Pendant ce temps Hector était resté assez songeur, faisant un peu la grimace. Quelque chose ne tournait pas rond pour lui.
« Vous êtes vraiment sûr qu'il y a un rapport avec Trombec et la toile. J'ai beau me triturer l'esprit je n'en trouve pas.
Bon par contre, maintenant que nous sommes là, autant y aller et voir ce qu'il se passe ici.... »

A la remarque de Roza à propos de l'arme du Disciple, il se retourne vers lui, puis répond à Roza laconiquement
« Je ne vois pas comment il pourrait la cacher, elle est presque aussi grande que lui.... »

Tout en parlant discrètement, vous descendez lentement dans la ruelle et vous passez le coude qui vous empêchez de voir plus loin.
Hector passé en premier s'arrête net et vous fait signe d'attendre.
Toujours plus bas, la ruelle continue et débouche sur un petit quai longé par quelques maisons et un espèce de hangar.
A quai, une embarcation à voile pouvant accueillir une bonne vingtaine de personnes attend avec quelques hommes (3). En face la porte du hangar s'ouvre et une petite colonne d'enfants adolescents en sort et se dirigent vers le voilier, accompagnés de quelques têtes patibulaires, dont Trombec (3).
L'un après l'autre vous regardez la scène se dérouler devant vos yeux.

Vous avez quelques secondes pour vous décider. Que souhaitez-vous faire ?
entre parenthèses est le nombre de personnes qu'il y a

En voyant la colonne d'enfant défiler vers le voilier, Brand eu un frisson de dégoût, en se rappelant le passé peu reluisant de Trombec. La traite d'esclaves me répugne, mais alors la traite d'enfants, ça dépasse tout entendement...

Il jeta un œil à la ronde et remarqua que les hommes avec Trombec ne semblaient pas particulièrement amicaux. Il dit alors à ses compagnons : « ils sont finalement beaucoup, L'idée d'envoyer Roza seule pour discuter ne me semble plus si bonne finalement. Peut être devrions nous repenser notre plan. Soit Roza l'attire à l'écart pour que nous puissions discuter avec lui sans la pression des autres gros bras, soit nous y allons tous les trois, Roza, Anselme et moi, et Hector tu restes caché pour intervenir si les choses tournent mal. Autant ne pas montrer toutes nos cartes immédiatement. »

Il sentit alors un picotement dans la nuque et après s'être touché le cou remarqua que le saignement qu'Anselme avait regardé plus tôt s'était déclenché à nouveau. Il montra sa main tâchée de sang à Anselme et lui dit : « c'est la seconde fois que cette marque dans mon cou saigne alors que nous sommes à proximité de Trombec. Je ne sais pas si c'est lié, mais c'est un indice. »

Puis il demanda l'avis de ses compagnons pour la marche à suivre pour l'approche de Trombec : « qu'en pensez-vous ? Comment devons nous approcher Trombec ? Roza y va seule ? Ou on y va à trois ? On pourrait également jouer la carte de la transparence avec lui et en profiter pour lui poser des questions pour déterminer si il sait quelque chose à propos du vol de la carte. En plus d'explications sur ce qui s'est passé lors de l'expédition avec le cartographe. »

Anselme observa la scèene un bref instant, crispant ses mains sur le manche de son arme.
Certes Peldora accordait sa mansuétude à tous, esclave comme brigand sanguinaire mais il aurait préféré voir ces enfants dans un des temples de la Déesse. D'ailleurs cette pensée semblait le troubler.
Il marmona:« Déesse, accordez moi un signe sur la bonne direction à prendre... »

Puis à l'écoute de Brand, il observa attentivement sa blessure puis répondit:
« Ton saignement ne m'inspire pas vraiment mais je ne saurais que faire pour l'instant. »
« Je suis d'accord pour ne pas laisser Roza converser seule avec ces ruffians, allons y à trois et si cela jamais tourne mal ce sera peut-être finalement pour un bien. »

« Il faut agir vite ! Voyons si je peux le faire venir ici tout seul. »


Roza erre sans but dans la ruelle et feint d'être surprise d'y voir Trombec.

« Heyyyyy ... Est-ce toi, Trombec ?

Tu devrais encore avoir faim, puisque Raspac ne vous servira pas.

Viens ici, et je te donnerai quelque chose dont tu as envie depuis des années. »

Roza surprend un peut tout le monde en s'engageant seule dans la ruelle qui débouche sur le petit quai encaissé.
Elle interpelle alors Trombec qui s'occupait jusque là de faire monter des enfants sur un petit voilier.
Ce dernier se retourne et met aussitôt la main sur la garde d'une épée flanquée sur son côté gauche. Lorsqu'il reconnaît Roza il relâche la pression et fais un petit signe aux autres pour laisser tomber.
« Je m'en occupe, je vais me la faire cette fois-ci, ça fait trop longtemps qu'elle me court sur le haricot »

« Hey Roza, qu'est-ce tu fous-là ? T'devrais pas être là t'sais, mais rentre on va discuter toi et moi, j'ai pleiiiiin de choses à t'dire »

Devant la tournure que prenait la situation, Brand chuchota à ses compagnons : « Ce n'était pas prévu, que devons-nous faire ? On suit Roza si elle rentre avec Trombec ? Ces gros bras vont nous barrer la route pour sûr... »

Il observa alors le hangar afin d'évaluer si il serait possible d'y accéder discrètement, même possiblement par l'eau. « L'idéal serait de pouvoir coincer Trombec là-dedans. »


Au fur-et-à-mesure, Brand ressentait de plus en plus la douleur de sa marque saignant dans son cou. Il grimaça et ajouta à l'adresse de ses compagnons : « cette marque me lance de plus en plus... J'ai un mauvais pressentiment, mais je ne crois pas que cette douleur soit déclenchée par Trombec. Je ne sais pas si cette marque a un rapport avec la Compagnie Noire, mes souvenirs sont flous de cette période. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? »

Anselme opina du chef aux remarques de Brand.
« En effet ce serait souhaitable de pouvoir entrer discrètement dans ce hangar.
Il faudra m'accompagner au temple pour que l'on regarde cette marque, cela peut prendre du temps et requiert un examen attentif. »

Anselme observa vainementt la bâtisse en quête d'un quelconque accès secondaire...

Tandis que Roza est hésitante à la demande de Trombec, Anselme et Brand discute très brièvement sur la marche à suivre.
Au même instant un homme de bonne stature tout de noir vêtu sort lentement du hangar. Bottes hautes de cuir noir, pantalons sombres surmontés d'une jupe noire, pourpoint de cuir ajusté tout aussi noir, l'homme marche d'un pas lent et assuré. Il n'est pas évident de voir son visage d'aussi loin, mais une chose est sûre, sa tête se tourne dans votre direction et son regard passe au-delà de Roza et vient se plonger sur le duo resté en retrait ( Hector s'étant éclipsé sans mot dire ).

Un sourire apparaît sur le visage de l'homme en noir, il se tourne vers vous et fait montre d'approcher.
Anselme n'aime pas ce que dégage cet homme, une noirceur aux antipodes de sa foi.

Roza combat une vague de nausées à l'idée du haricot de Trombec. Elle frissonne et essaie de sourire en marchant vers son ancien compagnon de bord.

« Sœur, dis-moi que tu n'es pas sur le point d'aller n'importe où près de sa bite ! »

De temps en temps, en particulier dans les moments de détresse, Roza parle à sa sœur Yelena.

« Bien sûr que non ... » elle répond dans sa tête. « De plus, si les choses tournent mal, j'espère qu'Hector apparaîtra dans l'ombre pour me sauver. »

Elle marche vers Trombec malgré ses nombreuses réticences et répulsions.

Lorsque l'homme en noir sort du hangar, Brand porta immédiatement sa main à son cou. La douleur le transperçait et sa marque saignait maintenant abondamment. Il chuchota à Hector : « c'est un ancien de nos chefs de guerre pour lesquels j'ai combattu par le passé, j'en suis sûr maintenant. Ils utilisaient ces marques dans nos cous et des drogues pour nous diriger sur le champ de bataille. Il essaye de recommencer... » Il s'appuya alors sur l'épaule d'Anselme, chancelant sous la douleur.

« Mais je peux lui résister, je l'ai déjà fait, c'est comme ça que je suis parti vivant de cet enfer. »

Il réfléchit et lui dit : « nous ne pouvons plus vraiment faire demi-tour, approchons et allons aider Roza. Nous ne sommes pas venu chercher des ennuis, mais simplement demander un renseignement à Trombec, je ne vois pas pourquoi ça se passerait mal... Espérons qu'Hector a trouvé une approche discrète de ce hangar en cas de problème. »

Anselme réalisa qu'il n'y avait pas de meilleure alternative.
« Très bien allons-y » dit-il en se callant sur le pas de Brand.
Il tenait sa massue vers le bas, de manière inoffensive, histoire de ne pas provoquer les pirates.
« J'espère que nous allons pouvoir régler cela rapidement et calmement » ajouta t il d'une voix qui traduisait tout sauf le calme.

Décidément, cette journée continuait sur sa lancée, c'est à dire mal grommela-til dans son for intérieur

Roza aperçoit un sourire satisfait sur le visage de Trombec, mais celui-ci se transforme bien vite lorsqu'il voit Brand et Anselme sortir de l'angle de la ruelle derrière Roza.
« Petite salope, tu n'es pas venue seule.... » dit-il sèchement en mettant la main sur la garde de son épée.

Dans le même temps Roza voit un homme de bonne taille et tout de noir vêtu sortir du hangar, marquer une légère pause en regardant au-delà de Roza et s'approcher.
« Laisse Trombec, va donc t'occuper du chargement » dit ce dernier son regard sombre plongeant dans ceux de Roza.

Sa démarche est lente et assurée, sa chevelure noire est maintenue en arrière par un entrelacs de ficelles teintées. A son côté gauche pend une épée longue à la lame courbe.
L'homme est lugubre et inspire la crainte.
On pourrait penser que Brand lui ressemble assez finalement, même accoutrement noir, même corpulence, mais autant chez lui il se dégage de la puissance et une forme de sérénité nonchalante, autant chez cet inconnu il y a plus que ça: il transpire la noirceur.

L'homme s'arrête au niveau de Roza et semble admirer sa beauté.
« Voilà une vraie beauté et une magnifique chevelure » dit-il en avançant une main gantée vers ses cheveux, un léger sourire aux lèvres.
Son visage est froid, ses yeux cernés de noir renforcent cet aspect lugubre.

Roza n'est pas à son aise en sa présence.

Roza, Anselme et Brand ne se trouvaient pas en position avantageuse. Adoptons une posture ouverte et amicale.

Il s'approcha avec Anselme de cet homme en noir, en sentant un mélange de souvenirs désagréables liés à son ancienne vie, d'anxiété et de crainte, doublés par sa douleur dans le cou qui n'allait pas en s'arrangeant.

Il n'apprécia pas le comportement de l'homme avec Roza et pour désamorcer la situation, ils s'annoncèrent avec Anselme : « Bonjour ! Nous ne cherchons pas à causer d'ennui, nous avions simplement quelques questions à poser à Trombec à propos d'un de ces anciens voyages, au cours duquel des phénomènes étranges se sont potentiellement produits. » Il regarda Trombec s'éloigner à la demande de l'homme en noir en espérant que celui-ci allait le rappeler.

Il ajouta : « Une fois fait, nous repartirons et vous n'entendrez plus parler de nous. »

Roza écoute Brand prendre la tête de la conversation et pense :

Ne mentionne pas la carte, ne mentionne pas la carte ...

Alors, comment aborder le sujet et le faire parler ?


Hmmm, je ne suis pas à l'aise en sa présence


Mais il a complimenté mes cheveux ...
et au moins ça montre qu'il a bon goût !

Roza semble réceptive à sa main gantée, malgré son malaise.

« Et avez-vous un nom à partager avec votre flatterie ? La mienne est Roza. »


Je sais ce que je vais dire : nous sommes préoccupés par la trouble d'Arash al Yuri, et souhaitons en savoir plus sur ses voyages, une conversation susceptible de nous donner des informations sur la carte ainsi que la folie de mon ami.

Au nom de Roza l'homme en noir sourit. Il est n'est pas dénué de charme lui-même mais son air sombre le rend totalement antipathique à ses yeux.
« Mon nom n'a que peut d'importance en ces lieux » son regard se portant à peine sur Roza préférant le jeter sur Brand.

Pendant les enfants sont tous montés à bord du navire et dans un claquement de doigts Trombec et 2 hommes vêtus de tissu et cuir terne se rapprochent de vous tout en restant derrière l'homme en noir.

« Trombec....cet esclave veut te parler » dit-il en montrant Brand.
Trombec semble tiquait au mot esclave et son visage se fait interrogateur mais il s'avance malgré tout.

« Approche vermisseau » dit l'homme en noir à Brand comme un air de satisfaction sur le visage.

Brand maintint le regard de l'homme en noir en s'avançant vers lui. Il ne baissa pas les yeux et répéta dans sa tête : je ne suis plus ton esclave, tu n'as aucune emprise sur moi.
Il tenta tant bien que mal d'ignorer la douleur qui lui perçait le cou au niveau de sa marque et s'adressa à Trombec : « nous nous inquiétons pour notre ami Arash Al Yuri, que vous connaissez. Celui-ci a commencé à perdre la raison après un voyage que vous avez effectué avec lui, sous le commandement du navigateur Pendal Grove. Est-ce que cela vous dit quelque chose ? »

Il marqua une pause puis ajouta, en pesant chacun de ces mots pour éviter tout échauffement de la situation : « nous nous inquiétons pour son état de santé, et cherchons à comprendre ce qui lui est arrivé. Avez-vous remarqué une dégradation de son état durant ce voyage ? Avez-vous remarqué quoi que ce soit de particulier qui aurait pu mener à son état ? »

En entendant l'étrange façon dont l'homme en noir parle à Brand, et la manière douloureuse dont son amie marche et parle, Roza perçoit qu'il se passe quelque chose dans cette situation qu'elle ne comprend pas.

Ont-ils une histoire, ces deux ?

Entendre Brand poser les questions mêmes auxquelles elle pensait la met quelque peu à l'aise, et elle se tient un peu à l'écart, attendant d'entendre la réponse de Trombec.

J'aimerais qu'on puisse simplement commencer à poignarder ces gars. C'est dégoûtant, cet esclavage des enfants.

Pendant que Brand parle à Trombec, l'homme en noir plonge son regard bleu acier glaçant tout à tour sur Roza et Brand.
Malgré une nonchalance apparente Roza et surtout Brand sait qu'il est prêt à agir au moindre mouvement suspect.
Lorsque Brand finit de poser ses questions à Trombec, il éclate de rire.

« Alors esclave, qu'espères-tu donc tirer d'un pauvre fou tel qu' Arash ? Sa gloire est finie, tout le monde le sait, et ses secrets sont parties avec sa raison... »
Puis il se tourne vers Trombec, malgré tout curieux de sa réponse.
Trombec ne montre alors hésitant, vous ressentez aisément la crainte dans ses yeux, qui provient de l'homme en noir.

« Euh...eh bien, j'en sais foutre rien moi, on n'faisait que suivre ses directives, il n'disait quelle direction prend'e et nous y allions quoi. Pis un jour que nous croisions à n'veau un p'tit archipel d'îles, il s'est enfermé da's sa cabine pour en ressortir plusieurs plus tard complètement affolé. Rentré ici son état a empiré et pis voilà quoi.....il est frapadingue maint'nant, qu'est-ce j'en sais moi, c'est lui l'docteur là-bas, pas moi »dit-il en pointant du doigt Anselme.

L'homme en noir regarde Brand.
« Satisfait vermisseau ?
Maintenant laissez-nous.....je viendrais te récupérer plus tard »finit-il par dire un sourire énigmatique aux lèvres.

Brand écouta ce que Trombec avait à leur dire.

Sentant que lui et ses compagnons ne pourraient pas creuser plus loin, il s'évita de répondra à l'injonction de l'homme en noir et se contenta d'un : « Merci pour les réponses et pour votre temps. » Puis il fit quelques pas en arrière et tourna les talons pour s'éloigner de cette situation.

Anselme avait écouté avec attention et jeté un regard plein de pitié lorsque le matelot l'avait désigné.

Ne sachant pas trop sur quel pied danser, il avait pris le temps de graver dans sa mémoire les traits de l'homme en noir.

Il accompagna ses compagnons dans leur mouvement à la fin de la conversation, mouvement qui lui semblait être une retraite lors d'une bataille à peine commencée. Décidément, rien ne semblait clair pour le moment.

Une fois éloigné des quais, il se hasarda à proposer:
« Et si nous allions au temple de Sokan pour obtenir des informaions sur le temple et la maladie du cartographe, on pourra aussi examiner ta blessure, Brand. Par ailleurs un moment dans un lieu amical ne sera pas pour me déplaire... »