Se séparant de Trombec et des esclavagistes, Roza souffle un baiser en plaisantant: « Une autre fois, Trombone. Amuse-toi avec tes enfants. »


« Cela me semble bon. Ma dernière idée ne nous a donné qu'un mauvais goût dans la bouche à force de sentir ce connard de Trombec. »

Pas convaincu de l'intérêt des informations apportées par Trombec par rapport aux risques pris, Brand desserra les dents une fois à une distance convenable de l'homme en noir.

Son estomac fit un nœud supplémentaire au moment ou Roza provoqua "subtilement" Trombec, et il poussa par la taille pour partir au plus vite de ce lieu et l'empêcher d'en faire plus.

A la proposition d'Anselme il acquiesça : « bonne idée, nous ferons peut-être une meilleure collecte d'information qu'à l'instant. »

Il se passe une main dans le cou et essuya le sang qui y perlait, puis ajouta : « je ne suis pas non plus contre faire examiner mon cou... »

L'homme en noir au regard bleu acier, et ses hommes dont Trombec attendent patiemment que chacun d'entre vous repartent sagement d'où vous étiez arrivés.
Artos ne peut s'empêcher d'avoir un frisson lui parcourir l'échine tandis qu'il lui tourne le dos.
Vous franchissez l'angle de la rue sans qu'il ne se passe quoique ce soit, certainement soulagés de ce dénouement.
Sur le chemin du retour surgit Hector, un brin éssoufflé.
« J'avais contourné le bâtiment pour les prendre à revers au cas où cela tournerait mal mais cela m'a pris beaucoup plus de temps que prévu. Heureusement que rien n'est arrivé... »

Décision est alors prise de trouver un temple de Sokan, le Dieux protecteur de l'Empire du Nord.
Votre recherche se retrouve cependant vaine. Tout au plus, après avoir pris renseignement auprès de la faune locale grâce à Roza notamment, vous êtes guidés vers un simple autel.

Les îlots-terres, bien que faisant partie du territoire de l'Empire du Nord, est indépendante et hormis Vigan le Dieu de la chance et de la Bonne Fortune, Démar Dieu de la Justice et de la Sagesse et Peldora Déesse de la guérison et de la Miséricorde, peu de divinités sont vénérés en ces terres, ou du moins peu le sont de manière formelle avec un clergé et un temple.
De plus l'île du Plateau n'est pas la plus grande qui soit et peut-être aurez-vous plus de chance ailleurs, mais rien n'est moins sûr, comme peut vous le dire Roza.

Durant votre marche, peu de temps après la rencontre avec Trombec et l'homme en noir, la marque d'Artos arrête de saigner.

Appuyée nonchalamment contre le simple autel, Roza entortille ses cheveux autour de son doigt en pensant.

« Heu... » Elle soupire, « Il semble que nous ayons plus de questions que de réponses après cette incursion sur l'île du plateau. Qu'en pensez-vous ? Irait-on au Ravenhorn pour chercher ce Vyr Zon Rachten ? On peut laisser un mot pour Ricardo au Poisson Écarlate... »

Elle regarde la nuque de Brand et dit: « Cette horrible blessure suintante semble avoir cicatrisé. De quoi s'agissait-il ? »

Brand acquiesça à la proposition de Roza.

« Aller trouver ce Vyr Zon Rachten me semble être notre prochaine piste en effet. »

Il demanda à Hector : « Sommes-nous loin de Ravenhorn ? Est-ce que ce nom te dit quelque chose ? »

Puis il ajouta à l'attention d'Anselme : « peut-être pourrions nous faire un détour et trouver un temple de Sokan sur notre chemin. Il me semblerait utile de voir si on peut obtenir plus d'informations. Pour ma blessure, connais-tu un autre temple qui aurait des connaissances aussi avancées sinon ? Pas que je sois douillet mais j'aimerai bien m'assurer que je ne vais pas en mourir... »

Roza regarde Brand avec inquiétude.

« Je ne pense pas que tu vas mourir, mais ce sombre ami de Trombec te traitait d'« esclave » dans sa barbe, et ta blessure semblait s'aggraver près de lui. S'il y a un lien, ça devrait aller tant qu'on s'éloigne de lui. Cependant, comme les pets de Ricardo, j'ai peur que nous le rencontrions à nouveau. »

Anselme sembla dépité de leur découverte d'un simple autel.
« J'aurais pu m'en douter » maugréa-t-il.

Se tournant vers Brand il ajouta d'un ton se voulant rassurant.
« Je suis certain que nous trouverons un lieu propice pour examiner ta blessure et ma conscience sur la route »

« Je consulterai mes notes de voyages une fois cette maudite île quittée, j'ai l'impression que rien de bon ne m'arrive ici.
Je voudrai juste retourner voir le marchand une dernière fois avant notre départ mais nous pouvons nous retrouver au port pour embarquer. »

Sa remarque toute réthorique formulée, il tourna les talons et s'en fut, d'un pas moins assuré qu'au moment de l'accostage.

Brand acquiesça et emboita le pas d'Anselme.

« Vu les personnes qui trainent sur cette île, restons ensemble. Allons-y, Roza, Hector. On en profitera pour demander à Maria si elle connait des bateaux ou des capitaines qui nous emmèneraient Ravenhorn, ou si le nom de Vyr Zon Rachten lui disait quelque chose, par hasard. »

Roza hoche la tête aux paroles d'Anselme, mais répète son insistance à voyager avec Ricardo :

« C'est une chose simple de laisser un mot au Poisson Écarlate pour Ricardo et de voyager à nouveau avec lui. C'est un bon marin et digne de confiance, avec plein de bonnes qualités pour compenser ses pets. »

Anselme remercia les compagnons de l'accompagner.

Une fois les marchands retrouvés, il donna une dernière bénédiction ainsi qu'un morceau de parchemin sur lequel était indiqué une décoction à prendre chez un herboriste pour soulager la douleur du blessé. Il offrit quelques pièces à dame Maria pour l'achat du médicament.
Pomettant de revenir au plus vite il sortit et le groupe reparti vers la taverne en quête de leur batellier...

Venus sur l'île du Plateau, qui tire son nom de sa géographie plane sans relief, avec pour but d'en apprendre plus sur l'origine du tableau qui avait valu la mort de Domingo et deux voleurs prêt à mourir pour le récupérer, Anselme, Hector, Brand et Roza avaient maintenant plus de questions que de réponse.
Peldora, Déesse de la miséricorde et de la guérison n'avait pas souhaité accorder ses faveurs à son disciple afin de soigner le marchand d'art, celui qui avait eu en main la toile pour la dernière fois avant de recevoir un sévère coup à la tête par les voleurs. Vivant mais délirant, sa femme Maria l'avait cependant souvent entendu prononcer deux mots: "Vyr Zon Rachten" et "Ravenhorn".
Avant cela il s'était rendu auprès d' Arash Al Yuri, un maître cartographe navigateur des îlots-terres atteint de démence depuis qu'il avait, d'après lui, découvert que les îles bougeaient. Dans un moment de lucidité ils leur avaient tout de même dit que la peinture ne représentait rien qui lui venait en mémoire.
Ils avaient également eu a parti avec la vermine Trombec qui travaille maintenant pour un esclavagiste. L'ombre, tout de noir vêtu et à l'allure sinistre semblait connaître Brand, le traitant tout le long d'esclave.
Sentant qu'ils n'apprendraient plus grand chose ici, le petit groupe décida de rejoindre leur "batelier" au Poisson écarlate.

Le Poisson écarlate est un tripot comme il y en a des dizaines sur l'île du Plateau, et est en quasi tout point identique à la Chope du Sud, l'aspect cosy en moins. Ici, pas de vigile à l'entrée, mais une petite terrasse s'y trouve deux tables rondes et quatre chaises. La porte de l'établissement est grande ouverte à cette heure-ci encore. Accoudé au bar de dos vous reconnaissez aisément Ricardo. Les regards se portent sur chacun d'entre vous et surtout sur la toge blanche immaculée d' Anselme, puis finissent rapidement par retourner dans le fond de leur verre.

« Aloré, amigos, déyà de retour, vous zavez pou trouver cé qué vous cherchez ? » demande Ricardo tout sourire en se retournant.

Roza sort son caranet et une plume tout en récitant leurs recherches sur l'île du Plateau :

« Ah, bien le bonjour, Ricardo.

Plus de questions qu'auparavant et peu de réponses, fâcheusement.

Nous avons eu un bon brunch à la Chope du Sud...

Ensuite, nous sommes allés visiter Arash al Yuri, ce qui n'était pas du tout ce à quoi nous nous attendions. Il croit que les îles bougent ; sais-tu quelque chose de cela, Ricardo ? »

Elle s'arrête à peine avant de poursuivre son histoire.

« Puis nous sommes allés rendre visite au marchand, qui malheureusement ne se remettait pas bien d'une bosse sur la tête, et nous avons retenu deux mots de lui : Ravenhorn, et dyr Von Rachten... Ou était-ce Vyr Ron Zachten ? ... Amis, est-ce que l'un d'entre vous s'en souvient ? »

Attendant à peine que ses amis remplissent les détails manquants, elle continue.

« Puis nous sommes allés voir Trombec et ses nouveaux amis, mais ils étaient en train de transporter un groupe d'enfants pitoyables. Les tuer aurait été sanglant, voire gênant, alors nous sommes revenus vers toi. »

Ricardo invite tout le monde à s'assoir à une table tout en prenant soin de prendre une bouteille de vin sur le comptoir au passage faisant un petit signe au tenancier pour qu'il la mette sur sa note.
Il écoute ensuite attentivement le récit de Roza

« Eh bien, sacrée yournée.... »

« Yé né sais rien dé ça, première fois qué y'entends ça. Vous savez dé quelles îles il parlait ? »

« C'est doumage pour lé marchand ma vous zavez tout de même oun indice apparemment...
Par contré si vous comptez souivre cette piste il va falloir mé rendre le tableau. A moins qué vous comptiez révénir sour l'île de la Compagnie »

« Yé lé connais, c'est oune sale vermine. Lé destin dé ses enfants sera pout-être meilleur ailleurs qui sait, mais yen doute hélas. Les plous fort survivront, c'est oun peu la loi ici.

Qué comptez-vous faire maintenant ? » dit-il en laissant s'étaler ses jambes sous la table et croisant les bras autour de sa poitrine.

Anselme se frottait le crâne, signe de perplexité certaine chez lui.

Finalement il but sa chope d'un trait et proposa:
« Il nous faudrait une copie du tableau à emporter avec nous, pas besoin d'un chef d'oeuvre, mais l'essentiel, c'est à dire une reproduction des deux temples et des paysages associés avec leur couleur respective. Nous aurions quelque chose à montrer si besoin. Ensuite, après un passage par l'ile de la compagnie Noire, filons vers la capitale... Par contre je ne me rappelle rien quand au nom des iles mouvantes identifiées par le cartographe. »

Il recommanda une tournée pour la table, événement assez inhabituel de sa part qui traduisait son trouble intérieur.

Brand écouta Roza discuter avec Ricardo avec intérêt.

Il hocha la tête pour supporter son discours, et fit quelques efforts pour comprendre l'accent exotique de leur interlocuteur. Il ne manqua pas de le remercier pour le vin qu'il leur servait, et le sirota lentement en écoutant la conversation et en laissant trainer son regard autour de lui dans la salle.

Anselme demandant une copie du tableau, il confirma : « ça pourrait nous être utile. Ca pourrait même servir de leurre en cas de besoin, puisque ce tableau a déjà essayé d'être volé une fois... »

Il ne refusa pas la seconde tournée du dévot, bien que cela ne semblait pas dans ses habitudes, qui pourraient plutôt sembler être la sobriété.

« Dans les affaires d'al Yuri, on a trouvé une carte d'une région des ilôts-terres avec plusieurs îles entourées. Je ne les connais pas, mais je sait que se sont des îles désertiques plutôt reculées qui n'abritent pas de vie humaine. »

Elle montre à Ricardo son carnet, où elle dessine une carte des îles en soulignant du mieux qu'elle peut les îles en question.

Ricardo écoute attentivement tout ce que vous pouvez lui dire.

« Humm, si vous zavez ouna carta, il séra facilé d'y aller... sur ces fameuses îles.
Quant-à la peintoure, si vous né voulez pas une copie à l'identiqué mais souffisamment proche et détaillé, yé quelques talents moi-mêmé qui devraient pouvoir vous zaider » finit-il par dire en souriant et en lissant sa fine moustache entre ses doigts.

Pendant le peu de temps que vous rester encore sur l'île du Plateau, et après que Ricardo ait fait le plein de pigments pour copier la peinture, vous ne croisez plus Trombec et son sombre maître, et le lendemain vous rejoignez l'île de la Compagnie Noire, où vous attends sa cheffe Yrya.
Après quelques rapides explications, Yrya vous remercie de lui retourner la toile sans dommage et accorde le droit à Ricardo d'aller en faire une copie.

Je considère que vous lui racontez au minimum l'histoire avec le revendeur d'arts et les îles mouvantes.

« Bien, Ricardo m'a dit vous souhaitiez rejoindre Ravenhorn ? ça sera un long voyage... »
Puis après un instant de réflexion, croisant ses bras fins mais musclés autour de sa poitrine, une main sous le menton.
« Humm, si vous êtes d'accord, j'aurais une missive à transmettre au poste de la Compagnie à Ravenhorn. Elle n'a rien d'urgent mais ça m'évite d'envoyer un coursier rien que pour ça. Le chef se nomme Aldran Bek. »

Brand se frotta la nuque plusieurs fois durant leur court déplacement vers l'île de la Compagnie Noire. Il craignait de revoir sa main plein de sang, mais l'effet ne sembla pas se reproduire. Du moins tant que cet homme en noir ou d'autres de son espèce ne recroisent mon chemin j'imagine...

Arrivé devant Yrya, il lui confirma : « nous souhaitons en effet nous rendre à Ravenhorn. Tout porte à croire que l'on pourra en apprendre plus là-bas. Le marchand a murmuré dans ses courts moments avec l'esprit clair le nom de "Vyr Zon Rachten". Cela vous dit-il quelque chose ? »

Puis il se passa à nouveau la main dans le cou : « Savez-vous également si nous pouvons trouver un temple de Peldora sur notre chemin vers la capitale de l'Empire du Nord ? Une étrange blessure dans mon cou m'a fait souffrir dernièrement et j'aimerai la faire examiner. »

A la demande d'Yrya, il jeta un œil à ses compagnons pour valider leur approbation et répondit : « nous pouvons déposer cette lettre au poste de la Compagnie là-bas. Devez-vous nous fournir un sauf-conduit ou Aldran Bek nous reçevra sans poser de question ? »

Hector s'en voulait un peu de ne pas avoir chercher plus avant à remonter la piste du tableau. Un marchand d'art doit certainement tenir un registre répertoriant les objets ainsi que les noms des vendeurs ou la provenance de ceux-ci. L'avait il acheté à l'artiste lui-même ou à un collectionneur ? depuis combien de temps ? où ? Retrouver le ou les précédents propriétaires permettrait d'en savoir un peu plus sur ces fameux temples.

D'autre part le temple blanc étant moins difficile à identifier, ses "prêtres" auront peut-être des informations sur le temple rouge qui semble mis en opposition.
Hector partagea ses réflexions avec ses compagnons.

Alors qu'Hector suggère d'aller à la recherche du temple blanc, Roza grimace visiblement.

La dernière fois que nous sommes allés dans l'un de ces temples...

Elle est submergée par le souvenir de la douleur : d'être seule sur l'autel, séparée d'Hector et Brand et de tous les coéquipiers, son sang puisé de chaque pore.

« Ces prêtres blancs sont probablement une autre bande de connards souriants, prêts à utiliser tous les idiots qui se promènent dans leurs foutus rituels. »

L'idée d'un long voyage à Ravenhorn, avec Hector à ses côtés, plaît infiniment plus à Roza. Elle pose une main sur son épaule, le regarde dans les yeux et supplie :

« Tu n'aimerais pas me montrer l'agitation et la beauté de la grande ville, mon pote ? »