Le "malfrat" qui ne se montre nullement hargneux répond toujours le plus calmement possible malgré sa situation pour le moins inconfortable.

« Aucune idée, il nous est pour ainsi dire tomber dessus en passant à travers les branches. Je ne savais pas qu'il y avait de tels êtres ici. Peut-être est-ce un émissaire des Dieux... »

Les sourcils de Roza se lèvent alors qu'elle regarde tour à tour le prisonnier et Brand.

Lorsque la conversation tourne sur d'autres sujets, elle ne peut s'en empêcher et elle intervient.

« Hé, Brand, de quel destin parle-t-il, hein ? »

Ses yeux se tournent vers les enfants esclaves, à la recherche de marques similaires.

Anselme se tourna vers les enfants.
« Oui c'est bien Peldora qui me guide, elle vous guidera aussi si vous le souhaitez. Nous allons vous mener en lieu sûr, mais pour cela il faut prendre des forces, alors ]mangez un morceau, buvez un peu d'eau et reposez vous un court moment. »
S'adressant à Rajic d'un regard bienveillant.
« Je compte sur toi pour organiser tout cela dans l'ordre et le calme, comme l'apprécie la Déesse... »

Murmurant une nouvelle foi sa bénédiction, il proposa à Rosa d'examiner ses blessures pour la soigner, profitant du matériel qui était déjà auprès de lui et qu'il avait utilisé avec Hector...

« Ô, d'accord... » dit Roza, ses yeux ne quittant pas Brand.

Hector s'était tu. Il laissait ses compagnons gérer les enfants et le prisonnier car ils avaient l'air de s'en sortir.
Il s'adossa contre un arbre et pris un peu le temps de souffler, en laissant ses sens en alerte.
Perception 56: Elzibio lance 1d100 et obtient 68 (68)

Il prit néanmoins le temps de répondre aux interrogations de la jeune Elisa, mais sa réponse était presque autant une question destinée à ses camarades.
« Je... J'imagine qu'on va l'enterrer ? »

Brand se tourna vers Roza pour lui expliquer ce qui attendait ces enfants. Il parla à voix basse pour éviter que ceux-ci l'entendent : « Les Colonies Washars sont toujours à la recherche d'enfants pour grossir leurs rangs. Ils leurs donnent une sorte de drogue, très similaire à ce que nous a fait mangé ce chaman dans la jungle, et qui les rends dociles. Ca leur permet de constituer des armées disciplinées et n'ayant aucune peur de mourir. »

Il marqua une pause puis ajouta amèrement : « J'ai moi même été sous leur emprise pendant de nombreuses années, combattant sous leur joug. J'ai réussi à m'échapper, mais nous sommes tous marqués à vie de cette expérience... »

Il se passa la main dans le cou, sur sa marque encore sanguinolente de sa rencontre avec le Maitre. Puis il conclut : « Cela s'est passé il y'a de nombreuses années, je ne pense pas qu'ils me recherchent encore activement, mais je ne souhaite pas me retrouver confronté à eux à nouveau. Je suis préoccupé par ce Maitre, un dirigeant des Colonies, qui a réussi à s'enfuir. Nous devrions partir d'ici au plus vite avant qu'il ne revienne avec du renfort. Je ne suis pas sûr qu'il soit raisonnable de perdre du temps à enterrer cet homme-oiseau. »

Il glissa également à ses compagnons : « Amenons ces enfants en lieu sûr dans le village le plus proche et déguerpissons, chaque seconde passée ici nous rapproche d'un grand danger. »

Roza hoche la tête aux paroles de Brand.

« Alors, on apporte le cadavre de l'homme-oiseau dans un chariot, ou... »

Anselme après avoir enjoint les enfants à se sustenter et prendre un peu d'eau se gratta la tête aux propos de Roza.
« Chargeons l'homme oiseau dans un chariot et nous lui donnerons une sépulture propre une fois sorti de ce coin. » Rejoignant ainsi la proposition de Brand de ne pas rester dans le secteur, histoire de ne pas faciliter la tâche de l'homme en noir.

Il ajouta: « Brand je peux examiner tes blessures dès maintenant à moins que tu ne préfères que ce soit loin d'ici. »

Tout en disant cela, il passa ses bras sous les aisselles de la créature tombée du ciel et la souleva légèrement pour la trainer vers l'un des chariots. Avec une délicatesse surprenante, il installa le défunt dans un chariot dont il se chargea de bloquer la porte à barreaux en position ouverte à l'aide d'une solide lanière de cuir.
« Je ne voudrais pas emprisonner son âme si celle-ci ne s'est pas déjà envolée... »

En réponse à la question de Roza, Brand approuva la proposition du dévot. « chargeons-le dans le chariot et avançons. Nous l'enterrerons lorsque nous aurons mis de la distance avec ce lieu. »

Il aida Anselme à porter le corps de la créature en le prenant sous son autre épaule, et l'aida à le déposer dans le chariot. Puis il répondit à sa question : « je veux bien que tu jettes un œil rapide, au moins pour évaluer si il faut plus de temps ou non pour me rafistoler. »

Hector se leva péniblement et monta dans le chariot.

« Soit. Allez on se taille ! En plus j'ai faim. J'ai comme qui dirait un petit "creux" à l'estomac. »

Alors que le groupe se préparait à se mouvoir, Anselme prit quelques instants pour faire s'asseoir Brand devant lui et examina ses blessures.

Une fois ceci-fait il désigna du menton le malfrat toujours ligoté à un arbre.
« Et celui-ci, nous le mettons dans un chariot fermé ? »

Laissant Brand choisir le futur du brigand, il repositionna les cadavres dans une position décente et adressa une prière à Peldora pour le repentir de leur âme.

Brand se laissa ausculter, et s'interrogea.

Nous ne prenions pas de prisonnier avec les colonies Washar... Je pense que c'est le moment de montrer que nous valons mieux que ça.

Il se releva et s'approcha du malfrat attaché contre un arbre. Il dégaina son épée d'un air menaçant et la pointa sur la gorge du bandit. Il hésita pendant quelques secondes, puis lui dit : « quel est ton nom ? » Puis, peu importe la réponse, il compléta « ne me fait pas regretter mon geste. » Puis il asséna un coup du pommeau de l'arme dans la tempe de l'homme, juste assez fort pour l'assommer pendant quelques dizaines de minutes. Enfin il trancha les liens qui le retenait afin que celui-ci soit libre lorsqu'il se réveillerai.

« Partons. » dit-il finalement à ses compagnons.

Roza regarde le geste de Brand avec appréciation.

« D'accord, on y va! Allons-y, nous tous! »

Elle est plein de questions pour les enfants et a propos l'homme ailé. Mais pour le moment, elle est contente de rester inhabituellement silencieuse.

« Je m'appelle Karl », puis Brand scella le destin du malfrat en un coup de pommeau sur la tête, décidant de le laisser en vie. Anselme, dévot de Peldora nota très certainement ce geste de pure miséricorde.

Le petit groupe se retrouva alors avec une étrange créature humanoïde ailée, morte, dont le corps fut déposé dans l'un des chariots-cages, et les corps du second malfrat et de Trombec furent sommairement déposé à même le sol sans sépulture.
En rangeant les affaires de tous, vous récupérez quelques pièces qui seront vite dépensées au fur et à mesure de votre voyage et une sacoche en cuir moulé de belle facture oubliée à même le sol, certainement dû au départ précipité du maître esclave. Une petite lanière de cuir souple la maintient fermée et une fois celle-ci défaite vous y voyez quelques racines à la chair blanchâtre.

Puis la caravane se mit en marche, les adolescents restant pour moitié dans un des chariots-cages, pour l'autre autour de la caravane, marchant, ou installés sur les tonneaux d'eau et de nourriture ou bien encore sur les chevaux des malfrats.

Tout en suivant un cours ruisselant d'eau fraîche, votre route vous fait franchir une terre vallonée et caillouteuse parsemée ça et là de bosquet d'arbres. A des dizaines de kilomètres de là à l'Est s'étend les immenses montagnes escarpées appelées les Hauts Pics, des terres réputées invivables et impraticables.
Le reste de la journée s'écoule lentement, les adolescents restant la plupart du temps silencieux. Petit à petit K'Man, la vieille lune rouge remplace Lu'Mnar l'astre de lumière, et ce faisant tout prend une teinte rougeâtre habituelle des terres de Ka'Andark. Les ombres se font plus sombres, et chaque mouvement est un comme un tableau vivant emprunt de mystère.
Ici point de vie humaine, il va falloir dormir à la belle étoile dont la plus brillante est Ey'a l'étincelle de vie.

Alors que vous cherchez un coin propice où passer la nuit, vous apercevez une lumière de feu de camp non loin de là.
Quasiment au même instant, Rajic s'approche d' Anselme. « Père Anselme, je crois que Orwan ne se sent pas bien ».
Anselme s'approche alors d'un jeune d'une douzaine d'années aux cheveux blonds courts et crasseux, allongé dans un des chariots-cages et portant tous les stigmates d'une fièvre importante.
« Il n'a pas mangé de la journée et transpire énormément, et là il n'ouvre presque plus les yeux » s'inquiète Rajic.

Anselme qui était monté dans le chariot, laissant le soin à ses compagnons de gérer la reconnaissance vers la lumière du feu de camp, s'agenouilla auprès du garçon brûlant de fièvre. Après avoir rincé ses mains avec un peu d'eau de sa gourde, il essaya de faire boire un peu l'enfant. Commençant à chantonner, dans un murmure, une prière il l'examina en détail pour tâcher de déterminer le mal dont il était atteint.

Durant le trajet, Brand saisit la besace qu'ils avaient récupéré, et qui appartenait probablement au maître qu'ils avaient mis en fuite. Il examina les racines blanchâtres et essaya de se rappeler si celle-ci lui disaient quelque chose.


En apercevant le feu de camp au loin, il glissa à ses compagnons : « nous ne devrions pas prendre plus de risques avec les enfants, pas sûr qu'il soit prudent de nous approcher de ce feu de camp. Cela-dit, nous ne marcherons pas beaucoup plus cette nuit, et il vaudrait mieux savoir qui sont les personnes proches desquelles nous allons camper. Je ne voudrais pas qu'ils nous aient vus ou entendus et qu'ils profitent de la nuit pour nous dérober ou nous attaquer. »

Il les regarda d'un air indécis. Sa nature taciturne lui commandait de dormir seul à la belle étoile, mais la menace que représentaient ces personnes autour de ce feu de camp ne pouvait pas être prise à la légère.

Puis il ajouta : « il faudrait également se poser, faire du feu, et soigner ces jeunes qui n'ont pas l'air en forme... Il faudra aussi enterrer cet homme-oiseau, nous n'allons pas le transporter jusqu'à ce qu'il se décompose... »

Quand elle entend Brand dire qu'ils ont l'intention de camper ici et de commencer à faire les corvées. Roza commence à trouver des moyens de se soustraire au travail.

« Hector, écoute mec. Et si toi et moi allions voir ce feu de camp ? On est assez sournois... laisse ces grands gars creuser leurs trous. »

Hector exhiba la plaie qui lui traversait le torse. Et répondit à Roza.

« Ouai bah à partir de maintenant, vos missions de reconnaissance, j'me les taille en biseau ! »

Il se rassit en serrant les dents.
Il marqua un temps avant de soupirer.

« Je peux pas t'accompagner, Rozy. Je vais nous faire repérer. Fais gaffe. »

Ce putain d'Hector, il a bien dû s'faire trouer l'estomac, mais il doit avoir aussi un trou dans la caboche pour pas voir mes signaux aussi clairs qu'un feu d'artifice dans le noir !

« D'accord, d'accord. Reste là avec ton trou et tes mecs alors. J'y vais seule. »

Roza part voir l'autre camp. Pas si près qu'elle puisse compter leurs bijoux, juste assez près pour voir qui ils sont et s'ils pourraient causer des ennuis.

La déduction de Brand fut la bonne lorsqu'il examina les racines à la chair blanche.

Anselme s'aperçut que le jeune Orwan souffrait d'une infection à un pied suite une blessure mal soignée. Soigner la blessure serait un jeu d'enfant pour Anselme, mais son sang était maintenant infecté et la gangrène n'était pas loin.

Roza profita de ce temps-là pour aller jeter un oeil au feu de camp non loin de là. Elle s'attendait au pire et préféra donc y aller sans se faire voir pensant découvrir une bande ou bien peut-être même le Maître esclavagiste.
Elle fut étonner de voir un homme complètement seul, assis tout prêt d'un feu où rôtissait un cochon sauvage. Non loin de là une couche ainsi qu'un baluchon étaient posés à même le sol, et un cheval de selle était attaché à un arbre.
L'homme semblait jeune, la vingtaine, et ses blonds cheveux mi-longs étaient tenus par un bandeau autour de la tête. Il portait des vêtements de voyage.
Il sifflotait, l'air enjoué, malgré le danger de voyager seul.

« Toi ne bouge pas »dit-il subitement.
Puis il se leva promptement le corps tourné dans la direction de Roza.
« Je reviens vite, il faut que j'aille pisser » dit-il la tête tournée vers le cochon rôti.