour sa probable dernière nuit dans la capitale, elle avait choisi de se rendre sur les hauteurs de la ville, comme elle l'avait fait si souvent, petite, pour se nourrir de la vue des jardins du palais et surtout, de Nimloth.
L'arbre avait laissé un vide immense, particulièrement pour Yàvië. Sa disparition était devenu pour elle le symbole de l'incarnation du mal au sein de l'île. Un souvenir des choses perdus, détruite par les hommes corrompu. Elle y avait beaucoup pensé et cela lui avait donné la certitude qu'elle se battait pour une cause juste, qu'elle résistait avec les fidèles, contre ce mal.
Elle s'était accrochait à ce mauvais souvenir, chaque fois qu'elle avait douté. Car comment ne pas sombrer soi-même dans l'obscurité quand son propre chemin est parsemé de... morts.
Voran le premier.
Puis vint le tour de l'homme qui avait essayé de tirer profit des gamins de l'orphelinat pour espionner les fidèles, sans même savoir que c'est exactement l'inverse que Yàvië faisait.
Un garde qui commençait à se douter de se qui se tramait.
Ensuite vinrent les cibles qui n'avaient rien à voir avec la vie de l'orphelinat. Car Yàvië avait plus que prouvé son adhésion à la cause des fidèles. Elle finit par connaître la majorité de ceux qui vivaient, dangereusement, dans la capitale. Et elle se fit un devoir de les protéger. Lorsqu'il n'y avait pas le temps d'avertir Ormen ou ses hommes pour qu'ils se chargent du sale boulot, elle élimina elle-même ceux qui s’apprêtaient à dénoncer ce qu'elle appelait ses "frères".
Finalement, en grandissant, elle œuvrait de plus en plus seule. Il n'y a que lorsqu'un doute subsistait sur une cible potentielle, qu'elle se contentait de donner toutes les informations qu'elle avait sur elle pour que les autres prennent le relai.
Ses victimes ne se doutaient de rien. Comment soupçonner une fillette de son âge - Yàvië ne faisait rien pour paraître plus âgé - d'être un assassin ?
Elle était aisément et très bien informée, par les gamins de l'orphelinat, qui lui devait des conditions de vie bien meilleures. Plus personne n'avait contesté son autorité depuis la mort de Voran.

Et voilà que maintenant, il lui fallait quitter les lieux où elle avait toujours vécu. Elle avait eu la promesse que les livraisons ne s'arrêteraient pas pour l'orphelinat. Elle y veillerait personnellement. Ormen, après une des leçons journalière qu'il lui donnait depuis leur première rencontre, avait prit son air étrange, pensif :
« - Il n'y a pas grand chose de plus que je puisse t'apprendre ici. Il te faudrait désormais avoir accès à d'autres ouvrages, mieux encore, les choisir par toi-même. Tu as fais des progrès fulgurants. Mais rien d'étonnant à cela n'est-ce pas ? Je n'en attendais pas moins de toi après notre première rencontre. » Et Ormen resta quelques secondes à la regarder fixement, comme s'il n'avait pas dit tout ce qu'il aurait aimé dire à ce sujet.
Il poursuivit :
« - Il est temps pour toi de te retirer de la capitale. L'environnement y devient de plus en plus dangereux pour nous. Et les soupçons ne tarderons pas à peser sur toi, maintenant que tu es ... une jeune femme. Demain, tu partiras pour Andunië, le foyer de notre résistance. »
Yàvië n'avait jamais reçu cette information mais elle s'en doutait car plus que tout autre, Sauron haïssait Elendil, le seigneur d'Andunië...
« - Nous n'abandonnerons pas à leur sort les enfants de l'orphelinat. Nous continuerons à les pourvoir. Et l'un de tes amis, plus jeune, prendra ta suite. A Andunië, tes talents se révèlerons très utile... D'une importance capitale même. »
Ormen se tut quelques instants. Il hésitait... Non pas qu'il n'avait pas confiance en Yàvië. Mais il rechignait toujours à dévoiler les informations qu'il s’apprêtait à donner. Rares étaient ceux à en avoir officiellement connaissance.
« - Ormen, c'est le nom que tu connais de moi depuis toujours. Mais en réalité, je me nomme Fëaromen. Je suis le bras droit de celui qui dirige les Fidèles. Ar-Pharazôn achèvera bientôt la construction de son immense flotte. Fort heureusement pour nous, toute son attention et ses efforts se concentrent là-dessus. Sauron en viendrait presque à le regretter, car lui préfèrerait nous éradiquer nous, les Fidèles, jusqu'au dernier. Mais l'aveuglement du roi est tel, qu'il ne lui accorde que peu de ressources à cet effet. Mais le seigneur sombre étend sa toile, contre la notre. Et il se rapproche de son but. Cela, nous ne pouvons le permettre. Il nous faut protéger notre seigneur à tout prix. Ta mission sera d'éliminer les espions à la solde de Sauron, qui cherchent à prouver le lien entre notre seigneur et nous. Entre... Elendil et nous. »
Yàvië ne laissa rien transparaître de l'émotion qu'était la sienne, elle avait bien retenu les leçons de Fëaromen. Pourtant, son cerveau bouillonnait. Elle n'avait jamais quitté la capitale, et le monde "extérieur", elle n'avait fait que se le représenter. Malgré le danger omniprésent qui régnait à Armenelos, le reste de l'île lui paraissait abstrait, moins sûr. Mais elle ressentait une incroyable fierté d'avoir été choisie par Elendil, parmi tous les autres fidèles, pour accomplir cette tâche, même s'il s'agissait d'une sombre tâche, un travail de l'ombre. Elle répondit, de sa moue fière et pleine d'assurance, comme au premier jour :
« - Elendil... Hum, je le savais. Enfin, je m'en doutais. »
Elle rendit son regard déterminé à Fëaromen, qui semblait perpétuellement en train de fouiller au fond de votre âme pour deviner le fond de votre pensée.
« - Fëaromen, c'est joli comme nom, ça te va bien. Pas la peine de me regarder comme ça. J'accepte. C'est un "honneur", si le mot honneur peut être employé pour une telle mission. Je hais les hommes de Sauron plus que tout. Je les hais depuis ce jour, sur la grand place... »
Fëaromen acquiesça, et sourit. Un fait rare pour le personnage.

Yàvië quitta l'orphelinat à la première heure après sa nuit passée sur les toits. Elle avait fait ses adieux, brefs, aux enfants. Elle ne voulait pas leur montrer sa peine de les quitter, ni les effrayer. Eux non plus, tous avaient l'habitude de ne pas faire montre de faiblesse, presque en toute circonstance.

Le lendemain, elle rejoignit la cité portuaire d'Andunië, demeure du seigneur Elendil et sa crainte du monde extérieur se dissipa aussitôt à la vue des splendide tours blanche qui entourait le port le plus proche d'Aman, la terre des Valar. Une douceur et une harmonie régnait ici comme elle n'en avait jamais connue et cela malgré la guerre.
Yàvië fut reçu directement par Elendil et Fëaromen, ainsi que la fille d'Elendil. Eux seuls connurent son identité.
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Message Publié : 15 Mai 2017, 01:56 
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!!!!!!!!!!!!!! la rencontre ! la rencontre ! raconte-nous la rencontre !!!!!
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Message Publié : 16 Mai 2017, 23:39 
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J'ai fait une erreur, que j'ai corrigé. Erika aussi, connaît ton identité.

Sur une des terrasses du palais d'Andunië, qui offraient une vue imprenable sur l'immense baie du somptueux port dont l'architecture était largement inspirée des arts elfiques, Yàvië s'avança à la suite d'Ormen, ou plutôt Fëaromen, encore ébahie de toutes les merveilles qu'elle venait d'entrevoir.
La jeune fille était impatiente de mettre un visage sur l'homme qui conduisait la révolte, et ce malgré sa notoriété, car les seigneurs d'Andunië avait toujours été connus pour leur proximité avec le pouvoir. Le père d'Elendil lui-même était un ami proche du roi et son bras droit avant que Sauron ne le corrompe définitivement.
La première chose qui frappa la jeune fille, ce fut la taille de son seigneur. Elle-même n'avait pas finit de grandir et il lui fallu largement relever la tête pour le regarder dans les yeux. Il dégageait de lui une grande force, physique mais aussi de caractère. Il semblait un roc, au milieu de la tempête, solide, imperturbable, impressionnant.

Elendil lui sourit et s'avança pour prendre sa main, afin d'y déposer un baiser de politesse.
A sa droite, légèrement en retrait, il y avait une grande jeune femme chez qui on retrouvait les traits de famille, et certainement de caractère. Elle dévisageait Yàvië comme si elle cherchait à percer le moindre de ses secrets, et son attitude, contrairement à son père, n'esquissait rien pour mettre la jeune fille à l'aise.
A sa gauche, une autre jeune femme la regardait. Elle portait une armure argentée et pourpre, son regard était impassible et elle semblait prête à bondir sur la jeune fille. Sa main reposait sur la paume de son épée.
Yàvië détourna le regard des deux femmes et tenta de se concentrer sur Elendil. Elle ne savait pas comment s'y prendre avec quelqu'un de la stature d'Elendil mais très vite, les leçons de Fëaromen lui revinrent à l'esprit et elle s'appliqua à lui adresser sa plus belle, mais maladroite, révérence.

« - Ravi de te connaître enfin, mon enfant. » dit doucement Elendil.
« - Toi qui combat depuis si longtemps à nos côté et depuis ta plus tendre enfance. »
« - M.. Merci, seigneur Elendil. »
Encouragée par cette marque de respect, Yàvië s'efforça de ne plus se laisser impressionner. Il lui arrivait, parfois, de se laisser rattraper par l'enfant qui sommeillait en elle, trop rapidement poussé par la vie vers l'âge adulte, particulièrement dans ce genre de moment.
Mais il lui suffisait de repenser à tout ce qu'elle avait déjà, si jeune, vécu et accompli pour faire preuve d'une maturité qui avait de quoi impressionner pour son âge.
« - J'ai répondu à votre appel sans hésitation dès lors que Fëaromen m'a parlé de la mission que vous souhaitez me confier. Ou plutôt, dès lors que j'ai eu l'assurance que les pensionnaires de mon orphelinat continuerai à recevoir notre aide. »
« - Et je n'en attendais pas moins de ta part. Avec tous les services que tes amis et toi nous ont rendu, sans même qu'ils le sachent, je ne les aurai de toute façon pas abandonné à leur sort. »
Elendil porta son regard au loin et sa mine devint plus sérieuse et il sembla même à Yàvië qu'il était mélancolique, presque triste. Quelque chose disait à Yàvië qu'il ne pouvait en émaner rien de bon.
« - Je te présente Lireliémiliath-Lorelenemilor Niénor, ma fille. Tu peux l'appeler Lilith car c'est ainsi qu'on la surnomme. »
Lilith fit une petite révérence, courtoise, sans cesser de fixer Yàvië intensément. La jeune s'inclina à nouveau généreusement.
« - Honoré de vous rencontrer, mademoiselle. »
« - Tout l'honneur est pour moi. » dit Lilith, d'un sourire énigmatique.
« - Et voici Erika, qui est chargée de ma protection personnelle. » Erika se contenta de hocher la tête à son égard, d'un regard qui signifiait qu'au moindre geste suspect, la jeune fille se ferait étriper.
Elendil poursuivit :
« - Hélas, tous ne pourront être sauvés... »
« - Vous parlez des enfants ? » s'inquiéta immédiatement Yàvië.
« - Je veux parler des enfants, oui, et plus généralement de toutes les personnes qui composent notre peuple. En particulier ceux qui sont restés fidèles, de près ou de loin, aux Valar dans leur cœur. Tu n'es pas sans connaître la folle ambition que nourrit notre roi. Son immense flotte, qu'il croit invincible, sera fin prête, très bientôt et il va conduire Numenor à sa ruine. Aussi, je prépare de mon côté un projet tout aussi fou, qui donne l'espoir d'une rédemption à une partie d'entre nous...
Tu connaîtras le moment venu, les détails de ce projet dont je garde le secret avec la prudence la plus extrême. Sauron sent l'heure de sa gloire se rapprocher et il cherche à connaître, par tous les moyens, ce que nous tramons. Ses espions sont partout, et prennent tous les risques pour nous infiltrer. Il y avait très peu de personnes à qui je pouvais confier la mission dont je vais te charger, car peu nombreux sont ceux à qui je peux me permettre de révéler la fonction que j'occupe dans l'ombre. »

Yàvië crut entendre un grognement de protestation de la part de la femme à gauche. La jeune fille songea cependant à ce que venait de dire le seigneur d'Andunië.
« - Je suis honoré de votre confiance. Une confiance que j'ai acquise... » elle hésita, puis reprit déterminée, « dans la misère et dans le sang. Je suis heureuse d'apprendre qu'il y a encore de l'espoir, fut-il extrêmement mince. N'est-ce pas l'essence même de notre combat ? J'ai appris à me contenter de peu. »
Elle détourna le regard d'Elendil vers les jeunes femmes, revigorés par les paroles qu'elle venait de prononcer et qui mettait en lumière toute la force de sa détermination, cette détermination qui lui avait permis de survivre dans un monde profondément hostile.
Erika sembla se décrisper légèrement tandis que Lilith arborait un visage qui ne souriait plus et dont il était impossible de deviner la pensée.
« - Fëaromen n'a cessé de me parler de toi depuis qu'il t'a rencontré et je vois enfin de mes propres yeux qu'il n'avait rien exagéré à ton sujet. J'étais... très sceptique à te confier cette mission. Pas en raison de la prudence qui m'habite, car j'ai une foi aveugle en mon ami. Mais parce distribuer la mort n'est certainement pas une chose que je prend à la légère. Et cela ne devrait pas être l’œuvre... d'une enfant, n'en sois pas offensée, même une enfant que la vie a précipité dans l'âge adulte. Mais ainsi va notre époque. Nous courrons après le temps, la moindre hésitation peut être fatale à la survie des Edain et voilà qui m'a conduit à te choisir, toi... Et je tenais à te faire savoir que ce n'est pas de bonne grâce. »
Yàvië avait du mal à saisir où Elendil voulait en venir, probablement parce qu'elle s'était habitué à mener une vie où la mort était comme son ombre.
« - Inutile de vous torturer, seigneur Elendil. J'en suis venu moi-même à adopter ce style de vie et finalement, il en ressort un grand bien pour moi car ne suis-je pas là, à vos côtés, à avoir la chance de nourrir l'espoir que vous nous avez donné ? Mais dîtes m'en plus sur ma "mission". Fëaromen... » elle buta sur le nom auquel elle avait décidément du mal à s'habituer, « ne m'a pas dit grand chose. Seulement que je devrais traquer et éliminer les espions dont vous m'avez parlé. »
Le seigneur d'Andunië hocha la tête :
« - Tu prendras demain la fonction de servante à la cour de ma maison. Personne ne pourra ainsi soupçonner ta véritable mission. Lilith va se charger de te donner ce soir, les rudiments de la conduite à tenir, rien de bien compliqué. La plupart du temps, tu seras libre de choisir comment remplir tes fonctions de servantes. Observes, écoutes et regarde-nous. Les seules personnes qui connaissent ta véritable mission sont ici. Chaque fois que tu penseras avoir démasqué un espion de l'ennemi, avises l'un d'entre nous discrètement. Si nous tombons d'accord alors... Il faudra faire disparaître l'intrus dans la plus grande discrétion. »
Yàvië se sentait soulagée. Certes, il lui faudrait quelques jours pour se familiariser avec ce nouveau milieu, mais ce qu'on lui demandait n'était rien d'autres que ce qu'elle savait faire le mieux. Ce qu'elle avait commencé à faire, hélas, il y a déjà longtemps.
« - Entendu. » répondit-elle simplement.

Le silence s’abattit sur la terrasse. Elendil finit par esquisser un sourire d'encouragement :
« - Tu ne manques de cran. Ce sont les personnes comme toi, qui me donnent l'énergie de mener le combat qui est le notre. Bienvenue parmi nous. »
Yàvië s'inclina profondément puis regarda la fille du seigneur d'Andunië, une pointe de défi dans les yeux :
« - Est-ce que je vous suis ? »

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Voilà, c'est l'épilogue de ces flashback qui je l'espèrent, t'ont apporté les réponses que tu attendais. Je ne rentre pas en RP dans le détail des "codes" qui ont pu être mis en place à l'usage, pour identifier les cibles que Yàvië a dû assassiner. Je dirai simplement que cela s'est fait naturellement. Par exemple, au début, Yàvië s'isolait dans une pièce avec un des quatre personnages pour dévoiler ce qu'elle avait appris sur un espion potentiel et expliquer ce qu'elle prévoyait pour le faire disparaître. En fonction de l'importance de la cible et de la fiabilité des informations qu'elle avait recueilli, cela pouvait demander une concertation à 4, avec Elendil. Ou pas. Il faut s'imaginer une cour composée essentiellement de gens de confiance et où les nouveaux venus étaient très surveillés donc un environnement propice à l'accomplissement de ta mission. Mais aussi un environnement stressant et oppressant, étant donné les enjeux. La moindre fuite signifiait l'échec tout entier du projet d'exil d'Elendil et des Fidèles.
Pour les assassinats, tu peux imaginer par exemple, une dague dans le cœur et un coussin pour étouffer les cris dans le sommeil. Une chute mortelle depuis une terrasse haut perchée, ou encore un empoisonnement discret, une flèche dans le dos dans un jardin discret.
L'idée, c'est qu'avec l'habitude, Yàvië agissait de plus en plus seule, car elle était capable d'identifier avec certitude les espions par ses propres moyens puis de les éliminer sans même en aviser, avant, Elendil, Fëaromen, Erika ou Lilith. Parfois aussi, eux ont pu te donner des cibles qu'ils avaient identifié car ils étaient les premier en alerte, tout comme l'ensemble des fidèles à la cour d'Elendil.
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Message Publié : 17 Mai 2017, 01:18 
Hors-ligne Administrateur
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Localisation : Limousin
un poil de RP avec les joueurs concernés serait bienvenu
au final, combien des orphelins ont pu embarquer avec nous ?
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Message Publié : 17 Mai 2017, 09:21 
Hors-ligne Scribouillard
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Votre dévoué scribe, conteur, maître du jeu

Inscription : Mai 2015
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le HRP en spoiler stp.
A la connaissance de Yávië, aucun autre.
Je considère qu'une description RP supplémentaire est inutile. Ce sera à vous de construire votre relation en extrapolant sur ce que j'ai posé comme base ici. Surtout que le contexte sera complètement différent. Pendant très longtemps il n'y aura que très peu de cibles pour Yávië à l'intérieur du royaume. T'es premières mission seront dans les royaumes neutre ou ennemis extérieurs car les Fidèles qui ont suivi Elendil ont été triés sur le volet. La menace intérieure sera très faible alors que c'était tout l'inverse sur Numenor.
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