« Hey, si je te le dis, ne sois pas jaloux encore, Garrix ! » Elle passe son bras autour de la taille d'Hector et le tire vers son épaule. « Il a peut-être la taille de votre déjeuner, mais les petits sont souvent pleins de surprises dangereuses. »

Une fois à table, elle claironne au gaillard barbu : « Hé, Raspac, la dernière fois que j'étais ici, tu avais un breuvage Shanizade que j'aimais bien, mais le boire m'a fait oublier son nom. Envoie-nous une bouteille et quatre verres, mon pote. »

Le gros Raspac lève la tête de ses verres et s'exclame d'une voix puissante « Cé ti pas la dame rouge que v'la...alors comment ça va fillette, t'as un nouvel équipage ?
Il va te coûter cher ton vin, j'en ai encore une bouteille ouais...enfin j'crois »
Quelques courtes minutes plus tard, Mira revient avec la dite bouteille, et la tend à Raspac qui vous l'emmène personnellement.

« Alors qu'est-ce tu fais donc par ici ? t'as plutôt tendance à naviguer vers l'Est d'habitude. »
Puis il voit le Dévôt.
« Oulah, me dit pas que t'vas te marier avec l'un de ses deux gaillards là ahahahah
Faîtes attention à vous, elle tombe amoureuse aussi souvent qu'une abeille butine ses fleurs ahahahah »

Hector est malmené mais sourit.
Il s'assoit et prend le verre.
Il ne veut pas interférer dans les échanges. Roza s'en sort très bien

Roza rougit légèrement aux paroles de Raspac.

Aie ! Et de dire ça devant Hector non plus !

« La vie est douce, Raspac, et pour faire du miel, une abeille a besoin de butiner une fleur ou deux. » Un clin d'œil sarcastique. « Et comment est-ce ma faute si les hommes que j'aime ont une tendance à mourir ? »

Ou pire, à se désintéresser de moi ...

Roza verse quatre verres, boit le sien d'une seule gorgée et verse à nouveau.

« Mais assez parlé du passé, buvons au futur, les amis ! » Dit-elle en levant son verre.

Raspac se fend d'un rire puissant « Au moins tu n'as pas perdu ton sens de l'humour La Rouge » puis s'en retourne derrière son comptoir.

Mina, la jeune serveuse, vous apporte vos plats, et vous laisse également tranquille, vous laissant à vos propres discussions et aux différentes allées venues des clients qui tantôt emplissent la taverne, tantôt la désemplissent.

« J'veux plus voir ta gueule ici Trombec, toi et tes amis déguerpissaient d'ici » aboie soudainement Raspac derrière son comptoir face à 3 hommes
« Allez quoi Raspac, sers nous à boire, j'ai l'argent c'te fois-ci, j'peux t'payer et toutes mes dettes » lui réponds Trombec.
« J'en veux pas d'ton argent...tu t'es acoquiné avec les mauvaises personnes Trombec, dégagez d'ici.
Bon sang Raspac, faut bien que j'bouffe...
Dégage.... »

S'en suit quelques mots fleuris, gestes du corps agressifs, puis les trois lascars s'en vont en râlant raccompagnés par le vigile de l'entrée.
Trombec et ses 2 amis quittent la taverne, non sans avoir jetés un oeil autour d'eux. Il lance alors un sourire édenté à Roza, comme s'il la connaissait.

Roza reconnaît alors Trombec, qui avait servi sur un de ses bateaux. C'était à l'époque une crevure malodorante à qui il ne valait mieux pas tourner le dos. Il ne semblait pas avoir beaucoup changé depuis.

« Désolé du grabuge les amis, vous p'vez continuer à boire et manger tranquill'ment » gueule alors Raspac à travers la taverne.

Anselme leva son verre et but d'un trait comme le veut la tradition de la capitale de l'empire du nord pour la première libation d'un repas.
Il ajouta, un sourire au coin des lèvres.
« Si beoin est je peux unir une ou plusieurs personnes suivant les rites de Peldora. »

Au moment de l'altercation il observa attentivement les trois fauteurs de trouble de manière à graver leur visage en mémoire.

Une fois le calme revenu il reprit la parole.

« Bon par quoi commençons nous ? Je ne suis pas certain que nous séparer soit une bonne idée compte tenu de ce que j'ai vécu ici il y a peu mais je suis ouvert à toute suggestion. »

Hector regarde pensif les lançais partir.
Il se lève et s'avance vers le tavernier dénommé Raspac.
« excusez-moi mais les 3 "clients" que vous avez éconduit.
Ils travaillent pour qui, si cela n'es pas indiscret »
Il regarde Roza et chuchotte
« il semble que ce Trombec est des vues sur..
Enfin j'aimerais savoir à qui j'ai affaire pour la protéger. »

Raspac jette un oeil un peu plus appuyé sur Hector lorsque ce dernier vient lui parler.
Il note son allure svelte et assurée, son regard vif, quelqu'un habitué aux cités, pas un marin en somme, qui sont la plupart des clients de la taverne.
« T'es un gars de la ville toi, ça s'voit.
Ouais Trombec, c'est pas le plus futé pour sûr, il bosse un marchand d'esclave maintenant, des crevures qui cherchent que des enfants. »

Puis il regarde Hector à nouveau, droit dans les yeux, semblant lui examiner le visage plus en détails.
« Nan t'es pas d'ici toi, ça s'voit.
Que j't'explique...Tes dans les ilôts-terres ici, ya rien d'vraiment illégal, chacun son île chacun ses lois.
Le traffic de gens, c'est légal tu vois, et puis tu sais les gosses, ce sont que des orphelins ou j'ne sais quoi d'autres....enfin bref ils sont pas enlevés quoi....enfin pas qu'je sache tu vois, et s'ils peuvent avoir un meilleur avenir ailleurs, ma foi pourquoi pas
mais bon, moi ça m'débecte tu vois, parce qu'au final on sait pas trop ce qu'ils en font de ces gosses tu vois.

Quant à Roza, c'est une grande fille, ils doivent se connaître c'est tout. C'est pas un courageux Trombec, vu ton collègue à côté d'elle, ça m'étonnerait qu'il s'y frotte de trop près.
Mais t'as quand même raison de te méfier mon gars, Trombec c'est un vicieux....pas bien costaud, pas bien malin, mais vicieux. J'pense que tu vois le genre quoi... »

Pendant qu'Hector discute avec Raspac le tenancier, Mina la jeune serveuse revient à votre table, se saisit de la bouteille de vin Shanizade et la penche au-dessus du verre de Brand.
« Je vous ressers...euh...messire » dit-elle d'une voix fluette et douce

« oui, je vois »
Il regarde un instant la fille aux cheveux de feu puis reporte son attention au barman.
« des conseils pour un étranger?
Ou des nouvelles fraîches, nous revenons d'un long périple »

Brand suivit ses compagnons dans l’auberge. En entrant il jeta comme à son habitude un regard circulaire pour s’assurer de trouver des objets susceptibles de servir d’arme de fortune en cas de besoin, et des issues de secours si une fuite précipitée était nécessaire.

Il s’asseyait et écouta la conversation. Ne connaissant pas coutumes, il sirota son verre tranquillement, appréciant le breuvage, non sans l’avoir senti au préalable pour y détecter toute forme de poison ou de drogues… pour ce que ça vaut… le vieux chaman à bien réussi à me refaire manger cette immonde gruau…

Lorsque son verre fut terminé, il remarqua Mina la serveuse qui approchait hésitante. « Je ne suis pas un sire, vous pouvez m’appeler Brand. » puis il lui tendit son verre pour se faire resservir.

Roza s'appuie sur ses coudes et parle de façon complice aux hommes du groupe.

« La dernière fois que j'étais ici, ce Trombec était impliqué dans le commerce de drogues exotiques qui circulaient comme le toucher d'un amant dans vos veines. Ça, je pouvais le supporter. Mais vendre des esclaves, voire des enfants, pour nourrir les perversions de notre monde tordu, c'est trop à supporter, vous ne pensez pas ? »

Elle s'arrête et regarde tour à tour Hector, Brand et Anselme, comme si elle attendait une réponse. Mais dès que quelqu'un parle, elle l'interrompt tout de même.

« À mon avis, notre boulot avec la carte et Arash al Yuri peut attendre un jour ou deux, ce qui nous laisse beaucoup de temps pour enquêter sur les affaires de Trombec et les éradiquer des Ïlots. Qu'en pensez-vous ? »

Anselme qui écoutait distraitement la jeune femme, trop bavarde à son goût, fut tiré de sa rêverie par les mots esclaves et enfants.
Sa machoire qui se serra traduisit une certaine tension à cette annonce.
« Les prêtresses Peldora accueillent les enfants des rues et se chargent de leur donner une éducation et de leur trouver une place dans ce monde. Les plus chanceux entrent au service de la Déesse... Comme moi. Je me chargerai volontiers de recueillir la confession de ce bonhomme et d'entendre son repentir ». Dit-il en faisant passer son symbole religieux entre ses doigts.

A la question de Roza, Brand commença à marmonner un semblant de réponse, mais la vive rousse lui coupa la parole.

« Je ne suis pas contre intimider un marchand d'enfants, mais nous ne pouvons pas nous permettre de mettre notre enquête en péril, essayons de ne pas nous retrouver avec un couteau dans le dos trop rapidement. » dit-il pragmatiquement.

La jeune Mina resservit Brand timidement.
Brand était loin d'être charismatique, peut-être que sous ses cheveux longs crasseux et sa barbe mal rasée de plusieurs jours il pouvait être charmant, mais son accoutrement, son attitude laconique, son regard lourd et sa voix monocorde presque sans émotion le trahissaient. Il ressemblait à une brute prêt à découper la première personne qui le regarderait de travers.
Pourtant à son contact, ses compagnons avaient perçu chez lui quelqu'un qui au contraire cherchait à s'éloigner de cette image. Il était plutôt calme en général, mais ses aptitudes au combat étaient indéniables, habitué au champ de bataille, un combattant certes, mais loin de l'image qu'il dégage habituellement.

Toujours là lorsque vous étiez en train de discuter au sujet de Trombec, Mina vous dit alors
« Je l'ai vu sortir d'une bâtisse il y a peu, peut-être le trouverez-vous là-bas... »

Ceci dit, elle mis sa main droite immédiatement devant sa bouche, tout en tournant la tête vers Raspac.
« Au non, je ne devrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, je suis désolé »
Sur ce fait, elle s'éloigne alors rapidement, en direction des cuisines.

Hector s'assoit à la table triste de ne pas avoir un peu plus de nouvelles fraîches.
Il sourit à Brand et demande « je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Ne nous ferons que nous attirer des ennuis et la rancune d'une fouine..
L'esclavage est légal quelque soit nos opinions.
Nous devrions nous concentrer sur notre objectif »

« Hrmph. » Roza grogne, pas très féminine, et croise les bras sur sa poitrine.

« Dites-moi, c'est quoi cette foutue mission ? Pourquoi courons-nous après nos queues, du réveil au sommeil chaque jour comme des fous ?

Et en dépit d'être un génie avec une soif de cartes, n'a-t-il pas été dit très clairement que le cerveau d'Arash al Yuri est aussi tordu qu'un arbre qui a poussé à travers une clôture ? Pourquoi se précipite-t-on directement pour voir le connard de toute façon ? »

Hector ouvre grand les yeux et dit perdu
« koa? »

« Quelle surprise, tu ne comprends pas ! » s'exclame-t-elle en se levant.

Elle piétine vers le bar et s'assied sur un tabouret vide. « Raspac, sers-m'en un autre, mes potes me font chier. »

« Sœur, s'ils ne comprennent pas, peux-tu les blâmer ? »

De temps en temps, en particulier dans les moments de détresse, Roza parle à sa sœur Yelena. Bien qu'elles soient séparées par des distances impossibles, elle se sentait paradoxalement très proche d'elle.

« Va te faire foutre, c'n'est pas ton affaire ! »

« Oh ah ah ah ! Mais je suis dans ta tête, alors tes affaires sont les miennes. Ce n'était pas ton idée de venir ici, ton idée d'aller courir après ton ancien copain, non ? »

« Arête ! Tu sais qu'il était plus qu'un petit jouet, toi ! »

« Roza, essayons de garder un minimum de logique, hein ? Qu'est-ce que tout cela a à voir avec ta quête ? »

« Ce foutou quête, ne m'en parle pas ! Ce bordel peut attendre que nous fassions exploser cette affaire d'esclavage. Ça ne vous rappelle pas quand nous étions enfants ? Un harem insulaire de femmes asservies ? »

« ... ça n'a pas vraiment de sens actuellement pour moi. Je ne pense pas que tu t'en soucies vraiment...

Tu as juste peur de revoir Arash. »

« La ferme, toi ! »

« Ouais ! C'est ça ! Je le savais ! »

« ... Bien sûr, tu le sais. Tu n'es pas un homme stupide alors. »

« Ah ah ah ! »

« Et si je m'embarrasse devant lui ? Ou si Hector voyait comment je me comporte en sa compagnie ? »

« Tu t'inquiètes trop, ma nana. »

« Et... s'il ne m'aime toujours pas ?
Quoi alors ? »

« Qui a besoin de lui ? Roza, je t'aime, n'est-ce pas suffisant ? »

« Mais... tu es parti. T'es toujours parti. »

« ... Assez.

Personne n'a envie de te voir t'asseoir au bar en t'apitoyant sur toi-même, surtout quand c'était ton idée de venir ici depuis le début ! Roza,

Bouge ton popotin ! »

Elle jette sa tête en arrière, vide son verre, retourne vers la table avec vous tous, et s'effondre sur la chaise.

« D'accord, allons voir al Yuri, il ne sera pas difficile à trouver. »

Elle attrape la bouteille de Shazinade laissée par Raspac et y boit directement.

Anselme suivit les brefs échanges et le monologue de Roza.
Il s'empressa de sortir son cahier relié de cuir et griffona, à la hâte, avec un petit morceau de fusain quelque notes en murmurant.
« Intéressant, vraiment intéressant... »

En refermant son cahier il acquiesa.

« Bon et bien allons voir ce cartographe, mais je garde dans un coin de ma tête cette histoire d'esclavage... »

Après avoir regardé d'un oeil curieux Roza avoir son monologue, Brand se rappela de quelques anciens compagnons d'armes, desquels il garde de vagues souvenirs, et dont certains avaient occasionnellement ce genre de comportement. La guerre et ses horreurs n'y étaient pas étrangers... Ces pauvres bougres perdaient la tête. pensa-t-il.

Il remarqua le dévot qui griffonnait dans son cahier, sans y prêter particulièrement attention, et termina son verre. « Allons donc voir ce cartographe, je vous suis. »