Roza fixe Hector, dissimulant sa colère derrière l'imitation d'une baleine morte, les yeux exorbités.

Elle murmure entre ses dents : « N'oublie pas que je sais où tu dors la plupart des nuits. Les autres me font confiance pour prendre ma vigie seule, et je me demande si tu feras de même après avoir osé me dire ça. »

Brand ne prêta guère attention aux chamailleries de ses compagnons. Il se sentait rassuré d'avoir rejoint une ville, même si généralement il préférait les éviter. Cette fois, celle-ci signifiait la possibilité de trouver un lieu où tous se reposer convenablement, et surtout remettre les enfants entre de bonnes mains.

Il fit un signe à la "troupe" de s'arrêter lorsque les gardes se massèrent devant eux pour leur barrer le passage. Il remercia Roza pour son introduction et compléta : « nous comprenons qu'un groupe hétéroclite comme nous peut inquiéter. Nous cherchons effectivement un refuge pour la nuit, ainsi qu'une solution pour accueillir ces pauvres enfants. Avez-vous un temple à proximité, ou tout autre lieu qui serait susceptible de leur apporter de l'aide ? Ils nous ont raconté la dureté avec laquelle ils ont été traités, et nous ne pouvions pas les laisser se débrouiller seuls dans la nature... »

Puis il glissa aux enfants : « gardez pour vous la manière dont vous avez été sorti de votre captivité, ce sera mieux pour tout le monde. »

Les nuages gris s'étaient accumulés tout au long de la journée et le temps était resté incertain. Jusqu'à maintenant. Un petit crachin se faisait ressentir annonçant une pluie à venir sous peu.
Le chef du village semblait satisfait de la réponse « rencontrés, et échappés » dit-il d'un air interrogateur. « Très bien alors » conclua-t-il en tournant la tête vers l'arrière.
« Mes hommes vont s'occuper des chariots et des enfants ». Deux hommes prennent ainsi les rênes des chevaux tirants les chariots, et les quatre autres invitent les enfants à les suivre à l'extérieur du village. « Emmenez-les à la ferme des Marpolin »
Les gardes s'exécutent toujours très alertes, regardant le groupe à la limite de l'hostilité.

« Je me présente, je suis Gadar chef du village d'Enrost où vous êtes en ce moment-même. Hâtons-nous avant que la pluie n'arrive, elle s'annonce assez abondante. »

Le village coupé en deux par une rivière est construit tout au long de celle-ci. Deux ponts en pierre suffisamment larges pour laisser passer une charrette de paysan permettent de rejoindre chaque partie du village. De petits murets peu entretenus séparent les habitations les unes des autres. Des enfants en train de jouer se précipitent chez eux tandis que la pluie arrive. Des femmes rentrent leur linge en train de sécher. Là, un homme tire une charrette de foin, tandis qu'un autre rentre canne à pêche sur l'épaule avec panier empli de quelques poissons....

« Nous avons une petite "auberge" où certains aiment aller se restaurer de temps à autre. » dit le chef en vous accompagnant vers une bâtisse en rondins de bois, comme la plupart des habitations. Une petite cour permet d'y atteler vos chevaux.
« Les visiteurs sont rares, mais vous êtes les tr....les deuxième aujourd'hui.
Le tenancier s'appelle Barrof, allez-y de ma part, j'ai encore quelques affaires urgentes, je vous rejoindrais plus tard. »

"L'auberge" ressemble plus à une taverne car en entrant vous vous demandez où peuvent être les couchages. L'intérieur est calme, seules deux/trois villageois sont déjà en train de boire une bière mousseuse à une table. Le âtre est allumé et il fait chaud. Barrof se tient derrière son bar en train de ranger de la vaisselle.
Une dernière personne, attablé seule dénote, clairement étrangère vu ses accoutrements. Un chat noir lape un peu de lait dans une écuelle à ses pieds. Roza reconnaît immédiatement l'inconnu de la veille: Ozirias et son chat Fritz

Donnant un coup de coude à Hector dans les côtes, Roza murmure : « Gadar vient-il de nous dire que nous sommes les troisièmes à débarquer aujourd'hui, puis suggérer que nous sommes que les seconds ? Qui ne veut-il pas qu'on sache, l'homme en noir peut-être ? »

Ensuite, elle chuchote à Brand : « Reste sur tes gardes, il y a quelque chose que le chef ne nous dit pas. »

Plus tard, lors de la visite, elle murmure à Hector : « L'un de nous devrait aller jeter un œil sur les marmots. Qu'en dis-tu ? »


À la vue de Fritz le chat, le pied de Roza commence à la démanger. Plutôt que d'aller le donner un coup de pied, elle chuchote entre ses dents comme une marmite qui siffle : « Sale sac à puces, haleine de rat, mauvais présage ! »

Elle esquisse un sourire et s'avance à travers le bar. « Oziras, nos routes se croisent à nouveau ! Je suis ravie de te présenter mes compagnons de voyage. Venez, amis, faites la connaissance de notre camarade de route, et partageons des récits des vagues et des chemins qui nous ont amenés jusqu'ici. »

Deux beaux gosses dans une même pièce ; ils pourraient se battre pour moi comme des mouettes autour d'une frite tombée... si seulement je ne ressemblais pas à une baleine gonflée échouée sur la plage, prête à éclater.

Il acquiesça à la remarque de Roza et lui répondit au creux de l'oreille.
« Oui. J'avais des choses à vérifier de toute façon. »

Après les présentations avec Ozirias, il tendit sa main.
« Hector ! J'espère qu'elle ne vous a pas trop ennuyé. » dit-il en jetant un regard malicieux à sa compagne de voyage.
Après quelques banalités, il prit congé.
« Vous m'excuserez, j'ai grand besoin de me dégourdir les jambes. Gardez moi une place au chaud. »

Anselme s'était attardé un peu à l'extérieur pour débâter la mule et prendre sa sacoche de soigneur. Il aimerait enfin bénéficier d'un réel temps de repos pour soigner convenablement ses compagnons. Cependant il était troublé, à la limite de l'inquiétude.
En effet le chef du village semblait marcher sur des oeufs et il n'était pas rassuré à l'idée de ne pas s'être lui-même assuré du devenir des enfants; Sans parler du corps de l'homme-oiseau qu'il n'avais pas eu le temps d'au moins dessiner pour en savoir plus à son sujet auprès d'un savant...
Sur ses pensées il entra dans l'auberge, embrassant la situation du regard et évaluant l'endroit le plus adéquat pour ménager un lieu de soins. C'est alors qu'il croisa Hector sortant. Devinant ses intentions il lui adressa à voix basse :
« Souhaites tu que je t'accompagne ? »

Brand remarqua effectivement, avec l'aide de Roza, qu'ils ne semblaient pas être les premiers à arriver dans ce village.

Pourquoi sont-ils aussi méfiants... On dirait qu'ils ont fait une mauvaise rencontre avant notre arrivée...

A la recommandation de Roza il se mit sur ses gardes, posa la main sur la paume de son épée et scruta les alentours, à la recherche d'indice qui pourraient indiquer que l'homme en noir les avait devancés.

Lorsqu'il entra dans l'auberge il fut surpris que leur amie se dirige vers cet inconnu et son chat, puis il comprit la situation. Avant de suivre Roza il vit Hector se diriger vers la sortie et lui glissa : « prends garde à toi, siffle si tu veux de l'aide, je vais rester à une fenêtre pour tendre l'œil et l'oreille. Essaye de voir si tu détectes le moindre signe de l'homme en noir ou d'agitation autour de l'auberge, je ne suis pas sûr qu'il faille que l'on passe la nuit ici. »

Puis il s'avança avec Roza et fit un signe de tête à Ozirias. Il ne s'assit cependant pas avec eux mais s'accouda à une fenêtre, qu'il entrebâilla légèrement pour observer l'extérieur et écouter. Il en profita pour demander au tenancier Barrof : « il y'a d'autres villages aux alentours ? Ou bien vous êtes le seul à des lieux à la ronde ? »

Dans cette dernière situation il était logique que l'on s'y soit dirigé, et donc fort probable que l'homme en noir ait pensé à nous y attendre...

Il répondit en même temps à ses deux compagnons en posant ses mains sur leur épaule.
« Vous en faites pas, je serai pas long. J'ai vu un mec bizarre tout à l'heure. Je vais juste fouiner un peu. »
« Allez ! À tout de suite ! »
Et Hector sortit de la taverne.

Tout le monde entra "Chez Barrof". Là, Roza remarqua la présence d'Ozirias et Fritz son chat noir, et fit les présentations rapidement.
La première chose que l'on remarque chez Ozirias c'est un magnétisme hors du commun. Visage à la mâchoire carrée, yeux verts clairs, cheveux châtain clairs tirant sur le blond, corpulence moyenne mais athlétique, son charisme est indéniable, mais il y a chez lui quelque chose en plus, indéfinissable.
Il porte sur lui des vêtements de voyage de bonne facture, une dague courbe à son côté gauche, des bottes hautes en cuir mât, une chemise en lin blanche couvert d'une veste en cuir cintrée sans manche. Un pendentif monté sur chaîne représentant un symbole de Solis pend à son coup.
Fritz cabre un peu le dos lorsque Roza s'approche mais c'est à Hector qu'il se met soudain à cracher et siffler.
Hector ne demande pas son reste, et après avoir salué Ozirias qui lui rend son salut, il s'absente.
Brand, lui aussi, après un rapide salut, se positionne près d'une fenêtre et observe les alentours. L'armure noire, la haute taille, les épaules larges, les armes aux côtés, le regard déterminé, personne ne viendrait déranger un tel homme, et encore moins un paysan d'un village perdu dans les terres de l'Empire.
Croisant Hector, Anselme fait ensuite son entrée et rejoint la table de l'inconnu. (voir description plus haut du coup ^^)
.
« Eh bien, vous me suivez Damoiselle ? » fit Ozirias sourire aux lèvres. Il plaisante clairement.
« Voici donc vos compagnons... ». Ozirias salue chacun d'entre vous.
Anselme sent quelque chose se frotter contre lui au niveau des jambes. Baissant les yeux, il voit une boule de poils noirs qui semble fortement l'apprécier.
« Je vois que Fritz s'est trouvé un nouvel ami ahahah »

A l'extérieur le temps se couvre de plus en plus, les gouttes s'épaississent et le rythme s'accélère.
Brand voit s'éloigner Hector.

Anselme s'avança vers le voyageur et le salua à la manière des prêtres de Peldora, la main droite posée à plat sur le coeur et l,autre bras replié par dessus. Un tel homme arborant le pendentif lui semblait un allié probable.
« Anselme, dévot de Peldora, puisse sa bienveillance vous accompagner »
Il s'agenouilla pour flatter le félin.

Roza rougit légèrement lorsque Oziras l'accuse de le suivre. Regarder Hector tourner les talons et partir - même si c'est elle qui l'a suggéré - l'irrite. Elle répond à Oziras :

« Eh bien, ce n'est pas comme si tu te rendais difficile à suivre. Ça me donne l'impression que tu veux que je te trouve, hein ? »

Ozyrias avait pris soin de saluer de la tête Brand et Hector lorsqu'ils se présentèrent, mais ces derniers n'étant pas restés il les laissa vaquer à leurs occupations respectives et se tourna tout attentif vers Roza et Anselme.
« Solis guide mes pas et ils m'emmènent vers Ravenhorn....et pour l'instant je n'ai pas trouvé d'autres routes ou chemins pour y aller ahahah » dit-il sans retenue.
Il se tourna vers Anselme, l'oeil interrogateur. « Un dévôt de Peldora !?... homme qui plus est....je croyais que la Déesse ne s'entourait que de femmes...vous devez être bien exceptionnel............. et je ne parle pas de votre absence de cheveux AHAHAHAH » finit-il par dire, éclatant de rire.

Brand était allé se poster près d'une fenêtre, l'entrouvrant légèrement afin de mieux y voir. La chaleur de l'intérieur avait créer de la buée sur le verre épais et on n'y voyait guère à travers.
« Monsieur veut boire quelque chose ? » lui dit Barrof de sa voix puissante alors qu'il s'était approché de lui.
Barrof était un gros gaillard au visage marqué par la dureté de la vie en campagne, barbe mal taillé, cheveux hirsutes, sa voix puissante restait chaleureuse. Il portait un tablier en lin beige salit par le labeur.
Après avoir échangé quelques banalités et peut-être pris commande il rajoute alors: « Ce ne sont peut-être pas mes affaires mais vous saignez dans le cou. », puis il s'éloigne sans attendre.
Brand porta main à son coup et constata qu'il saignait en effet, il ne s'en était pas aperçu.
Depuis quand saignait-il ainsi ?

Brand s'était accoudé à la fenêtre et essayait d'essuyer la buée qui s'était formée. Il remercia le tenancier Barrof en lui commandant une pinte du breuvage local.

L'annonce de ce dernier lui fit l'effet d'une décharge électrique. Il se passa une main dans le cou et la retira poisseuse de sang.

l'homme en noir est proche...

Son ventre se noua par reflexe : la fuite était toujours fortement enracinée dans son esprit et de nombreux souvenirs douloureux lui revenaient. Il referma la fenêtre et approcha de ses compagnons pour leur glisser à l'oreille un par un : « ma blessure dans le cou s'est à nouveau ouverte, comme lorsque nous sommes à proximité de ces hommes en noir. Celui que l'on a rencontré tout à l'heure est proche, nous ne devrions pas rester ici, ni nous faire remarquer. Retrouvons-nous dehors à l'abri des regards pour faire le point, mais je pense que nous devrions reprendre la route et dormir plus loin, hors du chemin. »

Puis il alla se poster à côté de la porte, de manière à être invisible d'une personne qui rentrerait, car caché derrière le panneau de la porte, afin d'attendre ses compagnons.

Distraite par sa conversation flirtante avec Oziras, Roza ne remarque pas le malaise de Brand jusqu'à ce qu'il s'approche et lui parle de son cou.

« Bien sûr, il est ici, et le chef le sait aussi. Et Hector est parti s'occuper des enfants, mais qui veille sur Hector ? »

Brand se dirige vers un coin de la pièce pour se placer ostensiblement près de la porte. « Hé Anselme, si nous savons que le chef est au courant de l'Homme en Noir, cela signifie qu'ils coopèrent. Nous avons déjà laissé les enfants nous échapper... ne devrions-nous pas tous les retrouver et partir ? Nous sommes moins vulnérables à une embuscade à la campagne qu'ici, entourés d'ennemis.

Je ne demanderais pas si nous devrions abandonner les gosses et fuir, mais je sais ce que tu répondrais à ça. Essayons juste de nous en sortir sans laisser un tas de villageois morts dans notre sillage. »

Soudainement consciente qu'elle a ignoré Oziras et qu'elle chuchotait à ses amis, elle lui sourit et dit : « Excuse-moi. Il semble que mes amis me causent à nouveau des ennuis. »

Anselme se détourna du félin lorsque Brand s'approcha. Lisant l'inquiétude sur son visage il s'écarta un peu pour écouter le chuchotement du guerrier. Son regard se voila à son tour.
Faisant quelques pas avec Roza vers la porte il ajouta à voix basse.
« Nous devons récupérer Hector et les enfants. La méthode dépend de la position des villageois, pas sûr qu'ils obéissent aveuglément à l'homme en noir... Ne pourrions nous pas les rallier à notre cause ? »
Hochant légèrement la tête vers le voyageur au chat, il murmura.
« Il pourrait nous aider, qu'en penses tu? »
« Laissez-moi deux minutes pour penser »
Se laissant le temps de réfléchir, il s'approcha du comptoir et demanda une chope. Et en glissant quelques pièces il en profita pour demander à l'aubergiste.
« Existe-t-il un temple dans le village et quels dieux y vénère-t-on ? »
et ajouta
« Beaucoup de voyageurs sont passés par ici récemment ? »
Il espérait que ses réponses le conforteraient dans son analyse de la situation

Barrof regarda les pièces d' Anselme et tout en faisant glisser les pièces sur la table jusqu'à sa main il répondit à Anselme:
« Des voyageurs, coquin de sort NON, qu'est-ce qu'ils viendraient foutre ici ahah mais il se dit qu'un homme habillé de noir de la tête au pied est arrivé hier oui, mais je ne l'ai pas vu. Et puis il y a lui là, mais il n'est que de passage apparemment » en montrant du menton Ozyrias
« Le père Caramon s'occupe du temple de Solia, il est plus vers le nord, à droite en sortant d'ici »

A l'extérieur le tonnerre gronda tandis que les noirs nuages avaient fini par obstruer les derniers rayons de Lu'Mnar, la pluie tombait à grosse goutte et chacun se hâtait de rentrer chez soi.

Anselme vida sa chope d'un trait et remercia le tavernier et se tournant vers l'autre voyageur.
« Nous ne devrions faire que passer également... »

Puis, rejoignant Brand, il lui proposa à voix basse:
« Je ne sais comment tu te sens mais j'aimerai régler cette histoire une fois pour toute. M'est avis que le prêtre du village et que l'autre voyageur pourraient être persuadés de nous aider et peut être retourner les villageois armés en notre faveur pour pouvoir mettre aux fers ce satané homme en noir...
Je peux y aller tout de suite, seul, si vous préférez attendre le retour d'Hector. À moins que nous allions tous ensemble le chercher, avec ou sans le prêtre et le voyageur. »

Roza acquiesce à ses compagnons et décide de confier à Oziras, pour voir s'il pourrait être persuadé de rejoindre leur cause, offrir des conseils ou des observations depuis leur arrivée dans le village, ou autrement les aider.

« Alors, je ne me souviens pas de combien je t'ai dit la nuit dernière, j'étais plutôt distrait par... »

Par tes charmes ravissants et tes levres souriantes, pense-t-elle en secouant la tête.

« ... J'étais plutôt distrait. Quoi qu'il en soit, » elle se penche et murmure, « hier nous sommes tombés sur ces enfants, esclaves d'un groupe de misérables malandrins. Ils n'ont pas, ahhh, écouté la raison, alors nous nous sommes battus pour les libérer. Nous en avons vaincu la plupart, mais le chef - un homme en noir avec une aura indubitable d'intentions dangereuses - s'est échappé. Nous soupçonnons qu'il soit à proximité, peut-être déjà en cahoots avec le chef. As-tu remarqué quelque chose dont nous devrions être conscients ? Si nous devions sortir ces enfants de la ville immédiatement, pourrais-tu nous soutenir ? Fritz peut-il faire quelque chose d'utile, comme flairer cet homme sombre ? »