Ankhorn continua de mener les siens, toujours anxieux, le long de la route de l'est. Néanmoins, à mesure que les trois monts de l'Emyn Beraid se dessinait, son cœur s'apaisa alors qu'il s'approchait du territoire de Gil-Galad. Il aimait profondément ce havre de paix. Il y avait toujours trouvé un repos serein et des conseils avisés au temps des choix les plus difficiles qu'il avait dû faire ces derniers temps.
Une partie de l'avant garde s'approcha à nouveau. Parmi eux se trouvait Dolor, entourés de cinq membres de la garde personnelle de Gil-Galad, dont Galdor l’émissaire de Círdan. L'armure dorée des elfes brillaient de mille feux et il ne semblait point fatigué par l'effort d'une marche qui avait certainement dû être une course.

Galdor salua Ankhorn le premier :
« Salutation Valdae, c'est une joie de vous revoir parmi vous, entouré des vôtres. Vos efforts n'ont pas été vains, nos sentinelles sont désormais déployées tout autour de vous et vous êtes hors de danger. »

Dolor lui, semblait fatigué mais soulagé.
« Ankhorn, ravi de te revoir, de tous vous revoir sains et saufs. Je me suis fait un sang d'encre, car nous avons passé le pont peu avant que l'accès en soit interdit par les troupes de nos frères noirs. Je ne pouvais plus faire marche arrière pour vous prévenir, sans perdre un temps précieux. Aussi, nous avons poursuivi aussi vite que possible. Il y a beaucoup d'agitation à Mithlond, les elfes ont accueilli des rescapés de Numenor. Nous n'avons pas eu le temps d'être présenté à eux et je n'ai pas pu voir Gil-Galad, qui était fort occupé avec le Elendil, le seigneur d'Andunië. Nous sommes restés prudents, et discrets. Galdor nous a vite rassuré et il été prévenu de notre arrivée. Il a tenu à nous accompagner ici. Merci encore. » dit-il à l'attention de l'émissaire.

« Elendil a donc survécu. Les rumeurs disaient qu'il était le chef des fidèles sur l'île et les Noldor me l'ont confirmé. Nous connaissons donc enfin le nom du mystérieux bienfaiteur qui nous approvisionnait en secret via la guilde des Aventureux. »

Galdor inclina la tête brièvement.
Il s'expriman en Sindarin, sachant très bien que l'ensemble des personnes en présence le maîtrisaient parfaitement.

« Ne vous inquiétez plus pour votre ravitaillement. Un convoi est parti peu après nous, chargé de vous approvisionner pour le reste de votre marche. Et ne nous remerciez pas, les espoirs de paix de l'Eriador reposent en grande partie sur les épaules de votre peuple. Les elfes comme les hommes ont tout intérêt à y travailler, car notre sécurité n'est que relative et "l'Ennemi" ne tardera pas à recouvrer ses forces. Votre peuple représente les dignes descendants des Edain. L'arrivée d'Elendil et votre installation prochaine sur les Terres avoisinant les nôtres porte le signe de la volonté des Valar. J'ai vu de mes propres yeux le descendant de Thorondor, le roi des cieux, accompagner le navire de Gil-Galad lorsqu'il était en route pour rejoindre Elendil. Assurément, des jours meilleurs se présentent devant vous. »

Les paroles rassurantes de l'émissaire de Círdan faisait l'effet d'un baume pour l'âme des Edain présents, en fuite depuis maints jours.
La marche reprit, mes gens allaient le cœur plus léger et Ankhorn pouvait enfin s'accorder un repos moins tourmenté. Ses efforts étaient enfin récompensés. La douleur à son épaule gauche néanmoins, ne lui fit pas oublier qu'il devait se hâter de rejoindre Mithlond car la plaie avait du mal à cicatriser.

Suite des aventures des rôdeurs ici : [RP] Ch2a : Le conseil de l'alliance